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Critiques de Tsutomu Nihei (196)
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Blame - Deluxe, tome 3

Dans cette 3e intégrale, Killee et Shibo explorent l'intérieur des Chantiers Orientaux, version miniature de la mégastruture avec ses 13 caves chacune dirigée par une Intelligence Artificielle, et artificielles ou naturelles les intelligences jouent aux savants fous donc aux apprentis sorciers... le duo est toujours en quête des électro-pécheurs réfugiés et de leurs concitoyens qui ont toujours été à l'abri des vicissitudes de la mégastructure. Shibo est toujours aussi géniale, car elle a survécu à son affrontement en passant de géante à naine se réfugiant dans le corps technorganiques de Sanhakan coupé/coupée de la résosphère comme toutes les Sauvegardes pénétrant dans les Chantiers Orientaux (ce qui l'oblige à s'habituer à un corps lovecratien sans organes), mais aussi des gardiens de la Chambre 8 à savoir Memsaab et Seu qui livrent un combat immémorial pour protéger les humains des Silicates Maeve et Ivy : vous vous souvenez de Bibliothèque du Silence dans la saga Doctor Who?

https://www.youtube.com/watch?v=hzeeAUeIOzc

Vous la sentez bien la coolitude du truc ? ^^

Et c'est pas fini... Seu qui pète une classe de ouf avec son armure et son épée de paladin n'est autre qu'un Lancelot cyberpunk, le meilleur chevalier du monde au service de son enchanteresse, mais d'abord et surtout rien qu'un être humain qui n'a que son courage à opposer à des monstres invincibles... En ressuscitant à l'infini grâce à une machine de construction nanotechnologique, Seu poursuit son combat désespéré indéfiniment en perdant peu à peu sa mémoire : Mainserv est-elle une nouvelle Viviane ou une nouvelle Morgane ? ^^

Et si on rajoute les lutins électronique nous abolissons les frontières entre Science-Fiction et la Fantasy, avant que n'apparaissent les voyages dans le temps et les paradoxes qui vont avec : qui a dit Mirai Trunks ?



Le paladin cyberpunk Seu et Dame Memsaab continuent d'affronter indéfiniment les Silicates Maeve et Ivy dans une boucle temporelle dans laquelle sont pris Killy et Shibo. Sauf qu'à force de jouer aux apprentis sorciers avec la gravité, les barrières de la réalités menacent de s'effondrer : c'est ainsi que le temps se met à s'écouler d'étrange manière... Les Chantiers Orientaux sont une mégastructure en miniature, et c'est ainsi que toujours en quête Killy se met de nouveau à errer dans les gastes terre, il perd Shibo, rencontre Mirai Shibo issue d'une réalité alternative, et ils voyagent ensemble avant de retrouver la véritable Shibo qui l'a attendu plus de 10 ans dans la boucle temporelle... Vous voulez de l'aspirine ? ^^

Memsaab qui craint pour la santé mentale son chevalier servant demande à l'IA centrale de lui redonner ses souvenirs, mais l'IA complètement folle en a rien à secouer ! Elle redémarre les Chantiers Orientaux, et veut les téléporter à l'aide de la cheminée gravitationnelle autre part ailleurs (sans savoir s'il existe un espace pour les accueillir, une place pour les contenir), ce qui rompt son accord avec les Sauvegardes qui se mettent à les envahir en masse au grand dam des réfugiés électro-pécheurs... Mais il n'y a pas que Killee qu'il a flirté avec les frontières de la réalité, car Maeve vaincu par Seu se la joue Sirène de "Devilman" et pour avoir sa revanche fusionne avec un Super-Silicate du futur ! ^^





Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Blame - Deluxe, tome 2

Dans cette 2e intégrale deluxe Killee et Shibo sont parvenus au niveau suivant de la mégastructure, où grouillent les Bâtisseurs et les Contre-mesures qui ont condamnés les survivants au nomadisme... Ils récupèrent la dénommée Sanhakan en chemin, et échappe à une attaque grâce aux électro-pécheurs qui les ramènent aux pieds des Chantiers Orientaux... Les électro-pécheurs utilisent des armes qui ne savent plus fabriquer, côtoient des signes qu'ils ne savant plus déchiffrer, et conservent un échantillon cellulaire de tous ceux des leurs qui sont tombés dans l'espoir que quelqu'un puisse les ressusciter. Pendant que Killee est en convalescence (et comme Son Goku il revient plus fort à chaque fort qu'il frôle la mort ^^), Shibo qui sait lire ouvre les Chantiers Orientaux pour les explorer et savoir si les électro-pécheurs peuvent s'y réfugier : surprise c'est « bigger in the inside», la gravité y est malléable à volonté et le temps et l'espace y sont déformer au point d'ouvrir des brèches dans la réalité, d'ouvrir des ports vers des univers parallèles...

Super séquence à la "Terminator" avec une Contre-mesure infiltrée dans la camp des électro-pécheurs, qui pour massacrer tout le monde invoque ses agents avant de se métamorphoser en vampire cyberpunk. Pour affronter le Grand Ancien invoqué par leurs ennemis, Shibo prend alors le contrôle d'un robot géant en le hackant : kaijûs eiga, trop cool, trop fun (et pour ne rien gâcher le mangaka se la joue western spaghetti quand se croisent les regards de Killee et de la Contre-mesure en chef) ! Donc c'est parti pour des affrontements dantesques : dans la virtualité Shibo affronte les Cénobites, et dans la réalité Killee affronte Cyber-Cthulhu. Et il remporte la victoire en réalisant la version Hard Dark du kaméhaméha de San Goku ! https://www.youtube.com/watch?v=nazk5vD0qu4

Vous la sentez bien la coolitude du truc ?





Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Aposimz, tome 6

MANGA SCIENCE-FICTION / HARD DARK / PLANET OPERA.

La nouvelle série de Tsutomu Nihei est un concentré de Tsutomu Nihei : cyberpunk, biopunk, post-apo, super-vilains et super-héros, posthumanisme et transhumanisme... et une quête ! Dans ce tome 6 je me suis enflammé avec les clins d'oeil aux meilleurs moment de la saga "Dragon Ball", mais j'ai été douché par le recours à des gimmicks éculés de la Planète Manga (les lolitas tueuses et les gitons pré-adolescents, si on pouvait s'en passer ça serait mieux hein)...
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Aposimz, tome 2

Dans ce tome 2, Essro devenu une marionnette rouge est en quête de vengeance et traque un à un les marionnettes noires de Revidor surnommé les Réincarnés :

- en affrontant les jumeaux maléfiques Eil et Eim, il fait la rencontre de Keisha la marionnette blanche venue de Xueiv Syap et elle aussi en quête de vengeance contre Revidor

- en affrontant le fourbe et vil Eeyu, il retrouve Biko de la poutrelle à la macle blanche transformée en machine de guerre dressée pour le tuer

Après un tome 1 enthousiasmant, le mangaka retombe un peu dans ses travers dont j'avais espoir qu'il se débarrasse : on n'a aucune idée des distances parcourues, on a aucune idée des temps écoulées, le worldbuilding est nébuleux, le technicbuilding est nébuleux, les personnages vont et viennent sans être développés voir sans se dévoiler, on fait évoluer les concepts en cours de route sans prévenir (la marionnettisation n'est plus une maladie fulgurante et fatale, mais une maladie lente dont l'issue n'est pas forcément la zombification), et comme les questions arrivent plus vite que les réponses les enjeux sont tout sauf clairs ! (s'il s'y a plus de contact entre la surface et l'au-dessous depuis la dernière guerre à cause de la mégastructure, comment à l'intérieur d'APOSIMZ est-on au courant des manigances de Revidor à l'extérieur et comment Dame Titania a-t-elle pu rejoindre la surface ?)

Après l'univers Hard Dark techno-horrifique est toujours intriguant, le mélange "Star Wars" / "Matrix" est toujours très cool et les affrontements entre super-héros et super-vilains en armure insectoïdes à la "Kamen Rider" sont toujours dantesques… et c'est plus que lui, dans un univers 100 % SF Tsutomu Nihei ne peut pas s'empêcher de mettre de la Fantasy avec un paladin en armure sur un cheval caparaçonné ^^
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Abara, Tome 2

Cela fait maintenant presque un an que je lis régulièrement des manga's (et je remercie ici les quelques Babelionautes qui se reconnaîtront, je pense, de m'y avoir amené). Mais je n'avais pas encore "rencontré" des dessins tels que ceux de Tsutomu Nihei... ne ressemblant guère à ce qu'on voit habituellement dans la plupart des manga's... et difficile à expliquer si on n'a pas ce diptyque de Cyberpunk sous les yeux. Comme il y a peu de texte, ce sont les images qui éclairent une histoire particulièrement sombre...



Un monde étrange en perdition, et à l'architecture toute en hauteur, très étendue dans l'espace et peu habitée, est périodiquement envahi par des monstres (les Gaunas) qui peuvent devenir gigantesques.

Les hommes qui ont autrefois colonisé cette terre (ou y ont toujours vécu ?) créent alors, biogénétiquement aussi bien que biomécaniquement, des êtres à l'aspect humain qui cachent à l'intérieur des mécanismes de tueurs redoutables, afin de combattre (inlassablement) les créatures monstrueuses qui naissent dans la chair de l'homme ou de la terre.

Or il vient un moment que les hommes n'arrivent plus à contenir l'expansion des Gaunas d'origine...



Ça...c'est mon interprétation. La narration reste suffisamment nébuleuse pour en évoquer une autre... Et même si la fin de ce 2ème tome apporte une vague explication, le récit demeure énigmatique, beaucoup de questions ne trouveront (sûrement délibérément) pas de réponse.



Cependant, quand on a tourné la dernière page, ce n'est pas l'histoire qu'on garde en mémoire...non, ce sont plutôt des impressions qui subsistent... celles créées par l'atmosphère de ces deux seinen : noire, angoissante, presque étouffante et désespérante (est-ce que l'homme à une place quelconque... quelque part ?) et ces ressentis sont uniquement générés par les dessins qui restent tout autant confus et obscurs... tantôt détaillés, parfois approximatifs...mais toujours fascinants !
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Aposimz, tome 3

Dans ce tome 3, après avoir affronté l’ordure Eeyu c’est tout étonné qu’Essro guidé par Titania affronte Fuma et Imp plus chevaleresques tu meurs… Et notre héros Essro doit encaisser la promesse de vengeance de son ancienne protégée Biko lobotomisée et passée du Côté Obscur de la Force !

Essro et Keisha rejoignent ensuite ce qu’il reste du royaume de Xueiv Syap et de son roi mutilé et handicapé prêt à tout et au reste pour sauver ce qui peut encore l’être. Et c’est pour empêcher ses erreurs d’aboutir qu’ils se mettent tous les deux en action pour affronter Tohs héros devenu salaud qui manipule le métal à son gré et Jeit qui manipule les machines à son gré… Sont-ils tous et toute les marionnettes de l’Empereur Revidor qui semble pouvoir lire l’avenir à son gré ???

Les tenants et aboutissants du schmilblick sont moins opaques que dans le tome précédents, mais toutes les zones d’ombres n’ont pas encore été levées… Donc qui vivra verra !
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Blame - Deluxe, tome 1

Avant d'être un mangaka, Tsutomu Nihei était un architecte, et avant d'être un architecte il était un lecteur passionné : si un Roger Leloup ne jurait que par Jules Verne et Allan Edgar Poe, l'auteur japonais lui ne jure que par William Gibson, Bruce Sterling, H.P. Lovecraft et Clive Barker !

"Blame !" est une oeuvre fascinante mais pas facile d'accès bien qu'elle se lise très vite (j'ai relu les 10 tomes en une seule soirée ^^), son auteur ne faisant pas grand-chose pour faciliter la vie du lecteur, pire la compliquant inutilement en posant trop de questions auxquelles il n'apporte pas de réponse...





« Peut-être sur terre. Peut-être dans le futur. » Il s'agit d'abord et surtout d'un manga d'ambiance ! Nous déambulons dans des structures technorganiques cyclopéennes dont les dimensions défient l'imagination (tout en se prêtent très bien à de bonnes vieilles descriptions lovecraftiennes ^^). Killy erre ainsi seul dans des décors tantôt merveilleux tantôt effrayants, vides d'êtres humains alors qu'ils ont été conçus par et pour des humains avant que ces derniers ne disparaissent... Mais il s'agit de lieux hantés par des monstres, et à tout moment il peut tomber sur des hordes de créatures de à H.R. Giger, Clive Barker, Zdzisław Beksiński (sur ce point, mais pas seulement, la proximité entre le travail de Tsutumo Nihei sur "Blame!" et celui avec celle de Norihiro Yagi sur "Claymore" interroge : il y a forcément un lien entre les deux mangaka)... Et les classiques ont également mis à contribution puisqu'on croise les versions cyberpunks des vampires, des Shoggoths, des Cénobites et même de l'innommable Cthulhu ! ^^



« Adventure-seeker Killy in the Cyber Dungeon quest! » Il s'agit aussi d'un manga abstrait... Les dialogues sont peu nombreux voire inexistants (ainsi le tome 1 qui compte 240 pages n'en offre que 10 avec des phylactères, et cette chronique contient plus de caractères que tous les tomes de la saga réunis, préquels et spin-off y compris ^^), mais quand il existe ils multiplient les apports d'informations touffus et complexe rarement explicités ou corroborés par la suite... Il en va de même pour le rythme ou de longues phases d'exploration contemplatives sont interrompues pas des bastons dantesques et frénétiques d'inspiration super-héroïque puisque le mangaka est fan de comics ...

On peut voir la série comme un "Matrix" horrifique dans lequel les ennemis de Killy se téléporteraient/téléchargeraient comme l'Agent Smith et ses collègues, ou un "Tron" horrifique dans lequel le rôle du Maître Contrôle Principal serait joué par un Grand Ancien lovecraftien, ou un "Donjon et Dragon" post-apocalyptique qui prendrait la forme d'un porte-monstre-trésor à la sauce "Doom" dans lequel Killy affrontent des vagues de streums afin de parvenir au boss intermédiaire, puis de passer au niveau suivant et d'affronter de nouvelles vagues de streums afin de parvenir au nouveau boss intermédiaire (avec un arme aussi surpuissante que peu pratique : le « Gravitational Beam Emitter »)... Mais personnellement je pense qu'on peut aussi y voir un récit de chevalerie dans laquelle Killy errerait dans les gastes terres avant de parvenir à l'autre-monde et d'en ramener le Saint-Graal qui guérirait le royaume de tous ses maux (et cela aurait été tellement bien que l'auteur aille dans cette voie, plutôt que d'emprunter l'impasse philosophique et métaphysique de la SF japonaise), ce qui finalement rapproche le travail de Tsutomu Nihei sur "Blame!" de celui de Stephen King pour "La Tour Sombre"...



Bref, c'est un oeuvre sujette à toutes les interprétations... Donc à chacun la sienne, et je laisse le soin aux ingénieurs informatiques de proposer la leur ! blink

On oppose sans cesse « réalité basique » de la mégastructure et « réalité augmentée » de la résosphère, et on demande où est la frontière entre la réalité et la virtualité, qui de l'un a débordé sur l'autre, et qui de l'un a contaminé l'autre... Mais on serait dans un « Big Dump Object » dont se serait coupé une élite ayant accédé à l'immortalité numérique, et un virus biologique ou informatique (ou les deux, et dans les deux clairement d'origine alien) a décimé une humanité livrée à elle-même car abandonnée par ses classes dirigeantes perdus dans leurs paradis artificiels. Sans aucun contrôle les machines de constructions continuent d'agrandir ce qui ressemble à une Sphère de Dyson qui menace de phagocyter les datas centers de Saint-Pierre de la ploutocratie planquée quelque part entre Jupiter et Saturne... Piégé dans sa tour d'ivoire, le Bureau Gouvernemental a envoyé Killy récupérer un terminal génétique et un être humain porteur de gènes sains afin de reconnecter la mégastructure et la résosphère et de reprendre le contrôle de la situation. On ne sait rien de Killy relique du passé, sinon qu'il est pas humain du tout, ni de près ni de loin : il est allergique aux dispositifs de clonage perpétuel, il hait viscéralement les silicates qu'ils tue à vue qu'ils soient une menace ou non, et au coeur de la folie des combats un rictus halluciné déforme parfois son visage... Il agit parfois comme un justicier solitaire, prenant la cause des barbares déséchés contre les savants qui se servent de leurs corps comme réserves de pièces détachés (oui, on vous a reconnu lointains descendants de cette saloperie de Shirô Ishii !), mais parfois il abandonne des individus ou des communautés entières pour se consacrer uniquement et stoïquement à l'accomplissement de sa mission / de sa quête... Killy est-il le T-800 de Shibo, ou Shibo est-elle la Sarah Connor de Killy ? (oui il y a aussi des clins d'oeil à la saga "Terminator" ^^)

Et d'oeuvre en oeuvre on voit que le mangaka a de la suite dans les idées :

- on a une mise en scène d'une post-humanité dans laquelle on croise clones, mutants, hybrides et Extra-Terrestres d'un côté, cyborgs, androïdes, robots et Intelligence-Artificielles de l'autre côté... (Que reste-il de vraiment humain dans cette mégastructure aussi froide et infinie que le vide sidéral lui-même ?)

- il critique son pays, sa politique et sa société en mettant sur un pied d'égalité Silicates d'extrême-gauche qui veulent tout faire péter au risque de détruire l'humanité et les Sauvegardes d'extrême-droite qui ont mordu les mains qui les ont nourris avant de développer des critères de sélection suprématistes tellement élevés qu'elles se sont mises à éradiquer l'humanité...

- quant à la ploutocratie bien planquée dans sa Tour d'Ivoire, le paradis qu'elle a tant souhaité ressemble à l'Enfer de l'Antiquité, avec des individus blasés condamnés à l'immortalité qui se réfugient dans un sommeil sans fin pour éviter d'avoir à affronter la réalité et ses responsabilités...





La saga "Blame!" débute par une série de récits courts :

- Dans "Terminal Génétique", Killy affronte des terroristes technorganiques pour ramener un enfant humain à liaison à son agent de liaison cyborg.

- Dans "Mémoire de la terre", l'androïde et le cyborg discutent de leur mission et des termes bien étranges contenues dans une sauvegarde imprimée (un livre quoi ^^)...

- Dans "Techno-nomades", 3000 étages plus haut Killy s'interpose entre une communauté de cloneurs et des mutants insectoïdes...

- Sans "Ex-Log", Killy détruit une crèche silicate...

- Dans "Bureau Gouvernemental", Killy est guidé dans un nouvel étage par un enfant abattu par des humains avant d'être abattu à leur tour par une créature de cauchemar... (une fois ses capacités retrouvées, Killy sera plus performant pour identifier les Sauvegardes et les Silicates déguisés en humain : remember "Terminator" et "Planète hurlante" ^^).

- Dans "Evasion", Killy découvre Yagi la survivante d'un nouvelle communauté exterminée par les Sauvegardes qui propose son aide pour retrouver les autres humains du secteur s'il la conduit dans un lieu sûr...

- ... et dans "Silicium vitae", leur route croise celle des Silicates...

- Dans "Constructeurs", des heures / jours / années plus tard, Killy parvient au refuge dirigé par Kunoi où Yagi a sombré dans la catatonie... le refuge est menacé par les robots bâtisseurs que plus personne ne contrôle mais Killy parvient à communiquer avec eux avec un vieux langage appelé « binaire » auquel lui-même ne comprend rien, quand les Silicates lui tombent dessus à bras raccourcis... de nouveau seul, Killy prend le chemin du pont s'étendant au-delà de l'horizon pour rejoindre Akima allégorie de l'Au-delà !



Puis une ellipse élude le voyage infini de Killy qui arrive à Akima et qui pense avoir retrouvé la trace des humains originels avant de tomber sur des elfes triclopes... La suite de du récit se déroule intégralement à Vivélec où tout le monde mesure 2m40 et donc où tout le monde prend Killy pour en enfant. Mais Vivélec c'est d'abord et avant tout un enfer capitaliste dans lequel l'élite scientifique a droit de vie et de mort sur les masses prolétaires, tout en se réservant les connaissances permettant d'étendre son existence quasi-indéfiniment... Pour avancer dans sa quête, Killy accompagne les convoyeurs Testu et Yoshio (qui n'est plus d'une tête reliée au tableau de bord de son véhicule), et on a un passage western cyperbunk très plaisant où Killy protège sa diligence des peaux-rouges locales. Mais quand il découvre la vérité sur la cargaison qu'il a transportée, il change immédiatement de camp et se met à détruire le complexe de Vivélec à grand coup de GBE avant que la technocratie ne lui envoie ses psioniques d'élite !

Killy est en cavale, recherché mort ou vif, tant par les chiens de garde du régime que par les révolutionnaires prolétaires qui veulent son arme pour lancer le Grand Soir. Mais Killy ne peut pas fuir, car il doit atteindre la banque de données génétiques de Vivélec pour savoir s'il existe ou a existé à ce niveau de la mégastructure un porteur de gènes sains... C'est dans un séquence d'infiltration 50% Conan 50% Solid Snake que Killy découvre dans les égouts de Vivélec les restes de la nécromancienne Shibo, ancienne scientifique en chef de Vivélec condamnée pour ambition/rébellion : s'il lui donne un corps fonctionnel, elle l'aidera dans sa quête...

Shibo est certes à Killy ce que Bulma était à Son Goku de "Dragonball", mais aussi ce que Sarah Connor était au T-800 de "Terminator II", et elle va changer d'apparences autant de fois que ses modèles (en look, en visages, en corps). C'est une scientifique aussi géniale que badass qui va accompagner notre chevalier errant dans sa quête, et c'est à leurs débuts que leur relation est la plus cool car Shibo a déjà été plus loin que lui en tentant une connexion illégale avec la résosphère et le fait bien sentir du haut de ses 2m40 à Killy qui mesure au mieux 1m70 ^^

Sinon la fin du tome est consacré à leurs efforts communs pour passer au niveau suivant malgré l'indestructible cloison de la mégastructure...





Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Aposimz, tome 7

MANGA SCIENCE-FICTION / HARD DARK / PLANET OPERA.

La nouvelle série de Tsutomu Nihei est un concentré de Tsutomu Nihei : cyberpunk, biopunk, post-apo, super-vilains et super-héros, posthumanisme et transhumanisme... et une quête !

Ce tome 7 est le plus compréhensible de la série. On y retrouve la narration donc la clarté de "Knights of Sidonia". Donc l’Empereur de Revidor est invincible car son pouvoir est la précognition. Mais les BAMs perturbe sa vision de l’avenir et il veut absolument mettre la main dessus. Il met ses troupes en concurrence avec Jeit, Tohs et Rinaï qui doivent retrouver les BAMs, et le général Nooqi qui doit traquer et exécuter Essro le renégat !
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Abara, Tome 2

Le diptyque Abara c'est du Tsutomu Nihei pur jus, avec des créatures cauchemardesques déambulant dans des décors urbains angoissants et oppressants sur fond de baston dantesques... C'est très stylé mais toujours aussi compliqué, l'auteur laconique n'offrant aucune explication sur le pourquoi du comment !



Dans ce deuxième et dernier tome c'est pour des raisons que la raison ignore que Tadachini Tadohomi fait alliance avec les simples flics projetés dans le grand merdier « Hard Dark » contre sa propre organisation... Et c'est aussi pour des raisons que les raisons ignore que les derniers héritiers techno-organiques de la Daiyonkiren font route vers le dernier Gôsabyô pour contrecarrer les monstres blancs / les shirogaunas... La douce Ayuta la kurogauna a basculé du Côté Obscur en se transformant en shirogauna, donc la dure Nayuta qui est sa soeur jumelle fait alliance avec Denji Itô / Kudô pour vaincre la horde de monstres blancs qu'elle a invoqués pour prendre d'assaut le dernier Gôsabyô (Arche de Noé, vaisseau spatial, univers de poche... on n'en saura jamais rien !). le mangaka accorde un droit de quota de flashback à des personnages qui sortent d'on ne sait où, qui sont on ne sait qui, et et qui vont on ne sait où, du coup le fin nébuleuse, lostienne et bleachienne est rigoureusement INCOMPRÉHENSIBLE !!! Que c'est dommage, car c'est tellement stylé !



On nous offre en bonus "Digimortal", une oeuvre courte du mangaka qui s'avère finalement bien meilleure qu'"Abara"... Dans un univers biopunk, le gouvernement a été remplacé par un mégacorpo monopolistique (car d'après l'ultralibéralisme et le darwinisme social de mes couilles, la concurrence c'est bien mais le monopole c'est mieux ! MDM). La technologie a permis à chacun de se remodeler, mais les nouvelles autorités sont parties prenantes de la tyrannie, de l'inégalité et de la haine, et non de la liberté, de l'égalité et de la fraternité (quelle surprise, on ne s'y attendait pas du tout ! MDM), c'est ainsi qu'une nouvelle Inquisition s'est mise en place sous la houlette d'Halogen Übler et des hérétiques jumelles récupérées par le système Tolaris et Lataris... le super-héros rebelle Digimortal est ainsi missionné par la résistance pour mettre fin à leurs exactions ! Un récit court très cool !!!
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Abara, Tome 1

Le diptyque "Abara" c'est du Tsutomu Nihei pur jus, avec des créatures cauchemardesques déambulant dans des décors urbains angoissants et oppressants sur fond de baston dantesques... C'est très stylé mais toujours aussi compliqué, l'auteur laconique n'offrant aucune explication sur le pourquoi du comment !



Dans une métropole tentaculaire, nous suivons l'affrontement entre les monstres blancs / shirogaunas qui veulent attaquer les Gôsabyô et les monstres noirs / kurogaunas qui doivent les protéger (tiens donc, les Gaunas c'est les aliens en guerre contre l'humanité dans "Knights of Sidonia", autre série de l'auteur ^^). Que sont les Gôsabyo ? Qu'ils soient issus d'une haute magie ou d'une haute technologie, on n'en saura jamais rien ! Par contre on nous explique bien que les Kurogaunas ont été créés par clonage des Shirogaunas, et donc qu'ils peuvent basculer de l'autre côté à tout moment... Impossible de savoir qui veut quoi avec les héritiers de la Daiyonkiren, les dirigeants de la Kegenryô, et les simples flics qui sont projetés dans ce grand merdier « Hard Dark ». Toujours est-il qu'on oppose Tadachini Tadohomi qui fait appel à Denji Itô / Kudô, et l'organisation secrète à laquelle elle appartient qui elle utilise les jumelles syntonisées Ayuta et Nayuta. (Je ne m'étonne même plus des emprunts faits par Norihiro Yagi à Tsutomu Nihei ^^)

Entre H.R. Giger et Zdzislaw Beksinski nous sommes peu ou prou dans une version horrifique du spiderverse avec Peter Parker, Venom et Carnage... C'est incompréhensible donc impossible à suivre, mais quand on est un habitué des séries live-action tokusatsu on s'y retrouve en bouchant les trous avec le background des séries "Ultraman", "Guyver" ou "Garo". Que c'est dommage, car c'est tellement stylé !
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Noise

"Noise" est un manga stand-alone qui pourrait être le préquel de "Blame !", mais Tsutomu Nihei est resté si évasif et si mystérieux au sujet des tenants et des aboutissants de sa série phare que rien n'est moins sûr... de chapitres en ellipses nous suivons ici la descente aux enfers de Susono Musubi, tour à tour policière enquêtrice, vigilante vengeresse, implacable machine de guerre et super-héroïne d'un monde à l'agonie où il n'y a plus personne à sauver...

Musubi et son partenaire Clauser de la brigade des mineurs enquêtent sur des enlèvements d'enfants dont les autorités se contrefoutent car ils n'appartiennent pas à la haute société (qui ne s'intéressent qu'aux classes aisées, sinon très aisées, voire ultra favorisées), et découvre une secte qui prétend invoquer des technodémons en pratiquant des sacrifices humains... Mais Clauser est enlevé par les cultistes et les boeufs-carottes lui pourrissent la vie. Qu'importe, elle se ravitaille chez un fourgue où elle déniche ce qu'on va appeler une lame à gravitron, et continue son enquête malgré sa mise à pied et le fait que sa tête soit mise à prix ! C'est ainsi qu'elle se retrouve coincée entre le marteau et l'enclume qui recourent aux mêmes technologies : les Sauvegardes, les nouveaux chiens de garde de la ploutocratie mondialisée en passe d'obtenir l'immortalité, et les Silicates, les membres de l'Église du Chaos qui veulent que l'Apocalypse s'abattent sur le monde !!!



Sur fond de reprise cyberpunk / biopunk des récits à la "Guyver", les aspects horrifiques sont très prégnants et s'insèrent quelque part entre H.P. Lovecraft, H.R. Giger et Clive Barker, et pour un peu on serait presque dans l'univers de Warhammer 40000 avec l'enquêtrice d'un cité-ruche confrontée tant aux démoniaques et corruptrices forces du chaos qu'à sa hiérarchie truffée de cyborgs et de mutants tous plus inhumains les uns que les autres !



Le volume se termine par le premier travail professionnel de l'auteur où dans une ambiance cyberpunk l'Inspecteur Killy est confronté à un savant fou en quête d'immortalité fusse-t-elle numérique... J'ai noté et vous noterez qu'à cette époque le style graphique de Tsutomu Nihei était assez proche de celui de Katsuhiro Ōtomo ^^





PS : et n'oublions ce connard de Bakayaro ! qui continue avec ses onomatopées débiles en police d'écriture géante à saboter des pans entiers de la Planète Manga... Comment les éditeurs ont-ils pu laisser sévir aussi longtemps un tel criminel culturel ???
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Aposimz, tome 5

MANGA SCIENCE-FICTION / HARD DARK / PLANET OPERA.

La nouvelle série de Tsutomu Nihei est un concentré de Tsutomu Nihei : cyberpunk, biopunk, post-apo, super-vilains et super-héros, posthumanisme et transhumanisme... et une quête ! Mais une fois de plus il semble se perdre et nous perd en chemin...
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Aposimz, tome 1

APOSIMZ est une planète artificielle de 120000 kilomètres de diamètre (10 fois celui de la Terre ce qui nous approche d'un nouveau Jupiter créé de A à Z), et il y a 5000 c'est à l'issue d'une grande guerre que les vainqueurs se sont réfugiés à l'intérieur derrière le blindage invulnérable de la mégastructure et que les vaincus ont été expulsés sur la surface glaciale et pauvre en oxygène pour être livrés à eux-mêmes. Nous suivons ainsi la lutte pour la survie de la communauté de la poutrelle à la macle blanche qui doit éviter l'expansion de l'empire de Revidor qui plonge le monde dans le chaos, et l'épidémie de marionnettiste (« frame disease » en VO : encore une fois avec l'auteur les traductions de la VF vont peur) qui a déjà plongé le monde dans le chaos en transformes ses victimes en zombies biomécaniques...

Un jour le groupe d'Essro vient en aide Titania une fille volante poursuivie par les soldats de l'empire (un princesse rebelle, un empire expansionniste, des combattants de la liberté, à secret à protéger pour empêcher un tyran de mettre la galaxie à feu à sang... ça ne vous rappelle pas "Star Wars Episode IV : Un Nouvel Espoir"? ^^), et nous avons à peine le temps de découvrir les différents membres de la communauté protégée par Zezo la marionnette régulière âgée de centaines d'années (car il existe un moyen de se transformer en créature biomécanique dotée de fabuleux pouvoirs sans pour autant perdre sa conscience et son humanité) que les troupes de l'empire dirigées par le bras droit de l'empereur tout de noir vêtu (tiens donc, quelle surprise ^^) leur tombent dessus à bras raccourcis pour récupérer le secret que Titania avait dérober à l'Empire (tiens donc, quelle surprise ^^). C'est tragique, c'est violent, et Essro assiste impuissant à la mort de tous les siens y compris la formidable Zezo autrefois générale (tiens donc, quelle surprise ^^), avant d'assister impuissant à sa propre mort... Enfin presque, Titania profite de la microseconde qui lui reste à vivre pour lui proposer de devenir lui aussi une marionnette régulière en utilisant le « code » volé à l'empire : et c'est ainsi que naît un nouveau super-héros doté de fabuleux super-pouvoirs qui peut devenir Dieu ou Diable ! S'il veux se hisser au niveau de l'Empereur, il va falloir voler leurs pouvoirs à ses lieutenants, mais disposant de la seule arme capable de percer la mégastructure et d'emmener le peuple loin du froid glacial et du manque d'oxygène va-t-il le combattre ou le rejoindre ? To Be Continued





En transformant un stand-alone intitulé" Country of Dolls" / "La Planète des marionnettes" en série, l'auteur a de la suite dans les idées puisqu'il reprend éléments et ingrédients de ses séries précédentes (d'ailleurs on sans doute dans le futur de "Knighs of Sidonia" avec amnios et particules de Heigs) : Hard Dark, cyberpunk, biopunk, créatures biomécaniques à la H.R. Giger, super-héros et super-vilains de tokusatsu avec armures insectoïdes à la "Kamen Rider", mais d'abord et surtout la lutte des classes... De série en série il a épuré / éclairci ses scenarii autant que ses graphismes ce qui lui permet de toucher un public plus large : il nous offre ici une introduction calquée sur les JRPG comme "Final Fantasy", "Dragon Quest, "Of Mana" ou "Tales Of" : oui pour un auteur de science-fiction chevronné, l'auteur n'a jamais renié sa passion Fantasy ! La relation Essro / Titania n'est pas sans rappeler la relation Délos / Promé dans "Gigantomachia", et on sent que les deux mangas rendent hommage au chef-d’œuvre "Nausicaä"...
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Blame, tome 1

Avant d'être un mangaka, Tsutomu Nihei était un architecte, et avant d'être un architecte il était un lecteur passionné : si un Roger Leloup ne jurait que par Jules Verne et Allan Edgar Poe, l'auteur japonais lui ne jure que par William Gibson, Bruce Sterling, H.P. Lovecraft et Clive Barker !

"Blame !" est une oeuvre fascinante mais pas facile d'accès bien qu'elle se lise très vite (j'ai relu les 10 tomes en une seule soirée ^^), son auteur ne faisant pas grand-chose pour faciliter la vie du lecteur, pire la compliquant inutilement en posant trop de questions auxquelles il n'apporte pas de réponse...





« Peut-être sur terre. Peut-être dans le futur. » Il s'agit d'abord et surtout d'un manga d'ambiance ! Nous déambulons dans des structures technorganiques cyclopéennes dont les dimensions défient l'imagination (tout en se prêtent très bien à de bonnes vieilles descriptions lovecraftiennes ^^). Killy erre ainsi seul dans des décors tantôt merveilleux tantôt effrayants, vides d'êtres humains alors qu'ils ont été conçus par et pour des humains avant que ces derniers ne disparaissent... Mais il s'agit de lieux hantés par des monstres, et à tout moment il peut tomber sur des hordes de créatures de à H.R. Giger, Clive Barker, Zdzisław Beksiński (sur ce point, mais pas seulement, la proximité entre le travail de Tsutumo Nihei sur "Blame!" et celui avec celle de Norihiro Yagi sur "Claymore" interroge : il y a forcément un lien entre les deux mangaka)... Et les classiques ont également mis à contribution puisqu'on croise les versions cyberpunks des vampires, des Shoggoths, des Cénobites et même de l'innommable Cthulhu ! ^^



« Adventure-seeker Killy in the Cyber Dungeon quest! » Il s'agit aussi d'un manga abstrait... Les dialogues sont peu nombreux voire inexistants (ainsi le tome 1 qui compte 240 pages n'en offre que 10 avec des phylactères, et cette chronique contient plus de caractères que tous les tomes de la saga réunis, préquels et spin-off y compris ^^), mais quand il existe ils multiplient les apports d'informations touffus et complexe rarement explicités ou corroborés par la suite (et la traduction approximative de Vincent Zouzoulkovsly n'aide pas du tout, genre Sana-kan qui change de sexe et de nom en cours de saga ! Au secours !!!)... Il en va de même pour le rythme ou de longues phases d'exploration contemplatives sont interrompues pas des bastons dantesques et frénétiques d'inspiration super-héroïque puisque le mangaka est fan de comics (et le travail de sabotage de Bakayaro ! n'aide pas tout avec ses onomatopées débiles et puériles qui occupent parfois ¾ des cases ! Au secours !!!)...

On peut voir la série comme un "Matrix" horrifique dans lequel les ennemis de Killy se téléporteraient/téléchargeraient comme l'Agent Smith et ses collègues, ou un "Tron" horrifique dans lequel le rôle du Maître Contrôle Principal serait joué par un Grand Ancien lovecraftien, ou un "Donjon et Dragon" post-apocalyptique qui prendrait la forme d'un porte-monstre-trésor à la sauce "Doom" dans lequel Killy affrontent des vagues de streums afin de parvenir au boss intermédiaire, puis de passer au niveau suivant et d'affronter de nouvelles vagues de streums afin de parvenir au nouveau boss intermédiaire (avec un arme aussi surpuissante que peu pratique : le « Gravitational Beam Emitter », ou « émetteur à positrons » en VF)... Mais personnellement je pense qu'on peut aussi y voir un récit de chevalerie dans laquelle Killy errerait dans les gastes terres avant de parvenir à l'autre-monde et d'en ramener le Saint-Graal qui guérirait le royaume de tous ses maux (et cela aurait été tellement bien que l'auteur aille dans cette voie, plutôt que d'emprunter l'impasse philosophique et métaphysique de la SF japonaise), ce qui finalement rapproche le travail de Tsutomu Nihei sur "Blame!" de celui de Stephen King pour "La Tour Sombre"...



Bref, c'est un oeuvre sujette à toutes les interprétations... Donc à chacun la sienne, et je laisse le soin aux ingénieurs informatiques de proposer la leur ! blink

On oppose sans cesse « réalité basique » de la mégastructure et « réalité augmentée » de la résosphère, et on demande où est la frontière entre la réalité et la virtualité, qui de l'un a débordé sur l'autre, et qui de l'un a contaminé l'autre... Mais on serait dans un « Big Dump Object » dont se serait coupé une élite ayant accédé à l'immortalité numérique, et un virus biologique ou informatique (ou les deux, et dans les deux clairement d'origine alien) a décimé une humanité livrée à elle-même car abandonnée par ses classes dirigeantes perdus dans leurs paradis artificiels. Sans aucun contrôle les machines de constructions continuent d'agrandir ce qui ressemble à une Sphère de Dyson qui menace de phagocyter les datas centers de Saint-Pierre de la ploutocratie planquée quelque part entre Jupiter et Saturne... Piégé dans sa tour d'ivoire, le Bureau Gouvernemental a envoyé Killy récupérer un terminal génétique et un être humain porteur de gènes sains afin de reconnecter la mégastructure et la résosphère et de reprendre le contrôle de la situation. On ne sait rien de Killy relique du passé, sinon qu'il est pas humain du tout, ni de près ni de loin : il est allergique aux dispositifs de clonage perpétuel, il hait viscéralement les silicates qu'ils tue à vue qu'ils soient une menace ou non, et au coeur de la folie des combats un rictus halluciné déforme parfois son visage... Il agit parfois comme un justicier solitaire, prenant la cause des barbares déséchés contre les savants qui se servent de leurs corps comme réserves de pièces détachés (oui, on vous a reconnu lointains descendants de cette saloperie de Shirô Ishii !), mais parfois il abandonne des individus ou des communautés entières pour se consacrer uniquement et stoïquement à l'accomplissement de sa mission / de sa quête... Killy est-il le T-800 de Shibo, ou Shibo est-elle la Sarah Connor de Killy ? (oui il y a aussi des clins d'oeil à la saga "Terminator" ^^)

Et d'oeuvre en oeuvre on voit que le mangaka a de la suite dans les idées :

- on a une mise en scène d'une post-humanité dans laquelle on croise clones, mutants, hybrides et Extra-Terrestres d'un côté, cyborgs, androïdes, robots et Intelligence-Artificielles de l'autre côté... (Que reste-il de vraiment humain dans cette mégastructure aussi froide et infinie que le vide sidéral lui-même ?)

- il critique son pays, sa politique et sa société en mettant sur un pied d'égalité Silicates d'extrême-gauche qui veulent tout faire péter au risque de détruire l'humanité et les Sauvegardes d'extrême-droite qui ont mordu les mains qui les ont nourris avant de développer des critères de sélection suprématistes tellement élevés qu'elles se sont mises à éradiquer l'humanité...

- quant à la ploutocratie bien planquée dans sa Tour d'Ivoire, le paradis qu'elle a tant souhaité ressemble à l'Enfer de l'Antiquité, avec des individus blasés condamnés à l'immortalité qui se réfugient dans un sommeil sans fin pour éviter d'avoir à affronter la réalité et ses responsabilités...





Le tome 1 de "Blame!" est peu ou prou un épisode pilote constitué de récits courts :

- Dans "Terminal Génétique", Killy affronte des terroristes technorganiques pour ramener un enfant humain à liaison à son agent de liaison cyborg.

- Dans "Mémoire de la terre", l'androïde et le cyborg discutent de leur mission et des termes bien étranges contenues dans une sauvegarde imprimée (un livre quoi ^^)...

- Dans "Techno-nomades", 3000 étages plus haut Killy s'interpose entre une communauté de cloneurs et des mutants insectoïdes...

- Sans "Ex-Log", Killy détruit une crèche silicate...

- Dans "Bureau Gouvernemental", Killy est guidé dans un nouvel étage par un enfant abattu par des humains avant d'être abattu à leur tour par une créature de cauchemar... (une fois ses capacités retrouvées, Killy sera plus performant pour identifier les Sauvegardes et les Silicates déguisés en humain : remember "Terminator" et "Planète hurlante" ^^).

- Dans "Evasion", Killy découvre Yagi la survivante d'un nouvelle communauté exterminée par les Sauvegardes qui propose son aide pour retrouver les autres humains du secteur s'il la conduit dans un lieu sûr...

- ... et dans "Silicium vitae", leur route croise celle des Silicates...

- Dans "Constructeurs", des heures / jours / années plus tard, Killy parvient au refuge dirigé par Kunoi où Yagi a sombré dans la catatonie... le refuge est menacé par les robots bâtisseurs que plus personne ne contrôle mais Killy parvient à communiquer avec eux avec un vieux langage appelé « binaire » auquel lui-même ne comprend rien, quand les Silicates lui tombent dessus à bras raccourcis... de nouveau seul, Killy prend le chemin du pont s'étendant au-delà de l'horizon pour rejoindre Akima allégorie de l'Au-delà !
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Aposimz, tome 4

Dans ce tome 4 le mangaka se fait plaisir en reprenant des thèmes de "Blame!", "Abara" ou "Biomega", dans lesquels il n’a jamais été clair sur les tenants et aboutissants de ses univers et de personnages (et je ne parle même pas des non-dits et incohérence du récits)…

On commence par un chapitre 18 tellement déconnecté du récit qu’on pourrait avoir l’impression d’avoir affaire avec un récit bonus. Ce ne serait absolument gênant si ce n’était pas ensuite pour revenir au récit avec plein de faux-raccords (les personnage se sont séparés, Titania s’est faite capturé, Essro doit combattre un réincarné de l’empire pour la récupérer : super, mais il ne pas manque un chapitre pour mettre tout cela en place, genre le chapitre 18 qui ne servait à rien ?)

Ensuite c’est un peu plus clair (encore que) : Kajiwan qui passer son désir de vengeance avant la survie de ce qu’il reste de son peuple se dirige vers le mausolée homoédifférentiel pour provoquer la chute d’Umé le dernier satellite de contrôle climatique sur la capitale de Revidor, et Essro, sa sœur Keisha et Titania le poursuive pour le stopper. Mais c’est un piège, les réincarnés Jeit qui contrôle la technologie et Tohs qui manipule le métal sont là pour fait tomber Umé sur la Résistance ! Il ne reste que quelque instants à nos héros pour sauver la population et leur peau, mais Suo Nichiko a déjà tout prévu car il est omniscient grâce son propre pouvoir de précognition…



Les bastions dantesques entre super-héros et super-vilain sont toujours très cool, et l’univers Hard Dark entre "Starwars" et "Tron" est de plus en plus intéressant avec ce foreshadowing sur l’opposition entre l’empereur de l’ordre et l’agent du chaos. Malheureusement, Tsutomu Nihei ne peut pas s’empêcher d’ajouter des trucs qui lui seul comprend et qui ne servent qu’à compliquer inutilement le récit, et ici c’est l’évolution du personnage de Kajiwan. Obnubilé par sa vengeance il fait n’importe quoi : il se greffe le bras de Titania, devient un surhomme avant de se marionnettisé, puis un tumeur technorganique le transforme en insecte humain comme Jeff Goldblum dans "La Mouche" de David Cronenberg avant qu’il ne devient une chrysalide accouchant d’un imago ayant l’apparence d’une androïde à six membres. WTF ?! Il nous refait le coup de l’enfant hybride messianique : il l’a fait à chacune de ses séries, à chaque je n’y comprend rien et cela n’apporte strictement rien au récit. Kajiwan dit qu’il a compris, et se convertit en super-héros/super-vilain contrôlant la chaleur avant qu’on nous avait bien expliqué noir sur blanc qu’il ne pouvait pas se convertir en marionnette régulière. Psychologiquement cela n’a pas de sens non plus puisque en cours de métamorphose il développe des discours suprématistes, avant de se repentir et de regretter toutes ses erreurs quand il s’aperçoit que l’Empereur de Revidor a retourné tous ses plans contre lui et qu’il n’a fait que lui servir sur un plateau d’argent la destruction de son peuple, et puis converti il se la pète grave en se lançant dans une série de rires démoniaques… Encore une fois WTF ?!

Mais le plus inquiétant c’est que Tsutomu Nihei nous fait le coup du boss de fin qui manipule le destin grâce à son pouvoir de voir l’avenir. La dernière personne qui nous a fait ça, c’est Tite Kubo dans "Bleach" et c’était n’importe quoi… Je tremble !
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Blame - Deluxe, tome 4

Pour sauver les Chantiers Orientaux des Silicates et des Sauvegardes, Memesaab et Seu doivent entrer en révolution contre le Maître Contrôle Principal en plein déni de réalité... Autrement dit, pour échapper au totalitarisme d'extrême-gauche et au totalitarisme d'extrême-droite il ne faut pas hésiter à neutraliser son propre gouvernement obnubilé par sa propre conservation au mépris de toute la population (ce que savent très bien faire par exemple les Sud-Coréens ou les Islandais, alors qu'ailleurs on cire les pompes des animaux politiques qui ne savent rien faire d'autre que durer, cad prendre le pouvoir, le garder et l'augmenter au lieu de créer).

L'ultime combat de Seu et Ivy pète une classe de ouf, Killee affronte Maeve fusionné au Super-Silicate du futur, Memsaab affronte le MCP dans le cyberespace pour sauver ce qui peut encore l'être, Shibo réfugiée dans le corps de Mirai Shibo affronte Sanakan qui a récupéré le contrôle de son être... Duels de kaméhaméha sur fond de Gotterdammerung cyberpunk : la supracoolitude rencontre l'epicness to the max ! (Pourquoi Tsutomu Nihei t'es-tu dédié à la Science-fiction et non à la Fantasy ???)



Le chevalier errant et son écuyer continuent leur quête à travers les gastes terre cyberpunks, ce qui nous offre deux récits courts mettant en scène un mécanisme de clonage perpétuel et un liftier technorganique leur proposant de passer au niveau suivant pour la modique somme de 800 heures : vont-ils finir par regretter ce bon vieux Charon, le nocher des enfers ? ^^



La suite du récit nous fait découvrir Dhomochevsky et Iko qui ont été créés pour protéger les êtres humains de leur niveau, sauf que ces derniers ont tous été massacrés jusqu'au dernier avant leur mise en service... Ce sont des bugs, des fantômes dans la machine, qui luttent éternellement contre Daphine Lu-Linvega une savante folle précurseur du Ochiai de "Knights of Sidonia", qui dirige une confrérie des mauvais mutants composée de Blon, Schiff et Pucel. Ces derniers les laissent vivre car ils leur permettent de tromper leur ennui pendant que leur leader qui dispose d'un terminal génétique essaye d'hacker la résosphère (ce qui octroie à ses sbires d'extrême-gauche les super-pouvoirs des Sauvegardes d'extrême-droite, ce qui fait de lui au final un super-terroriste d'extrême-centre ^^). Tout l'absurdité de leur combat est symbolisé par l'aquarium géant habité par un coelacanthe que contemple régulièrement Dhomochevsky quand il se perd dans ses pensées solitaires (pour des raisons trop longues à expliquer je soupçonne son nom d'être un détournement de « Dostoïevski » ^^, alors que son apparence emprunte aux super-héros Marvel Logan, Nick Fury et Franck Castle ^^).

Quand après une éternité de luttes vaines et sans espoir Killee et Shibo débarquent à son niveau, il revit : il a enfin quelqu'un à protéger et avec le GBE / l'émetteur à positron il a enfin un moyen de l'emporter ! Sauf qu'il voit Killee non comme un allié mais comme un ennemi, qu'il se met Shibo a dos qui s'enfuit, que Pucel qui pète une classe de ouf leur tombe dessus à bras raccourcis... Après un combat acharné ils parviennent à se sauver, mais au prix de l'échantillon génétique de Seu qui pourrait permettre à Daphine Lu-Linvega d'accomplir ses projets les plus fous ! To Be Continued !!!





Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Biomega, tome 1

Dans "Biomega" le mangaka Tsutomu Nihei mélange "Akira" et "Resident Evil", avec des motard masqués (les fameux « Kamen Riders » qui font les beaux jours des séries super-héroïques tokusatsu depuis les années 1970) qui affrontent des créatures biomécaniques à la H.R Giger... Alors l'auteur a fait des efforts parce qu'il y a beaucoup plus de dialogues et d'explications que dans ses oeuvres précédentes, mais cela n'est pas plus clair pour autant : si le tome 1 est lisible, chacun des tomes suivants amène des éléments supplémentaires venant rendre le schmilblick de plus en plus compliqué à comprendre sans parler du twist WTFesque du tome 4 qui donne l'impression qu'on a changé de série sans prévenir, le héros solitaire Zoichi Kanoe semblant suivre le chemin naguère tracé par Killy dans "Blame!"...

Alors si j'ai bien compris, on est un peu dans un univers post-apo puisque l'humanité avait tout digitalisé avant qu'une attaque informatique mondialisée n'efface absolument toute le données. Divers groupes s'affrontent pour élaborer et établir leur propre post-humanité en travaillant sur les immortels aux 24 paires de chromosomes (Reload la terrienne et Vief Chiena la martienne) et sur les formes de vies aliens découvertes çà et là dans le système sur Mars (qui semble justement avoir un lien avec les mutations détections chez les immortels) : le grand merdier « hard dark » techno-lovecraftien débute quand les contacts reprennent entre la Terre et Mars, et que les expériences interdites des uns et des autres entre en collision. Mais ce qui fout la merde c'est qu'il est impossible de savoir qui fait quoi et qui veut quoi entre le gouvernement, l'Agence de Sécurité Publique, la DRF (Data Recovery Fondation), la CEU (Compulsory Execution Unit) et les Industries TOA qui sont tantôt alliés tantôt ennemis, et ce n'est pas les flashbacks ou les protagonistes n'ont pas la même apparence que dans le temps présent qui viennent nous éclairer sur le pourquoi du comment... Alors si j'ai bien compris les extrémistes de la savante folle Nyaldee (une psionique technophobe a associé son QI de génie à ses capacités de psychométrie) veulent terraformer la planète avec le polymère imagé en phase inverse, les extrémistes du Général Narein (qui par peur autant de la mort que de Nyaldee change de corps comme de chemise) veulent rebooter l'humanité avec le virus N5S, et les centristes des Industries TOA qui pensent que les êtres de synthèse sont l'avenir de l'humanité... Évidemment les humains de base n'ont plus guère leur place dans la vision du monde voire de l'univers des uns et des autres, mais alors que les Industries TOA penche en valeur d'un transition en douceur, les extrémistes rivalisent entre eux pour savoir celui qui aura le résultat le plus élitiste donc le plus génocidaire !

Cela aurait pu être l'un des plus grandes oeuvres SF de tous les temps, malheureusement c'est mal raconté non parce que le mangaka manque de vista comme le prouvera son shonen "Knights of Sidonia", mais parce qu'il s'est engagé sur des voix tellement ambitieuses qu'il s'est retrouvé dépassé par son imagination débordante qu'on pourrait qualifier d'expérimentales... Ainsi il m'a complètement perdu avec ses fusions à répétition à la Akira Toriyama et avec ses humanoïdes végétaux à la Leiji Matsumoto, mais au bout du bout il respecte bien l'existentialisme propre à la SF japonaise :





Année 3005 : sept siècles après la Chute, l'humanité met de nouveau le pied sur Mars et un homme en quête d'éternité retrouve enfin l'amour de sa vie...

Sur Terre c'est l'Apocalypse, le virus N5S ramené par les pionniers martiens transformant de larges pans de la population en « drones » (grosso des super-zombies ^^). Les Agents de la Santé Publique exfiltrent le survivants vers de gigantesques abris souterrains, et sur l'île artificielle de 9J0 le motard masqué Zoichi et son side kick I.A Fuyu, super-justiciers envoyés par les Industries TOA, font la rencontre de Kozlov Loewic Grebnev, qui a transféré son cerveau dans le corps d'un ours pour échapper à la pandémie alien (mais pas que ^^), et Ion Green, qui part ses dons de régénérations est immunisées à la pandémie alien (mais pas que ^^)... L'humanité n'a pas plus de 15 heures à vivre et la bataille débute immédiatement entre les membres des Industries TOA et les membres de le DRF car les premiers rassemblent les immunisée pour sauver l'humanité et les deuxième qui les rassemblent pour être que personne ne pourra empêcher son éradication : Zoichi Kanoe traverse des marées de super-zombies, transperce les bunkers des autorités, et massacre des équipes entières de nettoyeurs avant d'affronter les super-vilains ennemis sortant d'"Hellraiser" et/ou "Resident Evil" ! C'est dantesque, bastons et scènes d'action déchirent leur race et bientôt des missiles nucléaires sont lancés sur les abris des derniers survivants : entre la survie et le chaos, il ne reste plus qu'un super-héros bien badass comme il faut !

Ah cela commençait si bien, avec que l'auteur ne se perde avec un background compliqué et non explicité, remplis de dramas auxquels il faut bien s'accrocher pour espérer s'en tirer. le scène finale indique déjà qu'on vire dans le « mind fuck » avec un collège super-héros de Zoichi qui lutte en Corée avant de succomber face à un super-vilain du CEU : euh le CEU c'est qui et il veut quoi ? Mais je pardonne puisque dans le grand final de "Knights of Sidonia" il ma emmené au-delà de mes espérances les plus folles avec la transposition des codes de romans de chevalerie plein d'epicness to the max dans un space opera lovecraftien 100% Hard Dark !
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Blame, tome 5

Ce tome 5 est très beau, le mangaka continuant d'affiner son trait de chapitre en chapitre, mais aussi assez confus...

Le paladin cyberpunk Seu et Dame Main-Serv continuent d'affronter indéfiniment les Silicates Maeve et Ivy dans une boucle temporelle dans laquelle sont pris Killy et Shibo. Sauf qu'à force de jouer aux apprentis sorciers avec la gravité, les barrières de la réalités menacent de s'effondrer : c'est ainsi que le temps se met à s'écouler d'étrange manière... Les Chantiers Orientaux sont une mégastructure en miniature, et c'est ainsi que toujours en quête Killy se met de nouveau à errer dans les gastes terre, il perd Shibo, rencontre Mirai Shibo issue d'une réalité alternative, et ils voyagent ensemble avant de retrouver la véritable Shibo qui l'a attendu plus de 10 ans dans la boucle temporelle... Vous voulez de l'aspirine ? ^^

Main-Serv qui craint pour la santé mentale son chevalier servant demande à l'IA centrale de lui redonner ses souvenirs, mais l'IA complètement folle en a rien à secouer ! Elle redémarre les Chantiers Orientaux, et veut les téléporter à l'aide de la cheminée gravitationnelle autre part ailleurs (sans savoir s'il existe un espace pour les accueillir, une place pour les contenir), ce qui rompt son accord avec les Sauvegardes qui se mettent à les envahir en masse au grand dam des réfugiés électro-pécheurs... Mais il n'y a pas que Killy qu'il a flirté avec les frontières de la réalité, car Maeve vaincu par Seu se la joue Sirène de "Devilman" et pour avoir sa revanche fusionne avec un Super-Silicate du futur ! ^^
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Blame, tome 4

Ce tome 4 commence par la résolution d'affrontements dantesques : dans la virtualité Shibo affronte les Cénobites, et dans la réalité Killy affronte Cthulhu. Et il remporte la victoire en réalisant la version cyberpuynk du kaméhaméha de San Goku ! Vous la sentez bien la coolitude du truc ???



Le reste du tome est consacrée à l'exploration des Chantiers Orientaux, version miniature de la mégastruture avec ses 13 niveaux chacun dirigé par une Intelligence Artificielle, et artificielle ou naturelles les intelligence jouent aux savants fous donc aux apprentis sorciers... Killy et Shibo sont donc en quête des électro-pécheurs réfugiés et de leurs concitoyens qui ont toujours été à l'abri des vicissitudes de la mégastructure. Shibo est toujours aussi géniale, car elle a survécu à son affrontement en passant de géante à naine se réfugiant dans le corps technorganiques de San-kan coupé/coupée de la résosphère comme toutes les Sauvegardes pénétrant dans les Chantiers Orientaux (ce qui l'oblige à s'habituer à un corps lovecratien sans organes), mais aussi des gardiens de la Chambre 8 à savoir Main-Serv et Seu qui livrent un combat immémorial pour protéger les humains des Silicates Maeve et Ivy : vous vous souvenez de Bibliothèque du Silence dans la saga Doctor Who ? Vous la sentez bien la coolitude du truc ???



Et c'est pas fini... Seu qui pète une classe de ouf avec son armure et son épée de paladin n'est autre qu'un Lancelot cyberpunk, le meilleur chevalier du monde au service de son enchanteresse, mais d'abord et surtout rien qu'un être humain qui n'a que son courage à opposer à des monstres invincibles... En ressuscitant à l'infini grâce à une machine de construction nanotechnologique, Seu poursuit son combat désespéré indéfiniment en perdant peu à peu sa mémoire : Mainserv est-elle une nouvelle Viviane ou une nouvelle Morgane ? (en plus c’est l’aboutissement de la relation entre Killy et Shibo, entre le paladin numérique et la sorcière électronique)

Et si on rajoute les lutins électroniques nous abolissons les frontières entre Science-Fiction et la Fantasy, avant que n'apparaissent les voyages dans le temps et les paradoxes qui vont avec : qui a dit Mirai Trunks ? J'en parlerai ultérieurement, mais comment un auteur peut-il aussi bien comprendre les mécanismes de l'epicness to the max et ne pas les utiliser ???
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Blame, tome 2

Un tome 2 très sombre mais très intéressant : après un voyage infini, Killy arrive à Akima et pense avoir retrouvé la trace des humains originels avant de tomber sur des elfes triclopes...

Ce tome 2 se déroule intégralement à Vivélec où tout le monde mesure 2m40 et donc où tout le monde prend Killy pour en enfant. Mais Vivélec c'est d'abord et avant tout un enfer capitaliste dans lequel l'élite scientifique a droit de vie et de mort sur les masses prolétaires, tout en se réservant les connaissances permettant d'étendre son existence quasi-indéfiniment... Pour avancer dans sa quête, Killy accompagne les convoyeurs Testu et Yoshio (qui n'est plus d'une tête reliée au tableau de bord de son véhicule), et on a un passage western cyperbunk très plaisant où Killy protège sa diligence des peaux-rouges locales. Mais quand il découvre la vérité sur la cargaison qu'il a transportée, il change immédiatement de camp et se met à détruire le complexe de Vivélec à grand coup de GBE avant que la technocratie ne lui envoie ses psioniques d'élite !

Killy est en cavale, recherché mort ou vif, tant par les chiens de garde du régime que par les révolutionnaires prolétaires qui veulent son arme pour lancer le Grand Soir. Mais Killy ne peut pas fuir, car il doit atteindre la banque de données génétiques de Vivélec pour savoir s'il existe ou a existé à ce niveau de la mégastructure un porteur de gènes sains... C'est dans un séquence d'infiltration 50% Conan 50% Solid Snake que Killy découvre dans les égouts de Vivélec les restes de la nécromancienne Shibo, ancienne scientifique en chef de Vivélec condamnée pour ambition/rébellion : s'il lui donne un corps fonctionnel, elle l'aidera dans sa quête...

Shibo est certes à Killy ce que Bulma était à Son Goku de "Dragonball", mais aussi ce que Sarah Connor était au T-800 de "Terminator II", et elle va changer d'apparences autant de fois que ses modèles (en look, en visages, en corps). C'est une scientifique aussi géniale que badass qui va accompagner notre chevalier errant dans sa quête, et c'est à leurs débuts que leur relation est la plus cool car Shibo a déjà été plus loin que lui en tentant une connexion illégale avec la résosphère et le fait bien sentir du haut de ses 2m40 à Killy qui mesure au mieux 1m70 ^^

Sinon la fin du tome est consacré à leurs efforts communs pour passer au niveau suivant malgré l'indestructible cloison de la mégastructure et l'arrivée des Sauvegardes venues les éliminer...
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