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Critiques de Ursula Hegi (27)
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Trudi la naine

Trudi est née petite, toute petite, et restera petite.



C’est une petite naine, habitante d’une petite ville catholique fictive d’Allemagne, qui observe ses contemporains entre 1915 et 1950, et vit avec eux le destin de son pays entre la défaite de 1918 et les années de l’après nazisme.



Désespérant de se voir grandir, la fillette est très tôt sujette aux brimades et quolibets. En dépit d’un père attentif et d’une éducation rigoureuse, l’avenir ne s’annonce pas facile et forge la personnalité de la jeune femme, au caractère affirmée, à l’intelligence brillante, à la loyauté sans faille pour les confidences et à la compassion naturelle envers les persécutés.

Et des persécutés, il y en a dans cette Allemagne aux accents nationalistes forts et aux bruits de bottes militaires. De quoi largement développer la part d’humanité d’une jeune personne elle-même discriminée.



Dans son rôle de bibliothécaire, Trudi archive les secrets, les confidences, les petites ambitions, les histoires de chacun, et l’Histoire en général. A travers ses yeux, la petite bourgade bourgeoise, aux préjugés catholiques et aux convenances perverses est à l’image du peuple allemand dans sa normalité et sa résignation.



Les personnages secondaires ouvrent à la compréhension de la montée du nazisme dans les mentalités, les bassesses, les acceptations et les compromissions. Le quotidien est fait de peurs, de lâchetés, de dénonciations. Parler haut, s’opposer ferme, affirmer sa différence peut être catastrophique. Chacun courbe le dos et attend de voir… et en effet, le peuple allemand ne verra pas des champs de roses...



Ursula Hegi offre de nombreuses pistes pour analyser le pays de l’intérieur, comprendre comment il a pu accepter la barbarie ou se voiler la face en la voyant venir.



Roman ambitieux et précis, de lecture aisée et fluide, chronique romanesque attachante par le personnage d’héroïne atypique, essai sociologique sur l’identité d’un peuple: un livre passionnant que l’auteur complète dans « Brûlures d’enfance ».

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Trudi la naine

Le personnage principal, la Trudi du titre, est née en 1915 près de Dusseldorf. Son père revient boiteux de la grande guerre.

Sa mère, à sa naissance, comprend immédiatement que Trudi n'est pas un bébé comme les autres. La mère, déjà fragile psychologiquement, ne se remettra pas de la différence de sa fille et alternera pendant quatre ans séjour en hôpital psychiatrique et séjour chez elle. Puis un jour Trudi nous raconte l'enterrement de sa mère. Trudi a quatre ans.

J'ai eu un peu de mal avec le début de ce livre car les pensées de Trudi sont trop structurées pour une enfant de quatre ans. Par contre à partir du moment où elle devient adolescente (Trudi rencontre pour la première fois une autre naine à 13 ans), j'ai commencé à la trouver passionnante dans l'analyse de ses sentiments, de ceux des autres également.

En parallèle de cette enfance, à la fois privilégiée car Trudi est très soutenue par son père, et très malheureuse car les autres enfants lui font voir les pires traitements, Trudi jeune fille va nous raconter la montée du nazisme puis le début de la guerre. C’est une femme qui nous racontera la fin de celle-ci.

Après Seul dans Berlin c'est le deuxième livre que je lis sur la guerre vue par des populations civiles allemandes.

Effrayant ce qu'a pu donner l'indifférence face à l'ascension d'Hitler.

Au fur et à mesure du roman je me suis attachée à Trudi, qui est à la fois touchante et exaspérante ; mais il lui faut bien survivre : Trudi parfois sans compassion mais aussi prête à aider Eva, son amie juive, ainsi qu'à cacher des inconnus dans sa cave, Trudi amoureuse, Trudi malheureuse, un personnage marquant !

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Brûlures d'enfance

1934: le rouleau compresseur du nazisme est en marche.

Il y a un an, le Reichstag brulait.



Dans la petite ville de Burgdorf, c'est dans le quotidien de la jeune institutrice éclairée, que se stigmatise le changement de mentalité de la population, évolution insidieuse mais déjà en grande partie acquise à la cause nationaliste: restriction de certains enseignements, autodafés, mise à l'écart des instituteurs juifs, engagements des élèves dans les Jeunesses Hitlériennes...



Comment combattre l'idéologie héroïque et le germe de la violence dans les jeunes esprits?

"Si tu bats en retraite, tu es perdue. La pression de la meute grandira." (p 262)



Le pire est en train d' arriver et les habitants courbent le dos, s'interrogant silencieusement selon le niveau d'instruction, mais acceptant aussi tacitement, dans un sentiment de "chacun pour soi".

Mais peut -on longtemps rester à la frontière des événements quand l'étau se resserre autour des siens?



Après son premier livre "Trudi la naine", Ursula Hegi complète une vision de l'intérieur de l'Allemagne populaire des années d'entre deux-guerres: une société de rigueur morale et spirituelle sclérosante avec ragots et cancanages, d'éducation familiale ou scolaire fruste et brutale. Une société qui porte les germes noirs de sa reconstruction, dans la honte et la rancoeur de la défaite, dans la crise économique, dans l'acceptation innée du pouvoir et de l'autorité et dans le désir d'appartenance à une vision communautaire élitiste.



J'ai trouvé ce livre moins attachant que Trudi, plus compliqué narrativement, ou par forcément très bien écrit ou traduit. On y croise parfois les mêmes personnages ou événements mais les deux livres sont indépendants.

Le ton scolaire naïf, choisi sans doute volontairement, m'a un peu dérangée, ainsi que les nombreuses métaphores éducatives, "clichés" envers le régime. Le concept de violence en germe dans les populations peu éduquées est un peu appuyé ( les paysans auraient fait les meilleurs bourreaux?).



Néanmoins, sans être nouveau, le propos reste captivant.



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Trudi la naine

732 pages plus tard ,j'ai l'impression de quitter une pote ! Faut dire qu'on s'entendait pas mal avec Trudi, sacrée bonne femme, collecteuse d'histoires le temps d' une longue période de l' Histoire tourmentée !

J'l'ai accompagnée de 1915 à 1952, de sa petite enfance à sa définitive taille de petite adulte, sacrée balade !

J'dévoile pas l'intrigue, vous vous attacheriez à Trudi illico et j'ai beau ne pas être jalouse, c'est mon amie...
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Trudi la naine

Trudi la naine, c'est l'histoire de Trudi Montag (naine, donc) de sa naissance, en 1915, à la mort de son père, Leo, en 1952. A Burgdorf, près de Düsseldorf, en Allemagne.



Forcément, la petite histoire, celle de la vie quotidienne de Trudi et de sa communauté, rejoint la grande, avec l'ascension d'Adolf Hitler, la guerre, l'arrivée des Américains...



C'est la première fois que je lis un livre sur cette période écrit du point de vue allemand. Parce que tous les Allemands n'étaient pas des nazis, certains aussi, cachaient des Juifs, et les aidaient à s'enfuir, en Suède, en Suisse ou en Amérique latine...



Les chapitres du roman correspondent à des périodes ou à des années, et Ursula Hegi nous raconte les événements dans l'ordre où ils arrivent : la naissance de Trudi, et la folie de sa mère, Gertrud, le dévouement de son père, Leo, revenu avec un genou en acier de la première guerre mondiale. La solidarité avec les voisins et les voisines : les Abramovitz, le Dr Rosen, Hedwig, l'épicière, qui habille son fils Georg en fille et lui laisse les cheveux longs... Trudi a beau être naine et détester les regards qui se posent sur elle, elle fait pleinement partie de la ville. Son père est bibliothécaire, et très tôt, elle l'aide dans ses fonctions. Les gens viennent à elle, et elle devine, à travers ce qu'ils disent, tout ce qu'ils ne disent pas. C'est une sorte de don, que dans un premier temps elle va utiliser pour se venger.



Tout est passionnant dans ce roman : le vie de Trudi, celle de son père, celle de la ville. On voit bien l'arrivée du nazisme, presque en douceur, avec les bienfaits du début (plus de chômage, de l'espoir...) et la lente descente aux enfers à mesure que monte le fanatisme. Le bienfaiteur anonyme et ses nombreux cadeaux sans que jamais il ne dévoile son identité...



Impossible de déterminer, quand on découvre tous ces personnages, qui va vivre, qui va mourir, qui va sauver, qui va trahir, ni comment les différends pourraient se résoudre.



J'ignore la part du réel et de l'imaginaire dans cette oeuvre, mais en tout cas, aucun défaut de crédibilité. Et pas de pathos. Juste des choses qui arrivent, et des gens, qui réagissent.





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Brûlures d'enfance

Depuis quelques mois le drapeau à croix gammée flotte sur les bâtiments officiels, le salut nazi est devenu une obligation.

A Burgdorf l’institutrice Fraülein Jansen cherche comment permettre à ses élèves de s’exprimer sur le sujet sans débordement, sans en faire une commémoration car elle ne doute pas vraiment du côté « fabriqué » de l’évènement.

Elle est consciencieuse la petite institutrice,Thekla, elle veut bien faire, elle veut plaire aux parents, elle a mal vécu la mise à l’écart des enfants juifs et aussi de l’institutrice qui l’a précédée Fraülein Siderova. Elle va devoir remplir son ahnenpass puisque c’est obligatoire.

Cela l’attriste mais pas au point de s’insurger, pas au point de montrer son désarroi. Et puis parmi les familles il y a des nazis convaincus et parmi les enfants de la classe plusieurs sont inscrits aux Jeunesse Hitlériennes et elle est prête à soutenir Bruno Stostick dont les parents s’oppose à son adhésion.

Faire la classe devient un casse-tête : il y a tous les auteurs interdits, utiliser les cartes murales devient un tour de passe passe car l’Allemagne n’y apparait pas à la même échelle que les autres nations !

Autour d’elle la peur s’est installée mais Thekla ne veut rien voir.

Chaque élève apprend par cœur le poème de Hitler à sa mère

« Un mauvais poète, se dit Thekla. Il a échoué en tant que peintre. Il a essayé d’écrire un opéra car il voulait être un autre Wagner. Et maintenant ces rimes bourratives qui n’auraient jamais trouvé place dans l’anthologie d’Echtermeyer. En art, le sentimentalisme n’est pas seulement insincère mais impardonnable. » mais elle obéit.

Les enfants jouent le rôle de sentinelle partout, à l’école, chez eux et n’hésitent pas à dénoncer leurs parents pour prouver leur courage, à mettre à sac la bibliothèque qu’ils aimaient, quoi de plus malléable qu’un enfant ?

Pourtant une petite musique résonne au fond de Thékla par la voix d’Henri Heine « là où l’on brûle des livres on finira par brûler des gens »

L’écriture est simple comme une rédaction enfantine, le rythme est lent mais s’accélère au fur et à mesure que la peur monte.

Le ton volontairement uniforme de l’auteur est là pour nous rappeler que les discours peuvent apparaitre comme lénifiants, parfois endormir notre vigilance, il est souvent plus facile de jouer les naïfs et de suivre le troupeau, mais aussi qu’à vouloir être trop obéissant il arrive que le destin vous rattrape.

Son ami communiste tente de l’alerter mais c’est son ancienne institutrice, exclue pour cause de judéité, celle dont elle a pris la place, qui va lui ouvrir les yeux.

Je ne vous dis rien volontairement de plusieurs évènements, ressorts même du récit alors chut .....
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Brûlures d'enfance

Thekla Jansen est une jeune enseignante dans l'Allemagne des années 1930. Alors que le nazisme monte, elle tente d'ouvrir ses élèves de 10 ans au monde, au droit de penser différemment et à la tolérance.

En parallèle, l'histoire complexe de ses parents est contée pour finalementla rattraper.



Une jolie histoire d'une enseignante passionnée dans un contexte historique difficile. Je recommande
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Trudi la naine

Trudi naît en 1915 à Burgdorf, en Allemagne. Elle est la fille de Leo et Gertrude Montag. Celle-ci deviendra folle en voyant pour la première fois la petite Trudi.



Cette petite fille perçoit l’âme des autres, elle sait lire dans leurs cœurs. Toute petite, elle recherche l’amour de sa mère, les amitiés de ses camarades puis elle se fait confidente. Malheureusement, à cause de sa différence, elle est aussi victime d’humiliations.



Ce n'est pas seulement la vie de Trudi qu'on suit dans ce roman mais tous les habitants de Burgdorf. Trudi Montag y a une place privilégiée, on découvre ses sentiments très forts d'amour et de haine.



La ville de Burgdorf est une petite ville comme tant d'autres. N'attendez de l'action, on observe ces gens, on suit pendant plus de trente ans les vies de gens ordinaires pendant des guerres dévastatrices. Il y a des forts, des lâches, des discrets, des fous...

Un roman foisonnant qui aborde de nombreux sujets : amour, amitié, haine, mort, mais un roman fort sur les différences. J’ai parfois eu du mal à m’y retrouver avec les nombreux personnages mais c’est un roman vivant avec des personnalités bien modelées.



Je suis contente d'avoir lu ce livre intense en émotions, intense en leçons de vies. Est-ce parce que je l'ai lu en plusieurs fois ? mais je ne l'ai jamais trouvé ennuyant ou répétitif. Je n'hésiterais pas à relire cette auteur, j'ai aimé l'histoire mais j'ai aussi aimé la plume.



(Le titre original est Stones from the river, rappelant une scène du livre, particulièrement marquante pour la jeune Trudi.)

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Brûlures d'enfance

Le titre anglais est " Children and fire", qui résume à mon avis bien l'essence du livre. le feu... le feu de l'incendie du Reichstag, le feu de "jouer avec le feu"...

Nous suivons, en 1934, Thekla, enseignante de primaire dans une école catholique, en pleine ascension du IIIème Reich. Il est bien vu de s'enrôler dans les jeunesses hitlériennes, et les mécanismes de séduction des jeunes, qui sont encore des enfants, sont bien décrits. Thekla est sensible à l'énergie de puissance collective, voire de sacré qui se dégage des cérémonies, et elle se réserve le droit de prendre le temps de se faire sa propre opinion, par devers elle, car il est déjà obligatoire de montrer allégeance au Führer.

L'intérêt de ce livre est de donner à voir le peuple allemand dans toutes ses composantes, au début du 20ème siècle (gare aux enfants conçus hors mariage), puis en 1934, alors que les restrictions envers Juifs et communistes commencent à s'exercer. Certains ont déjà conscience de ce qui est en train d'advenir alors que d'autres hésitent tant les temps sont durs, sans parler de ceux qui embrassent avec fanatisme les doctrines hitlériennes.

Au travers des yeux de Thekla, nous qui savons la suite de "l'Histoire", la voyons se mettre en marche. Thekla semble comme hypnotisée. Elle est bien un peu dérangée par ce qui se passe, mais il lui est difficile d'imaginer que cet état de fait va perdurer et le régime se durcir. Même les autodafés de livres ne l'indignent pas tant que ça. Les choses sont en marche. A quel moment aurait-il fallu réagir, collectivement, pour inverser la tendance?

Le livre soulève à cet égard des questions passionnantes, ainsi que sur la question de la lignée et de l'hérédité.
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Trudi la naine

Trudi la naine raconte l'histoire d'une naine en Allemagne pendant l'entre deux guerre. Elle nait en 1915 dans une petite bourgade fictive allemande, où elle grandit avec sa mère psychologiquement fragile et son père bibliothécaire, blessé de guerre. Ce qu'elle aime par dessus tout, c'est recueillir les petits secrets des gens qui l'entourent et s'en servir à bon escient. C'est à travers ses yeux et son jugement qu'elle nous raconte l'histoire de son pays. Trudi est un personnage à qui l'on s'attache par sa différence, son intelligence et sa sensibilité et l’on prend plaisir à la suivre tout au long de sa vie. Les humiliations qu'elle a subies la rende sensible à l'injustice et lui permettent de prendre les décisions nécessaires pendant cette période trouble de l'histoire allemande.

J'ai pris plaisir à lire ce livre car on vit l'histoire au coeur d'un village allemand et les personnages sont attachants. Ce que j'ai trouvé déplaisant, c'est le grand nombre de personnages qui rend parfois la lecture un peu fastidieuse

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Trudi la naine

« Trudi, la naine » tel est le drôle de titre choisi pour l’édition française d’un ouvrage de Ursula Hegi, auteure née en Allemagne qui a ensuite émigrée aux Etats-Unis où elle vit aujourd’hui. Ce récit profondément original, nous offre le regard de Trudi, naine intelligente et curieuse, comme point d’observation d’une bourgade allemande qui de la défaite en 1918 jusqu’au second conflit mondial puis à la reconstruction dans les années 1950, va se retrouver confronter à l’histoire mouvementée de son pays. Jamais manichéen, mais bien au contraire terriblement vivant car dressant des portraits très riches psychologiquement d’une galerie de personnage qui sur près de trente cinq ans vont se côtoyer, s’aimer, se déchirer. Trudi est humaine, pleine de doutes, de ressentiments, d’amour aussi. Un livre sur la différence, une réflexion sur les rapports humains dans une petite ville qui peu à peu cède à la fièvre du nazisme avant de plonger dans un bain d’amnésie salvatrice.. Touchant, drôle, sombre, l’ouvrage distille cette palette d’émotions à qui se laissera emporté par son flot tumultueux. J’ai adoré.
Lien : https://thedude524.com/2017/..
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Trudi la naine

J'ai beaucoup aimé ce livre . le récit n'est pas d'une folle gaieté mais l'héroïne est très attachante et on vit la Seconde Guerre mondiale sous un angle inhabituel ; on est plongé dans la vie d'une petite ville allemande dont tous les habitants ne sont pas des nazis ! J'ai refermé ce livre avec regret .
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Brûlures d'enfance

Voilà, un livre sur la seconde guerre mondiale qui mérite d'être découvert et d'être lu car il montre un éclairage différent sur la seconde guerre mondiale.



Ce roman relate l'histoire de Teckla, une jeune institutrice d'une classe de garçons qui remplace son ancienne institutrice au même poste car celle-ci a été renvoyée puisqu'elle est juive. Nous sommes à l'hiver 1934, Teckla voit peu à peu ses élèves juifs quitter sa classe pour se rendre soit aux Etats-Unis avec leurs parents, soit prendre leurs leçons à la synagogue puisque ces enfants sont désormais interdit d'école publique. Peu à peu, elle voit ses élèves s'intéresser de plus en plus aux jeunesses hitlériennes. Un livre très intéressant qui nous montre de quelle façon la population allemande a pu croire en Hitler et en ses promesses. Un roman qui nous permet de mieux comprendre une phase de l'Histoire allemande et mondiale sous un autre angle.



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Trudi la naine

Cette trudi est très attachante: petite personne pleine de vie, elle a un regard lucide sur son époque. Elle traverse l'allemagne nazi et souffre à la fois de son handicap (qu'elle parvient enfin à surmonter) et survit à cette époque. Son père formidable la soutient tout du long.
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Trudi la naine

J'ai aimé cotoyer les habitants de cette petite ville de Burgdorf (près de Düsseldorf), avec pour personnage central, Trudi que l’on suit de sa naissance à l’âge adulte (de 1915 à 1952).



Trudi scrute les habitants sous tous les angles, partageant avec nous leurs moindres secrets, faits et gestes.



La sensation d’être unique au monde, la réaction des autres face à sa différence provoquent un sentiment de solitude écrasant, source de peine mais de révolte aussi. Les humiliations nourrissent sa colère et sa détermination et la rendent sensible aux injustices qui se commettent autour d'elle.



C'est pourquoi dans ce roman on n'est jamais accablé de tristesse, car Trudi a suffisamment d’énergie combative pour affronter les problèmes.



La 2nde guerre mondiale vécue dans une petite ville allemande était un angle de vue intéressant, il y a beaucoup de personnages, donc des réactions variées. J’étais triste à la fin de ne pas avoir de nouvelles de certains car on est contraint d'imaginer le pire.



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Trudi la naine

Trudi naît en 1915 à Burgdorf, près de Düsseldorf en Allemagne. La naissance de la petite fille trouble la santé mentale de sa mère Gertrud, qui refuse d'abord de toucher son bébé, puis finit par l'accepter sans pour autant retrouver la raison. Gertrud décède à l'hôpital psychiatrique lorsque Trudi a quatre ans. La fillette continue à être bien entourée de ses voisins particulièrement attentionnés avec elle, et surtout d'un père formidablement doux et aimant. En revanche, Trudi côtoie peu les enfants de son âge qui la fuient parce qu'elle est naine. A mesure qu'elle grandit, elle apprend à subir la cruauté, le rejet dûs à sa différence. Elle se forge une carapace en se repaissant des petits secrets honteux ou amusants des autres. Elle puise sa force dans l'amour que lui voue son père, un bibliothécaire passionné de livres... En arrière-plan, inévitablement, on assiste à l'avènement du nazisme après la défaite de l'Allemagne en 1918, à la montée en puissance de l'antisémitisme, puis, de plus en plus intimement mêlée au destin de Trudi, la guerre apparaît dans toute son horreur.

Ce roman nous offre le portrait magnifique d'une femme différente, intelligente et extrêmement sensible, et de ce fait très attachante. Beaucoup de personnages émouvants gravitent autour d'elle et savent lui répondre - son père, en premier lieu. La détresse de Trudi enfant est lancinante, douleur de la différence d'abord, douleur du rejet qui en découle, ensuite. Son handicap et l'amour de ses proches feront d'elle une femme forte, fière, mais bonne et juste, toujours animée néanmoins par sa colère et sa haine envers ceux qui la blessent.

La peinture de la petite ville allemande de Burgdorf et de ses habitants entre 1915 et 1952, à travers le regard acéré et sans complaisance de Trudi, est particulièrement intéressante : crise économique consécutive à la guerre 1914-1918, rôle de la femme et place de la famille, horreur de la guerre pour les populations, arrivée des soldats américains et épuration, "retour au calme"... et bien sûr, omniprésente, l'évolution de l'antisémitisme jusqu'à son point culminant.

C'est l'occasion d'explorer la palette des réactions humaines des plus viles aux plus nobles dans les situations extrêmes... On s'émeut, on reçoit parfois de grands chocs, on se régale aussi car cet ouvrage est riche de jolies phrases, d'idées percutantes, de beaux dialogues qui ponctuent la densité du récit. Mais, hélas, on est aussi submergés de détails, de personnages et c'est dommage car j'ai plus d'une fois repris cet ouvrage fastidieux à contrecoeur. Je ne devrais pas le dire car malgré tout, je conseille vivement de faire connaissance avec Trudi !



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Trudi la naine

Même si Trudi n’aime pas entendre ce mot dans la bouche des autres, c’est souvent la seule chose qu’ils voient d’elle : c’est une naine et du fait de sa petite taille, tout un chacun croit que ses rêves et ses désirs sont eux aussi plus petits, plus étroits.

C’est par les yeux de Trudi que nous assistons aux évènements de la première moitié du XXème siècle (de 1915 à 1952 exactement) dans un petit village fictif sur les bords du Rhin, Burgdorf dans les environs de Düsseldorf. Trente ou quarante années cruciales, et plutôt noires, de l’histoire allemande. Des années sur lesquelles nous n’avons pas fini de nous interroger, qui n’ont pas fini de nous interroger. Comment est-il possible d’en arriver là ? Qu’aurais-je fais dans une situation similaire ?...

Aucun livre, de fiction ou d’histoire, ne répondra de façon définitive à ces questions. Ursula Hegi, dans ce livre de plus de 700 pages, tente d’apporter sa contribution à cette réflexion, par le biais de ce personnage qui porte sa différence en bandoulière, comme un jour les Juifs ont commencé à porter la leur sur le revers de leur manteau.



Au premier abord, Trudi n’est pas un personnage très attachant. Les humiliations quotidiennes qu’elle a subies du fait de son apparence physique ont aigri son caractère et l’ont presque rendue méchante, pensant avant tout à meurtrir et à humilier à son tour. Mais elle a, notamment grâce à son père, le très doux et charismatique Leo Montag, un sens très net de ce qui est juste et elle saura faire les choix nécessaires pour ressortir la tête haute. De façon intéressante, elle semble d’ailleurs plus encline à aider de parfaits inconnus plutôt que les gens de son village (à quelques exceptions près), comme s’il était plus facile d’aider un inconnu (qui incarne une figure humaine) qu’une personne que l’on connaît et donc on connaît donc les turpitudes ou les bassesses.

Mais Trudi s’adoucira, en sens inverse de son pays qui devient de plus en plus inhumain, qui, de plus en plus rejette la différence. Pas d’action d’éclat dans ce livre, pas de grand réseau de résistance faisant preuve d’un courage hors du commun, pas non plus de monstre sanguinaire, juste des gens qui font en silence ce qu’ils considèrent comme leur devoir, d’autres qui se coulent dans le moule et savent en profiter, et beaucoup qui demeurent silencieux et font le dos rond. Probablement une bonne représentation de ceux qu’ont été les Allemands pendant cette période.



La thèse d’Ursula Hegi est que cette situation a pu se développer grâce à la culture du qu’en-dira-t-on et des arrangements avec la vérité qui prévalait dans l’Allemagne du début du siècle. Une culture qui ne laissait pas non plus place au questionnement ou au doute. Comme il sera assené à Trudi plusieurs fois au cours de son éducation (catholique), questionner, c’est déjà ne pas avoir la foi, c’est donc pécher. Pour développer cet argument, Ursula Hegi consacre les quelques 150 ou 200 premières pages de son livre à faire évoluer ses personnages dans l’atmosphère étouffante de la petite bourgade de Burgdorf dans les années qui suivent la fin de la première guerre mondiale. Cela rend le roman lent dans ce premier tiers, mais les arguments développés sans en avoir l’air prennent leur sens dans la suite du livre, et j’ai alors pardonné ce qui m’était apparu au premier abord comme des longueurs. La fin est peut-être aussi un peu trop sirupeuse et pleine d’une introspection de façade sur ce que le fait de se souvenir (de façon sélective) et de raconter (selon un autre processus de sélection) révèle d’une personne ou d’une société.

Mais, entre un début un peu lent et une fin pas tout à fait dans la ligne du reste du roman, il y a des pages véritablement prenantes. L’écriture est simple et directe, et elle aborde de front des questions récurrentes mais aussi des questions plus subtiles sur le comportement des civils allemands pendant la montée du nazisme et la guerre.

La question du silence bien sûr, et à partir de quand le silence devient-il complicité, puis même responsabilité ? Mais il y a aussi des réflexions plus dérangeantes, faites par certains personnages, des aspects de la question auxquels je n’avais personnellement jamais pensés, et c’est cela que j’ai aimé dans ce livre, cette capacité à éclairer les dilemmes moraux d’un éclairage cru et nouveau. Comme penser à ces Allemands qui ont souhaité la défaite de leur pays, qui savait que l’Allemagne se relèverait mieux d’une défaite que d’une victoire. Peut-être cela paraît-il évident à certains d’entre vous, mais je n’avais jamais envisagé que la guerre ait été pensée dans ces termes.

Le livre, à plusieurs reprises, revient sur la barrière entre persécutés et persécuteurs, avec notamment un regard plein d’un mélange de rejet et de compassion pour les persécuteurs. Sans les absoudre ni même réellement chercher les causes de leur engagement, Ursula Hegi, d’une certaine façon, les plaint, plaint leur manque d’humanité. Comme un des personnages, Mme Blau qui se fait cette réflexion : « oui, si elle avait le choix, elle préférait être une persécutée plutôt que d’être une persécutrice. Dans les deux cas, le prix à payer était terrible ; mais elle préférait encore subir l’humiliation et la peur plutôt que de devenir totalement insensible à ce qui faisait l’humain. » (Chapitre 11, “1938”, p. 369).

Mais à un autre moment, constater que de toute façon le persécuté perd toujours. On lui prend d’abord ce qu’il pense avoir gagné à la sueur de son front, avoir mérité : ses richesses, ses meubles, ses souvenirs. Puis quand il n’a plus rien de personnel, on s’attache à le dépouiller de ce que l’on croyait acquis pour tous : sa famille, être à l’abri du froid et de la faim. Alors soit il meurt, soit il s’accroche et tente de survivre, donnant alors raison à ses bourreaux pour qui il est moins qu’un homme, tout juste un animal.



Des pensées dures, des moments sombres, ce livre est une contribution à un certain devoir de mémoire, celui qui cherche à décortiquer les évènements et à ne pas les édulcorer, pointant du doigt ce que nos petits accommodements peuvent avoir de monstrueux et nous obligeant à réfléchir à notre responsabilité dans les grands évènements, aux extrêmes auxquels peuvent conduire nos petites lâchetés et notre refus de regarder.
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Brûlures d'enfance

L'histoire d'une journée dans la vie d'une institutrice allemande avec retour sur son passé. L'époque est sombre puisqu'il s'agit de l'anniversaire de l'incendie du Reichstag et de l'ascension d'Hitler au pouvoir. Ce livre démontre bien comment la propagande façonne les esprits, dès le plus jeune âge.
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Trudi la naine

De la première guerre mondiale à la fin de la seconde, dans une petite ville allemande, ce roman dense raconte l’histoire de Trudi, une naine à l’esprit vif. A cause de sa petite taille, elle est souvent ignorée par ses concitoyens. Cette situation lui permet d’écouter les conversations et de témoigner des lâchetés mais aussi du courage des hommes.

Un livre fort et écrit avec un vrai sens de la narration.
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Trudi la naine

Trop long, trop ennuyeux ...ça manque de profondeur, d'intensité, de rebondissements. Le récit est tellement diluée de détails et de personnages de passage qu'on se perd dans cette histoire !
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