Préface de Pierre Bourgeade
On l’a souvent dit, et comment ne pas le redire, il y a une manière particulière aux femmes d’appréhender et d’exprimer la situation amoureuse. Quoi de plus naturel, après tout ? Si les corps sont dissemblables, désirs, sensations, écriture ne peuvent manquer de l’être ! On le sait, mais on fait souvent comme si on ne le savait pas, puisque malgré l’importance de plus en plus grande que prend, dans notre monde, la parole féminine, la littérature reste en grande partie une sorte de « chasse gardée » des hommes. L’essai, le roman, le journal intime, sont un domaine qu’ils paraissent s’être appropriés non moins que la philosophie, la politique, les sciences, etc. Il y a bien sûr, à cela, des exceptions, aussi brillantes que rares, mais elles sont accompagnées souvent, d’un parfum de scandale, qu’un écrit analogue, signé d’un homme, ne répandrait pas. Tout se passe comme si, depuis très longtemps et jusqu’à nos jours, l’homme se sentait fondé à connaître le corps de la femme, et à en parler, mieux qu’elle ne saurait le faire elle-même.
Quelques femmes pourtant, conscientes de faire partie du petit nombre des rebelles - l’exception féminine ? - ne craignent pas de chercher à savoir ce qu’elles sont, ce qu’elles font, et à l’écrire. Ainsi Valérie Boisgel, une fois de plus, après « De l’aube à la nuit », dans ces nouvelles – textes qui étonneront, feront scandale, peut-être… Que lui importe ? Ecrire, c’est avouer, elle le sait.
L’entreprise est d’autant plus difficile que celle qui s’y livre ne semble pas s’efforcer de faire sienne une parole « féminine-masculine » , si l’on ose dire, comme nombre de ses consoeurs qui, écrivant en femmes, restent évidemment marquées par la prééminence du modèle masculin (certaines d’entre elles écrivant d’ailleurs sous des pseudonymes masculins, aveu d’impuissance à soi-même) , mais s’offre telle quelle, « féminine-féminine » , au risque de voir incompris, sinon rejeté ce discours inattendu.
Pourtant, ainsi que le signifia Godard, par l’inoubliable Anna Karina dans « une femme est une femme », c’est en femme qu’elle vit, qu’elle agit, qu’elle parle, qu’elle écrit. Et cela d’autant moins que Valérie Boisgel se veut et se vit moins dans la séduction que dans la soumission, moins dans l’égalité que dans le don.
On pressent à cela, que cette parole littéraire est aussi une parole politique.
Elle roule sur la départementale 261. Le paysage qui s'offre à ses yeux n'a pas changé. Les champs tout blonds sous le soleil, les vallons tendres que traverse la rivière.
Elle s'arrête. Aperçoit, blotti contre la forêt, le village de son enfance. Rien visiblement n'a bougé dans ce coin perdu au milieu de la France. Seules le moissonneuses batteuses, monstres d'acier jaune qui pourfendent les blés, cassent le silence.
"Je marche dans la forêt de pins sur ce chemin sableux qui zigzague parmi les terrasses de terre qui descendent dans le ravin. J’entends les roucoulements du torrent qui gronde. Dans ce silence suffocant, la clameur sauvage de l’eau s’amplifie au fur et à mesure de mon approche. Je frissonne. Un peu de peur. J’aperçois, en contre bas, le torrent bondissant sur des amas rocheux, battant aveuglément ses berges. Je m’assois. Fascinée par cette violence naturelle, brute, je me laisse envahir. J’ai derrière mon regard, vos regards. Votre sexe. Une triple dimension."
Ignorer le mot « pinède », voir des « terrasses de terre » descendre dans un ravin, entendre une « clameur » dans le silence, voir de l’eau « bondir » sur des « amas » de rochers… Quel style ! Mort de rire !
Votre main dessine son corps, s'attarde sur le bas des reins, glisse dans sa fente, écarte les fesses. Elle enfouit son visage dans les draps. Elle se donne à vous dans toute sa chair, de la moelle aux os, à son sang. Elle sait que vous le savez. Leur jouissance est là. A l'extrême limite du supportable.
Vous la savez capable du pire. Vous la savez aussi inviolable. Elle est dans son corps cachée dans une solitude effrayante. Vous avez envie de vous blottir contre elle et de laisser le temps couler. Elle vous regarde. Vous sourit.
Peluche a décidé de raconter sa vie de chat! Oui c'est une chatte qui pense, qui observe, qui a de l'amour à n'en plus finir et qui se permet de donner des coups de griffe incisifs sur la façon de vivre des humains! Drôle, espiègle, philosophe, un délicieux livre à lire pour les amoureux de la gente féline!
Peluche raconte sa vie avec beaucoup d'humour, de tendresses. C'est la première chatte à philosopher sur sa vie et sur celles des humains.... Tendre et aventurière, elle nous raconte sa vie au quotidien tout en jetant quelques coups de griffe sur certaines dérives du comportement humain! Des conseils à suivre...
Pour tous les amoureux des chats.