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Citations de Vincent Borel (101)


...à Marseille et Avignon vers 1760......on y trouve les quatre premières loges de côté
occupées par des femmes seules qu’”il est loisible d’aller prier à souper après la représentation” (Casanova). C’est le balcon de la prostitution mondaine, l’une des fonctions de l’opéra sous l’Ancien Régime.
p.23
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Faire du bruit, c’est rendre hommage; applaudir, c’est donc le démontrer....C’est sous Auguste qu’aurait été instaurée cette habitude afin de réguler les cris, d’abord confus, qui saluaient la performance de l’acteur. Le dernier à occuper la scène donnait alors le signal des acclamations en jetant ces mots « Viadete et applaudite ».
p.12
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Larache, Maroc-1928

Les mots travaillent le sommeil, les phrases dessinent les rêves, de sorte qu'à son réveil, un lecteur épris n'est plus celui qu'il était la veille : il a mûri à son insu.(p.173)
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Le créateur a cette chance rare de porter en lui son univers. Certes, il doit sans cesse lutter pour l'étayer et le faire croître, le consolider et lui donner forme. Mais, si l'invention coule rarement de source, sa venue est une salvation de l'être. Pour qui se connaît, la douleur, l'angoisse, le remords, la peur, tous ces démons peuvent être projetés hors de soi-même sur la scène de l'oeuvre.
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Larache, Maroc - 1928

B.semblait aussi avoir apporté aux portes du désert de quoi étancher une intense soif d'interdits.Outre les Francais et les Russes traduits en espagnol, il y a des auteurs plus sulfureux. Niezstche, Bakounine,Marx, Barbusse.Tous ces noms, dont les idées agitent les colonnes des journaux, bénéficient de pauses bienvenues.Car Antonio se fait écrivain public pour ses camarades, de pauvres gars illettrés, arrachés à leur terre par l'injuste conscription. Ils viennent le voir pour se faire lire les lettres et pour qu'Antonio écrive leurs réponses.
( p.171)
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Garrucha, Andalousie- Août 1974

Rejoindre le village natal de ma grand-mère à longtemps été une translation dans l'espace et le temps.Lorsque le général Franco leva la peine de mort pesant sur les exilés républicains,mes grands-parents n'eurent de cesse de revenir dans le pays dont ils avaient été chassés. (p.27)
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New York- Octobre 1929

Les gratte-ciel dessinent des canyons de lumière sous un flot de nuages bas.La ville paraît avoir volé l'horizon. Les mille feux de la cité surgissent d'un océan de bitume et de souffre.C'est magnifique et oppressant. (p.194)
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Barcelone- 1934

-Sert, le peintre des Rockfeller, de la cathédrale de Vich ?
- Oui, celui que du temps de Primo de Rivera on appelait le Tiepolo de la dictature. Eh bien, il a accepté de signer des fresques pour mon café. Une fantaisie monumentale à la gloire des colonies.
Antonio laisse échapper un sifflement d'admiration. La puissance d'imagination du peintre, sa gamme d'ocres, de sépias et de noirs sont remarquables.
( p.309)
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Barcelone- Automne 1933

Après des funérailles grandioses comme on n'en avait pas vu depuis la mort de Gaudi, la Barcelone d'en-bas était entrée dans la nouvelle année commencée comme on retourne en prison.Le sifflet des usines, le piétinement des hommes en bleu de travail pesaient terriblement. Tout retrouvait son rang ancien, la hâte menaçante du contremaître, l'amertume et la frustration. Ceux de 1931 avaient eu l'espoir du grand soir. Leur printemps est froid et ressemble à la nuit.(p.278)
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Ces jours durant tu avales de nombreux produits pour essayer de faire taire la bête qui lève en toi ses crêtes calcifiées : Doliprane et Di-Antalvic, aspirine et Efferalgan codéiné. Jamais pourtant tu ne peux dire : c'est la paix, car toujours la chimio te rattrape et ton crabe qui se meurt trouve, du fond de son agonie, le moyen de te faire encore souffrir. Vous êtes deux en un, on ne se quitte pas comme ça.
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Dans ce vieil hôpital de Laennec jadis nommé Hôpital des Incurables les bâtis gothiques ont des réveils dignes des Flandres de Van Eyck. Il est notamment un cloître veillé par un antique beffroi, un vieux puits, des arcades moussues et des mosaïques de fleurs. A huit heures un matin, ta perf à la main et un masque blanc sur la bouche, tu salues le lever du soleil, le flamboiement d'avril et les restes de la nuit mauve qui fuient par-dessus les toits.
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Depuis la route, Theresa jette un dernier coup d'oeil à son fils aîné. Elle l'affectionne sans jamais lui avoir prodigué beaucoup de caresses; cela ne se faisait pas dans le village d'Ansfelden. On y a ceci en commun avec ces bougres de luthériens de ne jamais laisser déborder ses émotions. (p. 22)
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En cette nuit du  juin, 18  embaumée de tilleuls, François- Joseph de La Fistinière s’apprête à pisser, d’un jet dru, sur la flamme éternelle de la Résistance. L’esplanade du mont Valérien, encore toute bruissante ce matin des solennités républicaines, est désormais vide. Seules quelques phalènes vrombissent autour des lampadaires.
François-Joseph, prénommé de la sorte pour complaire à un oncle épris de la Première Guerre mondiale et surtout particulièrement fortuné ¢, vise en titubant la flamme bleuâtre. Ce rebelle s’est toujours fait un point d’honneur d’atteindre le centre des gogues sans provoquer d’éclabous- sures. Mais le gros joint de ganja qu’il a planté entre les lèvres rend ses gestes incertains. François-Joseph tripote sa robinetterie de la main droite tout en serrant une cannette de bière de la gauche. Il est venu avec des munitions supplé- mentaires. Son short à poches Kulte contient une seconde cannette de bière 8.6 et un autre joint
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Barcelone- -1930

Quelque chose d'énorme, et qui n'a d'autre désir que d'abattre l'ordre ancien, injuste, inique et intolérable, veut sortir de sa chrysalide.Cela cherche à exploser ainsi que tombent les vieux quartiers de Barcelone qu'Antonio retrouve après ses années au désert. Des bâtiments jamais vus se dressent pour l'Exposition universelle .Comme le pavillon construit par Mies van der Rohe pour la république de Weimar. Cubiste, géométrique, aéré, lumineux. Oubliés les appartements bourgeois, les chambres de bonne et les sous-sols loués aux crève- misère. Table rase du passé, bienvenue au confort et aux désirs de l'homme nouveau.On veut vivre pour soi et d'égal à égal.
( p.198)
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Barcelone- Automne 1933

Devant chaque bureau de vote, les queues impressionnent les observateurs par leur amplitude, leur diversité, leur singularité. C'est la première fois que l'on voit autant de jupes ensemble (...)

Il y a les soutanes des hommes d'Église et les robes des religieuses. Il y a, épars, les hommes de toujours.Mais surtout, par grappes volubiles, on voit les nouvelles venues: les femmes. Par dizaine, par centaines, par milliers.

Ce 19 novembre 1933 est un jour de baptême, celui de leur liberté et de leur indépendance. Le premier vote des femmes espagnoles (...) (p.265)
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Pour Antonio et pour des dizaines de regards avides, la lecture c’est autant de fenêtres sur le monde qu’il y a de pages parcourues. Un mot construit une phrase qui forme un chapitre recelant de multiples expériences. la combinaison des lettres de l’alphabet une fois maîtrisée est aussi infinie que le nombre d’êtres sur la terre.
Bien plus tard, Antonio regrettera d’avoir quitté l’école. Pour lors, il lui a tourné le dos, comme il fuit le carrer dels Flassaders où n’existent que des convenances et où personne ne répond à ses questions. Car Antonio a soif, comme tous ces êtres avides de savoir et de connaissance. La lecture n’est pas pour eux une échappatoire ou un loisir de nantis : lire c’est croître.
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La lecture n’est pas pour eux une échappatoire ou un loisir de nantis : lire c’est croître.
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"A droite il y a la mort, à gauche, la vie, au milieu la voie de la guérison. C'est aussi simple que ça." L'explication lapidaire va droit au but : ton médecin a raison d'oublier ses gants : ton sort est à ton choix.
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En ce premier avril tu sors de l'hôpital avec beaucoup de vertiges et bien peu d'humour. Tu n'arrêtes pas de tripoter ce collier de nodosités suspectes, tu t'accroches à la plus bénigne des trois gradations symptomatiques : la tuberculose. S'opère alors en ton crâne une curieuse dissociation; c'est de toi qu'il s'agit mais ce n'est pas de toi qu'on cause, un autre est concerné qui est ton corps mais pas ta tête. Tu te places vite au-dessus de la tragédie que tu sens se nouer, tu adoptes le parti, sinon de la bonne humeur, n'exagérons rien, mais au moins celui de la curiosité enjouée, comme si tu avais à visiter ton propre musée.
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Johann Baptiste ne s'est même pas donné la peine de se défendre et d'apporter la preuve de son innocence. L'homme était un mélancolique à qui la vie pesait lourdement, hormis lorsqu'il jouait et enseignait la musique. Anton partageait avec son parrain tourmenté le poids des conflits enfouis , mais jamais ils ne les évoquaient lorsque leurs deux pudeurs se trouvaient réunies. Il existait cependant entre eux une étrange connivence de spleen. (p. 78)
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