Le roman de fiction tire sa force de l'imaginaire de son auteur·rice et nous emporte jusqu'à la dernière page. Dans cette table ronde, l'animateur Samuel Larochelle tente d'explorer l'idée du roman comme voyage au coeur de soi avec les auteur·rice·s Vic Verdier, Maya Ombasic et Clara Dupuis-Morency. L'écriture peut nous mener très loin, vers de nouveaux horizons où la quête devient un terrain de jeu fascinant.
Avec:
Clara Dupuis-Morency, Auteur·rice
Maya Ombasic, Auteur·rice
Vic Verdier, Auteur·rice
Samuel Larochelle, Animateurrice
Livres:
Dans les mursL'Empire bleu sangSadie X
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#slm2021
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- L'aimes-tu ?
[...]
- Victor me possède. L'amour n'a rien à voir là-dedans.
Jack a préparé sa ligne brise-glace pendant tout le temps qu’il faisait son ménage. Il avait pensé dire : « Bien dormi ? » ou « Je suis content que tu sois venue chez moi ». Le premier faisait trop relax et l’autre, un peu cucul. Il avait donc choisi de dire : « Tu sais, t’es pas obligée d’en parler. Mais je veux que tu saches que tu peux, si tu veux. » Ce n’est pas sorti tout à fait comme prévu.
Je n’ai plus personne qui m’attend à la maison, je ne sais même pas ce que je cherche en amour. Je vis chez un clown monoparental. Je n’ai pas de projet, pas le goût d’en parler non plus. Je discute souvent avec un mort.
La douleur au bas de son dos lui rappelle que l'obésité est aussi efficace pour obtenir du succès avec les filles que pour dormir confortablement sur des coussins écrasés. Son hygiène de vie n'est pas au top, mais il se répète que c'est souvent le lot des personnes plus intelligentes que la moyenne.
Mais vous en avez fait l’expérience, vous aussi. Comme moi, comme d’autres. Immergé dans la foule, quand l’énergie partagée de ces centaines, de ces milliers de personnes rassemblées semblent remonter du sol et parcourir votre squelette jusque dans votre cage thoracique, comme une onde puissante qui vous ferait vibrer… vous avez déjà ressenti que la foule pourrait vous emporter. N’est-ce pas?
Est-ce que ce sentiment est attribuable au seul fait d’avoir l’impression de se fondre dans un groupe plus grand que soi? Est-ce plutôt que les multitudes de décisions individuelles s’interinfluencent pour générer une forme de chaos qui nous enivre?
Le poids du dispositif sous ses vêtements lui semble plus lourd avec chaque seconde qui passe. Il s’appuie sur le capot de sa voiture. Une certaine lassitude envahit son corps. Ce n’est pas le temps de plier l’échine. Djela se redresse. Une sorte de picotement lui parcourt la colonne. C’est une sensation qu’il connaît bien. C’est ce qu’il a ressenti, deux mois plus tôt, assis à sa table dans son misérable appartement, devant un bol de couscous fade. Juste avant de décider qu’il allait tuer la ministre McBride, ce picotement l’avait parcouru du bout des orteils au sommet du crâne. Maintenant, Djela l’accueille comme un vieil ami.
Elle avait raison de penser que son histoire de trahison avec Ben allait me donner envie de sortir de sa vie. Tout ça est en contradiction complète avec la Fred que je connais. La nouvelle Fred me rappelle Oliver: les deux sont capables du pire. En fait, mon ami Jas aussi est comme ça par moments.
Moi, j’ai peur. Peur de M. Sourire. Peur de perdre mon cabaret. Peur que mon père ne se réveille jamais et de me retrouver tout seul. Peur de ma blonde.
J’ai peur pour ma blonde aussi. Malgré tout. Mais est-elle encore ma blonde?
Au fond, Vic, se fout un peu du hockey. Il s’est juré de profiter au maximum de cette soirée, de tout faire pour que ces derniers moments passés avec sa fille soient lumineux et impérissables – exactement le contraire de ce qu’ils diront de lui quand ce sera… fait… une fois qu’on l’aura décroché de l’érable et mis dans une boîte.
On fait pas d'argent avec de l'imprévisible.
— Mais tu as raison, on dirait que les imprimeurs ne font pas de vieux os par les temps qui courent. Il me manquait juste une nouvelle macabre comme celle-là… Mon père va bientôt pousser son dernier râle, ce qui va tout virer la Verdier & Co. sens dessus dessous.