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Citations de Valéri Brioussov (25)


Maria était heureuse dans son monde de rêves. Elle remarquait de moins en moins la détestable réalité qui l'entourait. Elle s'enfonçait de plus en plus dans le royaume des visions. Déjà, elle conversait avec des personnages issus de son imagination comme avec des êtres vivants. Elle rentrait à la maison avec la certitude d'avoir rencontré tel jour la déesse Vesta, tel autre le dictateur Sylla. Elle se rappelait le contenu de ses rêves comme des événements réellement vécus.

Chapitre 2.
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Par une porte monumentale, elle pénétra dans tout un labyrinthe de couloirs et de passages qui la conduisirent dans une autre salle, encore plus splendide que la première. Plus loin suivait une longue enfilade de pièces, décorées de marbre et d'or, de peintures murales et de statues ; en beaucoup d'endroits se trouvaient encore des meubles précieux et divers ustensiles finement ouvragés. De tous côtés couraient lézards, araignées et cloportes, tourbillonnaient des chauves-souris, mais Maria ne remarquait rien, enivrée par ce spectacle unique. Elle avait devant elle la vie de la Rome antique, vivante, dans toute sa plénitude, enfin retrouvée !

Chapitre 3.
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Entre le Palatin et l'Esquilin, c'est effectivement là. C'est la Maison d'Or de l'empereur Néron, le plus somptueux des palais jamais élevés à Rome ! Comme il manquait d'espace pour le construire, Néron mit le feu à Rome. La ville brûlait, tandis que l'empereur déclamait des vers sur l'incendie de Troie. Ensuite, sur le terrain dégagé, il édifia sa Maison d'Or. […] Il n'y avait rien de plus beau dans la Ville. Mais après la mort de Néron, par jalousie, d'autres empereurs détruisirent ce palais et le recouvrirent de terre : il n'existe plus. Sur son emplacement, on a construit des maisons et des thermes. Mais ce fut le plus beau des palais !

Chapitre 3.
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I
15 septembre

Voilà un événement tout à fait inattendu. On a trouvé mon mari assassiné dans son bureau. Le meurtrier, non identifié, a fracassé le crâne de Victor avec l'haltère de gymnastique qui se trouvait d'habitude sur l'étagère. L'arme ensanglantée traîne encore sur le sol. Les tiroirs du bureau ont été forcés. Lorsqu'on l'a découvert, son corps était encore chaud. Le meurtre a été commis au petit matin.
Il règne chez nous une fébrile effervescence. Lidotchka arpente la maison en sanglotant. La bonne court en tout sens et ne laisse personne faire quoi que ce soit. Les domestiques trouvent le temps long, à force de rester silencieux. Mais quand j'ai demandé du café, on m'a regardé comme si je venais de blasphémer. Mon Dieu ! Que de jours pénibles en perspective !
On vient de me dire que la police est arrivée.
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Au printemps de l'année qui suivit le triomphe, Maria vagabondait autour des murs croulants des thermes de Trajan lorsque, à un endroit où, apparemment, commençait le colline de l'Esquilin, elle remarqua dans la terre une étrange ouverture, semblable à une entrée. L'emplacement était désert ; il n'y avait à l'entour que des maison inhabitées, abandonnées ; les chaussées étaient délabrées, et la pente abrupte de la colline envahie d'herbes folles. Après quelques efforts, Maria réussit à se hisser jusqu'à la fente. Au-delà, il y avait un passage étroit et sombre dans lequel, sans hésitation, Maria se faufila. Il lui fallut ramper longtemps dans l'obscurité complète et l'air vicié. Brusquement, le passage déboucha sur une faille béante. Lorsque les yeux de Maria se furent accoutumés aux ténèbres, elle put distinguer devant elle, à la faible lumière qui parvenait de l'ouverture, l'immense salle d'un palais inconnu.

Chapitre 3.
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C'était comme si, de ses grands yeux noirs, elle disait à chaque instant au jeune homme : " Quand donc ? Est-ce bientôt ? Je suis lasse d'attendre ! " Théodate se demandait : " Cela suffit ! Après tout, est-elle vraiment folle ? Alors, je suis fou, moi aussi ! Et notre folie ne vaut-elle pas mieux que la vie raisonnable de tous les autres ? Pourquoi donc renonçons-nous à la joie complète de l'amour ? "
Et l'inévitable s'accomplit. L'une des magnifiques salles de la Maison d'Or de Néron servit de chambre nuptiale à Maria et à Théodate. […] Ils s'appelaient toujours Rhéa Silva et le dieu Mars, mais ils étaient déjà devenus de pauvres amants terrestres, un couple heureux, semblable à des milliers de milliers d'autres, qui se succédaient sur terre depuis des milliers et de milliers de siècles…

Chapitre 5.
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Mais il est tout de même effrayant de voir à quel point il m'importe peu de savoir qui a tué mon mari. Victor a disparu de mon âme sans y laisser aucune trace, comme si on avait soigneusement effacé d'une ardoise, avec une éponge humide, ce qui y avait été écrit quelque temps. Parfois, lorsque je suis plongée dans mes pensées, j'oublie complétement que j'ai vécu presque six ans avec mon mari, que nous avons eu un enfant, que nous sommes allés plusieurs fois à l'étranger tous les deux, et qu'enfin la majorité de mes souvenirs sont étroitement liés à Victor. Il est vrai que je ne l'aimais pas, mais tout de même, quel homme inconsistant il fut, pour que je l'ai extrait si aisément à la fois de mon présent, des mes souvenirs et de mes projets d'avenir ! Au reste, cette inconsistance était pour moi, de son vivant, une vraie bénédiction ! (p. 34)
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Comme de rubans les rêves sont liés
Par les mots dans un soupir de larmes.
Au-dessus de nos têtes surgissent les fantômes
Et les songes troublés.
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Alors, s'enhardissant, Maria parla aussi du bas-relief qu'elle affectionnait. Là encore, le vieux calligraphe ne manifesta aucun étonnement. Il expliqua aussitôt à sa fille ce que l'artiste avait voulu représenter.
- Cela, ma fille, c'est la vestale Rhéa Silvia, fille du roi Numitor. Quant au jeune homme, c'est le dieu Mars, qui s'éprit de la jeune fille et alla la retrouver dans sa grotte sacrée. De leur union naquirent deux jumeaux, Romulus et Remus. Rhéa Silvia fut noyée dans le Tibre, mais une louve allaita les nouveaux-nés, et ceux-ci devinrent les fondateurs de la Ville. Oui, tout cela fut bien ainsi, ma fille.
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