Dans cette 3e intégrale, Killee et Shibo explorent l'intérieur des Chantiers Orientaux, version miniature de la mégastruture avec ses 13 caves chacune dirigée par une Intelligence Artificielle, et artificielles ou naturelles les intelligences jouent aux savants fous donc aux apprentis sorciers... le duo est toujours en quête des électro-pécheurs réfugiés et de leurs concitoyens qui ont toujours été à l'abri des vicissitudes de la mégastructure. Shibo est toujours aussi géniale, car elle a survécu à son affrontement en passant de géante à naine se réfugiant dans le corps technorganiques de Sanhakan coupé/coupée de la résosphère comme toutes les Sauvegardes pénétrant dans les Chantiers Orientaux (ce qui l'oblige à s'habituer à un corps lovecratien sans organes), mais aussi des gardiens de la Chambre 8 à savoir Memsaab et Seu qui livrent un combat immémorial pour protéger les humains des Silicates Maeve et Ivy : vous vous souvenez de Bibliothèque du Silence dans la saga Doctor Who?
https://www.youtube.com/watch?v=hzeeAUeIOzc
Vous la sentez bien la coolitude du truc ? ^^
Et c'est pas fini... Seu qui pète une classe de ouf avec son armure et son épée de paladin n'est autre qu'un Lancelot cyberpunk, le meilleur chevalier du monde au service de son enchanteresse, mais d'abord et surtout rien qu'un être humain qui n'a que son courage à opposer à des monstres invincibles... En ressuscitant à l'infini grâce à une machine de construction nanotechnologique, Seu poursuit son combat désespéré indéfiniment en perdant peu à peu sa mémoire : Mainserv est-elle une nouvelle Viviane ou une nouvelle Morgane ? ^^
Et si on rajoute les lutins électronique nous abolissons les frontières entre Science-Fiction et la Fantasy, avant que n'apparaissent les voyages dans le temps et les paradoxes qui vont avec : qui a dit Mirai Trunks ?
Le paladin cyberpunk Seu et Dame Memsaab continuent d'affronter indéfiniment les Silicates Maeve et Ivy dans une boucle temporelle dans laquelle sont pris Killy et Shibo. Sauf qu'à force de jouer aux apprentis sorciers avec la gravité, les barrières de la réalités menacent de s'effondrer : c'est ainsi que le temps se met à s'écouler d'étrange manière... Les Chantiers Orientaux sont une mégastructure en miniature, et c'est ainsi que toujours en quête Killy se met de nouveau à errer dans les gastes terre, il perd Shibo, rencontre Mirai Shibo issue d'une réalité alternative, et ils voyagent ensemble avant de retrouver la véritable Shibo qui l'a attendu plus de 10 ans dans la boucle temporelle... Vous voulez de l'aspirine ? ^^
Memsaab qui craint pour la santé mentale son chevalier servant demande à l'IA centrale de lui redonner ses souvenirs, mais l'IA complètement folle en a rien à secouer ! Elle redémarre les Chantiers Orientaux, et veut les téléporter à l'aide de la cheminée gravitationnelle autre part ailleurs (sans savoir s'il existe un espace pour les accueillir, une place pour les contenir), ce qui rompt son accord avec les Sauvegardes qui se mettent à les envahir en masse au grand dam des réfugiés électro-pécheurs... Mais il n'y a pas que Killee qu'il a flirté avec les frontières de la réalité, car Maeve vaincu par Seu se la joue Sirène de "Devilman" et pour avoir sa revanche fusionne avec un Super-Silicate du futur ! ^^
Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Dans cette 2e intégrale deluxe Killee et Shibo sont parvenus au niveau suivant de la mégastructure, où grouillent les Bâtisseurs et les Contre-mesures qui ont condamnés les survivants au nomadisme... Ils récupèrent la dénommée Sanhakan en chemin, et échappe à une attaque grâce aux électro-pécheurs qui les ramènent aux pieds des Chantiers Orientaux... Les électro-pécheurs utilisent des armes qui ne savent plus fabriquer, côtoient des signes qu'ils ne savant plus déchiffrer, et conservent un échantillon cellulaire de tous ceux des leurs qui sont tombés dans l'espoir que quelqu'un puisse les ressusciter. Pendant que Killee est en convalescence (et comme Son Goku il revient plus fort à chaque fort qu'il frôle la mort ^^), Shibo qui sait lire ouvre les Chantiers Orientaux pour les explorer et savoir si les électro-pécheurs peuvent s'y réfugier : surprise c'est « bigger in the inside», la gravité y est malléable à volonté et le temps et l'espace y sont déformer au point d'ouvrir des brèches dans la réalité, d'ouvrir des ports vers des univers parallèles...
Super séquence à la "Terminator" avec une Contre-mesure infiltrée dans la camp des électro-pécheurs, qui pour massacrer tout le monde invoque ses agents avant de se métamorphoser en vampire cyberpunk. Pour affronter le Grand Ancien invoqué par leurs ennemis, Shibo prend alors le contrôle d'un robot géant en le hackant : kaijûs eiga, trop cool, trop fun (et pour ne rien gâcher le mangaka se la joue western spaghetti quand se croisent les regards de Killee et de la Contre-mesure en chef) ! Donc c'est parti pour des affrontements dantesques : dans la virtualité Shibo affronte les Cénobites, et dans la réalité Killee affronte Cyber-Cthulhu. Et il remporte la victoire en réalisant la version Hard Dark du kaméhaméha de San Goku ! https://www.youtube.com/watch?v=nazk5vD0qu4
Vous la sentez bien la coolitude du truc ?
Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Cela fait maintenant presque un an que je lis régulièrement des manga's (et je remercie ici les quelques Babelionautes qui se reconnaîtront, je pense, de m'y avoir amené). Mais je n'avais pas encore "rencontré" des dessins tels que ceux de Tsutomu Nihei... ne ressemblant guère à ce qu'on voit habituellement dans la plupart des manga's... et difficile à expliquer si on n'a pas ce diptyque de Cyberpunk sous les yeux. Comme il y a peu de texte, ce sont les images qui éclairent une histoire particulièrement sombre...
Un monde étrange en perdition, et à l'architecture toute en hauteur, très étendue dans l'espace et peu habitée, est périodiquement envahi par des monstres (les Gaunas) qui peuvent devenir gigantesques.
Les hommes qui ont autrefois colonisé cette terre (ou y ont toujours vécu ?) créent alors, biogénétiquement aussi bien que biomécaniquement, des êtres à l'aspect humain qui cachent à l'intérieur des mécanismes de tueurs redoutables, afin de combattre (inlassablement) les créatures monstrueuses qui naissent dans la chair de l'homme ou de la terre.
Or il vient un moment que les hommes n'arrivent plus à contenir l'expansion des Gaunas d'origine...
Ça...c'est mon interprétation. La narration reste suffisamment nébuleuse pour en évoquer une autre... Et même si la fin de ce 2ème tome apporte une vague explication, le récit demeure énigmatique, beaucoup de questions ne trouveront (sûrement délibérément) pas de réponse.
Cependant, quand on a tourné la dernière page, ce n'est pas l'histoire qu'on garde en mémoire...non, ce sont plutôt des impressions qui subsistent... celles créées par l'atmosphère de ces deux seinen : noire, angoissante, presque étouffante et désespérante (est-ce que l'homme à une place quelconque... quelque part ?) et ces ressentis sont uniquement générés par les dessins qui restent tout autant confus et obscurs... tantôt détaillés, parfois approximatifs...mais toujours fascinants !
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Avant d'être un mangaka, Tsutomu Nihei était un architecte, et avant d'être un architecte il était un lecteur passionné : si un Roger Leloup ne jurait que par Jules Verne et Allan Edgar Poe, l'auteur japonais lui ne jure que par William Gibson, Bruce Sterling, H.P. Lovecraft et Clive Barker !
"Blame !" est une oeuvre fascinante mais pas facile d'accès bien qu'elle se lise très vite (j'ai relu les 10 tomes en une seule soirée ^^), son auteur ne faisant pas grand-chose pour faciliter la vie du lecteur, pire la compliquant inutilement en posant trop de questions auxquelles il n'apporte pas de réponse...
« Peut-être sur terre. Peut-être dans le futur. » Il s'agit d'abord et surtout d'un manga d'ambiance ! Nous déambulons dans des structures technorganiques cyclopéennes dont les dimensions défient l'imagination (tout en se prêtent très bien à de bonnes vieilles descriptions lovecraftiennes ^^). Killy erre ainsi seul dans des décors tantôt merveilleux tantôt effrayants, vides d'êtres humains alors qu'ils ont été conçus par et pour des humains avant que ces derniers ne disparaissent... Mais il s'agit de lieux hantés par des monstres, et à tout moment il peut tomber sur des hordes de créatures de à H.R. Giger, Clive Barker, Zdzisław Beksiński (sur ce point, mais pas seulement, la proximité entre le travail de Tsutumo Nihei sur "Blame!" et celui avec celle de Norihiro Yagi sur "Claymore" interroge : il y a forcément un lien entre les deux mangaka)... Et les classiques ont également mis à contribution puisqu'on croise les versions cyberpunks des vampires, des Shoggoths, des Cénobites et même de l'innommable Cthulhu ! ^^
« Adventure-seeker Killy in the Cyber Dungeon quest! » Il s'agit aussi d'un manga abstrait... Les dialogues sont peu nombreux voire inexistants (ainsi le tome 1 qui compte 240 pages n'en offre que 10 avec des phylactères, et cette chronique contient plus de caractères que tous les tomes de la saga réunis, préquels et spin-off y compris ^^), mais quand il existe ils multiplient les apports d'informations touffus et complexe rarement explicités ou corroborés par la suite... Il en va de même pour le rythme ou de longues phases d'exploration contemplatives sont interrompues pas des bastons dantesques et frénétiques d'inspiration super-héroïque puisque le mangaka est fan de comics ...
On peut voir la série comme un "Matrix" horrifique dans lequel les ennemis de Killy se téléporteraient/téléchargeraient comme l'Agent Smith et ses collègues, ou un "Tron" horrifique dans lequel le rôle du Maître Contrôle Principal serait joué par un Grand Ancien lovecraftien, ou un "Donjon et Dragon" post-apocalyptique qui prendrait la forme d'un porte-monstre-trésor à la sauce "Doom" dans lequel Killy affrontent des vagues de streums afin de parvenir au boss intermédiaire, puis de passer au niveau suivant et d'affronter de nouvelles vagues de streums afin de parvenir au nouveau boss intermédiaire (avec un arme aussi surpuissante que peu pratique : le « Gravitational Beam Emitter »)... Mais personnellement je pense qu'on peut aussi y voir un récit de chevalerie dans laquelle Killy errerait dans les gastes terres avant de parvenir à l'autre-monde et d'en ramener le Saint-Graal qui guérirait le royaume de tous ses maux (et cela aurait été tellement bien que l'auteur aille dans cette voie, plutôt que d'emprunter l'impasse philosophique et métaphysique de la SF japonaise), ce qui finalement rapproche le travail de Tsutomu Nihei sur "Blame!" de celui de Stephen King pour "La Tour Sombre"...
Bref, c'est un oeuvre sujette à toutes les interprétations... Donc à chacun la sienne, et je laisse le soin aux ingénieurs informatiques de proposer la leur ! blink
On oppose sans cesse « réalité basique » de la mégastructure et « réalité augmentée » de la résosphère, et on demande où est la frontière entre la réalité et la virtualité, qui de l'un a débordé sur l'autre, et qui de l'un a contaminé l'autre... Mais on serait dans un « Big Dump Object » dont se serait coupé une élite ayant accédé à l'immortalité numérique, et un virus biologique ou informatique (ou les deux, et dans les deux clairement d'origine alien) a décimé une humanité livrée à elle-même car abandonnée par ses classes dirigeantes perdus dans leurs paradis artificiels. Sans aucun contrôle les machines de constructions continuent d'agrandir ce qui ressemble à une Sphère de Dyson qui menace de phagocyter les datas centers de Saint-Pierre de la ploutocratie planquée quelque part entre Jupiter et Saturne... Piégé dans sa tour d'ivoire, le Bureau Gouvernemental a envoyé Killy récupérer un terminal génétique et un être humain porteur de gènes sains afin de reconnecter la mégastructure et la résosphère et de reprendre le contrôle de la situation. On ne sait rien de Killy relique du passé, sinon qu'il est pas humain du tout, ni de près ni de loin : il est allergique aux dispositifs de clonage perpétuel, il hait viscéralement les silicates qu'ils tue à vue qu'ils soient une menace ou non, et au coeur de la folie des combats un rictus halluciné déforme parfois son visage... Il agit parfois comme un justicier solitaire, prenant la cause des barbares déséchés contre les savants qui se servent de leurs corps comme réserves de pièces détachés (oui, on vous a reconnu lointains descendants de cette saloperie de Shirô Ishii !), mais parfois il abandonne des individus ou des communautés entières pour se consacrer uniquement et stoïquement à l'accomplissement de sa mission / de sa quête... Killy est-il le T-800 de Shibo, ou Shibo est-elle la Sarah Connor de Killy ? (oui il y a aussi des clins d'oeil à la saga "Terminator" ^^)
Et d'oeuvre en oeuvre on voit que le mangaka a de la suite dans les idées :
- on a une mise en scène d'une post-humanité dans laquelle on croise clones, mutants, hybrides et Extra-Terrestres d'un côté, cyborgs, androïdes, robots et Intelligence-Artificielles de l'autre côté... (Que reste-il de vraiment humain dans cette mégastructure aussi froide et infinie que le vide sidéral lui-même ?)
- il critique son pays, sa politique et sa société en mettant sur un pied d'égalité Silicates d'extrême-gauche qui veulent tout faire péter au risque de détruire l'humanité et les Sauvegardes d'extrême-droite qui ont mordu les mains qui les ont nourris avant de développer des critères de sélection suprématistes tellement élevés qu'elles se sont mises à éradiquer l'humanité...
- quant à la ploutocratie bien planquée dans sa Tour d'Ivoire, le paradis qu'elle a tant souhaité ressemble à l'Enfer de l'Antiquité, avec des individus blasés condamnés à l'immortalité qui se réfugient dans un sommeil sans fin pour éviter d'avoir à affronter la réalité et ses responsabilités...
La saga "Blame!" débute par une série de récits courts :
- Dans "Terminal Génétique", Killy affronte des terroristes technorganiques pour ramener un enfant humain à liaison à son agent de liaison cyborg.
- Dans "Mémoire de la terre", l'androïde et le cyborg discutent de leur mission et des termes bien étranges contenues dans une sauvegarde imprimée (un livre quoi ^^)...
- Dans "Techno-nomades", 3000 étages plus haut Killy s'interpose entre une communauté de cloneurs et des mutants insectoïdes...
- Sans "Ex-Log", Killy détruit une crèche silicate...
- Dans "Bureau Gouvernemental", Killy est guidé dans un nouvel étage par un enfant abattu par des humains avant d'être abattu à leur tour par une créature de cauchemar... (une fois ses capacités retrouvées, Killy sera plus performant pour identifier les Sauvegardes et les Silicates déguisés en humain : remember "Terminator" et "Planète hurlante" ^^).
- Dans "Evasion", Killy découvre Yagi la survivante d'un nouvelle communauté exterminée par les Sauvegardes qui propose son aide pour retrouver les autres humains du secteur s'il la conduit dans un lieu sûr...
- ... et dans "Silicium vitae", leur route croise celle des Silicates...
- Dans "Constructeurs", des heures / jours / années plus tard, Killy parvient au refuge dirigé par Kunoi où Yagi a sombré dans la catatonie... le refuge est menacé par les robots bâtisseurs que plus personne ne contrôle mais Killy parvient à communiquer avec eux avec un vieux langage appelé « binaire » auquel lui-même ne comprend rien, quand les Silicates lui tombent dessus à bras raccourcis... de nouveau seul, Killy prend le chemin du pont s'étendant au-delà de l'horizon pour rejoindre Akima allégorie de l'Au-delà !
Puis une ellipse élude le voyage infini de Killy qui arrive à Akima et qui pense avoir retrouvé la trace des humains originels avant de tomber sur des elfes triclopes... La suite de du récit se déroule intégralement à Vivélec où tout le monde mesure 2m40 et donc où tout le monde prend Killy pour en enfant. Mais Vivélec c'est d'abord et avant tout un enfer capitaliste dans lequel l'élite scientifique a droit de vie et de mort sur les masses prolétaires, tout en se réservant les connaissances permettant d'étendre son existence quasi-indéfiniment... Pour avancer dans sa quête, Killy accompagne les convoyeurs Testu et Yoshio (qui n'est plus d'une tête reliée au tableau de bord de son véhicule), et on a un passage western cyperbunk très plaisant où Killy protège sa diligence des peaux-rouges locales. Mais quand il découvre la vérité sur la cargaison qu'il a transportée, il change immédiatement de camp et se met à détruire le complexe de Vivélec à grand coup de GBE avant que la technocratie ne lui envoie ses psioniques d'élite !
Killy est en cavale, recherché mort ou vif, tant par les chiens de garde du régime que par les révolutionnaires prolétaires qui veulent son arme pour lancer le Grand Soir. Mais Killy ne peut pas fuir, car il doit atteindre la banque de données génétiques de Vivélec pour savoir s'il existe ou a existé à ce niveau de la mégastructure un porteur de gènes sains... C'est dans un séquence d'infiltration 50% Conan 50% Solid Snake que Killy découvre dans les égouts de Vivélec les restes de la nécromancienne Shibo, ancienne scientifique en chef de Vivélec condamnée pour ambition/rébellion : s'il lui donne un corps fonctionnel, elle l'aidera dans sa quête... Et après moult combats, face au boss antédiluvien et monstrueux de la mégacorpo spécialiste en vivisections Killy est sur le point de se faire achever par ses sbires quand une sylphide géant armée jusqu'aux dents lui sauve la mise grâce à ses compétences de hackeuse de génie ^^
Shibo est certes à Killy ce que Bulma était à Son Goku de "Dragonball", mais aussi ce que Sarah Connor était au T-800 de "Terminator II", et elle va changer d'apparences autant de fois que ses modèles (en look, en visages, en corps). C'est une scientifique aussi géniale que badass qui va accompagner notre chevalier errant dans sa quête, et c'est à leurs débuts que leur relation est la plus cool car Shibo a déjà été plus loin que lui en tentant une connexion illégale avec la résosphère et le fait bien sentir du haut de ses 2m40 à Killy qui mesure au mieux 1m70 ^^
Sinon la fin du tome est consacré à leurs efforts communs pour passer au niveau suivant malgré l'indestructible cloison de la mégastructure...
Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Avant d'être un mangaka, Tsutomu Nihei était un architecte, et avant d'être un architecte il était un lecteur passionné : si un Roger Leloup ne jurait que par Jules Verne et Allan Edgar Poe, l'auteur japonais lui ne jure que par William Gibson, Bruce Sterling, H.P. Lovecraft et Clive Barker !
"Blame !" est une oeuvre fascinante mais pas facile d'accès bien qu'elle se lise très vite (j'ai relu les 10 tomes en une seule soirée ^^), son auteur ne faisant pas grand-chose pour faciliter la vie du lecteur, pire la compliquant inutilement en posant trop de questions auxquelles il n'apporte pas de réponse...
« Peut-être sur terre. Peut-être dans le futur. » Il s'agit d'abord et surtout d'un manga d'ambiance ! Nous déambulons dans des structures technorganiques cyclopéennes dont les dimensions défient l'imagination (tout en se prêtent très bien à de bonnes vieilles descriptions lovecraftiennes ^^). Killy erre ainsi seul dans des décors tantôt merveilleux tantôt effrayants, vides d'êtres humains alors qu'ils ont été conçus par et pour des humains avant que ces derniers ne disparaissent... Mais il s'agit de lieux hantés par des monstres, et à tout moment il peut tomber sur des hordes de créatures de à H.R. Giger, Clive Barker, Zdzisław Beksiński (sur ce point, mais pas seulement, la proximité entre le travail de Tsutumo Nihei sur "Blame!" et celui avec celle de Norihiro Yagi sur "Claymore" interroge : il y a forcément un lien entre les deux mangaka)... Et les classiques ont également mis à contribution puisqu'on croise les versions cyberpunks des vampires, des Shoggoths, des Cénobites et même de l'innommable Cthulhu ! ^^
« Adventure-seeker Killy in the Cyber Dungeon quest! » Il s'agit aussi d'un manga abstrait... Les dialogues sont peu nombreux voire inexistants (ainsi le tome 1 qui compte 240 pages n'en offre que 10 avec des phylactères, et cette chronique contient plus de caractères que tous les tomes de la saga réunis, préquels et spin-off y compris ^^), mais quand il existe ils multiplient les apports d'informations touffus et complexe rarement explicités ou corroborés par la suite (et la traduction approximative de Vincent Zouzoulkovsly n'aide pas du tout, genre Sana-kan qui change de sexe et de nom en cours de saga ! Au secours !!!)... Il en va de même pour le rythme ou de longues phases d'exploration contemplatives sont interrompues pas des bastons dantesques et frénétiques d'inspiration super-héroïque puisque le mangaka est fan de comics (et le travail de sabotage de Bakayaro ! n'aide pas tout avec ses onomatopées débiles et puériles qui occupent parfois ¾ des cases ! Au secours !!!)...
On peut voir la série comme un "Matrix" horrifique dans lequel les ennemis de Killy se téléporteraient/téléchargeraient comme l'Agent Smith et ses collègues, ou un "Tron" horrifique dans lequel le rôle du Maître Contrôle Principal serait joué par un Grand Ancien lovecraftien, ou un "Donjon et Dragon" post-apocalyptique qui prendrait la forme d'un porte-monstre-trésor à la sauce "Doom" dans lequel Killy affrontent des vagues de streums afin de parvenir au boss intermédiaire, puis de passer au niveau suivant et d'affronter de nouvelles vagues de streums afin de parvenir au nouveau boss intermédiaire (avec un arme aussi surpuissante que peu pratique : le « Gravitational Beam Emitter », ou « émetteur à positrons » en VF)... Mais personnellement je pense qu'on peut aussi y voir un récit de chevalerie dans laquelle Killy errerait dans les gastes terres avant de parvenir à l'autre-monde et d'en ramener le Saint-Graal qui guérirait le royaume de tous ses maux (et cela aurait été tellement bien que l'auteur aille dans cette voie, plutôt que d'emprunter l'impasse philosophique et métaphysique de la SF japonaise), ce qui finalement rapproche le travail de Tsutomu Nihei sur "Blame!" de celui de Stephen King pour "La Tour Sombre"...
Bref, c'est un oeuvre sujette à toutes les interprétations... Donc à chacun la sienne, et je laisse le soin aux ingénieurs informatiques de proposer la leur ! blink
On oppose sans cesse « réalité basique » de la mégastructure et « réalité augmentée » de la résosphère, et on demande où est la frontière entre la réalité et la virtualité, qui de l'un a débordé sur l'autre, et qui de l'un a contaminé l'autre... Mais on serait dans un « Big Dump Object » dont se serait coupé une élite ayant accédé à l'immortalité numérique, et un virus biologique ou informatique (ou les deux, et dans les deux clairement d'origine alien) a décimé une humanité livrée à elle-même car abandonnée par ses classes dirigeantes perdus dans leurs paradis artificiels. Sans aucun contrôle les machines de constructions continuent d'agrandir ce qui ressemble à une Sphère de Dyson qui menace de phagocyter les datas centers de Saint-Pierre de la ploutocratie planquée quelque part entre Jupiter et Saturne... Piégé dans sa tour d'ivoire, le Bureau Gouvernemental a envoyé Killy récupérer un terminal génétique et un être humain porteur de gènes sains afin de reconnecter la mégastructure et la résosphère et de reprendre le contrôle de la situation. On ne sait rien de Killy relique du passé, sinon qu'il est pas humain du tout, ni de près ni de loin : il est allergique aux dispositifs de clonage perpétuel, il hait viscéralement les silicates qu'ils tue à vue qu'ils soient une menace ou non, et au coeur de la folie des combats un rictus halluciné déforme parfois son visage... Il agit parfois comme un justicier solitaire, prenant la cause des barbares déséchés contre les savants qui se servent de leurs corps comme réserves de pièces détachés (oui, on vous a reconnu lointains descendants de cette saloperie de Shirô Ishii !), mais parfois il abandonne des individus ou des communautés entières pour se consacrer uniquement et stoïquement à l'accomplissement de sa mission / de sa quête... Killy est-il le T-800 de Shibo, ou Shibo est-elle la Sarah Connor de Killy ? (oui il y a aussi des clins d'oeil à la saga "Terminator" ^^)
Et d'oeuvre en oeuvre on voit que le mangaka a de la suite dans les idées :
- on a une mise en scène d'une post-humanité dans laquelle on croise clones, mutants, hybrides et Extra-Terrestres d'un côté, cyborgs, androïdes, robots et Intelligence-Artificielles de l'autre côté... (Que reste-il de vraiment humain dans cette mégastructure aussi froide et infinie que le vide sidéral lui-même ?)
- il critique son pays, sa politique et sa société en mettant sur un pied d'égalité Silicates d'extrême-gauche qui veulent tout faire péter au risque de détruire l'humanité et les Sauvegardes d'extrême-droite qui ont mordu les mains qui les ont nourris avant de développer des critères de sélection suprématistes tellement élevés qu'elles se sont mises à éradiquer l'humanité...
- quant à la ploutocratie bien planquée dans sa Tour d'Ivoire, le paradis qu'elle a tant souhaité ressemble à l'Enfer de l'Antiquité, avec des individus blasés condamnés à l'immortalité qui se réfugient dans un sommeil sans fin pour éviter d'avoir à affronter la réalité et ses responsabilités...
Le tome 1 de "Blame!" est peu ou prou un épisode pilote constitué de récits courts :
- Dans "Terminal Génétique", Killy affronte des terroristes technorganiques pour ramener un enfant humain à liaison à son agent de liaison cyborg.
- Dans "Mémoire de la terre", l'androïde et le cyborg discutent de leur mission et des termes bien étranges contenues dans une sauvegarde imprimée (un livre quoi ^^)...
- Dans "Techno-nomades", 3000 étages plus haut Killy s'interpose entre une communauté de cloneurs et des mutants insectoïdes...
- Sans "Ex-Log", Killy détruit une crèche silicate...
- Dans "Bureau Gouvernemental", Killy est guidé dans un nouvel étage par un enfant abattu par des humains avant d'être abattu à leur tour par une créature de cauchemar... (une fois ses capacités retrouvées, Killy sera plus performant pour identifier les Sauvegardes et les Silicates déguisés en humain : remember "Terminator" et "Planète hurlante" ^^).
- Dans "Evasion", Killy découvre Yagi la survivante d'un nouvelle communauté exterminée par les Sauvegardes qui propose son aide pour retrouver les autres humains du secteur s'il la conduit dans un lieu sûr...
- ... et dans "Silicium vitae", leur route croise celle des Silicates...
- Dans "Constructeurs", des heures / jours / années plus tard, Killy parvient au refuge dirigé par Kunoi où Yagi a sombré dans la catatonie... le refuge est menacé par les robots bâtisseurs que plus personne ne contrôle mais Killy parvient à communiquer avec eux avec un vieux langage appelé « binaire » auquel lui-même ne comprend rien, quand les Silicates lui tombent dessus à bras raccourcis... de nouveau seul, Killy prend le chemin du pont s'étendant au-delà de l'horizon pour rejoindre Akima allégorie de l'Au-delà !
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Pour sauver les Chantiers Orientaux des Silicates et des Sauvegardes, Memesaab et Seu doivent entrer en révolution contre le Maître Contrôle Principal en plein déni de réalité... Autrement dit, pour échapper au totalitarisme d'extrême-gauche et au totalitarisme d'extrême-droite il ne faut pas hésiter à neutraliser son propre gouvernement obnubilé par sa propre conservation au mépris de toute la population (ce que savent très bien faire par exemple les Sud-Coréens ou les Islandais, alors qu'ailleurs on cire les pompes des animaux politiques qui ne savent rien faire d'autre que durer, cad prendre le pouvoir, le garder et l'augmenter au lieu de créer).
L'ultime combat de Seu et Ivy pète une classe de ouf, Killee affronte Maeve fusionné au Super-Silicate du futur, Memsaab affronte le MCP dans le cyberespace pour sauver ce qui peut encore l'être, Shibo réfugiée dans le corps de Mirai Shibo affronte Sanakan qui a récupéré le contrôle de son être... Duels de kaméhaméha sur fond de Gotterdammerung cyberpunk : la supracoolitude rencontre l'epicness to the max ! (Pourquoi Tsutomu Nihei t'es-tu dédié à la Science-fiction et non à la Fantasy ???)
Les Chantiers-Orientaux s'autodétruisent dans leur projet fou de téléportation à l'aveuglette, mais Main-Serv préserve ce qu'il reste de l'humanité en la digitalisant avant de se réfugier avec Seu dans un bulle spatio-temporelle faisant figure d'univers de poche... après avoir confié à Killy et Shibo 2.0 un échantillon de net-gène : à charge pour eux de trouver un terminal génétique pour achever leur quête de la résosphère !
Le chevalier errant et son écuyer continuent leur quête à travers les gastes terre cyberpunks, ce qui nous offre deux récits courts mettant en scène un mécanisme de clonage perpétuel et un liftier technorganique leur proposant de passer au niveau suivant pour la modique somme de 800 heures : vont-ils finir par regretter ce bon vieux Charon, le nocher des enfers ? ^^
La suite du récit nous fait découvrir Dhomochevsky et Iko qui ont été créés pour protéger les êtres humains de leur niveau, sauf que ces derniers ont tous été massacrés jusqu'au dernier avant leur mise en service... Ce sont des bugs, des fantômes dans la machine, qui luttent éternellement contre Daphine Lu-Linvega une savante folle précurseur du Ochiai de "Knights of Sidonia", qui dirige une confrérie des mauvais mutants composée de Blon, Schiff et Pucel. Ces derniers les laissent vivre car ils leur permettent de tromper leur ennui pendant que leur leader qui dispose d'un terminal génétique essaye d'hacker la résosphère (ce qui octroie à ses sbires d'extrême-gauche les super-pouvoirs des Sauvegardes d'extrême-droite, ce qui fait de lui au final un super-terroriste d'extrême-centre ^^). Tout l'absurdité de leur combat est symbolisé par l'aquarium géant habité par un coelacanthe que contemple régulièrement Dhomochevsky quand il se perd dans ses pensées solitaires (pour des raisons trop longues à expliquer je soupçonne son nom d'être un détournement de « Dostoïevski » ^^, alors que son apparence emprunte aux super-héros Marvel Logan, Nick Fury et Franck Castle ^^).
Quand après une éternité de luttes vaines et sans espoir Killee et Shibo débarquent à son niveau, il revit : il a enfin quelqu'un à protéger et avec le GBE / l'émetteur à positron il a enfin un moyen de l'emporter ! Sauf qu'il voit Killee non comme un allié mais comme un ennemi, qu'il se met Shibo a dos qui s'enfuit, que Pucel qui pète une classe de ouf leur tombe dessus à bras raccourcis... Après un combat acharné ils parviennent à se sauver, mais au prix de l'échantillon génétique de Seu qui pourrait permettre à Daphine Lu-Linvega d'accomplir ses projets les plus fous ! To Be Continued !!!
Glénat offre un édition grand format à un manga premium qui le mérite bien, et force est de constater qu'on ressent plus que jamais la puissance et le talent de Tsutomu Nihei : ce n'est plus la même chose avec toutes ses planches vertigineuses qui t'aspirent dans leurs abîmes, ou toutes ces planches blockbustérienne qui te pète littéralement à la gueule ! Cerise sur le gâteau, on s'est enfin débarrassée des cacas graphiques de Bakayaro! qui a saboté tous les mangas de chez Glénat pendant des années et des années... Après on remplace Killy par Killee, et ça me gêne un peu comme d'autres changements de traduction dans le naming. Je suis obligé d'ajouter que certains personnages changent de sexe dans cette nouvelle édition : ça aurait fait chier les responsables de la traduction d'origine de demander confirmation du genre des uns et des autres à leurs collègues japonais avant de faire n'importe quoi ?
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Dans "Biomega" le mangaka Tsutomu Nihei mélange "Akira" et "Resident Evil", avec des motard masqués (les fameux « Kamen Riders » qui font les beaux jours des séries super-héroïques tokusatsu depuis les années 1970) qui affrontent des créatures biomécaniques à la H.R Giger... Alors l'auteur a fait des efforts parce qu'il y a beaucoup plus de dialogues et d'explications que dans ses oeuvres précédentes, mais cela n'est pas plus clair pour autant : si le tome 1 est lisible, chacun des tomes suivants amène des éléments supplémentaires venant rendre le schmilblick de plus en plus compliqué à comprendre sans parler du twist WTFesque du tome 4 qui donne l'impression qu'on a changé de série sans prévenir, le héros solitaire Zoichi Kanoe semblant suivre le chemin naguère tracé par Killy dans "Blame!"...
Alors si j'ai bien compris, on est un peu dans un univers post-apo puisque l'humanité avait tout digitalisé avant qu'une attaque informatique mondialisée n'efface absolument toute le données. Divers groupes s'affrontent pour élaborer et établir leur propre post-humanité en travaillant sur les immortels aux 24 paires de chromosomes (Reload la terrienne et Vief Chiena la martienne) et sur les formes de vies aliens découvertes çà et là dans le système sur Mars (qui semble justement avoir un lien avec les mutations détections chez les immortels) : le grand merdier « hard dark » techno-lovecraftien débute quand les contacts reprennent entre la Terre et Mars, et que les expériences interdites des uns et des autres entre en collision. Mais ce qui fout la merde c'est qu'il est impossible de savoir qui fait quoi et qui veut quoi entre le gouvernement, l'Agence de Sécurité Publique, la DRF (Data Recovery Fondation), la CEU (Compulsory Execution Unit) et les Industries TOA qui sont tantôt alliés tantôt ennemis, et ce n'est pas les flashbacks ou les protagonistes n'ont pas la même apparence que dans le temps présent qui viennent nous éclairer sur le pourquoi du comment... Alors si j'ai bien compris les extrémistes de la savante folle Nyaldee (une psionique technophobe a associé son QI de génie à ses capacités de psychométrie) veulent terraformer la planète avec le polymère imagé en phase inverse, les extrémistes du Général Narein (qui par peur autant de la mort que de Nyaldee change de corps comme de chemise) veulent rebooter l'humanité avec le virus N5S, et les centristes des Industries TOA qui pensent que les êtres de synthèse sont l'avenir de l'humanité... Évidemment les humains de base n'ont plus guère leur place dans la vision du monde voire de l'univers des uns et des autres, mais alors que les Industries TOA penche en valeur d'un transition en douceur, les extrémistes rivalisent entre eux pour savoir celui qui aura le résultat le plus élitiste donc le plus génocidaire !
Cela aurait pu être l'un des plus grandes oeuvres SF de tous les temps, malheureusement c'est mal raconté non parce que le mangaka manque de vista comme le prouvera son shonen "Knights of Sidonia", mais parce qu'il s'est engagé sur des voix tellement ambitieuses qu'il s'est retrouvé dépassé par son imagination débordante qu'on pourrait qualifier d'expérimentales... Ainsi il m'a complètement perdu avec ses fusions à répétition à la Akira Toriyama et avec ses humanoïdes végétaux à la Leiji Matsumoto, mais au bout du bout il respecte bien l'existentialisme propre à la SF japonaise : avec une grande histoire d'amour qui aurait mérité d'être explicitée au début du tome 1 et non à la fin du tome 6, car il nous montre des amants voulant que l'amour triomphe de la mort et que l'humanité puisse affronter la malédiction de l'éternité, et il nous montre que Loew voulait obtenir l'immortalité pour accompagner celle qu'il aimait dans la légendes des siècles !
Année 3005 : sept siècles après la Chute, l'humanité met de nouveau le pied sur Mars et un homme en quête d'éternité retrouve enfin l'amour de sa vie...
Sur Terre c'est l'Apocalypse, le virus N5S ramené par les pionniers martiens transformant de larges pans de la population en « drones » (grosso des super-zombies ^^). Les Agents de la Santé Publique exfiltrent le survivants vers de gigantesques abris souterrains, et sur l'île artificielle de 9J0 le motard masqué Zoichi et son side kick I.A Fuyu, super-justiciers envoyés par les Industries TOA, font la rencontre de Kozlov Loewic Grebnev, qui a transféré son cerveau dans le corps d'un ours pour échapper à la pandémie alien (mais pas que ^^), et Ion Green, qui part ses dons de régénérations est immunisées à la pandémie alien (mais pas que ^^)... L'humanité n'a pas plus de 15 heures à vivre et la bataille débute immédiatement entre les membres des Industries TOA et les membres de le DRF car les premiers rassemblent les immunisée pour sauver l'humanité et les deuxième qui les rassemblent pour être que personne ne pourra empêcher son éradication : Zoichi Kanoe traverse des marées de super-zombies, transperce les bunkers des autorités, et massacre des équipes entières de nettoyeurs avant d'affronter les super-vilains ennemis sortant d'"Hellraiser" et/ou "Resident Evil" ! C'est dantesque, bastons et scènes d'action déchirent leur race et bientôt des missiles nucléaires sont lancés sur les abris des derniers survivants : entre la survie et le chaos, il ne reste plus qu'un super-héros bien badass comme il faut !
Ah cela commençait si bien, avec que l'auteur ne se perde avec un background compliqué et non explicité, remplis de dramas auxquels il faut bien s'accrocher pour espérer s'en tirer. le scène finale indique déjà qu'on vire dans le « mind fuck » avec un collège super-héros de Zoichi qui lutte en Corée avant de succomber face à un super-vilain du CEU : euh le CEU c'est qui et il veut quoi ? Mais je pardonne puisque dans le grand final de "Knights of Sidonia" il ma emmené au-delà de mes espérances les plus folles avec la transposition des codes de romans de chevalerie plein d'epicness to the max dans un space opera lovecraftien 100% Hard Dark !
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Un tome 2 très sombre mais très intéressant : après un voyage infini, Killy arrive à Akima et pense avoir retrouvé la trace des humains originels avant de tomber sur des elfes triclopes...
Ce tome 2 se déroule intégralement à Vivélec où tout le monde mesure 2m40 et donc où tout le monde prend Killy pour en enfant. Mais Vivélec c'est d'abord et avant tout un enfer capitaliste dans lequel l'élite scientifique a droit de vie et de mort sur les masses prolétaires, tout en se réservant les connaissances permettant d'étendre son existence quasi-indéfiniment... Pour avancer dans sa quête, Killy accompagne les convoyeurs Testu et Yoshio (qui n'est plus d'une tête reliée au tableau de bord de son véhicule), et on a un passage western cyperbunk très plaisant où Killy protège sa diligence des peaux-rouges locales. Mais quand il découvre la vérité sur la cargaison qu'il a transportée, il change immédiatement de camp et se met à détruire le complexe de Vivélec à grand coup de GBE avant que la technocratie ne lui envoie ses psioniques d'élite !
Killy est en cavale, recherché mort ou vif, tant par les chiens de garde du régime que par les révolutionnaires prolétaires qui veulent son arme pour lancer le Grand Soir. Mais Killy ne peut pas fuir, car il doit atteindre la banque de données génétiques de Vivélec pour savoir s'il existe ou a existé à ce niveau de la mégastructure un porteur de gènes sains... C'est dans un séquence d'infiltration 50% Conan 50% Solid Snake que Killy découvre dans les égouts de Vivélec les restes de la nécromancienne Shibo, ancienne scientifique en chef de Vivélec condamnée pour ambition/rébellion : s'il lui donne un corps fonctionnel, elle l'aidera dans sa quête... Et après moult combats, face au boss antédiluvien et monstrueux de la mégacorpo spécialiste en vivisections Killy est sur le point de se faire achever par ses sbires quand une sylphide géant armée jusqu'aux dents lui sauve la mise grâce à ses compétences de hackeuse de génie ^^
Shibo est certes à Killy ce que Bulma était à Son Goku de "Dragonball", mais aussi ce que Sarah Connor était au T-800 de "Terminator II", et elle va changer d'apparences autant de fois que ses modèles (en look, en visages, en corps). C'est une scientifique aussi géniale que badass qui va accompagner notre chevalier errant dans sa quête, et c'est à leurs débuts que leur relation est la plus cool car Shibo a déjà été plus loin que lui en tentant une connexion illégale avec la résosphère et le fait bien sentir du haut de ses 2m40 à Killy qui mesure au mieux 1m70 ^^
Sinon la fin du tome est consacré à leurs efforts communs pour passer au niveau suivant malgré l'indestructible cloison de la mégastructure et l'arrivée des Sauvegardes venues les éliminer...
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