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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le tempo lent mais bien marqué assure un décollage d'anthologie. Sans se laisser déconcentrer par les lazzi salaces lancés par un ramassis de péquenots tout émoustillés de voir Marie-France onduler dans sa robe gitane qui lui colle aux seins et au bassin.
Ses bras déliés et ses cheveux voltigeant en auréole dessinent des arabesques éthérées en parfaite harmonie avec la musique comme si elle ne faisait qu'une avec la chanson. Une apparition à damner un Saint.
Yes it's gonna be cold, lonely summer, But I'll fill the emptiness I'll send you all my dreams, Everyday in a letter sealed with a kiss.
Au bout de vingt secondes, les projos s'attardent anormalement sur elle, mais loin de l'intimider cela semble la transcender. La rendre plus sûre d'elle. Plus belle, plus désirable, plus somptueuse. Comme si tous ces regards graveleux fixés sur sa plastique sculpturale confirmaient son nouveau pouvoir, pressenti et désormais assumé. Soulevant pour la petite fille qu'elle est encore la barrière marquant la frontière des territoires oniriques où des reines libertines disposent hardiment de leurs chevaliers servants.
Et dire qu'à cette heure-ci, ses parents la croient sagement endormie dans son petit lit douillet...
I don't want to say goodbye for the summer, Knowing the love we'll miss, Oh let us make a pledge, To meet in September, And seal it with a kiss.
Soudain je réalise qu'un silence quasi-religieux s'est appesanti sur l'auditoire. On n'entend plus les cliquements des verres, ni les chuchotements ou les gloussements du public.
Les serveurs ont arrêté de slalomer entre les tables. Le solo instrumental appuyé par les chœurs résonne comme dans une église. Majestueux et envoûtant. La partie n'est pas loin d'être gagnée. Surtout rester concentré jusqu'à la fin.
I'll send you all my love, Everyday in a letter, Sealed with a kiss, Sealed with a kiss...
Voilà c'est fini pour nous.
Un déferlement d'applaudissements récompense notre prestation. Marie-France, à peine étourdie par les bravos, est rayonnante. Elle d'ordinaire plutôt réservée en public, envoie force bises à la cantonade en secouant son tambourin tel un trophée de chasse.
La chrysalide devient papillon.
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Nous reprenons, en l'accommodant à notre manière « Venus in furs » l'ode sado-maso du Velvet Underground, guitares saturées sur rythmique hypnotique mâtinée d'indianisme, extrait du fameux album à la banane d'Andy Warhol dont une légende urbaine tenace, peut-être pas dénuée de fondement, prétend que la colle de certains exemplaires numérotés contenait du L.S.D.

Au début, je suis obligé de m'aider d'un bout de papier pour ne pas oublier une partie des paroles, riches et suggestives :
Kiss the boot of shiny, shiny leather
Shiny leather in the dark
Tongue of thongs, the belt that does await you
Strike, dear mistress, and cure his heart

Ce morceau inspiré par le roman éponyme de Leopold von Sacher-Masoch est d'un autre niveau que les chansons mièvres des Yéyés qui copient les Américains faute de compositeurs, et assènent leurs rimes indigentes par manque d'auteurs.

Le plus ardu est de se rapprocher des sons de la guitare Ostrich de Lou Reed. Toutes les cordes sur la même note, seuls les octaves diffèrent.
Par chance, Johan, un bassiste réunionnais que nous ne tarderons pas à intégrer au groupe, vient à la rescousse. Il s'est fabriqué une basse fretless. Accordée spécialement à notre intention pour ce morceau.

Fluet et décharné, l'allure d'un moineau agrippé à son fil télégraphique, le regard ailleurs derrière d'épaisses lunettes de myope, ce mathématicien émérite fait bouillir la marmite en enseignant chez les curés. Mais sa vraie vie est ailleurs.
Johan est homo, ce qui est banal. Il est aussi transformiste, ce qui l'est moins.
On ne l'a pas reconnu la première fois qu'il a débarqué à l'improviste, accoutré en femme. Robe moulante rouge et talons hauts, perruque brune ondoyante, maquillage de starlette et lentilles de contact vertes. Il voulait nous faire une surprise. C'est réussi. Doublement. Car il ajoute à son talent d'acteur une voix de soprano. Traînante et légèrement voilée, proche de celle de Karen Dalton.
Une illustre inconnue en France... Bob Dylan avait débuté avec elle à Greenwich Village. Il affirmait qu'elle égalait Jimmy Reed à la guitare et chantait aussi bien que Billie Holiday. Avis de connaisseur.

Bien qu'ils ne jouent jamais ensemble (et pour cause !) seuls les initiés établissent la corrélation entre ce bassiste efficace d'allure effacée, et cette nana pétillante et exubérante qui interprète invariablement deux chansons à la suite. Jamais plus. C'est son label. Sa marque de fabrique. Une ballade enveloppante prélude à un rock fracassant. Clones de Joan Baez et Tina Turner compatibles...

Retour en coulisses de « Jenna » ondulante et papillonnante. Reprise de thèmes rock-pop assourdis grâce à un bassiste revenu on ne sait d'où...
Johan aimerait présenter officiellement son numéro. Pourtant, il en diffère l'annonce. Temporise. La crainte de perdre son boulot si ça venait à se savoir en dehors du club ?
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