Les artistes de Paris appréciaient eux aussi ces lithographies, comme Pablo Picasso, qui possédait l'affiche de May Milton, ou le peintre cubiste Georges Braque. Braque guettait les afficheurs dans la rue, et dès que l'un d'eux collait une affiche de T.L sur un mur, il la décollait pour l'emporter chez lui.
Toulouse-Lautrec possédait le don particulier d'utiliser le pinceau comme un crayon. Afin de travailler plus vite, il s'était mis à diluer ses couleurs à l'huile, ce qui donnait un dessin rapide et léger et présentait l'avantage de sécher très rapidement. Il élabora ainsi une méthode de travail similaire au fusain ou au pastel, qui associait le dessin et la peinture et qui est l'une des caractéristiques de son style.
Cela ne l'empêcha pas de peindre de nouveaux tableaux, dont celui qui illustre son cousin Tapié de Céleyran soutenant sa thèse à la faculté de médecine. Il convient de voir dans cette peinture un hommage à ce compagnon fidèle et inlassable qui resta jusqu'au bout à ses côtés. Il s'agit apparemment du dernier tableau de T-L qu'il peignit en hâte, sentant ses forces lui échapper.
Ces innovations dans la forme permirent à l'affiche, jusque-là considérée comme un genre mineur, d'accéder au rang d'art graphique moderne. Toulouse-Lautrec, en révolutionnant la conception de l'affiche, contribua à effacer les limites entre art et publicité, ce qui allait dans le sens d'une revalorisation de l'affiche.
... il fit aussi des expériences avec des techniques mixtes plus originales, associant l'huile et le fusain par exemple.
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Après avoir quadrillé au fusain le carton, Toulouse-Lautrec le peignit à l'huile en noir et en blanc... ce qui produit, avec le carton de couleur, une sensation de plasticité et de profondeur.
Henri avait été tendrement baptisé "petit bijou" par son entourage. Conformément à la mode de l'époque, qui voulait que filles et garçons soient vêtus de robes jusqu'à leurs quatre ans, il porte une robe sur des culottes bouffantes.
(photo en 1867 à l'âge de trois ans)
Suzanne Valadon exerça une grande influence sur Toulouse-Lautrec. Celui-ci se lassa toutefois des scènes continues et décida de mettre fin à leur liaison. Elle alla jusqu'à simuler un suicide pour tenter de pousser son amant au mariage.
De nombreuses photos témoignent de la passion de Toulouse-Lautrec pour les déguisements. Ici, il parodie la prière arabe, invitant tel un muezzin les fidèles à la prière.
(Photo vers 1894, TL, en Arabe, saluant de son balcon)
Bruant appréciait le jeune peintre ; il accrocha dans son cabaret "Le Quadrille de la chaise Louis XIII à l'Elysée-Montmartre". De fait, cette oeuvre de Lautrec fut la première à être exposée au public.
Son style se caractérisait par un point de vue situé très bas. En effet, Toulouse-Lautrec était le plus souvent contraint de travailler assis, à cause de sa petite taille et de son infirmité.