L'invité de la rédaction du 6 juin 2017- Mieux gérer son budget pour être heureux
La plus grande des libertés consiste peut-être à s'affranchir une fois pour toutes du regard des autres (...).Nous ne sommes pas ce que nous possédons, nous sommes nos valeurs, nos goûts, nos dons.
J'ai étudié l'économie et la gestion à l'université. On n'y apprenait pas l'économie familiale, plutôt celles des sociétés et de l'État. Mais j'aimais ces études, qui mêlaient mathématiques et sciences sociales.
Des années plus tard, après avoir travaillé, j'ai fait le choix de rester à la maison pour m'occuper de mes enfants. Avec un budget limité, je suis devenue la reine de la débrouille. Je prenais ma poussette et me rendais au marché, où je connaissais les étals les moins chers. J'achetais peu de vêtements pour les enfants ou pour moi-même. Je recyclais beaucoup, ce qui me permettait de faire pas mal d'économies. Bien sûr, on vivait simplement, mais cela ne me dérangeait pas. Cela découlait d'un choix : rester à la maison avec mes enfants jusqu'à leurs 3 ans. J'ai eu la chance de pouvoir le faire.
Je suis conseillère en budget, c'est-à-dire que j'aide les ménages à gérer leurs finances personnelles.
Je coache toutes sortes de personnes. Des personnes endettées qui dépensent plus qu'elles ne gagnent, des personnes qui veulent apprendre à mieux gérer leur argent, des personnes qui gagnent bien leur vie mais ne savent pas maîtriser leurs dépenses. A un moment donné, toutes ont eu un déclic, souvent forcé. Elles ont été frappées d'interdiction bancaire par exemple, ou alors les problèmes d'argent ont muté et entraîné avec eux des problèmes divers (de santé, de couple...). Je les ai aidées à changer de perspective quant à leur manière de voir l'argent et, finalement, d'envisager leur vie.
Famille après famille, personne après personne, j'ai compris quelque chose à l'argent, bien sûr, mais l'essentiel concerne notre rapport à l'argent.
Un jour, bénévole dans une association qui aidait les familles surendettées, je me suis dit : «Voilà ce que je voudrais faire.» Je pensais que ça allait être simple : leur montrer quels postes de dépenses réduire et comment. Mais je me suis rapidement rendu compte que c'était bien plus compliqué que cela.