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Critiques de Victor Pouchet (111)
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Pourquoi les oiseaux meurent

Il a plu des oiseaux morts à Bonsecours, près de Rouen, en Normandie… Notons qu'il y a quelque temps, les 4 brebis du monument aux morts du même endroit ont été décapitées…

Rien à voir, me direz-vous … Certes … alors que dans ce petit opus, on est bien obligé de constater que rien n'a à voir avec rien …

Dans ce premier opus de Victor Pouchet, il est plutôt question d'oiseaux, et de la préoccupation de l'auteur qui constitue le titre du livre : « Pourquoi les oiseux meurent ». Une question qui n'en est pas une… Une quatrième de couverture accrocheuse… 16,50 € … A peine plus de 180 pages … Je me lance !



Ça commence bien : le rythme est un peu lent, mais propice à créer l'ambiance, le personnage principal, l'auteur lui-même est attachant. Malheureusement, ça se gâte vite et l'ennui arrive. Une voie toute tracée, puisque l'auteur descend la Seine sur le « Seine princess » afin de rejoindre sa ville natale de Bonsecours ; et c'est lent, un tel voyage fluvial… et favorable aux digressions en tous genres, sur le père, l'amour, la campagne, Mao, un perroquet, des missiles intercontinentaux,que sais-je…

Refermant ce livre, il me semble que je me suis autant ennuyé dans ce court récit que dans un roman de Robbe-Grillet. Que c'est long 183 pages quand l'intérêt ne vient pas, ni pour l'intrigue (y en a-t-il une vraiment ici…) ni pour le style…



Une fois de plus : « jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus… »

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La Grande Aventure

Dans ce roman poème, ou bien ce poème roman, - on ne sait pas très bien où le situer mais qu’importe ! Victor Pouchet parle de son amoureuse, qui le quitte puis revient, dans cette maison « au bout du monde, derrière la montagne ». C’est une tragi-comédie, nous dit-il dès le début, car il ne faut rien prendre au tragique.

Et puis il y a l’écriture d’un poème par jour, c’est elle qui le lui a demandé ; Pourquoi pas ? C’est lui qui le dit



« Peut-être que chaque jour

il y a une chose qui

mérite un poème,

un non-évènement

qui laissera une trace. »



De ce huis-clos où il ne se passe pas grand-chose, l’auteur a tiré une petite histoire du quotidien, il a raconté la banalité en vers. On mange des chips en buvant du vin et en pensant à la mort si proche.

Le récit est tissé de questionnements et d’incertitude. Dehors, on vit au ralenti. Dedans, il y a l’attente et l’espoir.

Un poème par jour, pas si facile à tenir. Au fil de ces fragments de récit, on suit l’évolution du narrateur, son sentiment amoureux, sa solitude, ses inquiétudes, sa tristesse parfois. Lui-même ne sait plus trop ce qu’il ressent.



« Je ne saurais pas vraiment dire

si je suis heureux ou bien triste »



C’est aussi un roman sur la création. Ecrire tous les jours, pas si facile. Parfois, on manque d’envie, ou d’idées. « Parfois, c’est plus dur d’écrire des choses simples » Alors, on se contente de regarder la guêpe qui cherche à sortir.



Vite lu, ce roman poème s’adresse à toutes et tous en toute modestie. Et ce recueil se feuillette et se relit pour prolonger ce plaisir de partager des choses simples.









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Autoportrait en chevreuil

Un petit trésor…foisonnant, qui m'a enthousiasmée tout en me laissant quelque peu perturbée, pleine de perplexité sur tous ces questionnements concernant des mondes invisibles !



Un auteur et ce texte qui me faisaient de l'oeil depuis un moment !



Intriguée par ce personnage paternel, medium et magnétiseur… qui éduque son fils d'une manière très particulière, avec des exercices éprouvants, afin de le purifier, de l' éloigner des ondes négatives… Ce fils est tiraillé douloureusement entre l'étrangeté de ce père, à tel point qu'il subit moqueries et persiflages à l'école, traité de « Fils de maboul » ! Une enfance entre fascination, et répulsion, qui a marqué à vie, notre narrateur, dans une sorte de maltraitance involontaire, le père persuadé de faire bien , de former et fortifier son fils aîné !

« Certains disaient que mon père était un mage, qui avait accès à des choses que personne ne percevait. D'autres pensaient qu'il était fou. Moi, je ne m'étais pas encore fait une idée très nette. (p. 17)”

Pour satisfaire ma curiosité, j'ai écouté Victor Pouchet raconter l'origine et la genèse de ce roman, qui a été inspiré, d'une vraie rencontre : des discussions avec un magnétiseur… qui ont fait leur chemin dans la tête de l'écrivain… rencontre qui lui a fait imaginer la vie d'un enfant éduqué, formé, influencé par un père médium… Comment on vit une enfance dans un contexte aussi particulier ?

Qu'est-ce qu'est l'Invisible ?!...Comment on réchappe à son enfance et à une telle enfance , en l'occurrence…? ?

Cette fiction s'articule en trois parties inégales : la première, la plus importante est le récit d'Elias concernant son enfance, ses rapports et son vécu si marquants et troublants avec un père différent, possédant des pouvoirs divers, dont celui de« couper le feu » , guérir les brûlures, etc.

« Après tout, les choses étaient peut-être tout à fait normales. Mon père avait son cabinet de médium qui était cette sorte de cabane dans le fond du jardin, où il recevait des patients. Il était finalement un peu comme un médecin qui aurait créé sa propre science. Il s'était fait une carte de visite : paradoxologue- médium- sciences occultes (… » (p. 50)



Ce jeune homme Elias , raconte aussi son présent avec Avril, qu'il aime et qui l'aime, tout en le trouvant craintif, trop secret autant qu'étrange, étrangeté créée sûrement par tous ces éléments de l'Invisible…alimentés, inculqués à longueur de temps par ce père médium-chamane…

Education des plus perturbantes , à la fois atypique, enrichissante et marginalisante !



Education si spéciale , trop empreinte d'angoisses paradoxales et multiples… qu'elle a provoqué chez Elias une difficulté à vivre, tour à tour, aimant et craignant à l'extrême, ce père ! Tout cela a induit à l'âge adulte une sorte de difficulté et d' épuisement à vivre…



« Elle [la grand-mère ] me demandait si mon père me nourrissait comme il fallait, elle me posait plein de questions sur lui, sur ce qu'il faisait, sur la maison, sur ses consultations de magnétiseur. Je ne répondais pas à toutes ou du moins, je restais assez vague, car j'avais un peu honte. Dans ces moments-là, je me sentais solidaire de lui, de son étrangeté, de ses grandes idées sur le monde et la vie. (p. 75)”



Heureusement sa rencontre et son amour pour Avril va l'aider à se reconstruire une sorte d'équilibre…à inventer une renaissance…après cette enfance « traumatisante » et anxiogène !



« Il paraît que la fatigabilité est liée directement au niveau d'angoisse que provoque le monde » (p. 57)



Après le long récit d'Elias, suit le journal de sa compagne, Avril qui nous expose les circonstances de leur rencontre, sa perception intime de la personnalité très spéciale d'Elias…son amour sincère et ses inévitables questionnements concernant les difficultés d'Elias pour appréhender la vie, les autres…ses angoisses multiples.





Et le plus court texte, qui achève ce récit ,est celui du père s'adressant à Avril… tentant de lui expliquer la formation particulière donnée à ses deux fils , l'accident terrible survenu au cadet, qui devait reprendre le flambeau du père…sa joie de faire sa connaissance, et son bonheur sincère à l'idée du petit à naître…Restent des silences, des perplexités, des doutes… comme un malaise entourant les malheurs survenus à ce père-médium-magnétiseur et à sa famille….



Restent les forces conjuguées de l'amour de la Vie, de la nature…des animaux, de l'élan vers une vie plus légère, plus simple… loin de toutes les théories paternelles, le balancement positif apporté par Avril pour l' »option légère » :



"J'aime bien l'idée d'Avril de "l'option légère", de prendre face aux bouleversements la voie de la légèreté. Ce n'est pas du déni ou de la dérision, parce que la réalité de la catastrophe n'est pas effacée, mais c'est un angle face au réel. D'un coup, on regarderait les choses en se rendant compte qu'on n'y est pas complètement, qu'on peut les observer de biais, ave attention et douceur. On pourrait frôler le monde et ce serait déjà pas mal. Mais je ne sais pas bien comment on fait. "(p. 110)



Une très belle lecture…originale qui m'a captivée… au vu de l'abondance des passages soulignés.

Poésie, sensibilité, questionnements universels sur comment appréhender le monde et y trouver sa place... après une enfance compliquée...Après cet enthousiasme sans réserve, Je serai très attentive désormais à la lecture du nom de cet écrivain…lorsque je le verrai réapparaître !



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Le Tsarevitch aux pieds rapides

C'est l'histoire d'un tsarevitch qui fait tout à toute vitesse. Comme on ne voit pas très bien où va l'histoire, on se dit que c'est peut-être un livre sur l'hyperactivité. Non. Après quelques vicissitudes, le même tsarevitch fait tout beaucoup plus lentement que les autres. Comme on ne voit toujours pas où va l'histoire, on se dit que c'est peut-être un livre sur la contemplation. Non. Après quelques vicissitudes, le même tsarevitch fait tout à rebrousse-temps. Comme on ne voit décidément toujours pas où va l'histoire, on se dit que c'est peut-être un livre qui tend à du Philip K. Dick pour enfants. Non. Après quelques vicissitudes, c'est l'histoire d'un tsarevitch qui trouve une amoureuse sur le tard et qui crée avec elle une équation qui change leur conception du temps et, logiquement, leur vision du monde. Comme on commence à voir où va cette histoire, on pourrait penser que c'est un livre qui se veut du Stanley Kubrick pour enfants. Non. Ce livre est essentiellement un grand fourre-tout.





Je suis pour les livres qui parlent de métaphysique et de la conception du temps aux enfants, je suis pour les livres pour enfants qui exaltent la beauté des mathématiques et de la physique - j'ai toujours été agacée par ces idées reçues et très répandues qui veulent que l'art seul provoque l'émotion, mais n'est pas fait pour susciter la réflexion, et qu'à l'inverse les sciences dures provoquent la réflexion, mais surtout pas d'émotion. Seulement, la beauté des mathématiques, la métaphysique, le temps... ce sont des sujets extrêmement ambitieux. Victor Pouchet n'est pas, selon moi, à la hauteur pour les traiter et les rendre accessibles aux enfants, pour les faire rêver et réfléchir à partir de ce très magnifique matériau. Il n'a visiblement pas assez bossé son bouquin, il a juste fourré dedans tout ce qu'il avait en tête.





Quant à sa tentative de faire référence aux contes russes, non seulement je n'en vois pas l'intérêt, mais elle est tout aussi ratée. Ce n'est qu'un vague décor qui en reprend très maladroitement certains éléments, comme le recours à la répétition typique de la littérature orale, le personnage du tsarevitch, ou encore Baba Yaga - dont on ne mentionne même pas que la maison se déplace sur des pattes de poulet, ce qui est une parfaite hérésie ! L'auteur a cherché à plaire à son public, comme dans tant de films d'animation hyper standardisés, en mêlant Russie des contes et voitures de sport, ce qui donne un résultat qui sent la démagogie à plein nez. Si vous croyez retrouver ici un peu de l'ambiance des contes illustrés par Bilibine, oubliez ça tout de suite. Si vous pensez trouver une habile actualisation des contes russes d'antan, oubliez également.





Donc, un décor inutile, deux bons tiers d'une histoire très poussive - je me suis ennuyée comme pas possible - et des illustrations qui n'apportent rien, vu qu'elles ne s'émancipent pas du texte un seul instant. Mais un sujet passionnant, qui ne mérite certainement pas d'être aussi maltraité.





Et quand on a lu auparavant Le jardin invisible de Marianne Ferrer et Valérie Picard, la chute est d'autant plus brutale.







Masse Critique Jeunesse 2019
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Le Tsarevitch aux pieds rapides

Un beau texte, qui pourrait presque sentir le conte ancestral, pour enfant, je dirais entre 5 et 10 ans.

La couverture déjà, à moi qui ne suis plus très jeune, m'évoque les tonalités douces de mon enfance. Voila une rupture de bon augure dans ce monde aux tons criards et agressifs.

Et je me dis que ça ne peut pas faire de mal aux jeunes lecteurs de comprendre ce qu'est la nuance, que notre monde n'est pas dichotomique.

Dans l'incertitude de la demi-teinte se niche la curiosité et pas que là : un tsarévitch qu'est ce que c'est ? Ce livre est vraiment une porte largement ouverte.

Et puis des phrases curieuses et capable de faire rêver ; des mots qui laissent l'enfant dans l'imagination; qu'il comprend sans tout comprendre.

Un tsarévitch d'accord ; mais un « tsarévitch que l'on pense vélocement habile »: Ça me rappelle la bobinette et la chevillette qui chérera que j'imaginais sans trop savoir. Et c'est bien pour faire travailler l’esprit inventif de nos chères têtes blondes.

Un beau petit livre, comme sorti du fond d'un tiroir où il avait été oublié. Je pense que les enfants l'aimeront. En tout cas il ne peut leur faire que du bien.

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Autoportrait en chevreuil

Jolie pépite de cette rentrée littéraire 2020 !

Dans ce roman, nous suivons Elias, un homme mystérieux, discret, fantaisiste mais parfois colérique. Il fait la rencontre de Avril, une jeune femme pétillante, qui tombe rapidement sous son charme particulier.

C'est qu'Elias a un passé chargé et une enfance pas facile derrière lui, dictés par les extravagances de son père, qui est médium et magnétiseur, un genre de doux dingue qui dicte les règles du foyer. La logique telle qu'on l'entend n'a pas cours, c'est le cosmos et les énergies qui guident le père d'Elias et régentent leur vie.

Adulte, Elias ne parle plus à son père. Il est inadapté, plutôt dépressif mais ne manque pas pour autant d'humour. Avril tente de le comprendre, mais ce n'est pas toujours simple de vivre à ses côtés.

Un joli roman, singulier et fantaisiste. Je me suis attachée aux personnages et aux souvenirs d'Elias, ainsi qu'à l'auteur qui traite tout son monde avec beaucoup de bienveillance.

Le roman est divisé en trois parties de taille inégale. J'ai vraiment préféré la première qui donne la parole à Elias mais ai moins accroché à celle sur Avril, plus superficielle et qui vient casser le rythme et l'ambiance.

Ce n'est pas un best-seller, mais je pense que ce texte trouvera son public.

Une lecture fort agréable, douce et surprenante !

Merci, Victor Pourchet, pour ce bon moment.

Si vous vous posez la question du choix du titre «autoportrait en chevreuil», je vous laisse le découvrir en lisant le livre.
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Autoportrait en chevreuil

Après Pourquoi les oiseaux meurent Victor Pouchet revient en cette rentrée avec un second livre Autoportrait en chevreuil aux éditions Finitude, un roman à trois voix, habile et émouvant, qui confirme tout le talent de l'auteur.



A travers trois narrations, différentes toutes les pièces du puzzle vont se rassembler.



Après pourquoi les oiseaux meurent, ou l'on assistait à la naissance d'un romancier, on peut dire qu'avec ce roman, Prix Blù Jean-Marc Roberts Victor Pouchet confirme tout son talent
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Tsarevitch aux pieds rapides

Ce petit roman nous déroute, nous fait rire et pleurer, nous donne à réfléchir à la manière des contes. Un conte étonnant, dans lequel des objets modernes font intrusion dans un univers russe traditionnel peuplé de tsars, d’un alchimiste et d’une sorcière…



Un conte qui nous parle de tous ces « enfants pas comme les autres », inexorablement en décalage, d’une manière ou d’une autre. Et oui, quand on fait tout plus vite que tout le monde, la vie n’est pas simple, même quand on est le tsarévitch – le fils unique du tsar ! Mais il y aurait aussi le cas de celles et ceux qui font tout plus lentement, ou dans un ordre différent – ou qui ont tout simplement du mal à trouver leur place. De quoi tourmenter le vieil alchimiste impérial ! Et pourtant, ce livre suggère qu’il est bon de laisser du temps au temps et de ne jamais cesser de rêver : il n’est jamais trop tard pour trouver sa voie…



Nous avons découvert cette histoire dans le cadre d’une lecture à voix haute, d’un seul trait. L’absurdité des chiffres des premières pages nous a beaucoup amusés, la suite nous a captivés et la suite nous a touchés différemment : les enfants ont été touchés par la solitude du tsarévitch et par la fin de l’histoire. Pour ma part, je l’ai trouvée belle et optimiste, ils l’ont ressentie comme triste…



Un joli conte, donc, porté par une écriture vive et rythmée comme une comptine. La réflexion sur le temps et la difficulté à trouver sa voie en dehors des sentiers battus de la normalité parlera sans aucun doute à beaucoup de lecteurs.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Autoportrait en chevreuil

« Autoportrait en chevreuil » est un peu tiré par les cornes. Dans sa construction d’abord, avec trois parties déséquilibrées qui nuisent à la compréhension. Dommage parce que la partie II, journal intime de la protagoniste, a le rythme, l’intelligence et la puissance du « Brandt rhapsodie » de Jeanne Cherhal et Benjamin Biolay. Par son sujet ensuite, moins centré sur la personnalité du jeune Elias (dont le totem est un chevreuil) que sur son père, un magnétiseur dont l’improbable profession autorise toutes les bizarreries. Le ressort narratif, enfin, celui d’une enfance présupposée unique. Depuis Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, on a l’impression que la littérature se repait d’épanchements nostalgiques de ce genre, entre insectes punaisés, cache aux trésors, interrogations naïves sur le fils de Dieu et premiers émois amoureux. Au final, ces souvenirs se ressemblent tous. Autre chose m’a gênée. J’ai eu l’impression que l’auteur nous refourguait « un truc à savoir » à chaque chapitre en s’appuyant sur l’incommensurable culture générale du papa, présumé medium (j’ai appris que l’homme était le seul animal qui pouvait plier son coude, c’est déjà pas mal…) La ficelle est un peu grosse d’autant que Finitudes nous a déjà fait le coup du parent dingo avec son Bojangles. « Autoportrait en chevreuil » a la maladresse et l’envie d’impressionner d’un premier roman – ce qu’il n’est pas.

Bilan : 🔪

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Pourquoi les oiseaux meurent

Il a plu des oiseaux en Normandie et ça n’a pas l’air de bouleverser le monde. Seul un jeune Parisien décide d’en faire son affaire personnelle et de mener l’enquête pour résoudre le mystère. Et comme il n’y a pas de hasard, il se trouve que les oiseaux sont tombés dans le village où il a grandi. Chouette, l’occasion de faire le point sur ses choix, de remonter le fil de son enfance et d’éclairer son apparent immobilisme dans la vie. Pour ce faire, il embarque pour une croisière sur la Seine : un huis-clos en mouvement, finalement.



L’idée, ok, elle est bonne. L’écriture, ok, elle est travaillée. Le titre, ok, il est poétique. La couverture, ok, elle est belle, colorée et donne envie. Le principe ? Non, non, non. Vraiment, les Normands qui habitent maintenant à Paris et retournent en Normandie, il faut arrêter. On le sait qu’il fait moche, a fortiori en automne, qu’il n’y a rien à faire, que c’est déprimant, mais tout de même attachant. On le sait que parfois retrouver ce qu’on a fui ça remet les idées en place et les pieds sur terre. On le sait tellement que j’ai eu l’impression de le lire mille fois. Résultat, je n’arrive pas à me souvenir de pourquoi les oiseaux meurent, ni même de si on finit par le savoir. Je n’arrive pas à me souvenir de si ce livre est bien. Il ne me reste que des soupirs et quelques sourires, peut-être. Et c’est assez mauvais signe.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Autoportrait en chevreuil

« L’autoportrait en chevreuil » est un roman en 3 voix, 3 parties. La première Elias nous parle de son enfance. Son amie April voudrait bien qu’il laisse son passé derrière lui. Pas facile de vivre pour Elias avec un père qui est pris par certaines personnes pour un homme qui a accès à des choses que personne ne percevait et que d’autres prenaient pour un fou. Ce père a vraiment une forme de pensées très particulières. Il avait conscience de l’anormalité de tout ça, des discours délirants de son père mais en même temps c’était son père, il voulait lui faire plaisir, il acceptait. Dans la deuxième partie, on a le point de vue d’April sous forme de journal intime. Cette femme va transformer Elias, l’amener vers autre chose. Des questionnements essentiels apparaissent. C’est cette rencontre avec son beau père qui l’a bouleverse, les choses s’éclairent. Et dans la dernière partie on a le père qui vient clore ce roman.

Ce livre est particulier, original dans sa construction. Style très poétique, délicat, déstabilisant. Il est intéressant dans son sujet : l’impact du vécu de l’enfance sur l’âge adulte.

Je reste perplexe à la fin de ma lecture

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La Grande Aventure

Un homme, une femme. Tandis qu’elle menace sans cesse de s’en aller, il lui promet un poème par jour dans l’espoir de la garder auprès de lui. Ils se séparent, se retrouvent, se comprennent.



Il s’agit ici d’un roman-poème, et c’est une première pour ma part. Je n’ai jamais découvert un tel genre littéraire, et je dois avouer que cela m’a bien plu. Divisé en cinq actes, presque comme une pièce de théâtre, ce récit décrit une relation entre un homme et une femme.



Le lecteur aura la perspective de l’homme, principalement. Malgré tout, la femme tient sa place également, puisque l’on saura ce qu’elle pense, l’homme insérant dans ses poèmes des dialogues maintenus avec elle.



La plume de l’auteur est tout en douceur. Les poèmes sont très aisés à suivre. Le tout est tendre. Cela se lit d’une traite. La préface signée Hervé le Tellier m’a beaucoup plu également.



Un roman-poème qui m’a conquise. Sous forme de poème, il y a une véritable intrigue, tout en douceur et en poésie. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Pourquoi les oiseaux meurent

Prêts pour l'aventure ? Alors, embarquez-vous avec Pouchet (oui oui, comme l'auteur), sur le Seine Princess. Pour aller où ? Pour descendre la Seine, de Paris à Honfleur en passant par Bonsecours, Haute-Normandie. Car à Bonsecours, figurez-vous qu'une pluie d'oiseaux morts vient de s'abattre sur la ville et notre ami Pouchet (vous verrez, il est très attachant cet homme-là) est très intrigué par le phénomène. Ah bon, pourquoi ? Parce qu'il est originaire de Bonsecours, alors cette affaire le touche (contrairement au reste du monde qui n'en a rien à faire), peut-être aussi parce qu'enfant, il a eu un perroquet nommé Alfred, ce qui l'a sensibilisé à l'ornithologie et puis, au fond, ça fait longtemps qu'il n'a pas vu son père et ce serait l'occasion de resserrer les liens comme on dit. Enfin, il doit travailler ses cours et il n'en a pas vraiment envie…

Cela fait donc au moins quatre bonnes raisons de s'intéresser à cette chute d'oiseaux morts, alors, il embarque pour mener son enquête : et si c'était l'apocalypse, la fin du monde ? Qui sait ? Peut-être y a-t-il urgence ? Pouchet le sauveur de l'humanité, le super héros des temps modernes… Suivons-le !

D'abord, des pluies d'animaux, il y en a plein la Bible : des grenouilles, des taons, des sauterelles, cailles et autres bestioles en tous genres tombent du ciel… et autant le dire tout de suite, ça n'annonce rien de bon. Un signe ? s'interroge Pouchet (ce nom me fait toujours penser à Pécuchet ) . Une piste ? Qui sait ?

Pris en charge par Suzanne, la « commissaire de bord », notre aventurier, « de 40 ans au moins le benjamin » de toute la petite troupe, découvre les activités proposées par la compagnie maritime, grignote quelques viennoiseries, discute avec Jean-Pierre, ingénieur dans l'armement, qui lui fait un exposé détaillé sur le « Pigeon Project » (ou comment on avait imaginé utiliser des pigeons pour guider les missiles pendant la guerre) et regagne le pont afin d'observer les usines produisant des fumées capables de tuer quelques milliers d'oiseaux innocents. La pensée de Pouchet s'égare, il repense à son enfance, à ce qu'il est devenu...

La croisière prend son temps et dans sa cabine, notre enquêteur ouvre un à un les nombreux livres qu'il transporte ( Livre des damnés de Charles Hoy Fort, Histoire naturelle de Pline...), recopie des passages dans son cahier, et sombre dans le sommeil « dans un état intermédiaire entre le positif et le négatif, le réel et le néant ».

Il n'ira pas visiter Giverny ni écouter la conférence sur « le tournant impressionniste », en revanche, il boira quelques verres en écoutant l'impro du pianiste Cheval, ne manquera pas d'embrasser Clarisse avant de s'abandonner au refuge-sommeil dans sa cabine n°313.

E la nave va...

Entre lectures et déambulations, errements et divagations, Pouchet, qui n'est ni ornithologue ni touriste, espèce de « guignol égaré dans un voyage organisé sur la Seine pour sauver l'humanité courant à sa perte », avance vers un avenir incertain (la fin du monde?) et un passé qu'il se réinvente au gré de son imagination et de sa douce folie, se trouvant un ancêtre célèbre : un Pouchet, un Félix-Archimède Pouchet (et j'ai vérifié - moi aussi je mène mon enquête! -  le fondateur du Muséum d'Histoire Naturelle de Rouen est bien un certain Félix-Archimède Pouchet. De la famille de l'auteur ? Qui sait ?)

Où cette minutieuse enquête va-t-elle mener notre pauvre hère ? Peut-être à l'essentiel… donner un sens à sa vie, se divertir en offrant un peu de consistance à une existence bien tristounette : « Cette série d'élucubrations c'était sans doute la seule chose consistante que j'avais faite depuis quelques années. «- A quoi as-tu occupé ta jeunesse ? - J'ai rempli un cahier d'oiseaux morts. - Ah, très bien. »

Ou bien, est-ce le début de quelque chose de plus grave dépassant notre pauvre personnage et nous concernant tous : une espèce de menace qui s'appelle la disparition des espèces...

J'ai aimé le ton à la fois mélancolique et ironique de ce roman, qui met en scène un voyage insolite, absurde, une espèce d'embarquement, métaphore d'une quête intime, de soi et du père, un retour vers le passé, vers l'enfance d'un homme (double de l'auteur?) qui, ne sachant plus très bien où il en est et se voyant chuter (comme les oiseaux), se lance corps et âme dans un « river-trip normand » - est-il nécessaire d'aller bien loin pour se trouver ? - qui lui permettra peut-être de mieux se relever, de mieux repartir pour affronter la vie et « les ennemis de ses prochains duels ».

Un très beau texte sensible, drôle et plein de poésie ...

A ne pas manquer...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Autoportrait en chevreuil

Victor Pouchet est un auteur qui a sa propre voix et originalité. Déjà, j'avais beaucoup aimé son premier roman "Pourquoi les oiseaux meurent".

Dans ce court roman, divisé en 3 parties, on fait la connaissance d'Elias, 32 ans, qui est bibliothécaire. Il vient de rencontrer Avril, dont il est très amoureux. Autant Avril est lumineuse, gaie et légère, autant Elias est bizarre et renfermé. On va découvrir son histoire, notamment son enfance, il a perdu sa mère quand il avait 3 ans et son père possède le don de médium-magnétiseur. Sa vie est très particulière entre les expériences que fait son père sur lui et sa "profession". De plus, les autres enfants à l'école se moquent de lui et traitent son père de maboule. Il va vivre aussi un autre drame qui va le bouleverser.

C'est un roman singulier, teinté de nostalgie et de noirceur mais cela est compensé par le personnage d'Avril qui tire Elias vers la lumière.

Un côté un peu poétique et décalé. Moi, cela m'a plu mais je comprends que ce ne soit pas le cas pour tous les lecteurs, tellement c'est particulier.
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Mille nuits, plus une

Les contes des mille et une nuits auront marqué mes lectures en cette fin d'année. Après Badroulboudour, voici Mille nuits, plus une de Victor Pouchet. Une réécriture du conte de Shéhérazade, inspirée par l'enfermement de Latifa, princesse de Dubaï. Et qui rappelle combien les contes ne sont qu'une façon de souligner les pires travers de l'âme humaine.



Shakti, fille de jardinier, n'aurait pas dû être princesse. Mais, contraint par son père de trouver une épouse, Vivek décide que ce sera elle. Et personne d'autre. Si le fait d'être princesse met des étoiles dans les yeux des petites filles, c'est en réalité, bien plus compliqué. Isolée, elle ne peut même plus écrire sur les réseaux sociaux. Elle va tenter de fuir, mais c'est sans compter le maharadjah, le vizir et ses sbires. Isolée pour de bon, elle va écrire, pour de bon.



C'est un court roman jeunesse merveilleusement illustré par Killoffer, à la drôlerie indéniable. Les résumés des grandes histoires de la littérature ou de la pop-culture sont parfaits et j'aurais aimé en lire d'autres encore (Harry Potter en deux pages est génial). Le personnage de l'éditrice, les différents moyens de s'échapper, les bourreaux toujours plus grands et méchants sont de parfaites trouvailles. J'ai aimé que ce texte soit court, à l'image des contes ou des fables et qu'il laisse pourtant la place à une double lecture. Il y a des références cachées (ou non) à chaque page. Totalement adapté à un lectorat jeunesse il plaira aussi au lecteur adulte.





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Autoportrait en chevreuil

Du précédent roman de l’auteur j’avais noté ceci : « L'idée de départ était originale, les premières pages accrocheuses et puis je ne sais à quel moment c'est l'ennui qui est passé au-dessus de tout ça. Au final pas grand chose à dire de ce court roman qui par moment m'a même semblé un peu long. ». Je pourrais presque dire mot pour mot la même chose de ce dernier en y rajoutant que j’ai trouvé ça par moment maladroit et que j’ai été gênée par le déséquilibre entre les 3 parties du roman. Certains ont souligné l’humour et la sensibilité de ce texte mais pour ma part la platitude l’a emporté. On s'ennuie gentiment mais surement - heureusement pas longtemps.
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Pourquoi les oiseaux meurent

C'est toujours troublant de découvrir un fait divers relatant une pluie d'oiseaux morts mais la plupart du temps la nouvelle en reste là sans explications véritablement cherchées .



Victor Pouchet , l'écrivain et personnage principal du livre y trouve une bonne occasion pour délaisser sa thèse qui est en plan et aller enquêter à sa manière , d'autant que cet évenement s'est déroulé dans la commune de Bonsecours sur les bords de la Seine où il a passé son enfance et où vit encore son père qu'il voit peu.

Plus qu'une véritable enquête , cela devient rapidement une errance , une quête du père , à tous les sens du terme car le paternel ne répond pas au téléphone et sera absent lorsque Victor arrivera chez lui , juste pendant de ce qu'il a vécu dans son enfance . 

Embarqué  sur un bateau de croisière pour retraités , seul moyen de transport qu'a trouvé notre détective en herbe , Victor profite des escales pour faire des recherches dans les bibliothèques, de rencontrer des ornithologues ou des témoins oculaires .

Et , il en fait des découvertes Victor, entre celle d'un lointain ancêtre dont la statue orne l'entrée d'un musée ou des textes anciens comme ceux de Pline relatant déjà des pluies d'oiseaux .



On n'en saura guère plus sur les explications de ce phénomène mais Victor grâce à sa quête et aux rencontres au présent et au passé qu'elle aura suscitées nous fait voyager sur une Seine paisible et bucolique et sur ses gentils délires .



Une magnifique couverture !

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Autoportrait en chevreuil

Autoportrait en chevreuil raconte l’histoire d’un homme, Elias, de son enfance à l’aune de sa vie d’adulte. Enfant, il est maltraité par son père sans s’en rendre compte. Adulte, il tombe fou amoureux d’Avril qui voit en lui une étrangeté, elle l’appelle le bibliothécaire bancal sans savoir ce qui en est la cause. Il est évasif, secret et mystérieux, il ne lui parle que très peu de son enfance.



C’est un roman que je n’ai pas du tout apprécié. Sur la forme d’abord, il est construit de manière très étrange en trois parties totalement disproportionnées. Ces trois parties révèlent trois narrateurs différents : Elias, sa compagne Avril, puis son père. Le style d’écriture change à chaque fois puisque on aborde d’abord le livre sous la forme d’un journal cathartique d’enfance où les bribes de souvenirs se chevauchent et se mélangent. Puis, d’un journal intime, celui d’Avril, écrit jour après jour, sur le vif. Enfin, d’une petite histoire courte et décousue racontée par le père. La première partie est mieux écrite, plus appréciable, celle d’Avril casse le rythme assez doux qui avait été adopté : une partie plus rythmée mais beaucoup plus superficielle.



Sur le fond, l’histoire est sans grand intérêt. Si la première partie est un peu moins pire que les autres, c’est l’ennui qui nous gagne très vite. On ne comprend pas bien où l’auteur veut en venir ou alors on s’imagine qu’il veut en venir quelque part puis en fait tout tombe à plat quand arrivé.e.s à la fin du livre, rien de plus ne s’est passé.



De son titre qui m’avait interloquée à sa dernière phrase, je suis littéralement passée à côté de ce roman.
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Mille nuits, plus une

Personnellement, j'ai été déçue par cette pâle revisite des "Mille et une nuits". Je n'ai trouvé aucun intérêt à l'histoire et son écriture. Le choix de la moderniser en la faisant se dérouler à notre époque n'apporte absolument rien, si ce n'est une impression extrêmement maladroite d'anachronismes. Alors que les toutes premières phrases installent un décor exotique séduisant, hors du temps, l'auteur inclut finalement des éléments disparates tels qu'un tracteur, un ordinateur ou encore un legging, des éléments qui paraissent complètement déplacés et rendent le récit banal. Au lieu d'ancrer l'histoire dans notre époque, ces éléments donnent seulement un effet bizarre, inadéquate. Outre ce choix auquel je n'ai pas adhéré, je n'ai aimé non plus l'écriture et le temps du récit, au présent. J'ai trouvé qu'il ne se prêtait pas à l'histoire et au genre du conte dont il s'inspire.
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Pourquoi les oiseaux meurent

C’est un petit livre plaisant à lire, dans lequel le personnage principal (l’auteur lui-même) enquête sur l’origine d’une pluie d’oiseaux morts survenue dans le village de son enfance. Commence alors pour lui un "river-trip" le long de la Seine, qui l’embarque dans une introspection vers son passé, jusqu’à un père à qui on ne donne plus de nouvelle avec le temps.



J’ai apprécié les anecdotes littéraires, historiques, scientifiques et naturalistes que l’auteur a disséminé le long de son récit pour lui donner de la consistance.



C’est au global une certaine mélancolie qui se dégage principalement des pages de ce court roman. C’est spontané et finalement quelque peu inattendu … car on ne vous dira peut-être pas pourquoi les oiseaux meurent !
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