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Citation de GeorgesSmiley


Il prit la parole et fut vite maître de son trac. Son accent italo-wallon et sa souplesse toute commerçante faisaient oublier les hésitations surtout quand il abordait un membre du public, pour une ou deux secondes, ne parlant qu'à lui, le prenant à témoin. Du plan qu'il avait conçu, il ne garda que les points positifs. Il souligna, avec une nostalgie non feinte, la beauté des collines siciliennes tannées par le vent et le soleil brûlant, l'odeur chaude de la poussière et du fenouil séché, le chant des cigales, les effluves de la mer qui s'éclatait sur les rochers où ils jouaient lorsqu'ils étaient enfants et que Fabio était si blond. Il raconta la difficulté à apprendre à vivre ici avec la pluie et la grisaille...
A la fin,... il quitta le pupitre, s'avança vers le cercueil et, se libérant complètement de l'ébauche de discours qu'il avait préparée, fit un geste de la main pour montrer la photo, et conclut :
_ Il avait un beau sourire. Les barbecues dans son jardin vont nous manquer... Voilà : c'était Fabio...
Il voulut dire "mon frère", mais n'y parvint pas. Il voulut toucher le cercueil du bout des doigts, mais n'y parvint pas. Il peina à faire les pas qui le séparaient de sa chaise et s'y effondra en poussant un cri animal, le sanglot d'une bête blessée, d'un homme qui est allé trop loin. Il pleura toutes ses larmes. Cécile le prit dans ses bras, lui baisa les paupières. Michèle lui posa la main sur l'épaule et il l'entendit dire "C'était très bien, Papa" sans pouvoir la voir au travers de ses yeux trop mouillés.
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