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Critiques de Véronique Dufief (14)
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La souffrance désarmée

Merci à Masse critique et aux éditions Salvator, de m'avoir permis de lire cet ouvrage de Véronique Dubief , accessible et tonique sur un sujet délicat: la maladie psychique, où on lit avec plaisir la progression de la narratrice vers une véritable guérison intérieure, gagnée au fil de batailles épuisantes, mais qui chaque fois, ajoute une palier positif...



L'auteur nous offre son vécu de cette maladie psychique spécifique: la bipolarité, dans un témoignage en forme de carnet de bord, qui narre le cheminement de la narratrice des débuts de son mal-être jusqu'à son présent.

Entre hospitalisations, traitements médicamenteux successifs, , travail intérieur avec différents analystes, dont un coup de patte à un thérapeute lacanien, dont la "patiente" se souvient comme d'un travail "d'une grande aridité", et d' un "silence d'une sécheresse implacable", les appréhensions et angoisses de deux maternités, ... et comme "boucliers", protections contre soi-même, l' écriture, arrimage central, la marche, ses filles, son compagnon, son métier d'enseignante... et sa foi grandissante

A propos de la marche comme thérapie, Véronique Dubief écrit un très beau passage en communion avec les personnes souffrant d'un mal identique :



- Mon corps qui marche devient prière pour tous ceux, avec tous ceux qui aujourd'hui n'ont pas le courage de se mettre debout et de sortir d'eux-mêmes à la rencontre de la Vie. Je marche, et, dans mon effort pour ne pas rester engluée dans l'engourdissement de la mélancolie, j'entraîne avec moi en pensée tous ceux que cloue au pilori la folie d'un temps qui court après lui-même et s'étourdit de sa frénésie. (p.72)



Juste un bémol infime, mais qui ne concerne que des réticences personnelles envers la religion . L'ouvrage s'achève sur sa foi dans le Christ, qui l'a éclairée au fil de son cheminement. La spiritualité est une des forces de la narratrice pour être debout, lucide et humble devant ces "montagnes russes intérieures" qui l'accompagneront toute sa vie; en sus de sa foi, il y a, et ce sont aussi des forces vives essentielles: l'amour de la littérature, de l'Ecriture, des mots qui aident aussi à énoncer le mal, et à ainsi l'éloigner, ou au moins à diminuer sa violence



Un témoignage très intéressant , qui a le double mérite d'un langage poétique et clair, porteur d'espoir ,d'Amour de la vie et des autres. De quoi redonner courage et envie de se battre aux personnes vivant cet état bipolaire, terriblement éprouvant
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La souffrance désarmée

Au fil de son témoignage au quotidien, Véronique Dufief nous livre son vécu de la maladie qu’est la bipolarité, et comment elle est arrivée à sortir de cette souffrance par un regard porté vers la spiritualité… sortir de la maladie et non pas en guérir, mais se diriger vers une confiance en la vie.



Ce livre à l'écriture fluide nous permet de mieux comprendre cette maladie psychique faite de successions de périodes d’euphorie et de moments dépressifs et apporte, je pense, un immense espoir à ceux ou à celles qui en souffrent, ainsi qu’à leur entourage.

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Bonjour vieillesse

Merci à Babelio et aux éditions Salvator pour m'avoir permis de découvrir cet essai.

Le sujet n'est pas facile mais concerne chacun d'entre nous à plus ou moins brève échéance puisqu'il s'agit de la vieillesse. L'auteur brosse le portrait de plusieurs personnes âgées qu'elle connaît. Contrairement à ce que je craignais, ce n'est pas triste.

Vieillir n'est pas forcément négatif. Certains vieillards sont heureux et savent profiter du temps qui leur reste.

C'est très bien écrit, respectueux et touchant. Le seul problème pour moi c'est l'aspect spirituel. L'auteur est très croyante et cela se ressent à la lecture.
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Fragile asile

C’est dans le cadre de masse-critique que j’ai lu « fragile asile » les dernier livre de Véronique Dufief, auteur que je découvre à cette occasion, j’en remercie les organisateurs.



D’emblée je vous avoue que ce fut pour moi une lecture difficile. J’ai du m’y reprendre à plusieurs fois sur bon nombre de passages.



Le fait d’être directement interpellé à travers le nom de Nājuka qui signifie fragile dans une langue hindoue, terme qui revient sans cesse, de manière lancinante et bigrement intéressante m’a-il impressionné à ce point ?



En tout cas c’est un procédé très efficace et qui oblige à réfléchir dans la profondeur, ou à partager, à se situer.



Ce texte est donc à lire lentement, comme un long poème, il est traversé par de très belles images, scènes de vie, paraboles. Le vocabulaire est très soutenu et le recours au dictionnaire, en tout cas, en ce qui me concerne, à été fréquent et toujours agréable, instructif et inspirant. Les références littéraires sont très nombreuses, cela m’est apparu trop systématique et parfois excessif, compte tenu de la densité du texte pourtant très court.

Que de contrastes ! Et aussi de paradoxes féconds.



L’auteur se livre totalement et nous fait entrevoir le monde de la folie, qu’elle définit très simplement comme signalant le passage à l’intolérable. Imaginer un niveau aussi élevé de souffrance psychique intérieure est difficile. Prendre pleinement conscience que pour ces personnes souffrantes mentalement : c’est à coup sûr l’auteur qui témoigne à visage très découvert , vous, peut-être, Fragile lecteur Babeliote de cette critique, moi, peut-être, ceux qui de nos proches sont diagnostiqués, prendre pleinement conscience que ces personnes ont été, sont ou seront placées parfois très brutalement, pour certaines de manière récurrente devant un gouffre une abysse à l’intérieur d’eux-mêmes d’une ampleur telle que décrite par Véronique Dubief est glaçant , bouleversant et en même temps ouvre la voie prometteuse de la compassion, et d’une connaissance rarement mise à la portée du lecteur d’une manière aussi talentueuse.



Merci également pour avoir donné cette définition de la folie : la folie est un champ de ruines et on est soi-même un terroriste qui peut, à bas bruit,tout faire exploser, même si on a pu éviter les mines ou espérer qu’elles ne sautent pas.



Merci aussi pour reconnaître les progrès considérables faits en terme de chimiothérapie et qui permettent ainsi d’éviter pour certains malades psychiques l’enfermement, et aussi pour nombre de malades d’éviter de devenir « fou de douleur «  autre visage hélas fréquent de la « folie ordinaire » qu’ont pu vivre ceux qui ne bénéficiaient pas, avant leur invention, ou qui n’ont pas accès à ces molécules bienfaitrices parfois décriées de manière excessive.



En conclusion, au delà de la grande valeur de témoignage, des conseils précis délivrés même s’ils recèlent de nombreux mystères, en tout cas, c’est le résultat de ma lecture , il s’agit d’une réflexion humaniste sur la maladie qui nous guérit.



La dimension spirituelle, très catholique romaine, est essentielle et est très développée. Je n’ai pas été très à l’aise avec sa radicalité fondée sur une soif d’absolu certes très respectable et aussi sur l’excès d’empathie : on ne peut être heureux, si un seul être souffre, Véronique Dufief l’affirme très fort au début puis nuance à la fin de l’ouvrage. Je salue sa très grande probité par rapport à la maladie, car elle nous livre ainsi une clé : la maladie bipolaire est une maladie incurable, les phases maniaque et mélancoliques reviennent inexorablement, ce qui n’empêche pas d’avoir une vie riche à la condition de pouvoir / savoir gérer les phobies, angoisses, et autres crises existentielles. Autre clé, la souffrance est personnelle et il est impossible à autrui de porter entièrement ou partiellement la souffrance psychique d’autrui sans distance, sans le recul du (bon )thérapeute, le risque étant d’être atteint soi-même sans rien avoir réglé pour l’Autre.



Recevoir tout à bras ouverts, bon grain et ivraie est en somme la bienveillante clé de sagesse que nous propose Véronique Dufief,

Pour chacun d’entre nous.

Bonne lecture !
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La souffrance désarmée

SYNOPSIS : récit méditatif sur la façon dont l’auteur vit avec sa maladie – elle est bipolaire – depuis qu’elle a vécu une sorte de guérison, ou plutôt d’acceptation profonde, à … Saint-Wandrille !



EXTRAIT : "Je marche dans la rue, et je pose désormais sur chaque visage son nom propre, le nom suave de Jésus." ….. Décoiffant !!

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La souffrance désarmée

Plus qu’un carnet de bord d’une personne atteinte de bipolarité, ce livre est pour moi un chemin de foi, un témoignage de guérison grâce à la foi. Un ouvrage qui intéressera autant les lecteurs en cheminement personnel que celles concernées par la bipolarité; voire davantage. Le livre d’une belle âme.
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Fragile asile

Cet essai s'adresse à "Najuka" . Ce terme signifie "fragile" dans "une des langues de l'Inde. Najuka, continuellement interpelé par l'auteur, est tantôt un double de l'écrivain, tantôt un ami, tantôt le lecteur. Cette stratégie d'écriture évoque un peu le journal intime.

Véronique Dufief retrace le cheminement d'une personne atteinte de fragilité psychique, évoquant les écueils quotidien et la gestion de la maladie, avec une grande clairvoyance et beaucoup de pudeur.

Ce témoignage, offert à tous ceux qui éprouvent le besoin ou le désir de le lire, est sublimé par la richesse du vocabulaire.

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Bonjour vieillesse

Tout d'abord je tiens à remercie Masse critique et l'éditeur Salvator pour ce livre de Véronique Dufief. Les livres proposés dans le cadre de Masse critique sont variés et permettre de découvrir de nouveaux auteurs / éditeurs ou de conforter notre attachement à ces derniers. Le livre de Véronique Dufief s'est présenté à moi à une époque où je faisais des lectures thématiques autour des vieux et de notre relation avec eux, avec toutes les générations, la société et leur rapport à la mort qui se rapproche.

Ce livre est un hommage aux vieux -70, 80, etc que nous croisons autour de nous : parents, voisins, retraités, chez le médecin et j'en passe. Différents portraits de personnes âgées, de personnes à part entière, d'entités pensant et ressentant des émotions face à ce que la vie met sur leur chemin, face à la maladie de leur conjoint, à leur mise au ban ou plutôt à leur place dans leur famille. Ce livre donne à voir, à penser sur notre relation à ces vieux sur lesquels on peut compter, qui dépendent de nous parfois à un certain moment de leur vie, où la santé physique flanche sans que la tête ne soit un frein. "Bonjour vieillesse" ne s'apitoie jamais, l'écriture est pleine de douceur, de sincérité, de spiritualité : d'HUMANITE.

J'ai d'abord été intimidée en lisant que l'auteure avait reçu un prix de spiritualité, mais elle n'adopte pas un ton moralisateur, doctrinal ou je ne sais quoi..., elle offre des témoignages, des portraits d'individus nommés ce qui crée une relation plus étroite avec eux. Ils appréhendent leur cheminement vers la mort de manière différente.

C'est un hymne à la vieillesse.

C'est beau, cela prête à réfléchir sur la place des vieux et vieilles dans notre société, notre regard sur eux. Je ne suis pas toujours en accord avec ce qui est montré ou dit, mais cela tend des pistes de réflexions parfois. Cela nous questionne, nous fait réagir, nous émeut aussi, nous attendrit, nous oppresse ou nous offusque. A lire !

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Bonjour vieillesse

A travers une galerie de portraits, l'auteur nous présente différentes facettes de la vieillesse. Une chose est sûre, nous ne sommes pas tous égaux devant elle, mais elle se prépare tout au long de notre vie. C'est du coup aussi l'occasion de nous poser la question des priorités de notre vie, de notre condition humaine, de notre manière d'habiter notre vie et des relations que nous entretenons les uns avec les autres. Un très beau livre, touchant et attachant.
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Bonjour vieillesse

En deux mots : À travers une série de portraits, la narratrice aborde les problématiques de la vieillesse.



La narratrice aligne de courts chapitres centrés sur un ou deux personnages. Ces portraits de personnes âgées mettent le lecteur face à la maladie d’Alzheimer, à la réalité des maisons de retraite, à l’euthanasie… Surtout, l’auteur souligne la discrimination dont sont victimes ceux qu’on n’ose pas appeler les « vieux ». Dans cet essai, Véronique Dufief défend la richesse d’enseignement que peut nous apporter la confrontation à la vieillesse.



Son style est riche, mais je l’ai trouvé trop lourd : ses phrases sont longues et les tournures manquent de simplicité et de légèreté à mon goût. J’ai apprécié les analyses pertinentes et justes de l’auteur, mais j’aurai aimé me laisser porter par plus de rythme.
Lien : https://lirenchaussettes.wor..
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La souffrance désarmée

Une expérience de la souffrance psychique qui ne m'a pas laissé insensible.
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La souffrance désarmée

Ce livre-témoignage sur le vécu d'une malade bipolaire est beaucoup moins convaincant que ne l'est celui par exemple de Yann Layma.

J'ai personnellement trouvé que l'auteure faisait preuve de trop de pudeur concernant ses épisodes dépressifs et maniaques.

En revanche, la qualité de l'écriture est indéniable, et j'avoue avoir recherché dans un dictionnaire le sens de certains mots.

La fin du livre se perd ensuite dans ce que certains appelleraient des "bondieuseries", un mysticisme un peu ennuyeux.
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Fragile asile

Merci à Babelio et aux éditions Forum Salvator de m'avoir fait connaître cet essai que je n'aurais probablement pas emprunté à ma bibliothèque sinon, tant le titre et le sujet crispent un peu.



Je viens de terminer ma première lecture, ce ne fut pas facile... Il m'en faudra une ou deux autres pour pouvoir pleinement apprécier la beauté du texte, intégrer toutes ces notions sur la psychiatrie et prendre du recul après cet essai saisissant, dérangeant, déroutant, glaçant, tout à la fois optimiste et inquiétant. On le termine infiniment plus informé, plus apte à comprendre les maladies psychiques mais aussi avec une multitude de nouveaux questionnements qui ont surgi au fur et à mesure du texte.



Commençons par la beauté poétique du texte. J'incluerai quelques citations dans la partie réservée aux citations sur Babelio mais en voici une ou deux qui vous donneront un aperçu de la plume de l'auteur :

« C'est en silence que je viens à toi, sur les pas japonais de ce jardin où ne savent pousser que des fleurs muettes, où chante, les yeux fermés, le corps caressant des statues. Viens te nicher à l'ombre de leurs bras qui pour toi s'encorbellent ainsi qu'un creux chaud et hospitalier ».



« Pour aller d'une pièce à l'autre, je n'ai d'autre passage que des étouffoirs où je suffoque, des goulots d'étranglement qui se resserrent sur moi...Je suis happée comme par l'étreignoir des tempêtes, comprimée dans un corps sur lequel se referme inéluctablement un piège irrespirable. »



Cet essai aborde tour à tour les aspects des maladies psychiatriques, les hôpitaux, les traitements, l'historique, les raisons de ces maladies, l'attitude de la société, le suicide, les présences nécessaires, les impatiences, le corps endommagé par la maladie mentale etc



La violence est partout dans la maladie et elle l'est aussi dans le choix des mots pour la décrire. Glanés ici et là, en voici quelques exemples: tristesse abyssale, irrémédiable nullité, cauchemar stupéfiant, chair fissurée, corps sinistré, délabrement intérieur, irrespirable oppression, être dans un piège à rats, bourreau de soi-même, exténuation de tout désir, corps décimé par l'angoisse, esprit gangrené, obsession dévorante de mettre un terme à tous les cauchemars...



Véronique Dufief, aimée de sa famille et amis, avec un métier, un domicile... aura sa première bouffée délirante à l'école normale supérieure et séjournera déjà sept mois à l'hôpital psychiatrique. Malade depuis 30 ans, ce n'est qu'au cours des 5 dernières années qu'elle réussira à parler ouvertement de cette maladie qui fait souvent l'objet d'un déni.



Solitude, isolement, rejet sont les mots qui reviennent sans cesse. Rejet de la société : « combien de nous font rimer île avec asile , comme s'il fallait mettre en quarantaine bien entourés de tous côtés par des eaux barbelées tous ceux dont la folie pourrait menacer.. ». L'isolement est certes la conséquence de cette camisole qu'est la solitude dans laquelle on s'enferme soi-même mais c'est aussi à cause de la société qui stigmatise au lieu d'aimer. L'auteur parle même d'égoïsme exterminateur. L'analyse est juste et sans appel, la société peut plaider coupable...



Les violences légales et institutionnelles sont certes évoquées ainsi que les hospitalisations sous contrainte, les services fermés, la lourdeur des traitements mais aller à l'hôpital peut aussi se révéler salvateur : on n'a plus besoin de faire semblant, on peut pleurer « tout à trac ». le respect de cette misère commune peut procurer un immense réconfort. Concernant les traitements, entre être assommé ou dans une chambre d'isolement, le choix sera vite fait....Prendre des médicaments n'est pas une démission. « Je crois avoir pu me bagarrer parce que je savais pouvoir compter sur l'intendance, l'aimable vivandière pourvoyeuse de baumes sans lesquels je n'aurais jamais été de taille face à l'intolérable ».



Un essai éclairant sur la fragilité psychique.
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Entrer dans l'invisible

Un tout petit livre de poèmes. Magnifique. Ils rendent compte de la petitesse de l'homme vis-à-vis de la grandeur de Dieu, de sa fragilité aussi. Mais fragilité assumée par le Fils, jusqu'au bout.

Il y a là une grande pureté, comme une mise à nu, mais dans la simplicité de l'être, sans exhibitionnisme jamais.

Une merveille!
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