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Citations de Valérie Rodrigue (16)


La boulimie n’est pas du chiendent. C’est ce que l’on trouve pour survivre, à un moment où tout est cassé à l’intérieur de soi comme à l’extérieur. C’est une façon de lutter contre la destruction. A choisir, bien sûr, j’aurais préféré voyager, étudier, papillonner ! Mais ma vie, mon corps sont pétris de cette expérience-là, pas d’une autre. Il n’y a ni à regretter ni à se frotter les mains. […]
Il ne faut pas vouloir réparer. Réparer quoi, en plus ? Le passé est en cendres, on ne peut pas donner une forme à des cendres. Il faut passer à autre chose, regarder devant soi.
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Qui s'intéressait à Romica ? A toutes les Romica qui se battent pour s'en sortir, pour tirer leur famille, et leur communauté vers le haut ? La réussite, la volonté, le chemin parcouru, c'est moins sensationnel que le trafic de cuivre, de carburant, la prostitution, les vols à l'arraché ou les cambriolages.
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Mais on est toujours boulimique en cachette. Nul ne sait. Nul ne doit savoir. Maladie solitaire, secrète et honteuse.
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Ève, ton problème, du matin au soir, ce n’est pas la nourriture, mais ton rapport à la nourriture. La pauvre n’est pour rien dans ton malheur. Comme toi, elle est otage. Elle n’a ni âme ni colonne vertébrale, la bouffe. […] Tu ne peux pas être addict au fromage de chèvre ou au pain aux noix comme tu le serais à la cocaïne. Mais tu peux l’être à ce besoin de manger jusqu’à éclater. Ou addict à l’ascèse.
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Aujourd’hui, Ève, tu as l’impression de pédaler dans l’air. Tu te lèves le matin pleine de bonnes résolutions. Un coup de fil pénible ou des finances dans le rouge, et te voilà la tête dans les gâteaux. Après, tu t’en veux, tu t’insultes. Demain, après-demain, l’horizon sera toujours aussi bas. Pourtant, non. Aucune vie ne fait du surplace, crois-moi. Ça bouge, malgré toi.
Pense à ce que tu aimais dans ta vie d’avant.
Faire du vélo ? Lire ? Chanter ? Remonte le fil de ton enfance. Tu n’es pas née anorexique ou boulimique. Je ne crois pas au déterminisme biologique.
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Le boulimique, lui, croisera toujours des boulangeries, des supermarchés. Il ne peut pas rayer la nourriture de sa vie, sinon il meurt d'inanition. Alors c'est compliqué d'en sortir.
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Les kilos, tu trouves ça intéressant ? Ne vois-tu pas que cela manque d’un idéal à la hauteur ? Ève, dis-moi, tu apprécies la compagnie d’une fille obsédée par son poids ? Tu ne trouves pas sa conversation maigre ? Il faut être malade pour faire de l’os un sujet de conversation, ne pas tourner rond pour se vanter de rentrer dans du 34 comme si on avait eu le prix Nobel !
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Mais le premier regard, la premiere becquée, c'est la mère. Si la tienne a joué sa partition à contrecœur et n'a pas mis d'amour dans les assiettes, ta relation avec elle et sa nourriture va être difficile. (...)
Aux côtés d'une mère narcissique, séductrice, et obsédée par sa ligne, on a du mal a exister. Rien de tout cela? Ta mère est normale, elle respire le bonheur, et en plus elle a eu le grand prix des cuisinières? Va voir du côté de sa soeur, ou de ta grand mère, tout va bien?
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Tu comprends bien jeune fille qu'on ne plonge pas dans l'anarchie alimentaire jusqu'au cou du jour au lendemain. Il faut des années pour dégringoler, il te faudra des années pour remonter. Chaque progrès que tu feras dans le bon sens te conduira vers la sortie et posera un parpaing entre toi et ton alien.
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Plus le temps passait, plus je voyais les autres construire leur vie tandis que la mienne faisait du surplace.
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Sans mon pare-chocs boulimique, je suis à vif. Incapable d'endurer le quart des souffrances qu'avant j'encaissais sans broncher.
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Si je veux m'en tirer, il me faut de la volonté. Ce n'est pas en me cloîtrant dans une pièce désertique qu'on fera de moi une ex-boulimique. Ce n'est pas en me coupant les mains ni en éloignant la bouffe de moi que je trouverai le bonheur, ni en m'expatriant sur une île, mais en soignant ma tête pour avoir un autre rapport au monde, pour vivre parmi les autres, appartenir à mon époque, suivre le flux de la vie sans être terrorisée, vivre dans le monde tel qu'il se présente, avec ses exigences, ses commerces et boulangeries. Donc, je dois absolument admettre mes limites et solliciter une aide médicale et psychologique.
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Je n'ai pas un sou. Que des restes du genre pain rassis, chocolat noir en promo chez Ed, spaghettis. En fouillant ma poubelle, je trouve des biscuits ramollis par les détritus. Je ressors quelques rescapés et les nettoie des cendres de cigarettes qui se sont incrustées dans la croûte. Ça pue un peu. Mais c'est comestible. Et ma vie? Elle ne pue pas, ma vie?
En fouillant davantage, je trouve une boîte de raviolis à moitié vide.
Ça doit faire trois jours que je n'ai pas descendu la poubelle. Tant mieux. Par terre, je fouille encore à la recherche de quelques autres immondices à avaler.
Entre déchets on se comprend.
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Je tue mon angoisse an mangeant. Parce que, au moment où je gloutonne, mon cerveau disjoncte, mes pensées se noient dans l'incohérence.
Je m'affole à la vue de ce calmant à ma portée. Je n'ai que deux mains, dix doigts, une bouche.
Je voudrais être un Martien pourvu de tuyaux sur tout le corps pour recevoir cette précieuse nourriture.
Quand je bouffe, je ne suis plus qu'un ventre, car je ne sais pas être moi en entier. Rien ne me résiste. Je suis toute-puissante. J'ai trouvé la solution qui empêche de grandir. Je m'adore et me déteste à la fois.
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Inutile d'être très perspicace pour deviner que les Roms des Balkans sont posés sur les routes par la nécessité, comme autrefois les Portugais ont fui leur pays, la dictature et la misère. Si les Roumains ou les Bulgares construire des abris sous nos axes autoroutiers, est-ce au non nom d'un mode de vie nomade ou d'une pauvreté extrême ? Qui quitte son pays, qui dort dehors par plaisir ?
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Ils ne voient pas l'autre en tant que sujet mais en tant qu'objet. On ne s'adresse pas à un objet, on ne lui accorde ni de place ni d'importance. On peut lui tirer dessus. On ne se bat pas à armes égales. Les Israéliens, qui ont si peur de l'effacement, celui souhaité par Hitler, veulent à leur tour effacer les Palestiniens de cet endroit du monde. Ils se battent pour leur sécurité, leur survie, c'est même ce que l'on entend le pied à peine posé sur la terre d'Israël, eretz Israël
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