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L'affaire des poisons de Victorien Sardou
En ce temps-là, l'école de Brinvilliers sévissait encore ; la Voisin et ses acolytes tenaient boutique de poudres de succession. Le poison paraissait partout ; l'ignorance des médecins le laissait soupçonner en toute mort qu'ils ne s'expliquaient pas. Ce fut une panique à la Cour, à la ville, "le mal qui répand la terreur". Le roi institua, pour juger ces crimes sans exemple, une juridiction sans appel : la Chambre ardente. Les lettres de cachet pleuvaient ; la Bastille se peupla, et l'on sait que c'était la prison des gens de qualité. On vit arrêter, poursuivre, interroger les principaux de la Cour ; le nom ne protégeait personne et l'inquisition des robins ne s'arrêta ni devant l'éclat des titres ni devant l'insolence des accusés ... (extrait de la critique de Gaston Sorbets insérée dans le 84ème numéro de "L'Illustration Théâtrale" du 14 mars 1908) |