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Citations de Victor Pouchet (89)


On dirait qu'il suffit
de réfléchir
juste un peu trop
pour rater
son poème
- et sa vie ?
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Mon père avait un don qu'il n'avait évoqué que deux ou trois fois, mais qui me terrifiait: il pouvait, disait-il, connaître la date et la manière dont les gens allaient mourir. (p. 31)
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J'imaginais que je récoltais des mots, que tout ces mots formaient des phrases, et dans ma tête toutes ces phrases formeraient non pas des lignes mais des volumes, des murs de phrases, des cabanes de phrases, des cheminées de phrases où faire des feux pâles dès l'automne, des feux de phrases en bois qui crépite fort. Et aujourd'hui encore, je reviens souvent dans cette cabane de phrases. Si elle tient bien contre le vent, et si les bûches de phrases brûlent comme il le faut, on peut s'y réfugier dans l'hiver quand plus aucun mot ne nous vient et que la forêt nous semble si grande.
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Victor Pouchet
Je voulais regarder comment l’enfance contamine une existence et comment on peut s’en détacher, imaginer une sorte de manuel d’évasion à usage unique.
(Interview Babelio, août 2020)
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Souvent il est préférable que l'anecdotique submerge la vie alentour.
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Je suis toujours très en retard
d’un amour et d’une émotion
d’un roman et d’un rendez-vous
J’aime la femme qui me quitte
réécris le livre d’avant
Je ne serais jamais présent
À chacun ses malédictions
Il faudra cesser de m’attendre
Si je disparais pour de bon
Tu pourras penser simplement
Que cette fois c’est comme ça :
je suis en retard pour toujours
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C'est à Vaishali, faubourg de Jaipur, dans les jardins de Sheyhavan. Autour des bassins losangés, de grandes tables sont dressées. Des voiles de soie du Pendjab pourpre à franges d'or s'tendent depuis le mur des écuries jusqu'à la première terrasse du Palais des Vents.
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la plupart des choses nous échappent et il nous reste à rire de nos mauvaises interprétations
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25 octobre

Je repense à la conversation de dimanche avec Elias. Son rapport à l'invisible m'attire. Impression que derrière lui, il y a un autre monde. (p; 129)
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Il me dit que tout le monde parle trop, les gens parlent trop de leur vie, sur les réseaux, dans la rue même au boulot, ça le rend dingue. Il dit : "La solution c'est pas de parler, c'est de déparler". Il insiste plusieurs fois sur le verbe. (p. 126)
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Je suis toujours étonné par ceux qui réussissent à tisser des fils si clairs de leur existence, comme si le réel était un grand chemin transparent, une belle surface plane où l'on peut construire de beaux bâtiments, des dessins parfaits.
J'ai la sensation que la vie progresse comme une série de parenthèses, des parenthèses pas refermées, encastrées les unes dans les autres, parenthèses de parenthèses, décevant toute syntaxe acceptable. À l'échelle d'un homme, l'histoire ne bégaye pas, elle déraille, intervertit les syllabes, elle fourche à chaque mot et on n'apprend presque jamais de ses erreurs de prononciation. (p. 87)
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L'homme est le seul animal capable de regarder au loin, de coller ses mains l'une contre l'autre pour prier des divinités qu'il imagine de l'autre côté des montagnes, au-delà des lignes droites et courbes qui circonscrivent son domaine.
(p. 21)
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Lorsque Les grandes fatigues la prennent, elle me dit qu'elle n'a plus de désir, que son corps s'absente, comme s'il était protégé par une fine couche invisible et nuageuse, un halo de brouillard. [...] Il paraît que la fatigabilité est liée directement au niveau d'angoisse que provoque le monde. On s'en protège en faisant en sorte que notre corps et notre esprit n'aient plus à l'affronter debout, mais couché, de loin, les yeux mi-clos.
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C'est peut-être ce qu'on appelle une vision du monde : précisément ce qu'on ne voit jamais. Les angles morts. On voudrait en changer mais peut-on modifier son nerf optique?
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« J’ai respiré profondément, j’espérais qu’elle remarquerait comme j’étais capable de remonter à la surface pour reprendre de l’air entre deux plongées en eaux profondes. J’ai tourné mon visage vers elle et j’ai embrassé son épaule. Se sauver des « trucs de l’enfance » en les écrivant pour les mettre dans une caravane imaginaire : je trouvais l’histoire un peu simple. Mais peut-être qu’il faut parfois accepter les simples fables. J’ai dit à Avril que je ne savais pas faire ça, que tout était en désordre. Elle m’a demandé d’éteindre la lampe de chevet et s’est serrée contre moi, emboîtant son dos contre mon ventre et repliant ses jambes sur mes jambes repliées. Puis elle a pris mon bras droit dans sa main et l’a posé contre sa poitrine. Elle aimait s’endormir comme ça : tout n’était pas en désordre. »
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Victor Pouchet
Mais au fond, en écrivant, je ne maîtrise pas vraiment les choses, et il est même possible que ça ne marche que si les choses m’échappent.
(Interview Babelio, août 2020)
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Victor Pouchet
Il n’y a pas de vérité fixe sur une existence, mais plusieurs versions qui dessinent à un moment donné une image. Peu à peu, un portrait de chevreuil prend forme entre les branchages.
(Interview Babelio, août 2020)
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Quand on a fait l'amour, j'avais les vagues dans la tête.
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Il y a des larmes pour tout. Peut-être qu'il faudrait faire sa propre histoire des larmes : histoire des larmes qu'on a versées, histoire des larmes qu'on a vu verser, histoire des larmes qu'on a empêchées, qu'on a essuyées, histoire des larmes qu'on n'a pas réussi à verser au bon moment, des larmes retenues, histoire des larmes qui nous ont fait pleurer et des larmes qui nous ont fait rire, histoire des larmes pour de faux et histoire des larmes décevantes, histoire des larmes-surprises et des larmes mécaniques, des larmes à plusieurs et des larmes solitaires, des larmes cinématographiques et des larmes sauvages. Histoire des larmes légères quand on vous prend la main au moment où on ne l'attendait pas et des larmes du fond de la gorge quand toute la haine de soi et l'incompréhension remontent d'un coup et qu'on a envie de tout briser mais qu'on n'a la force de rien. Voilà, il faudrait faire un grand choix montage de toutes les scènes de larmes de grand défilé de sanglots, un long travelling sur notre rivière de larmes, et hop, ça serait réglé, on saurait à quoi
s'en tenir, on pourrait se repasser le film.
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Il me dit qu'Elias est un nom de prophète : "il suffit d'enlever une lettre et ça fait hélas".
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