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Critiques de Valérie Tordjman (9)
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Faites vos valises les enfants, demain on v..

Lou, Ric et Phil, une fille, deux garçons, une fratrie qui grandit en France dans les années 60 avec un papa qui rêve d'Amérique. Les valises sont déjà prêtes, solides, métallisées, aux couleurs de la DS paternelle. Mais c'est loin l'Amérique, alors en attendant, la famille se gave de westerns, va jouer au cow-boys et au indiens à Ermenonville et regarde les avions s'envoler à Orly.

Adultes, ils sont tous les trois artistes et ont réalisé chacun à sa façon leur rêve américain...





La preuve qu'une quatrième de couverture alléchante et un sujet attrayant ne font pas un bon livre. Si la première partie peut éventuellement raviver la nostalgie des lecteurs qui ont connu la DS, la télé en noir et blanc et l'arrivée dans les ménages des premiers échantillons gratuits qui induiront la société de consommation, on est pourtant très vite effrayé par les termes mécaniques, l'accumulation de marques citées et le style elliptique de l'auteure. Alors même si les souvenirs de Lou restituent très bien l'époque et qu'on peut prendre plaisir à se replonger dans ce passé, tout se gâte dans la seconde partie quand les garçons prennent la parole. Le propos devient alors incompréhensible pour le profane qui n'est pas versé dans la question indienne. En effet, Phil, désormais photographe, est parti au Canada et aux Etats-unis sur la trace des premiers habitants. Un exemple de la prose verbeuse et, sans doute érudite, de Valérie TRODJMAN : "L'artiste contemporain, dont la démarche ne relevait pas du folklore, ni de l'ethnomuséographie ni de la génétique, pouvait-il désoeuvrer l'Indianité -l'indianness ethnocentriste des non-indiens et l'indianity héritée du panindianisme- pour questionner l'identité tout court ? Mais pourquoi désoeuvrer l'Indianité ? Etait-ce seulement possible à partir du moment où la question était posée ? Et ainsi de suite, jusqu'à l'obsolescence même du questionnement ?" Et le reste est à l'avenant, avec en plus un délire onirique, ou pas, de Ric lors d'un célèbre festival dans le désert américain. Difficile ensuite de rester concentrer et de s'intéresser au récit. On s'égare, on se lasse, on suit difficilement les élucubrations des héros de l'histoire. Grosse déception donc pour un livre qui avait de nombreux atouts -à commencer par son titre à rallonge !- mais qui ne tient pas ses promesses.
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Faites vos valises les enfants, demain on v..

J’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre – comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Il est court (158 pages), les chapitres sont brefs (trois pages en moyenne) et pourtant j’ai peiné à le terminer.

Le thème semblait pourtant grand public : les sixties et leur mythologie. Dans la première partie du livre, le « on » (trois frères dont une soeur) évoque ses souvenirs d’enfance, auprès d’un père qui ne jurait que par l’Amérique, tandis que les enfants jouent aux cow boys et aux indiens, en ingurgitant western sur western. J’ai vraiment eu l’impression de lire une succession de clichés sur cette époque, comme un vaste dépliant publicitaire de cette décennie dont on dit tant de bien. D’ailleurs, la publicité s’invite très largement dans les foyers – vous avez dit société de consommation ?

Puis, vient une seconde partie, où le « on » fait place au « nous », plus solennel, plus mature. Les enfants ont grandi et si le père est mort, ils ont gardé cette fascination pour l’Amérique. Ils le prouvent en s’illustrant dans des domaines artistiques. Et là, je dois dire que je suis restée complètement extérieure à cette partie du récit. Les concepts évoqués m’étaient étrangers, que ce soit cette vision des Indiens que Phil exprimait dans ses photos, ou les performances artistiques de Lou. Quant au questionnement sur l’identité indienne, il est beaucoup trop pointu pour une lectrice « ordinaire » telle que moi.

A réserver aux Happy few.
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L'enchantement des lucioles

Un roman d'amour, d'art et d'aventure au début enchanteur, car la délicatesse de Valérie Tordjman (diplômée d'histoire de l'art, ayant travaillé pour le Centre National de photographie) transparait dans son doigté pour manier les phrases, la préciosité des mots et la lumière ambiante captée.

Deux parties.Deux destins mis en parallèle, celui d'Alexandra van Polder, rousse Hollandaise, photographe partie retrouver son époux "ingénieur en hydraulique" sur l'ilôt japonais de Deshima et celui de son arrière-arrière-petite-fille Sarah partie des Etats Unis, son Yaschika en bandoulière, qui recontrera "Boucles brunes" un beau sculpteur italien. Une même trajectoire funeste qui se termine par un grand plongeon.

Autant donc j'ai aimé la première partie, "le cran" de ce "diable de femme", l'érotisme sous-jacent de son art léger comme un papier de soie, doux comme une caresse ( On imagine sans peine les images fixées lors du rituel du bain et les empreintes de mains laissées sur une peau nue) autant la partie New-York (succession de clichés) puis Italie (phrases plus hermétiques rendant la vision des prises de vue plus difficile) ne m'a pas trop plu. Une saga sur 139 pages, c'est du condensé! Dommage!

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L'enchantement des lucioles

Je découvre Valérie Tordjman...

Deux femmes qui ont vécu grâce à la photographie, mais avec deux parcours différents. Leurs conceptions de la vie et de l’art photographique sont différentes. Ce n’est pas seulement, l’évolution de la technique qui sépare ces 5 générations.



Alexandra sera plutôt un photo-reporter avec sa « vérité fixée » (p.43) et Sarah une artiste photographe avec sa « magie / image ».



Des petits chapitres allant d’un paragraphe à deux pages. Des idées concentrées avec des phrases que l’on sent très travaillées, avec des énumérations et des images, une certaine accumulation.



Les descriptions des personnages sont plus des esquisses. On baigne dans la lumière et la couleur.



C’est un type de roman qui a un certain charme et une certaine poésie mais qui peut dérouter le lecteur. Il y a un je ne sais quoi qui me fait penser à l’écriture de Christian Bobin dont j’apprécie la qualité et l’univers avec des personnages forts.



C’est un roman bref sur deux femmes particulières. J’ai plus apprécié le parcours de la première avec la métaphore de l’eau. Cette thématique englobe aussi un aspect sexuel plutôt sensuel. Alexandra la rouge qui ira au Japon retrouver brièvement son époux et elle va aller se fixer en Amérique. Nous avons les déplacements : Hollande/Japon / Hollande / Amérique.



Dans l’histoire de Sarah on sent un malaise, une fin de cycle. Elle aura du mal à trouver sa place et sa destinée. Là les déplacements sont Amérique / Europe / Amérique.



C’est un récit qui parle de l’illusion de la vie. On a un fil rouge avec Houdini le grand illusionniste américain, issu de l’immigration, un pur produit de « american way of life » (p.78). Le titre représente les insectes, la lumière et le côté éphémère de la vie.



Sarah semble le négatif d'Alexandra, le côté sombre de l'existence.



On a aussi une suite de ponts : le pont au Japon, le pont de Brooklyn ou le pont du bateau. Lieux de passage, de transition, le mouvement et le vertige. Les chutes !
Lien : https://latelierderamettes.w..
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L'enchantement des lucioles

Valérie Tordjman nous convie dans un univers mouvant, fluctuant, au sein duquel les femmes s'épanouissent dans une vie métaphorique dense et passionnante.







« A cet instant, aux antipodes, pareille aux algues phosphorescentes en mer, aux petites lueurs verdâtres des vers luisants sur terre, aux étoiles du ciel et, dans l’air, aux lucioles qui émettent en morse lumineux la fugacité de leur apparition, Sarah Polder se tenait là.



Toujours au bord de sa vie vivante.



Déjà plus là. » (p. 136)











Les images sont au coeur du texte comme au coeur des destinées des femmes pour qui la photographie, l'illusion, la magie constituent une raison d'être et de devenir. Alexandra a mis au point un procédé pour photographier alliant les techniques nouvelles de Daguerre et de Cutting et sa fille Sarah découvre avec tout autant de plaisir et de passion l'art et les secrets de la photographie.







« L’image, la magie, leurs escamotages et autres métamorphoses luttaient à la surface du monde contre le réel, la crédulité, le chagrin ; contre l’amour aussi. Et la mort devait être de la partie. » (p. 83)







Un beau roman aux accents mélancoliques.




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Médor & Diego

Lorsqu'on m'a offert ce livre, je me suis dit "Qu'est-ce que c'est que ce truc encore?" Puis, j'ai vu que c'était les éditions Le Passage (qui publie entre autres Franck Thilliez) et je sais qu'ils font parfois dans le non conventionnel. Mais qu'il s'agit en général d'une bonne surprise! Vu qu'il est peu épais (150 pages!) je pensais le finir rapidement. Première page: une petite vieille qui vit mal un deuil. J'ai du mal à accrocher. Mais j'ai persisté. Et je ne le regrette pas! Bienvenue chez les OVNIS Littéraires!



Alors l'histoire?

Pas simple à résumer en fait. Il est question en réalité du deuil de deux personnages différents mais complémentaires. Diego et Médor sont morts à quelques années d'intervalle. Et le temps de la narration se situe après le second décès. Diego est un jeune homme dont le seul problème par rapport à certains est d'être homosexuel et de bien le vivre. Médor est un chihuahua bleu.

Gertrude Boulanger, la protagoniste de la première partie du roman (à la 3ème personne), est une vieille femme veuve qui attache beaucoup d'importance à la différence! Ce qui est différent est gênant. C'est comme ça. Ce n'est pas naturel. Elle accepte toutefois de faire quelques tâches ménagères chez Diego bien qu'elle comprenne son homosexualité. Elle apprend à vivre avec eux, et avec le chien qu'elle choisit avec Diego. Elle en a la garde alternée avec le compagnon de ce dernier. Elle reporte l'affection qu'elle avait pour le maître sur le chien. Elle aime le chien d'une façon irrationnelle, et dérangeante. Elle devient à son tour différente.

Le compagnon de Diego vit très mal son décès. Il reporte lui aussi son affection sur le chihuahua (d'une façon moins expressive toutefois). Alors au décès de ce dernier, tout le chagrin apparaît. Il se détruit à petit feu, et veut renoncer à vivre. A se battre pour vivre.

Ce récit est un hymne à la différence et à l'acceptation de celle-ci. Pas de message moralisateur. Juste un avis et des portraits forts de personnages en marge et différents. Une véritable poésie se dégage des mots et de l'ensemble du texte. Une vulgarité et des propos crus maîtrisés. Ce qui fait qu'on ne tombe à aucun moment dans l'excès. Tout au contraire, on comprend les personnages et leur mal-être.

On s'attache à eux et aux disparus qui hantent tout le roman. Un véritable coup de force qui impressionne et force le respect.
Lien : http://artdelire.blogspot.co..
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L'enchantement des lucioles

Malgré des thèmes intéressants, les histoires de Valérie Tordjman sont loin de leurs promesses. De bonnes connaissances en art ne font pas l'écrivain. L'enchantement des lucioles est un texte plat, bien écrit, si l'on considère que cela peut se tenir à une suite de phrases maîtrisées ourlées de beaux mots mais l'ensemble manque de clarté. L'aspect exposé, qu'il soit artistique ou historique, prend souvent le pas sur la littérature, quant au scénario, il semble à peu près inexistant.

Au fil de ces quelques 140 pages, nous suivons des personnages dépouillés de toute consistance, des fantômes liés par un lien de sang, une passion commune pour la photographie. Ce n'est malheureusement pas suffisant pour faire un (bon) roman.

Certaines circonstances m'avaient amenée à lire les trois précédents romans de l'auteur il y a quelques années. L'enchantement des lucioles souffre des mêmes défauts que les autres. Pas d'amélioration en vue malgré un univers qui pourrait être un peu plus original que le gros des parutions françaises. Beaucoup d'affectation pour peu de choses au final. Les informations techniques et factuelles dominent la tentative de récit et noient rapidement une histoire qui ne peut émerger de ce fouillis.
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L'enchantement des lucioles

Un roman qui se lit comme un album photo.

Les chapitres sont courts et découpés comme un ensemble de photos prises pour raconter un siècle de l’histoire hollandaise, à travers une génération de femmes d’une même famille.

On y suit la vie des Van Polder, dont la première femme part rejoindre son mari au Japon, y rapporte des photos et une fille. Leur vie et les avancées des Etats-Unis, des débuts de la photographie, des magiciens tels Houdini, nous sont racontés au fil des photos prises par Alexandra.

Le déracinement est abordé par la vie du père au Japon, de la mère en Hollande puis aux Etats-Unis, de la recherche de son identité par Sarah.

Recherche qui la poursuivra tout au long de sa vie, du fait de la perte de ses parents et de sa recherche de l’Amour.

Mais Sarah a reçu en héritage familial, l'art de la photographie et l'histoire se continuera jusqu'à son dénouement final à travers cet art.

C’est un roman ciselé, à l’atmosphère du papier glacé des photos et de leur enseignement.



Citation :

Qu'est ce que la photographie sinon des filets à papillons démaillés, qui laissent passer la lumière intermittente du réel.


Lien : http://carnetslecturesophie7..
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Le jour d'avant

Des traumatismes, le vingtième siècle en a compté un certain nombre. Parmi ceux-là, il y a un diptyque que nous ne sommes pas prêt d'oublier: les explosions atomiques. Elles sont ancrées dans nos mémoires, même pour les générations nées après. Comme la mienne. Massacre collectif d'innocence par excellence. Il y eut un jour d'avant. Et il y a un jour d'après.

Hiroshi Mori, lui, veut présenter un hommage à ce jour d'avant. A ce temps où l'Humanité était innocente des ravages des atomes. Pour ce faire, il présente un exposition nommée Little Boy. Nom du premier engin nucléaire. Elle retrace les aventures de Captain Guilty et Dr Shrink. Le Capitaine Coupable est le pilote du B-29 chargé des relevés météo au dessus d'HIroshima. Relevés qui ont données le feu vert pour le largage de la bombe. Son partenaire n'est autre que le philosophe allemand Claude Eatherly, un anti-nucléaire convaincu. Le mangaka a créé une fiction avec ces personnages pour que ses contemporains ne se sentent plus coupable de la bombe. Les victimes sont devenus les bourreaux de leur propre conscience.

Et que vient faire pendant ce temps le photographe Enguerrand? Il a réussi à s'échappper de son éditeur pour venir sur le lieu du commencement de tout. Les destins se croisent sans jamais se rencontrer.



Bienvenue dans notre conscience collective.

Hiroshima et Nagasaki. On parle de ces villes comme le théâtre du cataclysme nucléaire. Elles sont en nous pour cela. Mais elles sont autre chose. Elles ont un autre sens

Avant le champignon, elles avaient leurs existences et leurs vies Aujourd'hui, elles n'ont plus que leurs morts Mais, l'auteur nous pose la question piège: avez-vous déjà pensé à ces événements non pas comme des dates historiques mais comme des tranches de vies Je vous promets que vous voyez alors les choses autrement. Le jour d'avant, c'est ça. C'est le jour où tout existait. Où les rires fusaient, et les pleures coulaient. Et puis, pfff... C'est la fin de la normalité et on rentre dans l'Histoire. Valérie Tordjmann, tout comme dans Médor & Diégo, fait preuve de finesse dans le traitement de ses personnages. Aucune vision linéaire, ni de ligne écrite. On navigue d'un point de vue à un autre. On navigue d'une réalité à une autre. Et on retombe finalement sur nos pattes, et sur la vérité de l'existence normale.
Lien : http://artdelire.blogspot.co..
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