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Citations de Valérie Dayre (37)


Ils ont déménagé. Ils ont une maison. Neuve. Un jardin. Enfin, un carré de terre ocre et de caillasse parsemé de touffes d'herbe brûlée.
Sur la maquette du lotissement encore exposée sous verre dans le hall de la mairie, c'était très joli : il y avait de grands arbres le long des rues, une piscine dans chaque jardin, un square enchanteur où s'égaillaient des figurines en plastique.
Les jeunes arbres malingres plantés trop tard dans la saison ont crevé dès l'été.
Les piscines attendront que chaque foyer ait réalisé suffisamment d'économies en sus de son accession à la propriété.
Quant au square, il est toujours à l'état de projet : un terrain vague percé en son milieu d'une mare boueuse qu'on appelle 'l'étang'.
(p. 9-10)
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Quand on joue à quelque chose, Hector triche. Quand celui-ci n'arrive pas à tricher, Gaspard doit manoeuvrer afin de le laisser gagner, sinon il pleure. Ou boude. Ou casse un vase. Ou donne des coups. Quant aux parents... Bon. Ils sont gâteux de leur fils et lui passent tout.
(p. 11)
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Beaucoup de mots ont un double sens, c'est vrai, mais là, quand même.
A croire que les services de renseignements de l'armée américaine qui sont à l'origine du Net se sont bien marrés à choisir les éléments de langage qui révèlent autant qu'ils la dissimulent la servitude volontaire qu'induit le Web.

Le Web ! La toile d'araignée, le piège par excellence.
Le Net ! Idem. On tombe dans le panneau (c'est dans le dico : to walk into the net), on est pris dans le filet (to be caught in the net), pas mieux qu'un poisson, un papillon !
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Au fil des phrases décousues, j'appris :
- qu'elle avait travaillé jusque-là sur son article ;
- que les bottes en caoutchouc, c'était bien, merci, mais elle avait trois ampoules qui lui faisaient un mal de chien ;
- que sa salope de rédac'chef, le tas, le pot, la tache, lui avait encore fait un coup...de salope ;
- que non, elle ne savait pas si elle étaient trop grandes ou trop petites, mais elle avait trop marché ;
- qu'elle digérait décidément mal la charcuterie ;
- qu'elle se demandait si elle était faite pour ce métier de carpette, obligée d'avaler des couleuvres en disant merci ;
- et que le contenu du minibar n'avait rien arrangé ;
- en plus maintenant il était vide ;
- et il n'y avait même pas un yaourt ;
- on pourrait y penser, simple suggestion ;
- et son copain la snobait grave ;
- pour qui se prenait-il, ce nase ;
- cette petite bite ;
- cet éjaculateur précoce ;
- excuse les détails (rire) ;
- qu'elle était sympa, la chambre 23 mais, en fait, les piaules d'hôtel ça lui colle toujours le blues ;
- non, pas les chambres d'hôtel. La province. ça lui rappelle :
- son enfance ;
- ses vieux ;
- des histoires pas drôles ;
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Elle voudrait que son garçon aille bien, qu'il rie, qu'il remue, qu'il ait des copains et de bonnes notes à l'école.
Elle voudrait ce qu'il n'est pas.
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Il va finir par l'écouter, ce morveux de gendarme? Par prêter attention à ce qu'elle dit ? C'est grave, c'est important. Elle l'a reconnue, la femme, là, dans la voiture du maire. C'est celle qui est venue rôder trois fois, oui trois fois, et même en pleine nuit...
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- N'importe lequel! gémissait maintenant l'affamée. Donnez-moi le plus maigrichon, le plus couillon! (elle avait abaissé ses prétentions).
Dans les maisons, on se taisait. Des couillons? Des maigrichons? Si on en avait, on se les gardait.
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"C'est aussi ça d'avoir des enfants : admettre que toutes les influences extérieures les ballottent".
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Hypothèses :

1) Le pavillon de chasse est habité (par Maurice, un jeune homme, un arrière-grand-père...), c'est-à-dire :
a) une famille décomposée-recomposée ?
b) des gens du voyage ?
c) des squatteurs ?
d) des clandestins

2) Le pavillon de chasse est vide, inoccupé, d'où l'on peut conclure que :
a) Je rêve (mais le rêve recommence chaque jour alors que je ne dors pas - du moins, je crois que je ne dors pas ; malheureusement, même quand on rêve on est parfois sûr de ne pas dormir) ;
b) Alzheimer et Compagnie progressent ;
c) les hypothèses a et b se cumulent (c'est encore mieux).

Conclusions :
1) je ne sais rien
2) je ne peux être sûre de rien
3) je fais bien de me taire, de ne parler du pavillon de chasse à personne. (p.66-67)
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Achille ne s'inquiétait pas seulement pour Mila et lui, mais pour ce que les implants risquaient de rendre possible.

Déjà, on tendait à remplacer l'expérience, la vie, jusqu'au concret du quotidien, par un flot d'informations, de relevés quantitatifs, d'images et d'avis de spécialistes nous disant, avec toujours plus d'autorité, ce qu'il faut penser de.

Déjà, on substituait la statistique à l'analyse, le cas moyen à la singularité, les sondages à l'opinion, l'exhibition pornographique au plaisir des corps.
On virtualisait les voyages, les relations, le commerce.
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Il ne s'agissait pas de transformer l'humain en pile alimentant en bio-énergie des légions de robots, machines, calculateurs,
mais de le réduire à ses fonctions de consommateur prévisible, repéré, fiché, analysé, stimulé, classifié en fonction de ses goûts, et géolocalisé
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Je connais quelqu'un,
je ne dirai pas qui,
qui a brisé la chaîne,
tranché le collier.
Le chien a filé.

Le chien est revenu,
piteux, sale, affamé,
il ne sait pas la liberté.
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Trois fois Marguerite a dégommé la loupiote à la carabine, trois fois le premier magistrat du village a fait remettre une ampoule, et comme la troisième fois le cantonnier s'est cassé le tibia en tombant de l'échelle, Marguerite a capitulé. Elle n'est pas toujours sans cœur.
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On convoqua les experts de tout poil, les médias.
Ceux-ci examinèrent, analysèrent, ADNèrent, commentèrent, dissertèrent, produisirent de l’image – sa métamorphose achevée, le jeune orang-outan Gaëtan L. se laissait filmer. Le pauvre n’avait pas le choix ; sa transmutation l’avait laissé sans force , éreinté et démuni sur son lit blanc, sans la chambre blanche, sous l’éclat blanc des flashes qui violentaient ses yeux affolés.
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Elle eût beau râler, tempêter, promettre les pires horreurs à ceux qui avaient le malheur de l'entendre, rien n'y fit ; car si les gens tombaient d'accord que mieux valait qu'elle n'en mange qu'un au lieu de mille et un, chacun préférait que ce ne fût pas le sien.
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- Bien, dit-il sans parvenir à regarder le marchand. Je vais réfléchir.
Sa mère prononçait toujours cette phrase avant de sortir d'un magasin sans avoir acheté ce qui lui avait plu, même si elle en avait besoin. "Je vais réfléchir."
Oscar avait fini par comprendre qu'il ne s'agissait pas, le plus souvent, de réfléchir, mais de se résigner et, auparavant, de sortir dignement de la boutique, sans dire "C'est trop cher", sans s'abaisser à marchander.
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Comme tout le monde , le père Noël fait parfois de mauvais rêves ...
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Lui aussi voudrait bien.
A choisir entre gros et mince, on préfère être mince.
Entre drôle et sinistre, on préfère drôle.
Entre sympathique et antipathique...
Entre beau et moche...
Entre vivant et mort ?
Certains jours, la vie lui est si pénible qu'il préfèrerait être mort. (p.7-8)
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Bien qu’il ait dépassé sept ans, l’âge de raison, l’âge de se faire une raison, son père n’étant pas revenu, Oscar pensait parfois : « Un jour, on ira le chercher, là-bas. » »

« Hum hum… Bon. À votre silence déçu et perplexe, que ne vont pas tarder à briser moult question pertinentes et autres réflexions judicieuses, du genre :
-Elle sait nager, la girafe ?
-Ils vont dans le bons sens, les courants dans l’Atlantique ?
-Il habite au bord de la mer, le père d’Oscar ?
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- Je... J'ai quand même dit à Grégoire d'arrêter, fait Sophie d'une voix minuscule. Et puis après, quand Cora est arrivée... c'était comme si tout allait bien...
- Comme si, répète Rosemonde. Cora n'a pas voulu voir que ses enfants se conduisaient en tortionnaires.
- Oh, encore les grands mots, se révolte Sophie.
Elle a brusquement quitté l'étreinte de sa mère.
- En tout cas, avec moi Grégoire et Violaine n'ont jamais été méchants. Au contraire. Ils m'aiment beaucoup, je les aime, et je vais mourir si je ne passe pas le mois de juillet à Nice !
"Je vais peut-être mourir", corrige-t-elle.
Elle vient de pense qu'on ne prend pas ce genre d'engagement à la légère.
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