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Citations de Véronique Ovaldé (781)


Elle a l'air plus petite que dans le souvenir d'Aïda,- mais c'est le cas de toute chose, n'est-ce pas, rien n'est jamais aussi grand que dans notre souvenir : maisons, arbres, sentiments, portée philosophique des chansons pop, etc.

( p.87)
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Il y a d'abord l'odeur du chèvrefeuille et les stridulations des mésanges, puis il y a les abeilles bombardiers qui passent en ronflant entre eux deux, leur route était là, leur route est là, elles ne vont pas changer de trajet à cause des importuns, elles n'ont que faire des importuns, ils sont trop fugaces pour être réellement incommodants, et la route des abeilles est immémoriale, on les voit se diriger vers la cheminée de la grange, elles paraissent surmenées, exécutant un ballet complexe autour de leur nid, on aimerait apprendre à décrypter leur danse, il y a aussi le toit de la grange qui s'affaisse, et les poutres qui s'effritent, constellés de minuscules trous parfaitement ronds, le sol est jonché de bois mastiqué, les choses ici s'effondrent sans fracas, c'est une très lente dégringolade, il y a la brise de mer, les pins qui bruissent sans qu'on puisse discerner leur mouvement, il y a les émanations si particulières du sable de la cour juste après l'heure la plus chaude du jour, et la poussière jaune qu'y ont saupoudrée les mimosas, il y a le vol indéchiffrable des hirondelles qui semblent toujours esquiver d'invisibles colonnes, il y a le battement profond du cœur d'Aïda qui retentit à ses oreilles, et puis surtout il y a ce garçon qu'elle connait depuis toujours assis près d'elle, elle se dit qu'il doit bien formuler des opinions mais qu'il les garde pour lui. C'est comme essayer d'imaginer à quoi rêve un nouveau-né.
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Mais survivre à ses ennemis est l’un des seuls plaisirs qu’il y a à durer.
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Que fait-on d’une colère que l’on garde toujours en soi ? devient-elle une vilaine tumeur ?
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Gloria était alors à la fois comblée et emplie de tristesse. De cette tristesse tranquille et fantomatique qui lui tenait compagnie depuis la disparition de son grand amour. Une tristesse habitable, confortable, sur mesure, qui était devenue une façon de vivre et d'élever ses filles le plus tendrement et le plus attentivement possible.
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- Vos yeux, très chère Maria Cristina, comment n'ai-je pas réussi à vous le dire plus tôt, vos yeux sont du même noir et du même velours que le coeur poudré d'une tulipe.
Elle se dit, Il exagère.
Et puis il lui embrasse les paupières et Maria Cristina se sent devenir languide, elle se dit vraiment, Il m'a attrapée, et puis elle ne se dit plus rien, c'est comme une conversation qu'elle ne pourrait mener à son terme, c'est comme un rapt, elle le laisse prendre la direction des opérations, il sait parfaitement le faire.
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Et si cela ne se passe pas ainsi, si le motif cosmique reste incompréhensible, alors on demeurera délicatementet acrobatiquement penché sur la prolifération des détails, parce que, lorsqu'on a choisi le silence, on voit mieux, cela va sans dire, et on cesse d'accorder aux choses plus d'envergure et d'importance qu'elles n'en recèlent.
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[ 1984 ]
Monsieur Lefèvre est un homme doux, sans grande ambition professionnelle, il cultive une forme d'humour difficile d'accès (il aime les charades), il est discret, il porte des pantalons en velours côtelé, des mocassins à glands et des cravates des années 1970 (qui ont un côté tellement psychédélique sur ses chemisettes à carreaux que c'en est émouvant), il est inventeur, c'est ce qu'il demande à Eugène de mettre sur les petites fiches que celui-ci remplit au début de chaque année scolaire, PROFESSION DES PARENTS, et madame Lefèvre lui reproche de faire dire n'importe quoi à son fils, et elle conseille à Eugène d'écrire CONSEILLER CLIENTELE comme tout le monde.
(p. 49)
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Une question qui commence par pourquoi est une question paresseuse. Je ne veux plus jamais t'entendre poser une question de cette sorte.
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Il lit : Remplacer le peroxyde d'hydrogène par de la teinture pour cheveux. Il lit : Remplacer l'hydroxyde de sodium par de la lessive. Il lit : Fumigène, entourer balle de ping-pong avec feuille d'alu puis y mettre le feu (il y a un croquis qui explique comment tenir l'objet pendant qu'il brûle). Il lit : Bombe au chlore = chlore de piscine + lait + bouteille hermétique ( attention pas de verre). Il lit : Cocktail Molotov = bouteille de bière + 220ml d'alcool + 80ml d'huile + linge imbibé (si mèche faire un trou dans le bouchon). Il lit : Peroxyde d'acétone = eau oxygénée à 6% + acétone + acide chlorhydrique à 30 % (facile).
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Il n'a pas pensé à les brûler, ce genre de geste n'existe pas dans la réalité, dans la réalité on n'oublie les choses, on les égare ou bien on les jette, on ne fait pas de feu avec les fragments de nos vies.
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Chaque moment délicieux forme une partie indispensable de la somme de notre plaisir à vivre (il faut s'astreindre à en vivre au moins un par jour, même minuscule, même si furtif qu'il disparaît presqu'à la seconde où il est apparu).
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Mais j'ai continué à marcher et j'ai fini par devenir tout ce que je croisais. Je suis devenue cet homme qui pousse son caddie au milieu du boulevard Montparnasse et qui porte des sacs plastique de congélation en guise de chaussures....Je suis la bourgeoise, sur le boulevard, qui remonte les manches de son blouson en jean gansé de satin pour faire croire qu'elle n'est pas ce qu'elle est. Je suis cette fille qui achète de la cocaïne pour la première fois et qui se dit, Ma mère n'a jamais fait un truc pareil. Un point pour moi. Je suis ce beau mec qui se presse sous la pluie pour retrouver une nouvelle conquête mais qui va encore tout rater parce qu'il n'a toujours pas compris que les femmes sont clitoridiennes. Je suis cette fille qui rentre son ventre et fait claquer ses stilettos parce qu'elle va retrouver le beau mec. Je suis la prof d'espagnol qui ne s'est pas remise de son voyage au Chili et qui se dit que le lendemain elle fera écouter pour le cinquantième fois "El Pueblo unido jamas sera vencido " à ses élèves. Et elle leur dira, sourire éclatant, "Allez, encore une fois."
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Dans la vraie vie, on ne comprend pas toujours tout, il n'y a pas de notice, il faut que tu te débrouilles pour faire le tri.
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« La présence de Claramunt légitime Maria Cristina partout où elle va. Cela fait très longtemps qu’il n’a rien publié lui-même, mais étrangement la main qu'il a posée sur son épaule fait d’elle un écrivain. » (p. 209)
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" Les femmes ont besoin d'un homme, comme les poisson rouges d'un sac à main"
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Chaque matin la première pensée de Maria Cristina était : 'Un jour de moins à vivre'. La formule, outre son caractère un peu affecté, prenait un sens tout particulier en raison de son éducation. Ne l'élevait-on pas dans la certitude que le royaume de Dieu l'attendait, que le Seigneur l'accueillerait le moment venu dans ses grands bras puissants recouverts de soie sauvage ?
(p. 75)
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Tous ceux qui n'ont pas de nombril sont des martiens.
C'est ce que nous avions décrété Jules et mois quand Jules avait neuf ans et moi six.
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De toute façon elle décreta qu'il ne lui plaisait pas: il était trop grand et n'était pas un assez vieil homme pour lui faire le moindre effet, sa grand-mère Rose Bustamente disait toujours qu'il fallait se choisir un homme beaucoup plus âgé que soi "parce qu'ils ont finit de régler leur problèmes et peuvent ainsi s'occuper des tiens", elle ne disait jamais ce que les femmes de Vatapuna répétaient sans cesse, qu'elles attendaient d'un homme qu'il soit travailleur, qu'il les aime, les respecte, parce que, quand elle entendait ça ,Rose Bustamente levait les yeux au ciel et s'exclamait: autant espérer une pluie d'or du cul d'un âne.
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Je suis sortie de prison un lundi. Samuel est venu me chercher, il avait tant oeuvré pour me libérer... Et moi qui n'avais pas pensé sortir un jour de cet enfer, qui m'étais simplement laissé porter par sa volonté, moi qui croyais encore que le monde était pour l'essentiel carnassier, que je n'avais rien à y faire, et que les hommes étaient tout particulièrement dangereux.
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