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Critiques de Valérie Van Oost (37)
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Hurler sans bruit

Trois amies. Différentes mais tellement soudées.



Ce livre m'a frappé par sa manière d'offrir un vrai portrait contemporain de la femme. Ce choix délibéré d'offrir différents visages. Et notamment, des femmes et de la maternité.



De beaux portraits de femmes donc.



Ici une maman poule, là, celle qui ne veut pas d'enfants, la bourgeoise un peu bobo sur les bords ...



Le livre est traversé de vérités personnelles, intimes et précieuses qui parleront sûrement à chacun, beaucoup à chacune.



C'est juste. C'est la vie. C'est vrai et vivant. Souvent émouvant.

Ce n'est pas factice. Ces femmes ont de la consistance, de la vérité. de l'humanité. de la réalité.



Elles touchent. Elles ressemblent à celles que l'on croise dans nos existences. Elles existent. Ces femmes, ces amies. Ces mères. Ces amoureuses. Des femmes qui ressemblent à celles que l'on croise le long du chemin, ici et maintenant.



Elles souffrent aussi ces femmes là. Elles hurlent parfois sans faire de bruit … Elles gardent en elles des choses qu'elles ne racontent pas. Une part de mystère. Une blessure.



Un vrai bon premier roman. La plume est précise, imaginative et belle. L'auteur ne tombe pas dans le piège de son sujet et ne fait pas dans le réchauffé.



Je suis étonné de ne pas le voir publier chez une grande maison d'édition ? Mais il existe tellement de bons livres méconnus que ça vaut la peine parfois de tenter l'aventure du grand inconnu littéraire.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Les garçons russes ne pleurent jamais

« Lu avec un sentiment de trouble dans le genre : j'aurais dû m'identifier à la mère, je me suis identifiée au fils. J'ai l'âge de la mère, mais après tout, comme elle, j'ai eu celui du fils. Les garçons russes... nous fait retrouver la part la plus incandescente et la plus enfouie de notre adolescence ». Merci à 20 minutes (appli / web), qui a publié ce matin ma chronique sur Les garçons russes ne pleurent jamais, le jour de sa sortie.



Pourquoi faut-il lire ce livre ?



Parce qu'il relate l'histoire d'une famille parisienne, qui part faire une croisière sur la Volga de Moscou à Astrakhan : le père, la mère, l'adolescent en crise. Ils sont complètement à l'ouest avant le départ : partir vers l'est sera-t-il la solution ?



Ce parcours initiatique passe par la musique : c’est par la musique que le fils commence à se sentir moins étranger en Russie, et aussi par la musique que la mère et le fils peuvent chacun donner forme à leur univers intérieur, et accéder à celui de l'autre. Ces idées puissantes m'ont totalement embarquée.



L'adoption est un des sujets du livre, puisque l'adolescent, né à Astrakhan, a été adopté par un couple français. « Dans la vie normale, on connaît le début. Moi, je ne le connais pas », dit-il. Pour autant, y a-t-il besoin d'avoir été adopté pour entrer en crise à l'adolescence et sentir sa vie bloquée ? Bien sûr que non. Les contradictions de Sacha, entre vide intérieur et expériences ordaliques, famille bourgeoise et intuitions populaires, amour et rejet des parents, sont universelles.



Vous avez envie de le lire ? Et vous avez tellement raison ! En attendant de l'ouvrir, allez donc faire un tour sur Deezer, où vous trouverez une playlist qui reprend tous les titres qui émaillent le livre ; et sur YouTube, où vous trouverez la bande-annonce sur la chaîne de l'auteure. Bonne découverte !
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Les garçons russes ne pleurent jamais

Dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus, pour la catégorie de Littérature blanche, ma lecture pour le mois d’octobre était « Les garçons russes ne pleurent jamais» de Valérie Van Oost, publié aux Editions Librinova. Ce texte procure une véritable croisière au fil de la Volga, permettant de faire la connaissance de Sacha, adolescent russe qui a été adopté quand il était tout bébé par un couple français et qui se trouve à un tournant de sa vie.



Ce livre fait découvrir le quotidien, pas toujours facile, de l’éducation d’un jeune garçon avec les nombreuses tentations actuelles mais encore plus les difficultés pour un enfant adopté de trouver sa place au sein d’une société dont il ne comprend pas toujours les codes.



Par ce récit, c’est à la fois une plongée dans la vie intime d’Antoine et Juliette, couple bourgeois et parents désoeuvrés face à l’itinéraire dangereux que prend leur enfant ainsi qu’un voyage dans la Russie profonde, bien loin des décors de cartes postales que l’on pourrait connaître de Moscou ou de Saint-Pétersbourg.



J’ai aimé la plume sensible avec laquelle l’auteure a choisi de raconter ce parcours initiatique, semblant si vrai et connu par elle-même, comme si elle en était elle-même l’une des protagonistes ou comme si elle narrait celui qu’elle avait vécu. C’est à la fois tellement juste et tangible que le larmoyant inutile n’y a pas sa place. La construction des personnages est très ciselée, alternant le passé au présent de façon homogène.



Par les descriptions des lieux, des odeurs et des ambiances, le lecteur a lui-même l’impression de s’être envolé loin de chez lui, d’avoir été permuté aux côtés de cette famille, au rythme calme de la houle et des soubresauts du bateau, dans ce road-trip fluvial sur la Volga, afin de remonter aux origines filiales de Sacha.



Une originalité est de faire ce voyage au fil des escales du bateau au travers d’une bande-son, composée essentiellement de morceaux de raps méconnus ainsi que de musiques russes. Encore une belle découverte que ce Prix des Auteurs Inconnus m’aura permis de rencontrer.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Hurler sans bruit

J'ai 48 ans. J'ai rencontré mes copines de trente ans en 1987, dansé les yeux fermés sur Bowie, essayé de me convaincre que le plastique, c'était fantastique et le caoutchouc, super doux, regardé Dirty dancing en boucle et tout oublié en écoutant Lou Reed : comme les héroïnes de Hurler sans bruit ! Depuis lors, à nous toutes, mes copines de trente ans et moi, il nous est arrivé tous les bonheurs et les drames qui peuvent jalonner une vie : comme aux héroïnes de Hurler sans bruit ! Alors en lisant le livre de Valérie van Oost, j'ai parfois été prise de vertige : est-ce que l'auteure me connaît, pour parler si bien de ma vie ? Non, bien sûr. Mais vous aurez compris que ce livre est un roman générationnel, et même, celui d'une génération de femmes, nées au tournant des années 1970 et qui, comme moi, pourront s'y reconnaître.



Trois héroïnes, des personnages périphériques importants, et à eux tous, tous les heurs et malheurs possibles... il fallait donc s'y attendre : tous sont un peu stéréotypés. Il y a la bourgeoise coincée, la baroudeuse, la sensuelle, la jeune fille étouffée. Des hommes, aussi : le mari que la vie a éloigné, le premier amoureux qui resurgit avec tout son charme, cheveux blancs, kilos et rides en plus, le rocker avec qui tout n'est que plaisir et légèreté... Et puis les situations, que je me garderai bien de spoiler.



Mais à quoi est-ce que cet usage des stéréotypes correspond ? On pourrait se demander s'il s'agit d'un travers inévitable de la part d'une auteure qui vient du journalisme, qui fait d'ailleurs quelques clins d'œil à son univers d'origine en décrivant à plusieurs reprises la manière dont ses héroïnes se parent et se maquillent. Pourtant, je pense qu'il y a bien autre chose. Je prends les paris : l'auteure s'est inspirée de sa propre vie et de celle de personnes qu'elle connaît, mais sans raconter ni sa vie ni la leur. Impossible – et sans intérêt – de deviner la part de l'autobiographie dans ce roman : Valérie van Oost a sans doute rebattu les cartes et tout redistribué sur des personnages fictifs et plus typés que la réalité. Elle en a ainsi fait des vecteurs d'expression d'émotions fortes, déchirantes, vécues, auxquelles nous pouvons totalement nous identifier.



Inutile d'ajouter alors que les frontières entre les stéréotypes se dissolvent progressivement, et que le livre est avant tout fait de drames et de résilience : en réunissant tous les personnages et en nous laissant aller à projeter nos propres émotions sur eux, nous obtenons un très bel effet de miroir grossissant tendu par l'auteure.



J'ajouterai deux mentions spéciales : tout d'abord, plus qu'à une juxtaposition de deux générations différentes, on a l'impression d'une rencontre intime entre l'âge adulte et la propre vingtaine de l'auteure, ce qui donne une grande profondeur aux scènes où elles sont ensemble. Ensuite, mention spéciale aux scènes de sexe... certes, elles ne sont en rien le sujet principal du livre. Mais elles sont là et j'ai aimé la légèreté des mots, les allusions aux sensations plus qu'aux gestes, l'attention attirée sur le désir avant le plaisir. Et si c'est cet argument qui vous décide à lire Hurler sans bruit, alors j'aurai eu raison d'ajouter ce clin d'œil à la fin de ma chronique !
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Hurler sans bruit

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Alex, Marine et Isabelle sont des amies depuis de nombreuses années. Elles se sont connues sur les bancs de la fac et elles ont traversées les joies des grossesses, les difficultés des carrières, les angoisses de l’âge qui file. Elles se connaissent, se confient, s’épaulent mais quand Jeanne, la fille d’Alex, est face à un choix de vie, les trois amies découvrent en chacune une part d’ombre... Des secrets qu’elles se cachent surtout à elles-mêmes avant de les taire aux autres...



Hurler sans bruit est un premier roman réussit !! L’histoire de ces trois femmes pourrait être la nôtre, ces trois amies pourraient être nos confidentes. Et si elles nous touchent c’est parce que leurs angoisses, leurs blessures, leurs secrets sont ceux de femmes face à leur image de mère. Qu’ils soient absent ou disparus, les enfants les unissent dans leur douleur, mais aussi dans ce qu’elles sont devenues. Aimer et souffrir les ont fait avancer et elles peuvent être fières des femmes qu’elles sont devenues...



Une ode à la vie, à l’amitié et à la féminité...



Un immense merci à NetGalley et à Librinova pour leur confiance.
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Les garçons russes ne pleurent jamais

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Juliette est une mère désemparée. Elle a tout essayé mais elle ne sait plus comment faire pour éviter l'éloignement de son fils Sacha. Il y a 17 ans, c'est avec Antoine, son mari, qu'ils sont partis en Russie adopter ce petit garçon de 10 mois. Aujourd'hui, elle mise ses derniers espoirs sur la croisière qui les entraîne sur la Volga, à le recherche d'un lien distendu... Les racines de Sacha sont leur dernière chance de calmer la colère qui gronde en lui...



J'ai fait la rencontre de Valérie van Oost avec son premier roman, Hurler sans bruit. Son écriture m'avait touché.

Les garçons russes ne pleurent jamais est à la hauteur de mes souvenirs de lecture : juste, touchant et parfaitement construit.



Valérie van Oost nous fait voyager. Sur la Volga et aux centres des villes russes mais aussi au coeur d'une famille malmenée.

L'adoption est le sujet principal de ce roman. L'auteur s'attarde tout autant sur le vide que ressent Sacha, les questions qu'il se pose sur son pays, son passé et l'avenir qu'il ne connaîtra jamais, que sur la souffrance de Juliette dont le lien avec cet enfant ne semblait jamais pouvoir se briser. On ressent toute les difficultés de l'un et l'autre, le chemin sinueux qu'ils suivent l'un vers l'autre.



Au gré du rap et des airs de musique classique, entre l'errance dans les nuits parisiennes et la solitude qui se cache derrière des portes fermées, on assiste, impuissants, à la longue chute de cet amour fusionnel...



Un roman d'une grande justesse, sur le combat d'une mère, celui de toute une vie, une femme que rien n'arrêtera pour garder son enfant à ses côtés... Merci à l'auteur pour sa confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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Les garçons russes ne pleurent jamais

"Les enfants ne sont pas des vases que l’on remplit, mais des feux que l’on allume. " Michel de Montaigne



Juliette et Antoine sont les parents adoptifs de Sacha, jeune homme de 17 ans. Né en Russie dans la ville d'Astrakhan, ce dernier a été adopté à l'âge d'un an. Agé aujourd'hui de 17 ans, il est en rupture avec ses parents, déscolarisé et tombé dans la délinquance.

Afin de tenter de se retrouver et tenter de rétablir le lien perdu, Antoine et Juliette organisent une croisière sur la Volga afin de lui permettre de se rendre dans sa ville natale et de visiter l'orphelinat où il a passé sa première année.



Une croisière sur le cours de la Volga afin de reprendre le cours de leurs vies ?



Valérie Van Oost relate le parcours difficile d'une famille pour adopter et des problèmes qui surviennent quelques années plus tard. Elle dissèque les doutes de Juliette sur sa capacité à être mère et à affronter le regard des autres mais également la nécessité de devoir faire son propre deuil ne pouvoir être une mère biologique.



Le roman est très (voir trop ?) centré sur les états d'âmes et les incertitudes de Juliette. Le ressenti et le mal être de Sacha ne sont pas assez, à mon goût, mis en avant dans le récit.



Les années idylliques des débuts de l'adoption ont disparu avec la crise d'adolescence du jeune Sacha. Ce dernier ne se sent pas à sa place dans le milieu bourgeois dans lequel il évolue. Enfant abandonné, il est certain d'être issu d'un milieu défavorisé et préfère traîner dans les cités de banlieue avec des jeunes issus de foyers moins favorisés.



Ce récit est également un acte d'amour, celui d'une mère adoptive pour son fils. Mais aussi celui d'un enfant adopté qui aime ses parents biologiques mais incapable de le leur dire et de l'exprimer. Sacha cherche à se faire détester d'eux et à fuir les gestes d'affection afin ne pas s'habituer à être aimé et choyé. Car la perte de cet amour serait trop difficile voir insurmontable à supporter. Tout au long de son existence, un enfant abandonné vit toujours dans l'angoisse et la peur d'être de nouveau rejeté et pas assez désiré.



Au vu du titre " les enfants russes ne pleurent jamais", je n'ai pu m'empêcher de penser à la chanson de Sting "russians" et des paroles "I hope the Russians love their children too "



Au final, un roman agréable à lire même si la fin du récit est un peu trop mielleuse et convenue à mon goût. Merci à Babelio et aux éditions mosteditions de m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de la masse critique.









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Les garçons russes ne pleurent jamais

Antoine et Juliette ont adopté Sacha alors qu'il n'était qu'un bébé. Leur famille n'est plus ce qu'elle était. Sacha est un adolescent en pleine crise identitaire et entre Antoine et Juliette la complicité des débuts semblent s'être envolée. Ils ont organisé une croisière sur la Volga de Moscou à Astrakhan (La ville où Sacha est né). Ce voyage est-il ce dont ils avaient besoin?



L'auteure revient sur l'adoption, et toutes ses démarches, la rencontre, l'histoire de ce couple que forme Juliette et Antoine et qui semblait si uni, leurs souvenirs, la relation compliquée qu'ils ont avec leur fils, les incartades de Sacha, leurs sentiments face au jugement des autres... Ce livre c'est l'histoire d'une femme incomprise, c'est l'amour d'une mère pour son fils, un petit garçon qu'elle a tant choyé, dorloté mais qui est aujourd'hui angoissée, hyper protectrice et qui ne s'y prend pas toujours de la bonne manière mais qui fait de son mieux. C'est l'histoire d'un jeune homme en quête d'identité, qui cherche sa place, qui aime le rap dans ses écouteurs, qui préfère manger Mcdo plutôt que des spécialités russes, qui rêve de s'évader, qui s'enfonce à chaque pas un peu plus dans la délinquance... C'est l'histoire d'un couple qui s'est bien trop souvent négligé. Ce livre c'est également la Russie, ses paysages, ses villes, ses saveurs et ses senteurs, sa culture... Cette histoire nous parle de quête identitaire, de quête d'indépendance, de la difficulté d'être mère/parents, de la crise d'adolescence, d'intégration, de transmission, d'adoption... J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman immersif et très touchant.
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Les garçons russes ne pleurent jamais

J'ai découvert Valérie Van Oost avec son premier roman Hurler sans bruit qui m'avait particulièrement touchée par sa justesse et son écriture. Je n'hésite donc pas quand elle me propose de découvrir son deuxième roman.



Ce roman est l'histoire d'une famille et d'une adoption, celle de Sacha, il y a presque 17 ans, que Juliette et son mari, Antoine, étaient allés chercher à Astrakhan, au sud-est de la Russie, sur les bords de la Volga. Avant une échéance de la dernière chance pour le jeune homme, ses parents et lui-même s'embarquent pour un voyage sur le fleuve, de Moscou à Astrakhan sur les traces de ses origines mais aussi de celles de la famille qu'ils forment  pour que Sacha, en perdition, découvre enfin d'où il vient et à travers elles, redécouvre ses parents et donne un sens à sa vie.



"Personne ne comprend cette face de lui trop obscure, effrayante, hideuse, alors il leur jette à la gueule. Il n'y a que sa mère pour lui dire qu'il est beau, qu'il a bon fond, qu'il est intelligent, qu'il a tout pour réussir sa vie. Mais c'est sa mère, comment pourrait-il la croire. (p157)"





Valérie Van Oost, fait monter à bord du bateau une famille au bord du cahot : ils ne se comprennent et ne s'entendent plus, que ce soit le couple formé par Antoine et Juliette ou qu'il s'agisse de Sacha, déscolarisé, fugueur, délinquant et dont la justice possède sur lui un dossier qui commence à s'épaissir et qui lui a fait une proposition de la dernière chance.



A travers les villes-étapes qui les mèneront de Moscou à Astrakhan, l'auteure retrace les chemins parcourus depuis leur première rencontre à l'orphelinat mais également les déroutes de Sacha, les basculements qui se sont opérés depuis son arrivée et la vie de la famille et la sienne mise en péril par ses dérives.



C'est un roman d'apprentissage d'une famille avec ce qu'elle peut avoir parfois de maladresses, de trop de pressions et d'amour, d'étouffements mais également les écueils, les changements qui s'opèrent au fil du temps. Chacun va apprendre à découvrir ou redécouvrir l'autre et le tout au son d'une bande son rap (qui est pour moi, comme pour Juliette, un style musical totalement étranger)  dont j'ai découvert, grâce à elle, les textes parfois d'une grande beauté et reflétant le mal-être dans lequel l'adolescent se noie.



Je ne savais pas dans quel voyage j'allais me lancer et au fil des pages j'ai aimé que l'auteure confronte deux mondes, celui de la famille avec des racines normandes et versaillaises, la façon dont chacune recevra cet enfant venu d'ailleurs, mais aussi celui de deux pays avec leurs "folklores" et traditions, tellement différentes avec parfois un choc culturel auquel Sacha ne s'attendait pas.



L'enfermement de Sacha dans son monde, écouteurs vissés aux oreilles, la détresse de Juliette qui voudrait retrouver le lien qui s'était installé dès sa rencontre avec le nourrisson et qui ne comprend plus le délinquant qu'il est devenu et Antoine, assez effacé, qui est au bord de quitter le navire familial qui lui devient étranger et où il ne trouve plus sa place.



J'ai trouvé parfois qu'il y avait abondance de détails, sur les lieux, devenant parfois presque un guide touristique mais qui, au final, sont nécessaires pour imprégner le récit de paysages, de contrastes, d'atmosphères comme le sont les rencontres faites au cours de la navigation. Oui c'est cela, on navigue et là il s'agit parfois d'eaux troubles dans lesquelles Sacha s'enfoncent, où sa seule bouée de sauvetage il la trouve dans le rap, musique générationnelle dans laquelle il se reconnaît, s'identifie.



Ce roman révèle l'autre face d'une adoption, où tout n'est pas rose, doux, où chacun n'a pas forcément les clés pour ouvrir certaines portes, les démarches, les attentes, les rencontres de psychologues et de juges pour trouver un moyen de se reconnecter, comme une nouvelle naissance, une nouvelle rencontre.



Comme pour son précédent roman, Valérie Van Oost, évoque avec justesse et originalité par le cadre choisi, le thème de l'adoption, ses rouages, les bonheurs mais aussi les difficultés qui peuvent survenir au fil du temps, malgré l'amour et parce que dans les gènes il peut rester une trace de l'âme slave et que Les garçons russes ne pleurent jamais et n'ont pas toujours les mots pour s'expliquer.
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Hurler sans bruit

Elles se connaissent depuis plus de 20 ans, elles ont partagé leurs joies mais aussi leurs peines, mais ce sont-elles tout dit ? Peut-on être amies, être très différentes et s’apprécier pour ce qu’elles sont ? Elles acceptent leurs différences et elles ont un profond respect de chacune….. C’est une histoire de femmes, d’amour, d’amitié, de maternité c’est l’histoire de vies.



Alex est journaliste, Marine est avocate et Isabelle travaille dans les relations humaines qui n’ont plus rien d’humaines. Elles ont partagé les bancs de la fac et ne se sont jamais quittées, malgré les aléas de la vie, les distances, elles ont toujours répondu présent à l’appel de l’une ou de l’autre.



L’auteure nous fait entrer dans ce cercle amical au moment du mi-temps de leurs vies, quand la fille d’Alex, Jeanne, doit faire ses propres choix et va être le déclencheur d’une mise à plat de tout ce qu’elles ne sont pas dit, tout ce qu’elles n’ont pas voulu dire, ce qu’elles ont préféré taire.



Elle se souvient du tourbillon de vie sociale dans lequel Stéphane s’était engouffré, alors qu’elle avait d’abord eu besoin de se mettre en retrait n’acceptant auprès d’elle que les plus proches. Il sortait quand elle avait besoin de rester à la maison. Il tentait d’éloigner la douleur, alors qu’elle voulait la traverser au point d’arrêter les antidépresseurs prescris d’office par son médecin, il lui était insupportable de ne rien ressentir. Elle voulait reconstruire sur les décombres, il recherchait d’autres fondations. (p105)



On passe de l’une à l’autre et l’on peut retrouver dans chacune d’elle des moments, des pensées qui ont traversé notre vie, en tant que femmes, concernant le couple, la maternité, la vie, la façon d’affronter des moments cruciaux, difficiles, les choix que l’on fait. Couple, divorce, deuil, maternité, éducation, travail tout ce qui constitue l’existence d’une femme y est évoqué, dans un style très direct, fluide, journalistique (même si j’ai eu une ou deux difficultés avec la construction de certaines phrases et parfois à me resituer par rapport aux personnages et événements).



C’est un court roman vivant, actuel, moderne, mais profond dans les thèmes abordés, très vrai et finalement très proche de ce que l’on voudrait trouver dans toute relation amicale. On entre dans leur cercle, on prend possession, le temps de la lecture, de leurs vies, on s’attache peut-être plus à l’une ou l’autre car on retrouve en elle des similitudes avec sa propre existence mais sans voyeurisme, simplement en témoin d’une vie.



Il y a des pointes d’humour :



Les avocats sont misogynes, ils aiment bien porter la robe mais ils préfèrent qu’il y ait des couilles dessous. (p102)



mais il y a également un regard très réaliste, très pertinent sur le couple, la maternité et les options que chacun et chacune prend pour parcourir le chemin de sa vie



A l’écoute de Stéphane, Alex avait perçu qu’ils étaient comme deux lignes parallèles. Leurs traces, éloignées, se suivaient sans jamais se rejoindre, pourtant chaque chemin était acceptable. (p115)



Plusieurs choix s’offrent, chacune a fait les siens, ni bons, ni mauvais, ce sont ses choix.



J’ai beaucoup aimé ce roman, je l’ai lu en une après-midi, je me suis immiscée dans ce trio et je m’y suis reconnue, j’ai même parfois, je l’avoue, envié la relation qui les lie, malgré les écueils que le destin place sur leurs chemins, malgré les distances, malgré les vies si différentes mais qui font peut-être la richesse de leur amitié.



Elles ont su garder leur jardin secret, ne révéler qu’au moment opportun les épreuves qu’elles ont traversées, en bon petit soldat mais toujours dans le but d’aider, d’expliquer, de comprendre.



Il n’y a pas de misérabilisme, pas de jugement, pas de morale, c’est un roman qui nous parle des femmes de notre époque, aux multiples casquettes, mais c’est surtout un récit d’amitié, d’une belle et formidable amitié.



Je suis contente d’avoir lu ce roman auto-édité, comme quoi il y a des petites perles, il est tombé à point nommé dans mes lectures, il m’a émue, interrogée sur mon propre parcours, en tant que femme je m’y suis retrouvée et parfois comprise.



Je remercie Valérie Van Oost de si bien parler de nous et je l’encourage à continuer son travail d’écriture.
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Hurler sans bruit

C'est tout à fait ce que j'aime lire.

Trois femmes, Alex, Isabelle et Marine sont amies depuis les bancs de l'université. Elles sont fidèles et se retrouvent souvent pour passer du temps ensemble.

Elles partagent leurs petits bonheurs et soucis, enfin presque car chacune d'elle a son petit jardin secret dont elle ne parle pas.

Alex est séparée de son compagnon, suite au décès de leur fils Arthur, elle y fait parfois allusion sans jamais en parler vraiment. Marine quant à elle a décidé qu'elle ne veut pas d'enfants, quant à Isabelle sa vie semble réglée et sans problème, mais elle aussi a rencontré un gros problème et l'a toujours cacha.

Soudain les comportements évoluent, Jeanne, la fille d'Alex annonce qu'elle est enceinte et la situation, inattendue, délie les langues des unes et des autres (ou presque).

C'est un beau roman psychologique. L'auteure développe le sujet en faisant découvrir, petit à petit, les secrets que chacune garde au plus profond d'elle-même. La grossesse de Jeanne les aide à se confier les unes au autres.

J'ai beaucoup aimé. L'écriture de Valérie est fluide, claire, elle analyse parfaitement les situations et les transmet aux lecteurs avec des mots bien trouvés. Elle sait nous transmettre les émotions ressenties par les unes et les autres.

Beaucoup de sujets y sont abordés, les amours de jeunesse, les séparations douloureuses, les grossesses désirées ou non , l'IVG, la FIV, le décès accidentel d'un enfant, et surtout l'amitié et le partage.

Une auteure à découvrir.
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Les garçons russes ne pleurent jamais

J'ai beaucoup aimé ce roman de voyage presque d'aventures de la famille de Sacha.  Comme l'indique la 4ème de couverture, la famille effectue ce voyage au coeur de la Russie pour aider Sacha à retrouver ses origines, ses racines et peut être ainsi traverser la crise identitaire de l'adolescent . Ce voyage permettrait aussi de resserrer les liens distendus entre le trio, que ce soit les liens filiaux ou les liens maritaux. C'est dire que ce voyage est une quête, une reconquête de l'amour et de la place de chacun dans la famille.

Que de découvertes dans ce roman ! Découverte d'un pays dans les yeux et les points de vie de nombreux personnages, les touristes, les guides, les locaux...et des modes de vie; découverte d'émotions et de liens internes à la famille; découverte du ressenti de Juliette, la narratrice du roman, la peur de perdre son fils adoptif et de son mari : elle sent les deux s'éloigner...Sacha, enfant adopté est la raison centrale de ce voyage et de ce roman. On découvre au fil du voyage et des souvenirs de Juliette la vie et le parcours de la famille depuis longtemps uniquement centré sur le jeune garçon, en pleine crise d'adolescence, existentielle et identitaire. Incompréhension générationnelle. Se heurte donc dans le roman les conventions et l'opposition, les chants traditionnels et le RAP, langue de Sacha. Seules paroles et pensées auxquelles il s'identifie, bientôt lien entre le monde extérieur et sa famille. 

L'écriture du roman elle même se déroule de façon harmonieuse, liant les différents mondes, passe de l'action à la réflexion, passe du rap à d'autres musiques, passe d'un monde olfactif, celui du café, celui de la peau, celui des odeurs en général... Ce roman touche le coeur des parents, des mères, des lecteurs, joue sur les sens : l'odeur, les faits, les sons...la langue de l'auteure rimant, rappant avec allégresse. 

C'est donc un roman sensible qui aborde un thème qui n'est pas convenu mais pas si rare. 
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Les garçons russes ne pleurent jamais

J'ai lu « Les garçons russes ne pleurent jamais » de Valérie Van Oost



… Juliette et Antoine ainsi que leur fils adoptif, Sacha, ont entrepris une croisière au fil de la Volga, de Moscou à Astrakhan. Ce voyage doit les ramener tous les trois sur les lieux mêmes où la procédure d'adoption s'est déroulée, il y a dix-sept ans…



Valérie Van Oost nous invite à explorer la Russie, ses paysages, ses trésors historiques et culturels à travers l'histoire d'un couple perturbé face à leur enfant rebelle, en pleine crise d'adolescence.



Pour que Sacha puisse se construire psychiquement, ses parents ont décidé de réaliser avec lui ce retour aux sources. Depuis quelque temps déjà, leur fils leur mène la vie dure et fragilise leur relation.



Les trois personnages du roman jouent tous à quitte ou double. Le couple qui bat de l'aile réussira-t-il à recoller les morceaux ? Sacha adoptera-t-il lui aussi ses parents adoptifs ?



Valérie Van Oost réussit à décrire avec sensibilité et réalisme les doutes et les sentiments de Juliette et d'Antoine dont la vie gravite autour de leur fils et leur impuissance face aux affres de l'adolescence.



Pour tous les protagonistes, ce voyage chargé d'attentes provoquera le retour de sensations étranges et s'ouvrira sur une prise de conscience.



Un récit structuré qui s'installe dans la réalité de l'adoption, une écriture fluide et beaucoup de sensibilité dans ce roman.



Je remercie Valérie Van Oost pour la lecture de son livre.



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Hurler sans bruit

j'ai commencé ce bouquin sans trop en attendre, mais à sa fin, je me suis rendue compte que j'avais été conquise puis-qu’attachée aux quatre figures féminines que voici : Alex, un peu paumée, dont on ne soupçonne pas au début la lourde épreuve qui la ronge et nous la rend complètement compréhensible au final ; la prude, Isabelle dont on ne saura au final pas grand chose ; Marine l'excentrique qui recherche sa féminité à l'approche de la cinquantaine et n'a elle pas d'enfants (choix ? impossibilité ? vous saurez en lisant) ; et enfin Jeanne la fille d'Alex qui prendra au fil des pages de plus en plus d'importance. La place des hommes n'est ici pas vraiment le sujet de l'histoire, ils ne sont pas forcément tendrement dépeints!



Bon, après la cuisine et les cépages de terroirs, m'ont un peu moins emballé ;-)

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Les garçons russes ne pleurent jamais

Juliette et Antoine ont adopté Sacha à sa naissance, en Russie. A 17 ans, le jeune homme semble perdu : il ne travaille plus à l'école, ment à ses parents et est à deux doigts de sombrer dans la délinquance. Pour partir à la découverte des racines de leur fils, Antoine et Juliette organisent une croisière sur la Volga. Ce voyage sonne comme une dernière chance : celle de se retrouver en famille mais aussi une chance pour que Sacha puisse se (re)trouver. En effet, comment se construire à l'adolescence alors que l'on ne dispose pas des clés de son origine ?

C'est aussi l'occasion pour Juliette et Antoine de renforcer leur couple, lui aussi sur la tangente... Les années passent, Antoine et Juliette s'éloignent, ne partageant plus que l'éducation de leur fils.



L'histoire d'une quête d’identité désespérée d’un enfant et de l’amour inconditionnel d’une mère.



J'ai beaucoup aimé lire ce roman regroupant à la fois les codes du carnet de voyage et de la quête initiatique. Les thèmes abordés sont divers : la quête identitaire, la famille, l'adoption, l'adolescence, le couple, l'amour,...



La plume de Valérie Van Oost est particulièrement efficace : très immersive, car elle nous plonge dans l'intimité d'une famille, mais aussi au cœur de la Russie avec son histoire et ses traditions. Bien qu'elle évoque des thématiques plutôt difficiles, l'autrice ne sombre jamais dans le pathos ou le côté larmoyant ce qui est vraiment très plaisant ! J'ai beaucoup apprécié sa manière d'écrire : c'est une vraie conteuse d'histoires !

On est touché par chacun des personnages : Sacha, l'adolescent dont les questions sont restées sans réponses, Antoine, qui cherche à donner une impulsion nouvelle à sa vie et Juliette qui essaye désespérément de recoller les morceaux.



La touche d'originalité de ce roman réside dans les touches de rap qui sont glissées ça et là avec une playlist à la fin du roman.



Si vous ne connaissez pas encore cette autrice n'hésitez pas à la découvrir !

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Les garçons russes ne pleurent jamais

Le commentaire de Carole :

Ce livre nous embarque dans une croisière sur la Volga où les vagues d’émotions vont être nombreuses. Juliette et Antoine font un voyage vers la Russie pour aller adopter Sacha, nous allons refaire ce voyage 17 ans plus tard en famille. Juliette se passionne pour le café, elle est gérante d’une brûlerie, mais son premier rêve est d’être maman sachant très bien que son mari Antoine ferait un bon père. Nous allons suivre le déroulement des rendez-vous pour l’adoption et surtout la rencontre avec Sacha, tout petit bébé, qui se trouve dans une grande maison d’adoption en Russie. Ce qui donne de l’attrait au roman, c’est la difficulté que Sacha donne à ses parents dès son jeune âge. Très jeune, il découvre la vie nocturne avec des copains pas nécessairement recommandables, étant mineur, les parents doivent souvent faire appel à la justice pour protéger Sacha. Il ne sait pas d’où il vient, il va jusqu’à dire à Juliette, tu n’es pas ma mère ou bien, c’est toi qui es venu me chercher moi, je ne t’ai rien demandé. C’est un garçon rebelle qui donne du fil à retordre à ses parents. Son père a un peu plus de facilité avec Sacha, mais son esprit est plus souvent au travail avec Ariane sa collègue de travail. Est-ce que la solution serait de retourner en Russie avec Sacha pour lui faire découvrir son pays ? C’est sur cette croisière que nous allons voguer avec beaucoup de houle et toujours en arrière-plan une musique mêlant le rap avec la musique de la Russie. Une histoire bien écrite, les émotions sont très présentes spécialement ceux de Juliette et Sacha et nous tournons les pages rapidement pour découvrir si Sacha va retrouver le bonheur dans son lieu de naissance.
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Les garçons russes ne pleurent jamais

Un voyage de la dernière chance pour ces parents et leur fils adoptif, en quête d’identité et de sens à sa vie.

Il accumule les sorties de route et le dialogue semble rompu avec ses parents complètement dépassés qui s’éloignent l’un de l’autre.

Dernière solution : marcher sur les traces de l’enfance de Sacha, en Russie, d’où il vient. Une croisière sur la Volga pour les ressouder. Qu’ils pensent.



Le roman se lit très facilement, c’est fluide, on vogue dans l’écriture comme les personnages sur la Volga.

J’ai par contre manqué un peu de Russie, je m’attendais à m’attarder plus que ça sur les lieux.



Car ce voyage est surtout psychologique, centré exclusivement sur les personnages. Ils sont tous les trois paumés, se parlent tellement peu. C’est la tempête dans leur tête et on est coincé là avec eux.



Je comprends le parti pris et le respecte tout à fait, c’est intéressant. Mais ça ne m’a pas enthousiasmée. Je me suis ennuyée avec ces personnages moroses, leur vie à deux doigts de foutre le camp…



De nombreux flash-back permettent de revenir à la période de l’adoption jusqu’au voyage pour comprendre le cheminement de cette famille. Ces allers-retours cassent la linéarité du récit, et apporte du dynamisme. Mais là aussi ça m’a ennuyée.



Si j’ai apprécié la métaphore du cheminement dans ce roman, en revanche je suis passée à côté. J’aurais aimé un peu plus de légèreté, une pointe d’émerveillement, quelque chose qui me ferait faire waouh, les yeux grand ouverts. Mais ma lecture est restée comme les persos : morose.



Est-ce que je suis déjà trop plongée dans l’imaginaire pour que ce type de littérature me parle ? Peut-être que si j’avais été parent, j’aurais été touchée ? Peut-être.

En attendant, je me suis rendue compte que je n’étais plus le public pour ce genre de romans, aussi bons soient-ils.
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Les garçons russes ne pleurent jamais

😊 A la découverte de 😊

Les garçons russes de pleurent jamais de Valérie Van Oost

Librinova



Merci à l’auteure pour sa proposition de service presse. Un livre qui me tentait bien et qui vient juste de recevoir le premier prix en catégorie roman du @Prix Littéraire des Mots d’Or.



Juliette et Antoine emmènent Sacha en Russie, le pays de ses origines où il n’a fait que naître avant d’être adopté par deux français. Le joli bébé inespéré a laissé la place à un adolescent en pleine crise, ce voyage sera l’occasion de renouer les liens là où leur histoire commune a débuté.

Un voyage en famille qui porte en lui beaucoup d’espoirs: retrouver le dialogue avec leur fils et ressouder le couple qui s’est essoufflé avec le temps et les difficultés.



Un voyage qui replonge le couple dans le long et dur parcours de l’adoption. On y découvre, au grès des souvenirs de Juliette, les méandres de cette quête pour avoir le droit de devenir parent quand la nature vous le refuse. Un parcours semé d’embûches, de rencontres, d’interrogatoires où l’on doit prouver que l’on sera un bon parent et que l’on mérite de pouvoir fonder sa propre famille.

Cela nous renvoie à cette question toute bête : comment devient-on un bon parent? Lorsqu’il s’agit d’un enfant biologique, on se pose la question bien évidemment à un moment donné mais on n’a rien à prouver. Dans le cas de l’adoption il faut démontrer ses capacités sans cesse. Et pourtant, avoir un enfant nous apprend que rien n’est prévisible et que l’on apprend à être parent au fur et à mesure, on s’adapte, on corrige, on fait des erreurs aussi parfois.

Le parcours de l’adoption est long, bien plus long qu’une grossesse, et cependant on devient parent d’un coup: la bonne nouvelle tombe et quelques semaines après le bébé est là! Je me rappelle avoir échangé avec un couple qui avait adopté et qui me parlait de cette vie qui change du jour au lendemain, sans les neuf mois pour se préparer à accueillir le nouveau membre de la famille, un vrai bouleversement.



Puis le livre aborde les difficultés des parents avec leur petit garçon devenu adolescent. Des difficultés que peuvent rencontrer tous les parents, cet âge là étant particulièrement propice aux crises en tout genre. Mais ici plane le spectre de l’enfant adopté, déraciné.

On compatit pour cette mère déboussolée, désorientée, qui s’auto-flagelle à chaque incartade de son fils. Comment ce bébé avec lequel elle a noué un lien fusionnel dès leur première rencontre a pu à ce point s’éloigner.

En tant que maman, ce sujet me touche particulièrement et résonne en moi. Quelle maman n’a pas culpabilisé un jour face au poids du regard des autres qui voient en chaque bêtise de l’enfant l’incompétence de la mère. Comme si enfoncer encore plus la maman allait aider à solutionner une situation déjà tendue et compliquée. Cette capacité qu’ont les autres à juger et à se mêler de ce qui ne les regardent pas m’étonnera toujours. Dans ces cas là on a besoin de soutien, d’aide, de compréhension, mais sûrement pas d’un jugement moralisateur.



Ce livre nous parle aussi de Sacha et de ses difficultés. Il aime ses parents mais ne sait plus comment communiquer avec eux. Alors pour les protéger, les épargner, il se renferme dans ses jeux vidéos, dans le rap...

Les non dits et les problèmes de communication affleurent partout dans ce livre: entre Sacha et ses parents, entre Juliette et Antoine.

Si Antoine va chercher ailleurs ce qu’il ne trouve plus dans son couple, pour l’adolescent c’est très différent et beaucoup plus dangereux. Petit à petit il plonge dans la petite délinquance, par défi, par rébellion, sans prendre conscience des conséquences de ses actes.



Je pensais lire un livre simple sur un couple et leur fils en quête de ses origines, j’ai découvert un livre bouleversant qui aborde une foule de thématiques. Ce livre m’a parlé, m’a bousculé, m’a ému.

Je me suis attachée, et aussi identifiée, à Juliette. Cette femme qui a tout donné pour son fils, et qui est encore prête à tout pour lui. La maternité, biologique ou non, est un instinct puissant qui la portera tout au long de sa vie, des moments de partages de l’enfance aux difficultés de l’adolescence.

J’ai beaucoup aimé ce livre qui ne cède pas à la facilité, qui ne nous offre pas de solutions superficielles ou toutes faites aux problèmes de cette famille. On vit avec eux les moments durs mais aussi les moments de grâce.

Une lecture pleine d’émotions et un joli coup de cœur ♥️.



Pour retrouver ce livre, c’est par ici https://www.librinova.com/librairie/valerie-van-oost/les-garcons-russes-ne-pleurent-jamais
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Les garçons russes ne pleurent jamais

Ce roman raconte les difficultés d'un gamin russe adopté à trouver ses repères au sein d'une famille française dans laquelle il a pourtant grandi depuis tout petit, les difficultés quotidiennes et les tracas d'une mère face à cet enfant difficile à gérer, qui préfère fuguer, s'isoler, sortir la nuit, vendre du shit et commettre des vols… qui, au final, s'ennuie dans sa vie confortable.



Ce roadtrip familial sur la Volga est axé autour de cet enfant russe, mais aussi sur la mère qui se questionne tout du long, cherche à comprendre où sont ses erreurs. L'histoire se décompose en onze chapitres qui sont autant de villes russes dans lesquelles les personnages vont faire des escales jusqu'à rejoindre la ville où l'enfant a été adopté, est né.



En ce qui concerne la narration, l'histoire est contée de façon introspective, alternant entre le présent et le passé, à un tel point, que, par moment, je me suis perdu. La mère s'interroge, repense à de nombreuses anecdotes liées à son fils, mais aussi par rapport à sa relation de couple qui n'est plus ce qu'elle était au début de leur mariage, au moment où ils ont adopté cet enfant. le personnage principal est l'enfant, mais il s'agit surtout de l'histoire d'une femme dont la vie s'est déroulée avec plusieurs combats, le combat lié à sa relation sentimentale et le combat d'une mère, de l'amour porté à un fils.



Me concernant, j'ai eu quelques difficultés à accrocher à l'histoire et surtout aux personnages. Les alternances incessantes entre passé et présent ne m'y ont sans doute pas aidé. Néanmoins, je félicite l'auteur pour ce travail, car leurs vies sont tout de même très détaillées et les personnages sont plutôt bien construits, avec un passé riche en informations.

En ce qui concerne l'écriture, je pense que le texte est plutôt agréable, bien écrit, bien construit, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour apprécier entièrement cette histoire.



Autre point que j'ai trouvé regrettable, ce sont les escales dans les villes qui sont surtout des respirations pour changer de chapitre. Les villes ne sont que survolées, les ambiances y sont peu décrites. J'aurais aimé découvrir davantage le charme (ou l'absence de charme) qu'elles dégageaient, leurs styles en particulier via des descriptions plus nombreuses et surtout plus étoffées, ressentir des émotions, des émerveillements ou des agacements face à des situations données. J'ai ressenti, sur ces points-là, comme un manque.
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Les garçons russes ne pleurent jamais

C’est une totale découverte pour moi, je ne connaissais pas du tout Valérie Van Oost et ne l’avais jamais lue. Je suis tombée sous le charme du titre, j'avais envie de voir ce qu'il pouvait cacher. J'ai trouvé le résumé intéressant il m'a donné envie de découvrir l'histoire de ce couple et de leur fils. En plus, il présume un voyage en Russie, et en période de confinement, un petit dépaysement fait du bien.



Je ne vais pas trop revenir sur le contenu de l'histoire, le résumé le fait déjà bien assez, cela risquerait de trop vous en dévoiler. J'ai fait la connaissance d'une famille, Juliette et Antoine, les parents, et Sacha, leur fils de dix-sept ans. Ils ont tous deux une bonne situation, et mènent une vie qui pourrait être tranquille si leur fils ne leur en faisait pas voir de toutes les couleurs. Il fugue, sèche les cours, il fume, boit, Juliette est désespérée. Elle se dit que cela pourrait être dû au fait que Sacha est un enfant qu'ils ont adopté quand il était bébé. Juliette et Antoine sont allés le chercher dans un orphelinat russe. Juliette a ainsi l’idée de partir en voyage avec Antoine et Sacha, pour lui faire découvrir la Russie et les lieux de son adoption. Ils vont pour cela faire une croisière sur la Volga qui va les mener de Moscou à Astrakhan. Mais Sacha ne s’intéresse pas tellement aux sites touristiques et veut aller voir là où les touristes ne vont pas. Le voyage va être bien mouvementé, car cela n’empêchera pas Sacha de continuer à avoir le même comportement.



J’ai beaucoup aimé suivre cette famille. Ils m'ont très vite tous touchée. Je me suis très vite attachée à Juliette, cette maman qui se décarcasse et se découperait en quatre pour que son fils soit bien. Elle le fait bien souvent au détriment d’elle-même ou de son couple. Elle espère d'ailleurs que son couple va pouvoir de retrouver un peu pendant cette croisière car les liens se sont distendus avec Antoine. Celui-ci est un peu dépassé par ce qu'il se passe avec son fils et préfère s'effacer. Sacha est un jeune garçon blessé, en roue libre. Pourtant il a tout ce qu'il veut avec ses parents adoptifs, il n'est pas malheureux, mais il est perdu, et tombe dans les mauvais plans des copains, écoute de la musique forte, deale de la drogue, il mène sa propre révolution. Ce voyage va lui faire du bien, même si pour lui, il aurait été mieux à rester en France.



J'ai eu très vite envie de réconforter Juliette, de la déculpabiliser de lui dire qu'elle arrête de penser qu’elle est une mauvaise mère. Je me suis mise à sa place plus d'une fois et vraiment, je ne sais quelles auraient été mes réactions face à cet ado. J'ai beaucoup aimé la façon dont Valérie Van Oost aborde les sujets, avec beaucoup de délicatesse et de pudeur. Il y a en effet plusieurs sujets, celui de l'adoption, celui de l'adolescence et de ses contradictions, celui du couple, celui de la musique rap, celui sur le pays d'adoption. L'auteure délivre de très beaux messages à travers ces sujets, de l'amour bien sûr, des valeurs morales, l'amour pour ses enfants, la révolte d'un ado qui veut comprendre où sont ses racines, la résilience et la transmission des origines.

La musique prend une place très importante dans ce livre et j'ai beaucoup aimé. Sacha a toujours son casque sur les oreilles, de la musique qui lui parle avec des paroles qui ressemblent à ses pensées. J'ai beaucoup aimé ces moments où il partage avec sa mère sa musique, où elle fait attention aux paroles qui lui soufflent à l'oreille le mal-être de son fils. La playlist de tous les morceaux cités figure à la fin du livre et également sur Deezer où j'ai pu écouter et m’imprégner aussi de l'ambiance propre à Sacha. Ce n’est pas ce que j'écoute habituellement, mais il est vrai que les paroles sont fortes et portent des messages qui expliquent les pensées du jeune Sacha. Il va découvrir grâce à une rencontre avec un jeune Russe sur le bateau, le rap russe, loin des danses folkloriques que proposent les organisateurs de la croisière. J'ai aimé que l'auteure montre cette différence qu'il peur y avoir entre ce que le tourisme montre et ce qu’il en est vraiment dans le pays visité.

D'ailleurs, la Volga, la Russie, les régions traversées ont une place très importante. C’est un roman très visuel, les décors sont très bien décrits, avec beaucoup de finesse, sans apporter de lourdeurs à la lecture. J'allais regarder sur internet les différents lieux visités, c’est comme si j'y étais et j'ai beaucoup aimé. L'auteure retranscrit très bien les différentes ambiances, celle du bateau, avec les touristes, leurs visites programmées et consensuelles, et celle des quartiers des villes visités où les touristes ne vont pas, mais que Sacha veut voir, avec ses quartiers plus pauvres, la forêt. C’est un point important de ce livre que j'ai apprécié fortement.



Le style de l'auteure est très bon, fluide, les descriptions se mêlent à l'action, les sentiments sont très bien retranscrits. J'ai réussi à me mettre à la place des personnages et à ressentir leurs émotions bien que le choix narratif ne soit pas celui auquel je suis le plus sensible d’habitude. Tout est raconté à la troisième personne du singulier, et cela ne m'a pas dérangée, cela m'a permis de garder une certaine distance avec les personnages, distance qui n’est pas négligeable vu toutes les émotions traversées par les personnages. Comme je le disais plus haut, j’ai tout ressenti parfaitement, j'ai eu plus d'une fois l’impression de les regarder évoluer comme des amis, j'avais envie de tous les aider, leur remonter le moral, les consoler. C’était une lecture assez fusionnelle avec les protagonistes. J'ai aussi aimé la poésie des mots, des phrases.



J'ai beaucoup aimé cette histoire, qui m'a permis de découvrir une nouvelle auteure, que je vais continuer à suivre. J'ai très envie de lire son précédent roman, « Hurler sans bruit », une histoire d’amitiés féminines dont le résumé me tente pas mal. Si vous ne connaissez pas encore Valérie Van Oost, n’hésitez pas à le faire avec cette belle histoire. J'ai passé un très bon moment en compagnie de Juliette, Antoine et Sacha.


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