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Citations de Upton Sinclair (153)


Je sais ce qu’il en coûte à un travailleur d’acquérir le savoir. J’en ai payé le prix avec ma chair et mon sang, en me privant de nourriture et de sommeil, en mettant en jeu ma santé, ma vie presque. Alors, lorsque je viens vous parler d’espérance et de liberté, faire miroiter devant vous ce monde nouveau qu’il vous faut créer de toutes pièces, cette nouvelle organisation du travail qu’il faut avoir l’audace d’imaginer, je ne suis pas surpris de vous trouver terre à terre et matérialistes, apathiques et incrédules. Si je résiste au découragement, c’est que je sais ce que vous avez enduré ; j’ai connu le fouet cuisant de la misère, le mépris cinglant des maîtres, « la morgue du fonctionnaire et toutes les rebuffades ». Mais j’ai la certitude que parmi vous qui êtes là ce soir, si nombreux que vous soyez à avoir sombré dans l’abrutissement et l’indifférence, à être venus par simple curiosité ou pour me tourner en ridicule, il y aura au moins un homme que le chagrin et la souffrance auront poussé à bout, à qui la soudaine révélation des injustices et des horreurs du monde aura fait dresser l’oreille.
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Quand on aborde le domaine ultramoderne de la publicité, renchérit Schliemann, c'est-à-dire l'art de persuader les gens à acheter ce dont ils n'ont pas besoin, on est au coeur du sinistre système édifié par le capitalisme.
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Et les saucisses… On ne prêtait jamais attention aux produits qui entraient dans leur composition. Pourtant, pour les fabriquer, on utilisait toutes celles que l’Europe avait refusées et réexpédiées en Amérique : la chair blanchâtre et moisie était traitée avec du borax et de la glycérine, puis jetée dans les trémies et proposées sur le marché national. On y ajoutait également les rognures qui avaient traîné par terre dans la sciure et la saleté, qui avaient été piétinées par les ouvriers, souillées par leurs crachats infectés de milliards de bacilles de Koch. Sans parler des monceaux de viande, stockés en d’énormes tas dans des entrepôts dont les toits fuyaient et qui grouillaient de rats. […] Les patrons luttaient contre ce fléau avec du pain empoisonné. Tout partait dans les trémies : rats morts, pain et viande. […] Quand les ouvriers chargeaient à pleine pelle la viande dans les wagonnets, ils ne prenaient pas la peine d’éliminer les cadavres des rongeurs, même s’ils les voyaient. Pourquoi l’auraient-ils fait quand, dans la fabrication des saucisses, entraient certains ingrédients en comparaison desquels un rat empoisonné était un morceau de choix ? Ainsi, comme les hommes n’avaient aucun endroit où se laver les mains avant le déjeuner, ils avaient pris l’habitude de le faire dans l’eau destinée à la saucisse.
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Si le gouvernement opprimait le corps des salariés, la Religion, elle, opprimait leur âme et empoisonnait à sa source le fleuve du Progrès. Elle demandait à l’ouvrier de placer ses espoirs dans une vie future, pendant qu’ici-bas on lui faisait les poches et on lui inculquait toutes les fausses vertus prônées par le capitalisme : frugalité, humilité, obéissance. Le sort de l’humanité se jouait là, dans l’ultime corps à corps entre l’Internationale Rouge du Socialisme et l’Internationale Noire de l’Eglise Catholique, tandis qu’ici, aux Etats-Unis, « régnaient les ténèbres insondables de l’Evangélisme américain… »
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La population de Packingtown était essentiellement constituée de prolétaires étrangers pour la plupart, des crève-la-faim dont la survie dépendait d'hommes bestiaux et sans scrupules qui n'avaient rien à envier aux négriers d'autrefois. Dans ces conditions, l'immoralité était tout aussi inévitable, tout aussi répandue que du temps de l'esclavage proprement dit. Il ne se passait pas de jours sans que des actes inqualifiables se produisissent à Packingtown. Tout le monde trouvait cela normal. Seulement, ce n'était pas aussi visible qu'à l'époque de l'esclavagisme, car il n'y avait pas, entre maîtres et esclaves, de différence de couleur.
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C'était peine perdue que d'essayer de trouver une place pour son père. Les patrons ne gardaient même pas les ouvriers qui avaient passé leur vie à leur service, alors pourquoi iraient-ils engager des vieillards qu'ils ne connaissent pas ?
Cette règle valait pour toute l'Amérique...
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Ces Noirs avaient pour ancêtres des sauvages d’Afrique ; depuis, ils avaient vécu comme esclaves ou avaient subi le joug d’une société régie par les traditions esclavagistes. Pour la première fois de leur vie, ils étaient libres, libres de satisfaire leurs plus basses passions, libres de s’abêtir. On avait fait appel à eux pour faire échouer une grève ; mais une fois l’affaire réglée, on les rembarquerait et leurs maîtres d’aujourd’hui ne les verraient plus jamais. Aussi n’hésitait-on pas à leur fournir, moyennant finance, des femmes et du whisky en quantité. C’est ainsi que les abattoirs avaient sombré dans l’anarchie.
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En Lituanie, ils mangeaient souvent des saucisses fumées. Comment auraient-ils pu savoir que celles qu’on vendait en Amérique n’étaient pas les mêmes que chez eux ? Que leur couleur et leur goût s’obtenaient par l’addition de produits chimiques ? Qu’on y incorporait une grosse proportion de « farine de pomme de terre », autrement dit ce qui reste de ce tubercule une fois qu’on en a extrait la fécule et l’alcool ? (Cette « farine » n’a pas plus de valeur nutritive que de la sciure de bois ; son utilisation dans l’alimentation étant illégale en Europe, des milliers de tonnes sont expédiées chaque années par bateau vers l’Amérique).
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Si nous sommes la plus grande nation qui ait jamais existé sous le soleil, c’est avant tout, semble-t-il, parce que nous avons réussi à susciter cette frénésie du travail chez nos salariés ! Nous possédons bien sûr d’autres raisons de nous glorifier, comme par exemple notre consommation d’alcool qui atteint une valeur annuelle d’un milliard deux cent cinquante millions de dollars et qui double tous les dix ans.
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Grâce au cinéma le monde s'unifie, c'est-à-dire qu'il s'américanise.
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La prison n'était pas un déshonneur pour eux; dès le départ le jeu avait été faussé, les dés pipés. Pour avoir extorqué ou volé quelques cents, ils avaient été pris au piège et mis au ban de la société par des hommes qui avaient extorqué et volé des millions de dollars.
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Le sort de l'humanité se jouait là, dans l'ultime corps à corps entre l'Internationale Rouge du Socialisme et l'Internationale Noire de l’Église Catholique, tandis qu'ici, aux États-Unis "régnaient les ténèbres insondables de l'Evangélisme Américain..."
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A son arrivée aux abattoirs, Jurgis prenait soin de sa personne aussi bien qu'un ouvrier pouvait le faire. Mais au fil du temps, avec la maladie, le froid, la faim, le découragement, la saleté de l'atelier, la vermine à la maison, il avait renoncé à toute toilette en hiver et, en été, se contentait de se nettoyer à la va-vite dans une cuvette.
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C'est maintenant l'ère du pétrole et, si tu essayes d'en empêcher la production, c'est tout juste comme si tu voulais barrer les chutes du Niagara.
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Et c'est par cette musique que celle-ci (leur âme) s'exprime; tantôt joyeuse et tapageuse, tantôt mélancolique et plaintive, tantôt véhémente et rebelle, cette musique est la leur, c'est la musique de leur pays. Elle leur tend les bras, ils n'ont plus qu'à s'abandonner à elle. Chicago disparaît avec ses bars et ses taudis; surgissent des prairies verdoyantes, des rivières étincelantes sous le soleil, de majestueuses forêts et des collines enneigées.
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Les enfants ne se portaient pas aussi bien qu'au pays.
Comment leurs parents auraient-ils pu savoir que leur maison ne disposait pas de tout-à-l'égout et que les eaux usées de quinze années stagnaient dans une fosse creusée sous leur habitation?
Comment auraient-ils pu savoir que le lait bleuâtre qu'ils achetaient au coin de la rue était étendu d'eau et additionné de formol?
Dans leur pays, Teta Elzbieta soignait les petits avec des plantes qu'elle cueillait dans la campagne ;ici, elle devait aller les acheter à la pharmacie sous forme d'extraits.
Comment aurait-elle pu deviner que ceux-ci étaient falsifiés?
Comment Jurgis et les siens se seraient-ils doutés que leur thé, leur café, leur sucre,leur farine étaient frelatés, que, pour en rehausser la teinte, on avait ajouté des sels de cuivre dans leurs conserves de petits points et des colorants azoïques dans leurs confitures?
Et même l'auraient-ils su, qu'auraient-ils pu y faire puisqu'on ne pouvait rien se procurer d'autre dans un rayon deplusie
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Je n'ai pas conservé beaucoup de mes superstitions religieuses.
Non fiston, voici ce que je pense :
si vous rencontrez une femme que vous aimez vraiment
et à qui vous avez l'intention de rester fidèle, aimez-la ;
vous n'avez pas besoin qu'un prêtre vous en donne l'autorisation.
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C'était une odeur primitive, crue et grossière; elle était lourde, presque rance, sensuelle et pénétrante. Certains s'en enivrait comme d'un alcool, d'autres se couvraient le visage de leur mouchoir. Ils étaient encore à s'en imprégner, perdus en conjectures, lorsque soudain le tramway s'arrêta et la portière s'ouvrit lourdement. Une voix cria "Abattoirs !".
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(...) Ona ne guérirait pas parce qu'elle était trop pauvre.
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L'un deux, un médecin, s'aperçut un beau jour que les carcasses des bœufs que les inspecteurs fédéraux avaient déclarés tuberculeux et qui, par conséquent contenaient des substances mortelles appelées ptomaïnes, étaient laissées à l'air libre sur un quai, avant d'être expédiées en ville pour y être vendues. Il insista pour qu'on leur administrât une injection de pétrole. Il fut contraint de démissionner dans la semaine !
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