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Citation de LydiaB


La fumée des vendeurs de saucisses imprégnait la rue de la Saunerie. Les boutiques adossées l'une à l'autre et les toits des maisons qui dépassaient sur la rue empêchaient l'air de circuler.
Caterina hâta le pas pour s'éloigner. Elle se dirigea vers le Grand Pont : près du fleuve, la puanteur s'atténuerait peut-être, recouverte par l'odeur musquée de la terre humide. La bruine incessante ne la dérangeait pas, la capuche de son manteau la protégeait juste assez pour que ses cheveux ne se mouillent pas.
Elle se sentait humiliée, déçue. En racontant à Rolando comment elle avait choisi d'affronter ce cas difficile, elle s'attendait à recevoir des félicitations. Ne lui recommandait-il pas sans cesse d'expérimenter, de faire preuve de courage face aux situations les plus délicates ? Il ne l'avait pas réprimandée, mais son silence et ce congé hâtif avaient été plus éloquents. Que croyait-il, qu'il lui suffisait de rendre visite à des clientes gâtées et arrogantes, la plupart affligées de mélancolie pour faire d'elle un véritable médecin ? Croyait-il qu'elle délirait quand elle affirmait vouloir exercer la chirurgie ? Elle avait étudié longtemps et avec passion cette branche de la médecine, dans le but de la pratiquer parallèlement au diagnostic et à la thérapie. À présent, elle devrait y renoncer pour la seule raison qu'elle était une femme ? Parce que la plupart des médecins s'abstenaient de la pratiquer, affirmant qu'il s'agissait d'une discipline de barbiers ? C'étaient eux qui se trompaient, pas elle.
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