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3.88/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Cirié, province de Turin , le 03/12/1954
Mort(e) à : Rome , le 21/07/2013
Biographie :

Ugo Riccarelli est un écrivain et poète italien.

Né à Cirié, dans la province de Turin, fils de parents d'origine toscane, Ugo Riccarelli fréquente la faculté de philosophie rattachée à l'Université de Turin.

Il a travaillé au service presse de la commune de Pise. Il vivait et travaillait à Rome.

Ses œuvres sont traduites en français, espagnol, anglais, allemand, néerlandais, albanais, lituanien, hébreu et coréen.

1995 "Le Scarpe appese al cuore", Prix Littéraire Chianti 1996
1998 "Un uomo che forse si chiamava Schulz", publié en français sous le titre "Un nommé Schultz". L'édition italienne a gagné le Prix Selezione Campiello 1998 ; l'édition française le prix WIZO Européen 2001

2004 "Il dolore perfetto", publié en français sous le titre de "Une douleur parfaite". Prix Strega en 2004 ; Prix Campiello Europe en 2006

2001 "L'Angelo di Coppi", publié en français sous le titre de "L'ange de Coppi"



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Source : Wikipedia
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Vidéo de

Mollat PIBAL TV .
Pour saluer l'arrivée en ville de la prochaine bicyclette municipale dessinée par Philippe Starck qui sera visible dans notre grande vitrine littérature, l'équipe du Mollat Poche TV a débarqué dans la librairie avec ses vélos et vous propose une sélection vélocipédique de livres sur la petite reine. de quoi nous rappeler que littérature et bicyclette ont toujours fait bon ménage, à condition de ne pas lire en pédalant... Voici donc l'unique, le seul Mollat PIBAL TV, une production vidéo qui ne manque pas de mollets. Robert Benchley "L'Expédition polaire à bicyclette" http://www.mollat.com/livres/robert-benchley-expedition-polaire-bicyclette-9782757827864.html Eric Fottorino "Je pars demain" http://www.mollat.com/livres/eric-fottorino-pars-demain-9782070438983.html Paul Fournel "Besoin de vélo" http://www.mollat.com/livres/paul-fournel-besoin-velo-9782020551342.html Nicolas Debon "Le tour des Géants" http://www.mollat.com/livres/nicolas-debon-tour-des-geants-9782205062212.html Ugo Riccarelli "L'ange de Coppi" http://www.mollat.com/livres/ugo-riccarelli-ange-coppi-9782752906076.html Notes de Musique : A bicyclette - Bourvil - A bicyclette - Montant - Concerto Per Archi Alla Rustica In Sol Maggiore - Reine de Musette - Yvette Horner

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
À partir de ce jour, j’appris à casser mes rêves en deux : je les laissais suspendus dans le vide des douloureux réveils matinaux, avec l’air lourd de la maison encore enveloppée de deuil. Je violentais mon temps, le contaminais par mes descentes vers le lycée où je me forçais à me présenter dans la blouse de professeur. J’allais devoir enseigner le dessin, expliquer comment on trace les lignes du monde, comment ne pas se perdre en suivant les griffures infinies qui rayent notre existence. J’allais devoir transférer dans les têtes et les mains de ces jeunes Galiciens les personnages de mes crayons et le souffle âpre de mes songes.
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Je ne tenais pas encore debout quand mon père, un matin après avoir peigné sa barbe sombre, me souleva de terre et me dit seulement « Viens ». Ce fut la première fois que je vis ce monde. Je me rappelle l’odeur de cet homme qui me tenait dans ses bras, ma tête contre sa joue, les poils de sa longue barbe dans laquelle j’essayais de me cacher, je me rappelle les gens qui nous saluaient, je me rappelle une voiture avec un cheval et puis une série d’enseignes colorées. Nous arrivâmes devant quelque chose qui devait être important parce qu’il s’arrêta un moment, recula de deux pas comme pour mieux regarder et, me montrant une vitrine bordée d’un bois couleur cannelle, il dit d’une voix claire et forte : « C’est la boutique ».
Nous entrâmes dans un antre sombre, rempli d’immenses rayonnages allant jusqu’au plafond, un ciel qui me parut vieux et égratigné comme mon plancher. Je vis des comptoirs, et sur les comptoirs des piles de boîtes et des rouleaux de tissu, des coupons de laine colorés qui montaient et descendaient des murs. La lumière était pâle, bien que le soleil entrât par la fenêtre. Mais c’était un soleil anémique, comme si en entrant dans cet endroit, il perdait toute envie de vivre et de briller, et cédait à l’odeur de laine qui prenait à la gorge.
Les vendeurs saluèrent l’hôte imprévu, et se démenèrent pour me montrer l’essence de ce monde ; ils me prenaient la main et la faisaient passer sur les étoffes, ils me faisaient toucher les différents types de tissage, m’expliquant leurs différences, parlaient et citaient des noms inconnus de tissus et de villes. Mais ce qui m’attira le plus, dans tout ce tourbillon nouveau de voix et de choses, ce fut le Livre, le grand livre qui dormait sur le comptoir, plein de signes étranges et de petits morceaux d’étoffe qui y étaient accrochés. Je me fis poser sur le comptoir pour le toucher, je feuilletai avec précaution et attention ces pages immenses, je suivis du doigt les lignes écrites et, pour la première fois, je fis un véritable sourire de satisfaction. Ce fut mon premier désir manifeste, un livre mystérieux sur lequel dessiner la magie des mots. Les gens autour firent des commentaires amusés, adressés à mon père qui, se lissant la barbe satisfait, dit solennel une seule phrase, pour lui-même :
« Mon fils a l’étoffe d’un comptable ! »
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À ma façon j’étais heureux. J’avais entre-temps appris à me tenir droit, assis par terre je m’appuyais au mur et regardais en haut. Au milieu des piles de drap apparaissait la tête de mon père, il jouait à cache-cache entre les comptoirs, tout en accomplissant avec sérieux et componction le mystérieux rite de la vente.
En extase, j’admirais les mouvements de son gracieux ballet : ses mains tournoyaient, ses mots s’enroulaient, ses yeux s’écarquillaient ou se fermaient pour accepter ou refuser une proposition de prix. Il montrait les pièces d’étoffe, les déroulait d’un geste vif, les amoncelait autour de lui comme des fleurs gigantesques qui grimpaient jusqu’au plafond. Puis un geste suffisait, un simple nom soufflé entre les dents : Tadeusz ou Lazlo, les vendeurs. Et ceux-ci accouraient pour couper ces tiges, pour calmer cet océan en furie qui faisait chavirer le comptoir, et alors l’horizon s’apaisait et de nouvelles couleurs apparaissaient devant mon père et son client.
Le choix fait, il pouvait conclure la vente, accompagner le client à la sortie avec toutes les cérémonies prévues par le rite.
Puis il rentrait et se recueillait un moment tête baissée, remerciait Dieu pour ce nouveau morceau de pain, et tout de suite après il finissait de ranger, commentant à haute voix avec les vendeurs les astuces de la vente. Ensuite il enregistrait la somme encaissée, la notait en face d’un morceau de l’étoffe vendue et pour finir fermait le Livre avec délicatesse, mais d’un geste définitif.
Ainsi tombait le rideau sur le théâtre du commerce.
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Dans l’arrière-boutique, les mannequins attendaient en bon ordre, ceux-là mêmes qui dans les désormais lointains jours de l’Ère heureuse avaient tenté de rendre Drohobycz parisienne. Ils avaient attendu des années, maintenant nus, sans tulle ni macramé absurdes pour couvrir leurs corps lisses, glabres, parfaits. Entassés de la sorte, comme une petite armée sur le point de défendre un rêve, ils nous regardèrent comme autant de petits Golem attendant de naître. Même l’esprit positiviste de Hertz fut frappé par ces regards fixes et délicats, et notre proposition initiale de nous en débarrasser dans quelque vieux magasin de brocante fut immédiatement considérée comme un massacre. Objets désarmés, leurs visages détendus ayant pourtant l’air décidé, ils surent me convaincre de les garder, dans les pièces du rez-de-chaussée de la vieille maison, là même où les tours de la magie de Bosco et les rires de mon père m’avaient fait croire, dans des temps maintenant lointains, que les rêves pouvaient avoir un sens.
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Sur le seuil des boutiques les commerçants se mirent à attendre impatiemment les nouveaux clients, les vendeuses se maquillèrent le visage pour attirer le regard de ces hommes en uniforme noir et or, devenus illustres grâce à leurs écussons brodés qui les déclaraient appartenir à la Société impériale du Pétrole. Même mon père se prononça en faveur du Changement et, pour contribuer aux transformations de la ville, il construisit une vitrine. Il recula le comptoir d’un mètre et obtint sous la fenêtre de l’entrée un espace suffisant pour agrandir l’étalage de la marchandise. Ces opérations furent faites sans jamais être proclamées, cachées par la pudeur qui avait envahi tous les habitants enfermés dans la conscience aiguë d’accomplir le sacrilège du Changement. Rien ne fut dit ouvertement : les vendeurs travaillèrent à cet aménagement avec la naturel contrit propre à des funérailles ou à une veillée funèbre.
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Le temps a une saveur étrange et il nous oblige à cataloguer, à aligner sur un fil de laine chacun des morceaux qui pourraient être éparpillés par terre, privés d'un sens précis.
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Ce fut mon premier désir manifeste, un livre mystérieux sur lequel dessiner la magie des mots.
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Il sut que tout était perdu
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