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3.55/5 (sur 214 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Angers , le 05/03/1970
Biographie :

Emmanuelle Urien est nouvelliste et romancière.

Gestionnaire et linguiste de formation, elle a consacré quelques années de sa vie "active" à diverses entreprises. Ne se trouvant guère d'affinités avec ce monde, elle décide de s'adonner à l'écriture.

En 2000, le démon des mots, qui la traquait depuis l'enfance, la rattrape définitivement : elle écrit. Ses premiers pas d'auteur la conduisent vers les concours de nouvelles, elle y remporte une centaine de prix, des lecteurs et un peu d'assurance.

Publiée dans de nombreuses revues et anthologies, elle écrit également des fictions pour Radio France ("Les petits polars" ; "Les petites histoires").

Elle a publié plusieurs recueils de nouvelles et écrit pour le théâtre et le cirque nouveau. Emmanuelle Urien a obtenu le Prix du Premier roman des Lycéens du Touquet 2010 pour "Tu devrais voir quelqu'un".

Elle a publié en 2013 son roman, "L'art de rester assise sur une balançoire", aux éditions Denoël.

Emmanuelle Urien est aussi musicienne, chanteuse et traductrice. Elle a tourné un peu partout en France des lectures-spectacles musicales avec l'auteur et musicien Manu Causse.

page Facebook : https://www.facebook.com/Emmanuelle-Urien-387141568029996/
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Bibliographie de Emmanuelle Urien   (24)Voir plus


Emmanuelle Urien et ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire?



Tous, je crois. J’ai été très tôt une lectrice boulimique, mais je ne me souviens pas qu’un livre en particulier ait déclenché mon envie d’écrire – en fait, j’ai toujours écrit. En revanche, en lisant Nouvelles et textes pour rien et quelques autres titres de Samuel Beckett, je me suis « autorisée » à m’écarter du classicisme en écriture : cet auteur était la preuve qu’on pouvait emporter le lecteur – émotionnellement, stylistiquement – en sortant complètement des univers romanesques bien rangés que j’avais explorés jusqu’alors.



Quel est l’auteur qui vous a donné envie d’arrêter d’écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?



Aucun. La qualité d’une écriture – autre que la mienne – n’a jamais désespéré l’auteur en moi ! Au contraire, j’y puise une partie de l’enthousiasme qui nourrit mon envie d’écrire, je me dis que j’aimerais, moi aussi, parvenir à remuer des lecteurs comme je l’ai été en lisant certaines œuvres ; ça me pousse plutôt à me mettre au travail.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?



Il pourrait s’agir de Jane Eyre , de Charlotte Brontë. C’est un livre qui m’a bouleversée et terrifiée… J’étais très jeune quand je l’ai lu, et il m’a amenée à découvrir les romans des autres sœurs Brontë, en particulier Les Hauts de Hurle-Vent .



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?



Aventures d’Arthur Gordon Pym de E. A. Poe. Là encore, j’ai découvert ce roman quand j’étais enfant et il m’a fascinée, il est extrêmement sombre et torturé, très perturbant.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?



Le Rouge et le Noir … et pas mal d’autres grands classiques, en fait. J’ai beau lire énormément, je n’arrive pas et n’arriverai jamais à tout lire. Mais je n’en ai pas réellement honte, pour être franche.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?



Les romans de l’Allemand Akif Pirincci (dont un seul, Felides , a été traduit en français) ; ceux de Richard Jorif (son tryptique Le navire ArgoLe burelain – Tohu-bohu, très drôle et superbement écrit)… Et beaucoup d’autres, mais le mot « perle » était au singulier, alors je ne vais pas abuser…



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?



Euh, un de ceux que je n’ai pas lus ? Pour les autres, j’arrive à comprendre en quoi ils sont des classiques, et où réside leur intérêt, même si personnellement j’accroche moins à certaines œuvres qu’à d’autres. Joker, donc.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?



J’ai un cahier qui en est plein, alors pourquoi n’en citer qu’une ?



Et en ce moment que lisez-vous ?



Distraction de Bruce Sterling, L’autofictif voit une loutre d’Éric Chevillard, et les recueils de nouvelles sélectionnés pour le prix Ozoir’Elles où je suis jurée.



L’entretien d’Emmanuelle Urien avec les membres de Babelio



Le thème principal du recueil "Court, noir, sans sucre" est la mort. Comment arrivez-vous pourtant à rendre vos personnages très humains?



Je ne vois pas de paradoxe ou d’incompatibilité entre la mort et l’humanité… La mort est ce vers quoi nous tendons tous, sans exception. Mais je n’ai pas le sentiment que la mort constitue le thème principal du recueil. J’y parle plutôt de la douleur d’être face à la mort, des différentes attitudes qu’un être humain peut adopter lorsqu’il doit affronter la perte ou l’abandon. Quand j’écris leur histoire, je suis mes personnages, dans tous les sens du terme. L’empathie que j’éprouve en les écrivant est peut-être la raison de leur humanité sur le papier…



Dans "La collecte des monstres" vous décryptez les âmes des personnages d’une manière très nette. A votre avis, l’humain et le monstrueux vont toujours de pair?



Disons que nous sommes tous potentiellement des monstres et des anges, des victimes et des bourreaux. Pour la plupart d’entre nous, et la plupart du temps, nous arrivons à conserver un certain équilibre, mais il arrive qu’on bascule d’un côté ou de l’autre, parfois définitivement. Ce sont ces points de bascule et leurs déclencheurs qui m’intéressent. Et, une fois encore, la façon dont un être humain peut vivre ces situations « extrêmes ».



Vous parlez plusieurs langues (anglais, allemand, espagnol) et êtes traductrice. Traduttore traditore - êtes-vous d’accord?



Je suis d’accord pour dire qu’on ne peut jamais rendre toutes les subtilités d’un texte dans une traduction (à moins d’avoir affaire à quelque chose de sèchement technique ou de très plat stylistiquement parlant, auquel cas la subtilité est absente d’emblée) ; en revanche, on peut trouver des finesses de langue équivalentes ou, dans le cas de textes littéraires, être suffisamment imprégné de « l’esprit » de l’auteur pour comprendre quelle image, a priori intraduisible, correspond en français à sa démarche. C’est ce qui rend la traduction passionnante : on va bien au-delà des mots. La traîtrise est donc toute relative, et aisément pardonnable, non ?



Vous venez de publier "Monstres, purgatoires et autres divertissements" avec Manu Causse. En quoi cette collaboration est enrichissante pour vous?



Ce n’est pas une publication, mais le titre de nos lectures-spectacles : nous lisons sur scène nos textes (ceux de mes recueils et des siens, ou des nouvelles inédites), en « jouons » certains et nous

accompagnons musicalement. Cela dit, j’écris aussi avec Manu Causse (nous avons en particulier co-écrit des fictions brèves pour la radio et une pièce de théâtre). Nous avons une méthode « ping-pong » assez amusante, chacun rebondit sur ce que fait l’autre, et ça donne des textes assez vifs. L’écriture théâtrale se prête particulièrement bien à ça, et il est d’ailleurs prévu que nous poursuivions dans cette voie.



Pourquoi écrivez- vous principalement des nouvelles ?



Au début, c’était par manque de temps. Ensuite, par goût : j’aime passer rapidement d’un univers, d’un personnage à l’autre, et tout dire – suggérer – d’une vie en quelques pages. Le roman me demande un investissement très différent. Cela dit, je ne compte pas me cantonner à un genre plutôt qu’à l’autre ; d’ailleurs, je suis en train d’écrire mon deuxième roman, cependant que mon dernier recueil de nouvelles cherche son éditeur.



Où piochez-vous vos idées? En regardant votre voisine papoter, en écoutant le quidam dans la rue?



Voilà, exactement : en vivant, assez normalement, d’ailleurs. C’est de l’observation passive, tout s’empile quelque part dans ma tête, et certains fragments émergent plutôt que d’autres…



Vous écrivez des textes plutôt noirs et acérés. Dans la vie, êtes-vous en fait rieuse et sentimentale?



Vous n’imaginez pas à quel point… L’écriture sert d’exutoire à mes angoisses existentielles ; du coup, je suis plus légère après les avoir posées dans mes nouvelles. En réalité, je suis optimiste, gaie, sentimentale et torturée. J’espère que ça ne me rend pas infréquentable !



Le 25 juin 2010.



Merci keisha et claracambry pour leurs questions !

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Dans cette dernière vidéo consacrée aux sélections de fin d'année 2020, les libraires de Point Virgule partagent leurs coups de cœur concernant la littérature à destination des adolescents. Rassurez-vous, il n'y pas d'âge limite après lequel il serait interdit de piocher dans ces recommandations... Adèle - #Bleue, Florence Hinckel, Pocket Jeunesse, 7,60€ - L'Année de Grâce, Kim Liggett, Casterman, 19,90€ - Collectif Black bone, Tome 1 - Coltan Song, Maylis Jean-Préau, Manu Causse, Marie Mazas, Emmanuelle Urien, Nathan, 14,95€ - Akata witch, Nnedi Okorafor, L'école des loisirs, 18€ - Les Chroniques de l'érable et du cerisier, Camille Monceaux, Gallimard Jeunesse, 20,50€ Alexia - Ma Story, Julien Dufresne-Lamy, Magnard Jeunesse, collection Presto, 5,90€ - Espérance résistance, Juliette Keating, Magnard Jeunesse, collection Presto, 5,90€ - Hôtel Castellana, Ruta Sepetys, Gallimard Jeunesse, 19€ - Des œillets pour Antigone, Charlotte Bousquet, Scrineo, 17,90€ - Des yeux de loup, Alice Parriat, L'école des loisirs, 14€ - À quoi rêvent les étoiles, Manon Fargetton, Gallimard Jeunesse, 17€ - #Murder, Gretchen McNeil, Milan, 16,90€ Musique du générique d'intro par Timo Vollbrecht.

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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Tous les samedis soirs, Marie-Margaux prenait, sans raison particulière, une bonne volée. C'était une coutume conjugale à laquelle son mari n'aurait dérogé pour rien au monde : Alain était en effet de ces hommes qui croient dur comme fer que les petites habitudes cimentent le couple, et il tenait à ce que le sien fût aussi solide que possible. Si elle avait osé s'en ouvrir à son époux, il est probable que Marie-Margaux aurait eu sur la question une opinion plus nuancée, mais après cinq années de vie commune, elle jugeait difficile de revenir sur de pareils acquis, d'autant qu'ils présentaient, même pour elle, l'incontestable avantage de pouvoir en faire tout en plat.
(Incipit de "Sévices compris")
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Mélanie Bix, cette femme mince et un peu voûtée, suspendue par un fil à je ne sais quel ciel, quitte ce matin la petite ville de Saône-et-Loire qu'elle habite depuis dix ans, et où elle ne reviendra plus. Son nom, après, figurera sans doute dans les journaux, Mélanie Bix, c'est un nom que l'on retient facilement, moi en tout cas je ne l'oublierai pas.
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Sarah a lu et l'homme est là. Janvier, je vais l'appeler Janvier, mais qu'est-ce-que ça change ? Elle rit, et pleure, et rit encore pour cesser de pleurer, déchire la peau de ses doigts à belles dents. Son cœur va s'arrêter de battre d'un instant à l'autre, la peur grandit, la folie guette. Sarah s'effondre sur la table, sa tête va éclater, elle l'a tient à deux mains, elle la lâche et elle tombe, roule sur le lino, Bon débarras, du coin de l'œil elle le voit, maintenant il s'appelle Janvier, il est là et c'est tout."
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"La première fois, j'ai trouvé marrant qu'elle soit du même avis que le curé, vu qu'elle dit toujours qu'elle ne peut pas l'encadrer, celui-là, et les autres pareils, avec leurs sermons à deux balles. Cà l'a fait sauter au plafond. Pas question qu'elle soit d'accord avec cette engeance-là ! Alors elle m'a expliqué : ses dimanches à elle, c'est pour reposer ses palpitations, son arthrose et faire marner le grand Capital, tandis que le dimanche du curé, il lui sert à berner les pauvres gens et à leur faire croire au septième ciel alors qu'ils resteront leur vie entière bloqués au rez-de-chaussée, tout çà pour finir au sous-sol quand ils auront claqué".

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Il m'a demandée en divorce dans la buanderie. La machine à laver venait de passer en mode essorage.
Un instant plus tôt, j'étais une femme épanouie, heureuse. J'étais dotée d'un beau mari, le plus aimant du monde. Le meilleur père qui soit. Autrement dit, un homme idéal, parfaitement assorti à sa parfaite épouse.
A croire que je vivais recluse sous la couverture rose d'un roman de gare.
La seconde d'après, assise sur la machine à laver vrombissante, il n'y avait plus qu'un volatile grotesque.
Les yeux exorbités, le cou tendu, le bec ouvert et les ailes mortes, attendant encore qu'on le farcisse des fadaises dont il s'était inconsciemment nourri jusqu'alors.
Le dindon de la farce, plumé à souhait, prêt à rôtir. Une pintade, plutôt.
Et en face se tenait un mâle qui venait d'abattre son double-jeu; un beau mâle, assez costaud pour satisfaire deux femelles à la fois, assez malin pour berner celle qui se croyait l'Elue, assez sûr de lui pour penser qu'il pouvait tout faire basculer, en sa faveur bien entendu, et balancer sa vieille poule pour la nouvelle.
Qui, soit dit en passant, a presque un an de plus que moi. Avait.
La première partie de son plan a fonctionné à merveille : le coq quitte la basse-cour, abandonnant la poule n°1.
Pour la seconde partie, le coq s'est fait pigeonner : on a tordu le cou de la poule n°2 avant qu'il ait pu l'emmener pondre ailleurs. Mélanie s'est fait occire.
Pauvre coq. Le voilà seul, maintenant.
Privé de poules, autant dire châtré. Avec les poussins à mi-temps. p.40
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Quand on demande à Alice ce qu'elle fait dans la vie,elle répond toujours qu'elle attend.Si on insiste pour savoir qui,quoi ou comment,elle se prétend femme de marin,et débrouillez-vous avec ça.Femme de marin à Orléans?En réalité,son mari est routier,mais finalement,qu'un homme parte en mer ou sur les routes,qu'est-ce que ça change,comme elle dit avant de vous tourner le dos.
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Elle les attend sur le canapé défoncé, affaissé au milieu, à l'endroit précis où elle s'assoit, le centre mou de son monde. Elle n'a qu'eux dans sa vie, ces types navrants qui, à demi-mot, se reconnaissent comme tels ; eux seuls pour avoir quelque chose à attendre le soir.
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*Jeune femme médiocre sous tous rapports, prise dans la masse, invisible, étouffée, ne manquant à personne et ne se suffisant pas à elle-même, cherche sentiment d’être pour liaison vitale. Ecrire cerveau qui transmettra.
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*Marié, père de famille, une belle situation, le bonheur à fleur de peau, le vœu de tous les hommes. Mais sous l’ilôt serein qu’il présente à son entourage, avec plage, palmiers, ciel bleu et buffet à volonté, à fleur d’eau, il y a le mensonge.
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*Mais être, en définitive, ça n’a guère d’intérêt. Encore faut-il que les autres s’en avisent. Qu’ils entérinent votre existence, dans les règles ternes de l’art du quotidien.
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