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Citations de Victoria Mas (844)


Pendant que les aliénées prennent place sur la piste ou sur les banquettes, les invités se relâchent et gloussent, s'esclaffent et crient lorsqu'ils effleurent la manche d'une folle, et si l'on venait à entrer dans cette salle de bal sans en connaître le contexte, on prendrait pour fous et excentriques tous ceux qui, ce soir, ne sont pas censés l'être.
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Il existe peu de sentiments aussi douloureux que de voir ses parents vieillir. Constater que cette force, jadis incarnée par ces figures que l’on pensait immortelles, vient d’être remplacée par une fragilité irréversible.
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[…] à présent elle voulait s'en aller, retrouver les murs du couvent, la lumière blafarde de Paris, son ciel bas, sans jamais une percée ; recommencer ses jours familiers, les laudes, les vêpres, les complies, former les novices, accompagner les visiteurs de la chapelle ; oui, Sœur Anne ne désirait rien d'autre désormais que cette existence tranquille, cette existence saine surtout, car celle-ci était sans aspiration et sans espérance. Elle avait fini par comprendre qu'on pèche seulement par attente. (p.183)
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Médecins, préfets, notaires, écrivains, journalistes, politiciens, aristocrates, tous membres de la sphère parisienne privilégiée, attendent le bal avec une euphorie identique à celle des folles.
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Et toi, tu crois un homme qui parle ? Ma p’tite Louise… Les hommes savent dire ce qu’il faut pour obtenir ce qu’ils veulent.
– Il m’aime, Thérèse.
– Personne n’aime une aliénée, Louise.
– Tu es jalouse parce que je vais devenir femme de médecin !
Louise s’est relevée : son coeur palpite, ses joues sont écarlates.
– Je vais sortir d’ici, je vivrai à Paris, j’aurai des enfants. Et pas toi !
– Les rêves sont dangereux, Louise. Surtout quand ils dépendent de quelqu’un.
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Il existe peu de sentiments plus douloureux que de voir ses parents vieillir. Constater que cette face, jadis incarnée par ces figures que l’on pensait immortelles, vient d’être remplacée par une fragilité irréversible.
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Existe-t-il pensée plus consolante que de savoir les proches défunts à vos côtés ? La mort perd en gravité et en fatalité. Et l’existence gagne en valeur et en sens. Il n’y a ni un avant ni un après, mais un tout.
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Son corset la gênait horriblement. Aurait-elle su qu’elle allait parcourir une aussi longue distance, elle l’aurait laissé dans l’armoire. Cet accessoire a clairement pour seul but d’immobiliser les femmes dans une posture prétendument désirable – non de leur permettre d’être libres de leurs mouvements ! Comme si les entraves intellectuelles n’étaient pas déjà suffisantes, il fallait les limiter physiquement.
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À l’ombre d’un arbre une journée d’été, dans un coin du dortoir un après-midi d’averse, l’aliénée et l’intendante ont parlé avec pudeur, des hommes qu’elles ne côtoient pas, des enfants qu’elles n’ont pas, de Dieu en qui elles ne croient pas, de la mort qu’elles ne redoutent pas.
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Immobile, la novice dévisage celui qui l'attend : au pied de son lit, cet enfant est lumière.
- Levez-vous et venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend. […]
- Soyez tranquille, tout le monde dort bien. Venez.
Il tourne les talons et s'éloigne sans attendre. D’un bond, sœur Catherine descend du lit, enfile sa robe, prestement, sans céder au doute, car douter de l'invraisemblable ne relèverait d'aucun mérite. Elle rabat sa coiffe sur ses cheveux et s'éclipse du dortoir. (p.10 11)
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Tant qu’les hommes auront une queue, tout l’mal sur cette terre continuera d’exister.
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Entre l'asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes.
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"Tu peux examiner la planète tout au long de l'année, elle ne sera jamais la même...Après, la lunette ne permet pas d'en avoir une vue très précise : on ne pourra pas voir ses cratères, ni les dépôts de glace sur ses pôles. Mais bon, on peut déjà s'en approcher un peu. Quand tu penses qu'à ce moment, elle est à soixante millions de kilomètres de nous...c'est presque émouvant."
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Michel Bourdieu se retourna enfin, toisa à l'entrée du salon ce second fils qui n'avait ni la carrure ni l'aplomb du premier, dont la présence seule suffisait à soulever en lui un mépris qui lui échappait encore. Certains enfants se résument à ceux que l'on leur préfère. (p.27)
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Il n'avait jamais offert de livre à quiconque et prenait seulement conscience de l'enjeu de cette démarche : faire cadeau d'une lecture était pareil à une confidence.
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Les chaînes et les haillons laissèrent place à l’expérimentation sur leurs corps malades : les compresseurs ovariens parvenaient à calmer les crises d’hystérie ; l’introduction d’un fer chaud dans le vagin et l’utérus réduisait les symptômes cliniques ; les psychotropes – nitrite d’amyle, éther, chloroforme – calmaient les nerfs des filles ; l’application de métaux divers – zinc et aimants – sur les membres paralysés avait de réels effets bénéfiques.
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Des années à la Salpêtrière lui avaient fait comprendre que les rumeurs faisaient plus de ravages que les faits, qu’une aliénée même guérie demeurait une aliénée aux yeux des autres, et qu’aucune vérité ne pouvait réhabiliter un nom qu’un mensonge avait souillé.
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- On accepte bien qu’une jeune fille ait vu la Vierge à Lourdes.
- Il ne s’agit pas de la même chose.
- Pourquoi ? Pour quelle raison est-il accepté de croire en Dieu, et inconvenant de croire aux Esprits ?
- La croyance et la foi sont une chose. Voir et entendre des défunts, comme vous le prétendez, est anormal.
- Vous voyez bien que je ne suis pas folle. Jamais je n’ai souffert d’une crise. Je n’ai aucune raison de rester ici. Aucune !
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Le père Cléry tend les paiers signés à Geneviève. Elle jette un coup d'œil aux documents, puis regarde l'homme.
- Puis-je vous poser une question?
- Je vous en prie.
- Pourquoi faire interner votre fille, si vous n'attendez pas qu'elle soit soignée. Nous ne sommes pas une prison. Nous œuvrons à guérir nos patientes.
...
- On ne converse pas avec les morts sans que le diable y soit pour quelque chose. Je ne veux pas de cela dans ma maison. À mes yeux, ma fille n'existe plus.
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La foi inébranlable en une idée mène aux préjugés.
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