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Critiques de Valentine de Le Court (31)
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Une maison bruxelloise

Automne 2016, Maria-Fernanda atterrit à Bruxelles, dans ce plat pays si différent du sien. Maria-Fernanda, 32 ans, deux enfants, lâchement abandonnée par son « champion du monde des abrutis » de mari et virée de son boulot, a décidé de quitter son Brésil natal en quête d'un Eldorado au coeur de l'Europe, à tout le moins d'un travail correct et d'argent à envoyer à sa mère et ses enfants restés à Salvador.



Déboussolée à son arrivée dans ce pays minuscule, dans cette ville grise et froide qui meurt dès 22h, dans ce climat triste et humide, elle se demande comment s'y prendre pour trouver du travail, sans papiers, sans formation et sans parler français. Selon Cristiana, vague connaissance qui l'héberge à Bruxelles, la seule possibilité pour elle dans ces conditions, c'est de faire des ménages. Et de fait, un jour que Cristiana épluche pour sa colocataire le tableau des petites annonces au supermarché, un carton bleu attire l'attention de Maria-Fernanda. « Famille nombreuse cherche femme de ménage du lundi au vendredi, de 9 à 17h. Bonne rémunération. Se présenter le jeudi matin », lui traduit Cristiana. Persuadée que cette annonce lui est destinée, Maria-Fernanda se rend à l'adresse indiquée le jeudi suivant. Bizarrement, personne ne répond à ses coups de sonnette, personne n'apparaît lorsqu'elle pousse la porte entrouverte et entre dans la maison... Maria-Fernanda attend, attend, hésite à s'en aller, attend encore puis... se met à faire le ménage, sans voir personne de la journée. le lendemain, elle y retourne et trouve l'argent de sa paie sur la table dans la maison toujours aussi déserte. S'estimant tacitement embauchée, elle s'acquitte consciencieusement de sa tâche les semaines et les mois suivants, sans rien savoir de ses employeurs. Elle ne peut que les imaginer, Madame, Monsieur, Grande Soeur, Petit Garçon et Bébé, à travers leurs vêtements, jouets, vaisselle, chambres, salle de bain,... Car toujours aussi bizarrement, elle ne trouve pas la moindre photo dans toute la maison. Se projetant dans le quotidien de la famille, Maria-Fernanda fait peu à peu sienne l'image d'une vie rêvée en leur compagnie, qu'elle voit chaleureuse et bienveillante. Mais la confusion guette et la maison, le personnage central, est peut-être moins accueillante qu'elle ne le croit...



L'atmosphère de ce court roman est inquiétante et étrange. Tout au long de l'histoire, on cherche, en même temps que Maria-Fernanda, à comprendre les événements qui se déroulent dans la maison et qui au final échappent à toute logique. Si le lecteur, après de multiples questions et autant d'hypothèses, entrevoit un début d'explication peu avant la fin, Maria-Fernanda, elle, reste dans l'obscurité jusqu'à l'électrochoc de la dernière ligne.



Solitude, dénuement, déracinement, perte et (re)construction sont au coeur de ce conte teinté de tristesse et de fantastique. Une belle écriture fluide et poétique au service d'une histoire captivante, découverte grâce à l'émission télévisée « Livrés à domicile » de la RTBF.
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A vendre ou à louer

Jean-Baptiste est agent immobilier à Paris, et à ce titre n'a pas besoin d'un domicile fixe. Ce frimeur branché a en effet les clés d'une série d'appartements cossus de la capitale (en principe inoccupés), et c'est là qu'il emmène ses conquêtes d'un soir (il n'a pas besoin non plus d'amour fixe) pour leur en mettre plein la vue et les tomber d'autant plus facilement.

Pour JB, la vie est belle, sexuellement bien remplie et financièrement riche. Mais il faut bien qu'un rouage se grippe de temps à autre, sinon on n'en ferait pas un roman.

Et donc ce soir-là, Jean-Baptiste emmène Alice, sa belle du jour, dans un vaste appartement aux nombreuses chambres. La soirée qui s'annonçait chaude devient brutalement glaciale quand les tourtereaux découvrent le corps d'une jeune femme, étranglée dans une baignoire. Alice, infirmière, parvient cependant à réanimer Machinka (puisque c'est son prénom). A peine sur pied, celle-ci s'évapore dans la nature, sans aucune explication. JB et Alice nagent en plein mystère, lequel va bientôt s'épaissir d'une fameuse couche de danger et de panique, avec chantage, enlèvements, corruption et pratiques médicales plus que douteuses.

La trame linéaire à la troisième personne est entrecoupée des murmures de deux autres voix, celle de Machinka qui raconte son parcours, et celle d'une mystérieuse journaliste, venimeuse, très ambitieuse et immorale, qui semble tutoyer les plus hautes sphères du pouvoir.

Voilà une histoire qui commence de façon rocambolesque et improbable et qui se transforme bien vite en thriller, pour nous emmener rondement vers un final à grand suspense. Il y a quelques grosses ficelles et les personnages sont un peu caricaturaux, mais on finit par s'attacher à la jolie Alice et à ce JB malgré son côté superficiel et magouilleur.

Ce roman se lit d'une traite et fait passer un très agréable moment de lecture, même si j'avais préféré l'atmosphère d' "Une maison bruxelloise", de la même auteure mais dans un tout autre genre.
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Une maison bruxelloise

Maria-Fernanda quitte le Brésil à cause de son mari, champion du monde des enfoirés. Ce n'est pas moi qui l'écris, c'est l'auteur.

Son mari la laisse seule avec ses deux enfants, sans revenus.

Elle s'envole vers un tout petit pays, la Belgique, vers Bruxelles et laisse ses deux enfants à sa mère à qui elle promet d'envoyer l'argent de son travail.

Elle loge dans une chambre avec une colocataire, Cristiana qui lui trouve du travail comme femme de ménage dans une maison où étrangement, elle ne rencontre jamais personne.

C'est là que nous allons nous faire balader dans les pensées de Maria-Fernanda qui, livrée à elle-même, devine la vie des occupants de la maison et de leurs enfants, se livre à quelques fantaisies.

Vit-on dans les pensées de notre personnage, dans la vie réelle? On a l'impression d'entrer dans un roman fantastique jusqu'à la toute dernière page où on se doute bien qu'un évènement dramatique a fait basculer la raison de la jeune dame.

D'habitude, je ne suis pas portée vers ce genre de roman mais je reconnais qu'il est drôlement bien mené, bien écrit, bien structuré.

C'est un court roman d'une auteure que je découvre et qui valait vraiment le détour.



Challenge plumes féminines
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A vendre ou à louer

Jean-Baptiste

Jean-Baptiste est agent immobilier. Le meilleur de son agence. Il est servi par une « belle gueule ». Il emballe tous les clients avec son baratin de beau gosse et ses godasses de millionnaire. Mais d’où Jean-Baptiste sort-il tout ce pognon ? Heu… Comment dire ? Disons que c’est un petit malin… Il connaît un serrurier très doué qui est capable de lui fabriquer des doubles des clés des biens que son agence prend en charge pour les louer ou les vendre. Et puisqu’il a un double des clés, il loge là quand il sait qu’aucune visite n’est prévue. Il y entraîne ses conquêtes, le temps d’une nuit, puis, comme le coucou, il change de nid. Mais ses petites combines ne s’arrêtent pas là ! Il loue régulièrement, à titre privé, sans que ni propriétaires ni agence ne soient au courant, pour des soirées, certains de ces biens. Il paie Joséphine pour que le lendemain elle vienne tout nettoyer et remettre en ordre. Fabuleux comme bizness, n’est-ce pas ? Il double ainsi son salaire. Jusqu’au jour où…



Machinka



Machinka est russe… Enfin, peut-être… Machinka a été étranglée et abandonnée dans la baignoire d’un bien « loué » par Jean-Baptiste pour une soirée, à deux Kazakhs qui voulaient donner une « fête » … Elle a été sauvée de justesse par l’agent immobilier, mais surtout par Alice, infirmière, que JB comptait « sauter » dans une chambre du 4e étage du magnifique immeuble. Pourquoi Machinka a-t-elle été étranglée ?



Notes personnelles



Qui rédige ces notes personnelles ? Apparemment une journaliste ou une chroniqueuse télé, très carriériste, très nombriliste, qui s’apprête à trahir l’homme qu’elle aime car elle ne veut pas être entraînée dans sa chute. Surtout qu’arrivée dans la quarantaine, elle est plus belle que jamais ayant conservé la grâce d’une danseuse et ayant bénéficié des soins d’un excellent chirurgien qui lui a remodelé les seins, refait le nez et apporté quelques retouches encore pour qu’elle plaise et se plaise…



Critique :



Quatrième roman de Valentine de le Court, jeune auteure belge, l’histoire se déroule à Paris. Après lecture de ce thriller à trois voix pour un effet choral garanti, j’ai une forte envie de découvrir ses trois autres livres. Pourquoi me demanderez-vous ? Hé, bien, je vais vous répondre, comme dirait Sarkozi ! J’ai été très vite happé par l’histoire, malgré une certaine confusion au début où je me suis demandé quel était le rapport entre les « notes personnelles », les pensées de Machinka et l’agent immobilier. … Comment ? Vous voulez que je vous bave le lien entre les trois ? Que nenni ! Allez acheter le livre et si pour quelque raison que ce soit, vous ne voulez dépenser vos euros, empruntez-le (ne venez pas chez moi, un ami est déjà parti avec l’ouvrage après que je le lui ai vanté).



Malgré son côté homme-à-femmes d’un soir, d’une nuit, malgré son côté un peu magouilleur, malgré sa lâcheté, j’ai éprouvé beaucoup de sympathie pour le « héros » malchanceux de cette histoire. Si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous devinerez sans peine qu’il s’agit de ce pauvre Jean-Baptiste. Quant à la mignonne petit infirmière, Alice, elle a un solide caractère bien trempé et un sens de l’humour à ne pas rater.



Les 300 pages de ce polar/thriller se dévorent en un jour. Vous êtes en vacances et vous n’en pouvez plus de lire du Musso ou du Lévy ? Essayez donc Valentine de le Court ! Cela m’étonnerait que vous soyez déçus. (Mais non ! Je ne vous rembourserai pas le prix du bouquin si vous n’y trouvez pas votre compte ! M’enfin !)

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Une maison bruxelloise

Le titre m’avait intrigué, je ne connaissais pas Valentine de le Court, je me suis laissé tenter.



C’est un livre qui a eu sur moi un effet étrange : je vous le recommande maintenant très chaudement, alors qu’en le refermant, j’étais d’un avis totalement opposé. Il fallait lui donner le temps de mûrir, sans doute...



Maria-Fernanda, se retrouvant sans ressources, décide de quitter son Brésil natal pour tenter de gagner de l’argent en Europe. Elle vient retrouver son amie Cristina à Bruxelles. Répondant à une petite annonce, elle se présente dans une belle maison bruxelloise pour y faire le ménage. La maison est ouverte, mais vide d’habitants. Maria-Fernanda attend un peu et puis prend l’initiative de faire le ménage. Elle revient le lendemain, ne trouve toujours personne, mais on lui a laissé de l’argent. Elle continue le ménage et les jours se suivent sur le même scénario. Elle apprend à connaître la famille au travers des objets de la maison. Je n’en dis pas plus, si ce n’est qu’on sent toute sa nostalgie d’avoir laissé au pays sa famille et ses deux enfants.



Le style est fluide, doux et attachant. Très féminin, dirais-je, offrant un paisible moment de lecture.



En refermant le livre, j’ai toutefois été assez irrité parce que la fin est ouverte. J’ai souvent apprécié des fins ouvertes, néanmoins, où l’auteur laisse le lecteur imaginer comment son personnage continuera sa vie, ou si oui ou non il était coupable de tel ou tel crime. Mais ici, la fin était trop ouverte à mon goût : l’auteur n’en disait vraiment pas assez.



Et puis maintenant, je vois les choses autrement. Tout est dans l’attente que l’on a en lisant. Si l’on s’attend à un simple récit, on risque en effet d’être déçu. Mais le sentiment sera différent si l’on considère ce texte comme relevant de la poésie et du symbolique. Cela devient un magnifique texte qui décrit des sentiments avec des images, comme si les mots explicites ne sortaient pas. Peut-être que la maison n’est pas vide d’habitants, en fait: peut-être qu’une vraie famille est là, que Maria-Fernanda la voit sans la voir, perdue dans la nostalgie de sa famille restée au loin, perdue dans une peine qui se révèle dans les dernières lignes. Et alors, l’histoire passe au second plan et peu importe que la fin soit ouverte. Au contraire.



Découvrez ce beau livre. Laissez-vous porter par les sentiments, hors de la réalité.
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Une maison bruxelloise

J'avais rencontré Valentine de le Court il y a trois ans déjà au salon des auteurs belges à Uccle, son roman précédent ( Vacances Obligatoires en famille) est toujours dans ma PAL et devrait en sortir rapidement car quelle belle découverte.



"Une maison bruxelloise" est son troisième roman.



Maria-Fernanda a quitté son Brésil natal et ses deux enfants. Elle a traversé l'Atlantique pour venir en Belgique avec pour objectif de gagner de l'argent à envoyer là-bas pour donner à ses enfants une vie meilleure.



Elle ne parle que le portugais, elle est sans papier. Une connaissance l'accueille et c'est d'une façon surprenante qu'elle trouve une place de femme de ménage dans une maison bruxelloise.



Elle se rend au lieu de rendez-vous, la porte est ouverte, la maison est déserte... Elle attend seule.. et au bout d'un moment se met à faire le ménage... toujours personne...



Elle reviendra le lendemain et trouvera des billets sur la table, elle en déduit qu'elle est engagée, mais par qui? Elle l'ignore. Elle reviendra de jour en jour, toujours cette maison vide, une maison étrange, elle est si seule, elle fera tout pour séduire ses occupants.



Quelle jolie plume que celle de Valentine de le Court, elle nous permet de ressentir, de vivre l'angoisse de Maria-Fernanda.. Ce sentiment de solitude, de manque qui habite aussi bien le lecteur que l'héroïne du roman.



Une écriture poétique, belle qui nous permet de vivre les émotions de Maria-Fernanda. Au fil de la lecture l'angoisse nous gagne. Un roman qui parle de la solitude éprouvée par celles qui abandonnent tout, le plus cher, la chair de leur chair, pour leur donner une vie meilleure.



Une plume à suivre, une ambiance un peu fantastique, étrange, inquiétante parfois mais également poétique. J'ai beaucoup aimé et je vous le recommande chaleureusement.



Ma note : 9/10


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Explosion de particules

Musique, religion, famille, traditions et convenances, relations, amour et haine, sympathies et antipathies, fratries et amitiés. On est en Belgique mais on pourrait aussi être en France.

Au début trouvé amusante l'observation de ce milieu aristocratique un peu décalé. Intéressée par cette approche d'une défunte à son propre enterrement. Charmée par les portraits fouillés entre les chapitres. Puis l'histoire a pris une vitesse supérieure, une véritable intrigue est apparue, le ton a monté. A partir du milieu on n'a plus envie de lâcher le livre, on tourne les pages sans pouvoir s'arrêter. Un premier roman très prometteur.
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Explosion de particules

Juliette assiste à son propre enterrement. Elle commence par décrire affectueusement ses proches qui y assistent et puis le ton se durcit de plus en plus quand elle se met à évoquer le compagnon qui a brisé sa vie. Premier roman de Valentine de le Court, un peu maladroit, mais j'y ai trouvé le côté original que j'ai adoré plus tard dans "La maison bruxelloise". Une auteure belge à suivre !



Je ne sais si le nom à particule de Valentine de le Court est la marque d'une réelle origine aristocrate, mais dans ce premier roman, elle en donne une image fort affectueuse. On les caricature souvent les aristocrates comme des personnes riches qui vivent dans des châteaux, mais ce cliché est clairement dénoncé:

- Et puis, ajouta-t-il, si l’argent ne définit rien, c’est quoi alors l’aristocratie ?

- Je ne sais pas. C’est peut-être simplement une histoire de gens dont les grands-parents on joué ensemble dans les mêmes parcs.

- Quelle est la différence avec les bourgeois alors ?

- La même qu’entre le désir de gloire et celui de célébrité. Presque rien. Ou tout. C’est selon.



Dans les premiers chapitres, Valentine de le Court dresse de gentils portraits de membres de la famille de Juliette, en commençant par sa grand-mère, qu'elle décrit préparant des confitures dans une bassine de cuivre tout en donnant des conseils à ses filles et belles-filles: "Si votre époux s’engage dans une allée de traverse, vous vous devez de le remettre sans faiblesse sur le chemin de la perfection. » Sa grand-mère nomme cela « le pouvoir salutaire du froncement de sourcil ».



Juliette, que l'auteure imagine assister à son propre enterrement, décrit ainsi peu différentes personnes qui lui sont proches. Elle évoque également sa propre existence et peu à peu, le ton du récit devient plus dur lorsqu'elle aborde sa relation avec Marc, un homme égoïste, oppressant, qui la fait de plus en plus douter d'elle-même tout en prétendant l'aimer. Juliette, détruite, met du temps à se rendre compte de son aveuglement et à l'accepter. S'installe alors un certain suspense, où le lecteur se demande de plus en plus comment Juliette a pu perdre la vie.



J’ai aimé l’originalité de prendre comme narratrice une personne qui assiste à son propre enterrement. J’ai aimé la structure du texte, dans lequel sont insérés, en incises, une ou deux pages de portrait pour chacun des proches de Juliette. J’ai moins aimé les clichés décrivant l’emprise dominante que Marc a sur Juliette. Ce genre de relation est fort justement décrit, dans sa triste réalité, mais bien malheureusement, ce thème a été souvent abordé et, bien que les mots soient justes, j’ai trouvé qu’ils tombaient dans un cliché trop superficiel.



Néanmoins, il s’agissait d’un premier roman et, après avoir lu un de ses romans suivants « La maison bruxelloise », je vous recommanderais chaleureusement de laisser une place sur votre pile pour la belge Véronique de le Court.



Enfin, on sent dans « Explosion de particules » l’attachement de l’auteure pour la famille. Ce livre est paru en 2014 et j’ai été touché de lire la peine qui a touché Valentine de le Court l’année suivante et qui l’a poussée à cofonder la fondation Laly; voyez http://www.lalyfoundation.com/apropos/.
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A vendre ou à louer

C'est déjà le quatrième roman de ma compatriote Valentine de le Court. C'est un thriller qu'elle nous propose sous la forme d'un roman polyphonique. Trois personnes témoignent :



- Jean-Baptiste est vendeur dans une agence immobilière, il connaît Paris comme sa poche. Il papillone et cherche à séduire au gré de soirées animées et alcoolisées une nana qu'il ramènera

au gré de ses envies dans un des biens immobiliers qu'il a en portefeuille.



Il a la belle vie, ses petites combines comme louer de temps à autre pour une journée ou soirée les biens qu'il gère, histoire de se faire de l'argent dans le but de monter sa propre affaire. Tout va bien pour lui jusqu'au jour où il emmène sa conquête du jour, Alice - une jeune infirmière - au quatrième étage d'un bien rue de Varenne. Rien ne se passe comme prévu, au lieu d'une nuit d'amour, c'est un cauchemar qui va se poursuivre car une femme, Machinka, agonise dans la baignoire. Il la sauve in-extremis.



Mais un doigt est mis dans l'engrenage, qui est-elle, qui sont les gens à qui il a loué pour la soirée ? Poursuite, enlèvement, chantage au programme.



- Des chapitres en italique reprennent les propos bien étranges d'une journaliste. Qui est-elle ? Quel rapport avec tout cela ? Le milieu politique, la corruption s'invitent dans le roman.



- Et enfin la voix de Machinka qui nous raconte son parcours, elle est traquée, a failli mourir mais pourquoi ?



C'est un thriller et quel thriller que nous propose Valentine de le Court, et je peux vous dire que c'est super bien mené. Les trois voix se suivent et nous distillent peu à peu des éléments qui vont progressivement s'emboîter comme les pièces d'un puzzle.



Jean-Baptiste et Alice mènent l'enquête, avec une douce maladresse et démèlent petit à petit le fil de cette énigme palpitante.



Bravo Valentine de le Court ! Une fiction qui permet d'aborder des questions éthiques, des problèmes de société autres que le domaine de l'immobilier.



Je ne vous en dis pas plus, à vous de découvrir ce qui est "à vendre ou à louer" .



Une plume efficace, une construction impeccable pour un très bon moment en perspective.



Ma note : ♥♥♥♥♥
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Au jardin des Immortels: Roman

Dans son cinquième roman, Valentine de le Court nous invite dans un voyage bien particulier, nous avons rendez-vous avec un univers fantastique, un genre totalement différent des autres qui m'a fait voyager dans un univers qui n'est pas le mien, mais qu'est-ce que j'ai aimé.



Hector Surmont est un solitaire, orphelin très jeune, c'est sa tante maternelle qui avait pris soin de lui jusqu'à son départ. Il vit reclus dans ses livres, et passe chaque semaine à la bibliothèque qu'il dévalise.



Un jour en rentrant, il trouve un petit livre qu'il n'avait pas réservé, un petit livre dont le titre est "Tirez un meilleur profit de votre vie ; comment changer son quotidien". Intrigué, il le consulte et tombe sur un chapitre qui lui propose "Un nouveau défi chaque jour", il va se prendre au jeu et faire quelque chose qu'il n'a jamais fait, désobéir. Il va chaparder une enveloppe dans la sacoche du facteur, une invitation.



Un carton d'invitation à une fête pour le solstice d'été au domaine de l'Olympe. Une soirée avec les Dieux et Déesses, il y entrera grâce à Cissy la soeur de Diane, fille de Zeus et de Hera.



Mais qui sont vraiment ces hôtes ? Des milliardaires excentriques, de véritables Dieux ? Il se laisse séduire par ce monde inconnu et n'est pas à l'abri de surprises...



Bienvenue dans le monde de la mythologie qui passionne tant Valentine de le Court. Rassurez-vous, il n'est pas nécessaire d'être spécialiste en la matière. Un petit préambule remet les choses essentielles en place. Je me suis laissée emporter très agréablement dans cette lecture en pensant à l'univers d'Amélie Nothomb , le récit est bien mené, les pages tournent très vite. La littérature est présente bien entendu car ce sont les livres qui ont nourri Hector et sur le mont Olympe on est friand de ces histoires.



Amour, jalousie, vengeance , tout un programme. Cette immersion dans le monde fantastique est originale et très agréable.



Ma note : 8.5/10
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Une maison bruxelloise

Maria-Fernanda est obligée de quitter son Brésil bien aimé. Après la trahison de son minable époux, elle est seule avec deux jeunes enfants et une mère au chômage. Elle s'envole vers notre capitale où une vague connaissance accepte de l'accueillir et de l'aider à trouver un travail. Les voici en train de scruter le tableau d'affichage au supermarché. Le regard de Maria-Fernanda est immédiatement aimanté par ce bristol bleu : « Famille nombreuse cherche femme de ménage du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures. Bonne rémunération. »

Même si elle n'en comprend pas un traître mot, le jeune femme sait que cette offre lui est destinée. C'est le premier pas vers une aventure mystérieuse et un peu inquiétante.

Lors d'une rencontre consacrée à un précédent ouvrage, Valentine de le Court évoquait son roman en cours d'écriture et m'avait donné bien envie de le découvrir.

Après beaucoup de patience, il est là sur la table de la librairie. Il n'attend que moi.

Dans les premières pages, rien de très original : une jeune femme abandonnée par un « abruti » et obligée de se débrouiller pour nourrir sa famille. La voici donc loin du soleil brésilien, perdue dans une ville grise et froide, sans un sou en poche et ne connaissant que trois mots de français : « bonjour, merci, d'accord ». Comment pourrait-elle être engagée ? Mais la providence a l'air de s'en mêler sous la forme d'un banal bout de carton. Quelque chose de magique l'entoure, car, sans savoir ce qui est écrit, Maria-Fernanda est attirée par sa couleur, celle du ciel de son pays.En dépit des doutes formulés par Cristiana : pas de numéro de téléphone, pas d'adresse électronique, aucun moyen de prendre contact avec les rédacteurs de l'annonce, Maria-Fernanda est sûre que celle-ci lui est destinée. Pourtant, à son arrivée devant le bâtiment, personne ne répond à ses coups de sonnette. Personne pour l'accueillir. Une porte entrebâillée sur un hôtel de maître cossu, en plein Bruxelles, ça sent le piège. Comment croire que, dans cette ville connue pour ses vols, vandalisme, agressions en tout genre, personne ne profiterait de cette aubaine pour faire main basse sur les trésors que recèle la demeure silencieuse ? Maria-Fernanda entre, patiente, appelle sans succès. N'importe qui dans sa situation serait ressorti pour chercher un autre emploi. Pas Maria-Fernanda. L'annonce demande une femme de ménage ? Eh bien, elle retrousse ses manches et se met à l'ouvrage. Le soir, à son retour, Cristiana la regarde comme une bonne poire qui a travaillé pour rien. Maria-Fernanda, elle, pense que « des gens qui habitaient dans une demeure aussi ravissante, qui avaient lu tant de livres, ne pouvaient être malhonnêtes. Ils allaient la dédommager. »

On se croit plongé en plein conte de fées. Cette demeure vide fait songer au château de la Belle au bois dormant. Toutes les pièces, toutes les armoires sont ouvertes. Seul un tiroir du bureau est protégé par un imposant cadenas flambant neuf, comme la petite pièce interdite dans le manoir de Barbe bleue.

En visitant les chambres, Maria-Fernanda imagine que les habitants sont raffinés : Madame possède d'innombrables toilettes de grand prix et deux armoires pleines de chaussures dont les semelles rouges trahissent les Louboutin. Les chemises de Monsieur sont bien coupées, ses bottines et richelieus du cuir le plus fin. La femme de ménage remarque , dans la salle de bain, parmi les parfums et lotions de luxe, un flacon dont la notice en portugais décrit un « baume anti-frisottis rebelles pour cheveux frisés » comme les siens. Et si, en dépit des différences de classe et de fortune, Madame et elle étaient semblables ? Peut-être pourraient-elles même devenir amies ? D'autant que, comme elle, sa patronne a un petit garçon et une grande fille, dont les jouets plairaient sûrement à Tiago et Lucrecia. Mais Madame possède un bonheur qui a été refusé à Maria-Fernanda. Tout en haut, une nursery abrite ce bébé qui manque tellement à la jeune femme. Au fil des jours, la domestique apprend à connaître cette famille à travers ses meubles, ses objets, ses habitudes alimentaires. Même si elle ne les voit jamais, même si elle ne découvre pas une seule photo, Maria-Fernanda se projette en eux, s'identifie à sa patronne, souffre de leur absence, guette les bruits, espère à tout moment voir surgir l'un d'entre eux. Pourquoi ne croise-t-elle jamais personne ?

Le titre du roman est « une maison bruxelloise », car c'est elle, la maison, qui est le personnage central. C'est un lieu magique qui joue un rôle bien précis. Parfois, une scène surréaliste nous surprend, telle celle du pigeon qui me rappelait le roman de Patrick Süskind ou un passage de « Tête dure » de Francesco Pittau. Un peu d'humour aussi, comme la lettre, soumise au traducteur automatique, qui en ressort absolument incompréhensible.

A travers Maria-Fernanda, le lecteur fait mille suppositions, passe par toute sorte de sentiments.

L'auteur nous réserve une surprise de taille pour la fin et, même si je l'avais pressentie depuis bien longtemps, j'en ai quand même été très frappée.

J'ai beaucoup aimé cette histoire.
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Explosion de particules

Juliette assiste à son propre enterrement. Elle observe les gens qui sont présents et se souvient. On pourrait penser à une satire du domaine aristocratique mais c'est bien plus que ça. Et même, on finit par s'attacher à la plupart des personnages. Mais c'est aussi et surtout un roman où la tension montre progressivement, jusqu'au drame, inévitable... C'est là tout l'art de l'auteur. Dès le début, on sait comment cela va se terminer et pourtant, elle parvient à faire monter la tension à son comble. On ne peut rester indifférent face aux deux personnages principaux, et à tous les autres non plus d'ailleurs... Une belle découverte...
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Explosion de particules

Longtemps encore Juliette et Marc hanteront mes cauchemars!

Ou comment une morte qui assiste à ses funérailles raconte sa vie (courte) à parir de la description qu'elle donne des participants à la messe de funérailles.

Un très bon premier roman de cette jeune auteur.
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Vacances obligatoires en famille

Le livre n'est pas franchement mauvais, non, plutôt amusant

Mais, moi, je me suis sentie un peu truandée par le titre et la quatrième de couverture.

Vacances en famille, quand les grands parents réunissent leurs enfants devenus adultes, les beaux-enfants et la tripotée de petits-enfants ....

Je m'attendais à retrouver les joies des vacances familles nombreuses.

Mais de 8 enfants (quatrième de couverture) et de tripotée, point.

3 malheureuses petites-filles, qui n'interagissent jamais, et 3 filles très stéréotypées, certes, mais aux tribulations essentiellement intérieures.



Bref si vous attendiez comme moi les péripéties d'une vraie famille nombreuse réunie annuellement pour les vacances, passez votre chemin.



Les choix cornéliens de celle qui semble la meilleure chambre et qui s'avère à l'usage le pire des choix, les ré attributions de chambre pour offrir la plus belle à l'aînée, - et surtout son mari– arrivés en cours de séjour, les grands déjeuners familiaux dont la préparation démarre dès l'aube et mobilise toutes les filles de la famille, les excursions familiales en convoi, le dernier est prêt quand le premier revient, les goûters rationnés parce que la ration des pré-ados est calculée sur celle des petits, dont les mères supervisent ledit goûter, les discussions récurrentes sur l'opportunité de laisser C. jouer avec un canif près de ses cousines - ou de laisser ses cousines de s'approcher de C. qui joue avec un canif, la question de savoir si c'est sain de laisser B., 13 ans, lire à son âge "tendre et violente Elisabeth" (traduisez : je suis impatiente de le dévorer à mon tour...), je n'en ai guère trouvés..



Ni des petits et grands bonheurs, des liens ainsi créés pour la vie entre cousins ou intergénérationnels, des souvenirs d'enfance merveilleux, croustillants, ou désopilants, des partages, des transmissions de savoirs ou d'être, qui font que malgré les chamailleries, on y revient, et on y revient toujours.



Mais le livre ne mériterait pas une cote si sévère sans ce qui, pour moi, est rédhibitoire : Jean-Louis, le patriarche, qui, il est vrai, tient un rôle très effacé, a réussi à se faire oublier même de l'auteur, qu'il appelle sur la toute fin, tour à tour Jean-Louis puis Jean-Pierre puis Jean-Louis puis définitivement Jean-Pierre.



Je sais, c'est futile, mais c'est le genre de truc sur lequel je focalise.



Ma critique sévère repose sans doute sur un malentendu. Le livre est bien écrit, bien senti, amusant.



Et le vrai livre des vacances familiales, c'est moi qui l'écrirai ....

En hommage à Bon-Papa et Bonne-Mamy, qui nous ont offert années après années, ces merveilleux moments de grande torture. Et en particulier à Bon-Papa qui avait emmené "tendre et violente Elisabeth" dans ses bagages et qui fut involontairement à l'origine de ce qui fut probablement mes premiers émois littéraires...



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A vendre ou à louer

Le prix Filigranes 2020 fut l’occasion pour moi de découvrir cette autrice belge talentueuse qui n’en est pourtant pas à son coup d’essai, il s’agit de son quatrième roman mais je ne la connaissais pas du tout, tout comme les éditions Mols qui l’édite. À l’accent prononcé de thriller, ce roman très contemporain à trois voix aborde des thèmes éthiques tout en étant un très bon divertissement. Entre profondeur du propos et légèreté de ton, l’autrice arrive à maintenir un équilibre parfait jusqu’à la fin du livre.





Alternant entre le récit à la troisième personne à travers la voix de Jean-Baptiste, les pensées de Machinka comme un journal intime et des chapitres en italique d’une mystérieuse journaliste, le roman adopte une construction originale qui nous permet ainsi d’avoir le point de vue de chaque protagoniste alors que le lecteur ne comprend pas d’emblée les enjeux ainsi que les desseins de chacun. Au début, on découvre le personnage de Jean-Baptiste, un agent immobilier opportuniste qui profite des immeubles à vendre ou à louer dont il a la charge pour y emmener ses multiples conquêtes d’un soir ou pour y dormir au gré de ses pérégrinations parisiennes. Lors de ses soirées arrosées, il rencontre Alice et l’accompagne dans l’un de ses repères où tout va commencer, un événement va en effet les lier tout au long de l’intrigue…





Je n’en dis pas plus mais j’ai trouvé cet arriviste assez antipathique, je me suis plutôt pris d’affection pour Alice et surtout, pour la victime de toute cette histoire dont on en apprend davantage au fil du récit. L’autrice est arrivée à dépeindre des personnages complexes, aux caractères antagonistes, en proie à des problèmes qui les emmènent dans une spirale infernale. À l’instar d’Harlan Coben, Valentine de le Court emporte ces citoyens ordinaires dans une sombre affaire aux ramifications multiples qui les dépasse et va les transformer en héros malgré eux.





D’un style direct et précis avec un angle de départ original mais trop peu exploité, l’autrice maîtrise son intrigue dont la puissance augmente à chaque chapitre tout en ménageant le suspense avec brio. Malgré quelques invraisemblances et des ficelles assez grosses, le tout reste fluide, tout s’emboîte comme les pièces d’un puzzle au rythme du récit à trois voix qui nous donne trois perspectives bien différentes. Petit bémol : une édition qui laisse à désirer… Je ne peux donc que vous conseiller ce thriller belge bien mené par une autrice prometteuse dont j’ai envie de découvrir les précédents ouvrages.
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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A vendre ou à louer

J'ai acheté et lu ce livre consécutivement à une critique positive d'un libraire très connu à Bruxelles qui n'hésitait pas à affirmer que Valentine de le Court, dont c'est le 4ème bouquin, méritait d'être considérée comme faisant partie des auteurs qui comptent à l'instar de Musso, Lévy, etc.

C'est le 1er livre que je lis d'elle. Ce n'est qu'arrivé aux 3/4 de l'histoire que j'ai vraiment adhèré. Avant cela se laissait lire, sans plus. Par contre quel final. Impossible de s'en détacher. Une histoire invraisemblable qui nous implique dans le milieu plus que douteux de la médecine illégale sous une apparence louable (mère porteuse exploitée, venue d'Ukraine et dont on vend les bébés à des couples qui ne peuvent en avoir), le milieu policier et la corruption, les rencontres improbables et tout cela sur fond d'histoire d'amour improbable et rocambolesque. Bref, je ne suis pas prêt à classer Valentine de le Court dans le top de tête des écrivains précédemment cités mais je dois avouer que je termine cette lecture avec un réel sentiment d'approbation et sans douter que l'auteur soit capable de surprendre de plus en plus à l'avenir. Je relève deux fautes de Français. Pour un livre écrit en Français et donc non traduit c'est toujours surprenant. De toute façon, même s'il s'était agi d'une oeuvre traduite, vu le nombre de relectures par des personnes différentes, ce genre de chose ne devrait pas arriver. Même une faute de frappe doit passer à la trappe de la relecture. ! Enfin... on fera comme si de rien n'était et la note finale est résolument positive et engageante pour d'autres aventures de ce genre.
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Explosion de particules

C'est un curieux mélange de drame et de légèreté, de gravité et d'humour, sur fond de portrait à la fois tendre et féroce d'une certaine frange de la société belge. J'ai été vraiment prise par l'intrigue, qui se dévoile par petites touches au fil des portraits et des flashbacks qui se succèdent. Peut-être pas de la toute grande littérature mais un excellent premier roman qu'on a du mal à lâcher!
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Une maison bruxelloise

Bonjour les lecteurs ....

Voici une auteure belge que je découvre et que je vais suivre ( Merci Monsieur Willy et Nathalie de me l'avoir faite découvrir ).

Ce livre est son dernier édité et je vais m'empresser de lire les précédents .

Nous suivons Maria-Fernanda qui est obligée de quitter son Brésil natal et ses enfants pour venir travailler comme bonne, sans papiers, dans une maison bourgeoise de Bruxelles.

Jamais Maria-Fernanda ne rencontrera ses employeurs, elle reçoit son salaire de façon régulière, mais ne peut qu'imaginer cette famille bruxelloise .

Elle imagine, pense à son pays, ses enfants, essaye de se projeter dans l'avenir, dans la vie de ses " employeurs "...

Quelle belle plume .. on en redemande.

Jusqu'aux dernières lignes on se demande quel sera le destin de Maria.

j'ai d'ailleurs été très surprise des dernières lignes.

Que vous connaissiez ou pas cette auteure, vous apprécierez ce livre
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Une maison bruxelloise

Maria-Fernanda, 32 ans, brésilienne, n'arrive plus à joindre les deux bouts, là-bas, au Brésil. Abandonnée par son mari, avec deux enfants en bas âge, elle s'installe chez sa maman ... Mais très vite l'argent fait vraiment trop défaut et il faut prendre une décision. Comme des dizaines de femmes philippiennes, chinoises, portugaises, elle quitte le pays laissant ses enfants aux bons soins de la famille et atterrit à Bruxelles, où une vague connaissance d'une connaissance s'est engagée à l'accueillir et à lui mettre le pied à l'étrier.



Elles découvrent, aux valves du supermarché du coin une offre d'emploi: famille nombreuse cherche femme de ménage, horaire de semaine. Elle se rend à l'adresse indiquée ... Personne ... Grosse maison bruxelloise, bourgeoise, délicatement décorée, hauts plafonds, grand dressing, frigo américain. Elle hésite, puis finalement commence à ranger, nettoyer ... 17h, elle ferme la porte et rentre chez sa logeuse. Le lendemain, elle retourne travailler. Son salaire l'attend sur la table. Elle s'estime être engagée et par conséquent, continue à ranger, nettoyer ... chaque jour, puis chaque semaine, même scénario.

Entretemps, elle espère un appel téléphonique du Brésil, elle attend du courrier, mais pourquoi sa mère ne lui envoie jamais la moindre photo, des nouvelles de ses enfants?



Une ambiance tout à fait particulière fait de ce court texte un véritable page turner. Dès le départ on se dit qu'il y a anguille sous roche. La lectrice que je suis a émis de nombreuses hypothèses concernant cette maison fantastique dans toutes les acceptions du terme. L'attitude de Maria-Fernanda est tout à fait irrationnelle. Est-elle folle? Nous raconte t'elle un rêve?

J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour cette mère de famille partie au bout du monde pour trouver de quoi offrir à ses enfants un avenir. Elle les imagine utilisant l'argent qu'elle envoie pour aller à l'école, elle les voit bien habillés, elle les projette dans 20 ans, à la tête d'une bonne situation.

Alors qu'elle est désespérément seule à Bruxelles, seule dans cette maison, seule dans le bus, dans lequel elle invente des vies aux voyageurs qu'elle croise quotidiennement.

J'ai vraiment beaucoup aimé la tension qui se dégage au fil des pages.



Si je devais comparer cette forme narrative, je ferais un parallèle avec le livre de Maud Ventura: un mari. Un texte qui tient en haleine, une femme que l'on devine "pas nette" sans vraiment arriver à définir le problème et un twist final qui tient en une phrase et qui cueille le lecteur. Même si j'ai été un peu moins "cueillie" ici que par Maud Ventura.

En tout cas un très bon moment de lecture, et la découverte d'une autrice belge que je lirai sans aucun doute encore.
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A vendre ou à louer

Posséder le trousseau de clés d'une clientèle cossue n’engendre pas que des félicités. Agent immobilier, Jean-Baptiste, jeune homme sans attaches, profite autant de la vie parisienne que des biens prestigieux dont il a la charge, s'en servant même pour passer ses nuits et inviter ses conquêtes d'un soir. Il a aussi développé un business secondaire en sous-louant certains biens pour quelques heures ou quelques jours. Pourtant, une nuit, il découvre dans dans une salle de bains dévastée une jeune femme salement amochée par un groupe de Kazakhs. A peine a-t-il le temps de la soigner, qu'elle se volatilise. Son existence vire au cauchemar, lorsque ces derniers lui réclament des comptes et menacent de s'en prendre à sa famille. Valentine de le Court signe un roman rocambolesque, où les péripéties se succèdent à vive allure comme dans un film hollywoodien. Le lecteur découvre progressivement une machination extrêmement bien nouée et assiste aux ennuis du protagoniste qui se révèle liées à des questions sociétales. Au-delà du suspense réussi, l’autrice met en place des personnages profondément humains et, paradoxalement, attachants, malgré leurs magouilles et défauts.
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