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4.1/5 (sur 5 notes)

Nationalité : République tchèque
Né(e) à : Hlohovec , le 15/01/1923
Mort(e) à : Prague , le 03/03/2009
Biographie :

Jan Vladislav, de son vrai nom Ladislav Bambásek, est poète, essayiste, traducteur, universitaire.

Persécuté par le régime communiste dès 1948, il participa en 1968 à la création du Cercle des écrivains indépendants, fut l'un des premiers signataires de la Charte 77, regroupant les intellectuels hostiles au régime en place, et le créateur de la maison d'édition samizdat Kvart, chez qui il publia plus de cent-vingt titres.

En 1981, le régime totalitaire a obligé Jan Vladislav à émigrer. Établi à Sèvres en France, il dirigeait un séminaire sur la culture non officielle dans les pays derrière le rideau de fer à l’École des hautes études en sciences sociales.

Après son retour en République tchéquie, en 2003, le poète a poursuivi jusqu’à la fin son œuvre poétique et obtenu de nombreuses hautes distinctions dont l’ordre français des Arts et des Lettres.

Il traduisait à partir de sept langues européennes tout en gardant une certaine prédilection pour les langues romanes, mais avec l’aide de spécialistes il a osé traduire aussi des poètes chinois et japonais.

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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Soliloques


Extrait suite 9
4

Celui-là, sûr qu’il sait déjà
ce qu’il en est aussi de la place
où nous irons un jour reposer chacun solitaire :
de sa pioche il a remué
la glèbe jaunâtre et friable du monde
tant de fois d’un bout à l’autre, et de nouveau,
de nouveau ses coups sourds
résonnent dans l’automne brumeux,
tant qu’il n’y a foré la place
où nous irons un jour reposer chacun solitaire,
peut-être muets à jamais
et peut-être, quand même, peut-être pas...

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Suite d’Automne
À la mémoire de Frantisek Halas


15

Mais de ceci, ceci même
grand merci : que je puisse parfois
voir dans l’ombre briller un bras ;
et pour ceci, ceci même
un sanglot : que je puisse,
avant que la brume ne t’efface,
image de gloire de la vie,
boire à ton éclat. Quand la nuit
ouvrira sa bouche j’y tomberai
comme dans l’azur.
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Soliloques


Extrait 5
2

C’est jalousie de l’écaille mince du linge
qui l’enveloppera
quand je n’y serai plus,
et n’en saurai rien.
Et de ce qu’elle puisse aller n’importe où
et puisse être seule
et puisse se tenir à la fenêtre et regarder le trottoir en bas
et le passant qui disparaît
et puisse se regarder au miroir et s’effrayer
de cet être étranger dedans,
et de ce que je ne puisse plus jamais lui demander
où elle a été et à quoi elle pense en ce moment
où elle tient à la fenêtre et regarde le trottoir en bas
et le passant qui disparaît,
quand je n’y serai plus.
Et de ce qu’elle puisse
tout à coup interdite, tout à coup foudroyée par le pressentiment
couchée dans la mer blanche de son lit,
qu’elle puisse se demander
tout comme moi ici :
« Qu’y aura-t-il
quand je n’y serai plus ? »
Tu m’entends, tu m’entends ou tu ne m’entends pas ?
Ne soit pas sourde, ne fais pas la sourde, écoute,
ces cris-là traversent les murs...
Écoute et réponds.
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Suite d’Automne
À la mémoire de Frantisek Halas


9

D’abord on mit les amants
nus comme ils s’étaient connus
dans l’amour ; puis on les coucha l’un
sur l’autre, comme ils avaient dormi
dans l’amour ; puis on lia ces deux corps
horriblement nus avec une corde,
une corde de chanvre ; et enfin
on ne vit plus dans le noir
qu’un ombre pâle qui cherchait
du pied la terre
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Suite d’Automne
À la mémoire de Frantisek Halas


6

Les jours comme les aigles
des mythes anciens nous rongent
à l’aise, aujourd’hui,
comme ils te lacéraient jadis
en cachette dans les nuits
où résonnait le cri doux
de la tourterelle blessée
par le désir. Et le même tourbillon
qui te traquait comme une feuille
nous chasse à notre tour au sein
des rochers déserts.
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Suite d’Automne
À la mémoire de Frantisek Halas


8

Et de la nuit des temps
des ombres montent et voilà
que tu y reconnais ce vieux monde
des hommes, toujours autre et toujours
le même – même, mauvais et nôtre.
Mauvais et nôtre, humain à faire peur
comme le souffle sinistre et brûlant
de celui qui a surpris sa femme
et son amant et les fit
pendre au portail.
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Suite d’Automne
À la mémoire de Frantisek Halas


1

Dans la couronne de terre
sommeille ce qui jadis, avide,
buvait le monde. Ce qui jadis
était une tête vivante, croquant
à belles dents la fleur vivante
d’amour et de mort alliés,
toujours liés dans la chair. Et nous
nous illusionnons qu’aujourd’hui
vous savez pour que ne nous effraie
votre rêve.

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Suite d’Automne
À la mémoire de Frantisek Halas


5

Les moindres signes de vie,
lustres des rues et des demeures,
cieux qui nuit après nuit
sombrent dans les couronnes
des arbres hérissés que novembre
commence de bûcher comme on bûche
aux carrières, à coups de laie,
des blocs de pierre. Pas hésitants,
parc déserté avec, au loin,
couples debout.
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Soliloques


Extrait 4
2

Non, non, je vous aime tant
que je voudrais vous coûter chaque jour des milliers de sanglots
quand je n’y serai plus,
et encore plus fort
j’aimerais que soudain
au moment de ma mort sombre le monde entier
et que rien ne subsiste qu’un flottant étendard de fumée
et la surface plate de la mer
quand je n’y serai plus.
Que ne soit plus ni monts ni vaux,
que ne soient plus ni villes ni trottoirs
aux pas de femmes et de filles,
quand je n’y serai plus.
Et surtout – pour à nouveau dire le vrai –
surtout je voudrais,
quand je n’y serai plus,
que celle-ci ne soit plus, pour qui frémit le fond de mon âme,
qui se dérobe dès maintenant
et qui se dérobera à jamais,
quand je n’y serai plus.
C’est jalousie jusqu’à la tombe
et c’est la jalouserie de la terre qui la portera,
de l’air, le grand air tout juste aujourd’hui
et plein de feuilles tombées juste aujourd’hui,
qu’elle boira comme du vin,
quand je n’y serai plus.
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Suite d’Automne
À la mémoire de Frantisek Halas


3

Et c’est nous, maintenant,
que votre couronne attend,
nous autres rescapés, nous
ici-bas. Le moindre mur blanc
nous effraie, le monceau d’argile
surgissant au jardin
du feuillage qui sent le mouillé
des sépultures. Que de temps
l’avez-vous combattu ; et le voici
à nouveau devant nous.
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