AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Varlam Chalamov (142)


J'ai toujours acheté des livres, ne fût-ce que quelques-uns, ne fût-ce qu'un par mois ou tous les deux mois. Quand je me suis marié, j'ai cru que j'allais pouvoir en rassembler un certain nombre - mes livres à moi, que je pourrais annoter, dont je pourrais corner les pages, des livres que je pourrais serrer, froisser, dont je pourrais caresser la reliure en écoutant ce bruissement plus doux encore que celui des feuilles d'arbres dans une forêt - celui des pages d'un livre.
Commenter  J’apprécie          540
J'avais du mal à écrire, et ce n'était pas seulement parce que mes mains étaient devenues calleuses, que mes doigts s'étaient recourbés autour des manches de pelle ou de pic et qu'il m'était incroyablement difficile de les déplier.
J'avais du mal à écrire parce que mon cerveau s'était épaissi comme mes mains, mon cerveau saignait comme mes mains. Il fallait ranimer, ressusciter des mots qui étaient désormais sortis de ma vie...
Commenter  J’apprécie          510
Les livres sont ce que nous avons de meilleur en cette vie, ils sont notre immortalité.
Commenter  J’apprécie          451
Varlam Chalamov
La poésie

Si je ne perds pas mes forces,
Si je puis dire quelque chose,
C'est que tu es ma volonté et ma force.

Là est le sens de mon chant,
Là est l'accusation de mes mots
Et le simple secret de mon être.

Tu conduis mon âme
Par la mer et la terre,
Les plantes et les bêtes.

Tu me protèges des balles,
Juillet, tu me le ramènes,
A la place des décembres éternels.

Tu cherches le bon passage,
Tu portes l'eau fraîche
A ma bouche toute sèche

A toi je suis lié
Par toi irradié
Je vais sans peur dans les ténèbres.

( Cet auteur a passé 22 ans au Goulag...)

" Cahiers de la Kolyma et autres poèmes"
Commenter  J’apprécie          413
Varlam Chalamov
Ce qui fait l’écrivain, c’est la pression qu’exerce sur l’âme le flux irrésistible de la poésie : on dirait que les mots cherchent à fuir un incendie qui se serait déclaré à l’intérieur, qu’ils se précipitent, se ruent sur le papier.

Correspondance avec Boris Pasternak
Commenter  J’apprécie          380
Le mécanisme qui broyait et tuait semblait éternel.
Ceux qui avaient tenu le coup, ceux qui avaient survécu jusqu'au terme de leur peine, étaient voués à de nouvelles errances, à de nouvelles souffrances sans fin. Le désespoir de n'avoir aucun droit, ce destin irrémédiable, c'est l'aube noire de sang des lendemains.
Commenter  J’apprécie          360
Mais il n'y avait pas que l'indifférence, l'envie et la peur pour témoigner de mon retour à la vie. La pitié à l'égard des animaux me revint avant la pitié à l'égard de l'homme.
Commenter  J’apprécie          330
Varlam Chalamov
Les conditions du camp ne permettent pas aux hommes de rester des hommes...


Tous les sentiments humains : amour, amitié, jalousie, charité, miséricorde, ambition, honnêteté nous ont quittés avec la chair de nos muscles...


Il ne nous reste que la haine, le sentiment humain le plus durable.
Commenter  J’apprécie          320
Les livres, c'est aussi un monde qui ne nous trahit jamais.
Commenter  J’apprécie          310
Le camp était une grande épreuve pour les forces morales de l'homme, pour l'éthique humaine élémentaire, et 99 % des hommes ne la surmontaient pas.
Ceux qui la surmontaient mouraient avec ceux qui ne l'avaient pas surmontée, s'efforçant d'être les meilleurs et les plus fermes uniquement pour eux-mêmes.
Commenter  J’apprécie          290
Depuis la nuit des temps, les administrations des prisons et des camps ont inventorié les dents en or arrachées.
Il en a toujours été ainsi et, à la Kolyma, nul n'a été surpris en apprenant qu'on arrachait les dents en or en Allemagne.
Commenter  J’apprécie          280
Le massacre de milliers de gens en toute impunité ne put justement réussir que parce qu'ils étaient innocents.

C'étaient des martyrs. Pas des héros.
Commenter  J’apprécie          260
Je savais que tout homme, ici, avait son DERNIER RECOURS, la chose la plus importante ; ce qui l'aidait à vivre, à s'accrocher à la vie qu'on s'efforçait de nous ôter avec tant de persévérance et d'opiniâtreté.

Moi, mon ultime recours salvateur, c'étaient les vers : mes vers préférés, écrits par d'autres, dont le souvenir demeurait de façon étonnante là ou tout le reste avait été oublié depuis longtemps, rejeté, chassé de la mémoire.

L'unique chose qui n'avait pas encore été étouffée par la fatigue, le froid, la faim et les humiliations constantes.
Commenter  J’apprécie          260
Stéphan Zweig dit que les livres sont "un monde disparate et dangereux". Nul ne contestera la justesse de cette définition. J'ajouterai que les livres, c'est aussi un monde qui ne nous trahit jamais. Notre âge nous dicte nos goûts, il limite et focalise notre perception. Selon les différentes époques de notre vie, nous cherchons et nous trouvons des choses différentes dans le même roman. Je sais très précisément ce que je cherchais dans -Mont-Oriol - de Maupassant à dix ans, à quinze, à vingt, à quarante et à cinquante ans. (p.52)
Commenter  J’apprécie          250
     
Ce m’était merveille des merveilles
Qu’une simple feuille de papier à écrire
Tombée des cieux dans notre triste forêt. 
     
"Cahiers de fortune"
Commenter  J’apprécie          240
La bougie brûle et se meurt en fondant
Tous les symptômes, tous les signes trop clairs,
D'un mal que médecins et savants
Nomment dystrophie alimentaire,
Mais que ceux qui ne parle pas latin
Appellent tout simplement la faim.

Véra Inber cité par Chalamov
Commenter  J’apprécie          242
On donnait tous les jours aux victimes de l'année 38 une " tache individuelle" dans les tailles aurifères.
Lorsque le détenu ne remplissait pas la norme qu'on lui avait fixée à titre individuel, il était exécuté.
Commenter  J’apprécie          242
Un chagrin n'est pas vraiment aigu ni profond si on peut le partager avec des amis.
Commenter  J’apprécie          240
En 1938, dans les camps, les truands furent ouvertement conviés à exterminer les trotskistes. Il tuaient et rouaient de coup des vieillards sans défense, des crevards faméliques...

Alors que même la propagande contre-révolutionnaire était punie de mort, les crimes des voleurs, eux, étaient sous la protection des autorités.
Commenter  J’apprécie          233
La lecture en prison a ses particularités : là-bas, on ne retient rien. Toute l'attention, toute la force de l'esprit sont concentrées sur les interrogatoires, sur l'instruction de "l'affaire", sur l'adaptation psychologique à la prison, à son mode de vie, à ses habitudes et à ses maîtres. (...)
La lecture pouvait seulement distraire et encore, très peu, vraiment à peine, et pas suffisamment pour apaiser l'âme agitée du prévenu.
Commenter  J’apprécie          230



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Varlam Chalamov (646)Voir plus

Quiz Voir plus

Ni d’Ève ni d’Adam (Amélie Nothomb)

Où Amélie et Rinri se rencontrent-ils la toute première fois?

Dans un café
Dans un parc

16 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Ni d'Eve ni d'Adam de Amélie NothombCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..