Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai pris mon temps pour écrire cette chronique, tant j’avais besoin de digérer ma lecture.
J’ai reçu ce titre dans le cadre de mon partenariat avec la maison d’édition Lips & Roll. J’avais été très intriguée par ce résumé qui ne disait rien et laissait largement planer le suspense, me demandant dans quoi j’allais être embarquée, et j’ai donc souhaité lire ce livre.
Avant de commencer, et parce que ce roman m’a retournée de bien des manières, je tiens à préciser que cette chronique reflète un point de vue, le mien, et donc ma subjectivité. Ce que j’en ai pensé moi ne reflète pas forcément une vérité générale, d’autant plus que j’ai vu de bons retours sur cette saga.
Commençons par ce qui a fonctionné pour moi. L’intrigue a le mérite d’être vraiment originale, ce qui n’est pas si évident dans la romance actuelle. J’ai aimé plonger dans cette histoire sans avoir la moindre idée de ce qui m’attendait, et vraiment l’idée centrale est aussi intéressante que tordue. Elle permet des rebondissements efficaces et inattendus, et on se demande tout du long comment les choses vont évoluer. C’est plutôt frais de tomber comme ça sur une histoire qui se démarque et qui propose quelque chose de nouveau.
En revanche, et c’est là que le bas blesse, j’ai eu beaucoup de mal avec certaines idées qui sont présentes dans ce livre de manière plus ou moins évidente. La première concerne l’image de la femme qui est véhiculée, notamment à travers le personnage de Jess, l’une des deux meilleures amies de Kiara. Elle nous est présentée dès le début comme une fille libérée qui n’a pas peur de séduire les hommes qui l’intéressent pour une seule nuit. Une fille libérée, rapidement décrite comme… une fille facile. Il y a notamment ce dialogue, au début du roman, où pour je ne sais plus quelle raison, Jess défend son statut de femme libre de coucher avec qui elle veut, en disant, en substance « Ça va, ça ne fait pas de moi une salope ! ». Jusque-là, rien de bien dramatique. Sauf que deux lignes plus tard, Jess se corrige en s’insultant elle-même de salope, contredisant ses propres mots. Clairement, c’est à partir de là qu’on m’a perdue. Je suis restée plusieurs minutes bloquée devant cette phrase, choquée par ce que je venais de lire. Ce mot de « salope » revient d’ailleurs à de nombreuses reprises pour parler de ce personnage, et j’ai vraiment fait un gros blocage là-dessus, parce qu’on la stigmatisait comme une fille facile. De là, elle est en plus complètement stéréotypée, et – parlons crûment puisque c’est le sujet et le cas dans le livre – elle ne parle que de cul. Dès qu’elle prend la parole, et même au milieu de situations critiques (ce que traverse Kiara dans ce roman est quand même glauque), c’est pour tout rapporter au sexe et passer pour une grosse allumeuse. J’ai été vraiment révulsée par cet aspect du roman, et le mot n’est pas exagéré, ayant envoyé valser le livre à l’autre bout de mon canapé plusieurs fois. J’était énervée par ce qu’on faisait d’un personnage qui aurait pu avoir une voix très intéressante : parce qu’une femme agit comme un homme sur le plan de la séduction et de la sexualité, c’est une salope qui se tape tout ce qui bouge, là où un homme avec un gros tableau de chasse (c’est d’ailleurs le cas avec Adrien, le protagoniste principal) est juste un séducteur. J’aurais vraiment aimé que Jessica porte une parole de libération, qu’elle s’assume dans ce qu’elle est sans passer pour une salope, et pas qu’elle devienne ce cliché sur pattes machiste. Et j’ai d’autant plus de mal avec cet aspect quand on sait que c’est une femme qui écrit ça.
Le second point qui a été problématique pour moi, ce sont certaines des réactions de Kiara. Je ne veux pas rentrer dans les détails pour ne pas vous spoiler si jamais vous souhaitez lire ce livre, mais j’ai vraiment eu du mal avec la façon dont elle réagit face à Adrien. C’est un homme violent, verbalement et physiquement. Et pourtant, lors de scènes où il la menace, elle est excitée par lui et le désire. Alors c’est un parti pris qui se discute, et pour le coup, avant tout un choix de l’autrice. Mais c’est personnellement un aspect qui me bloque, parce que je n’arrive pas à comprendre ça. Je ne suis pas du tout friande de ces romances en vogue qui érotisent la violence, car ça va à l’encontre de mes convictions personnelles, et du coup j’ai du mal à rencontrer cet aspect dans mes lectures.
Cette lecture aura été assez intense, dans le bon comme dans le mauvais. J’ai été freinée principalement parce que j’ai croisé dans ce livre des choses qui vont à l’encontre de mes convictions.
Lien :
https://unlivreenhiver.wordp..