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Citations de Vincent de Gauléjac (48)


L'identité est le produit d'un double mouvement intérieur et extérieur. Elle est donc moins un état qu'une construction dynamique résultant du travail d'un individu qui cherche à se situer, à se positionner, à affirmer une singularité et une unité face à une réalité multiforme et hétérogène, à trouver des médiations face aux contradictions intra-psychiques, psychologiques et sociales qui le traversent. (...) Le mot identité qui porte en lui sa racine "idem", le même, ne prend son sens que dans une dialectique, où la similitude renvoie au dissemblable, la singularité à l'altérité, l'individuel au collectif, l'unité à la différenciation.
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On prétend aujourd'hui que la lutte des classes n'est plus d'actualité, comme si les rapports de domination avaient disparu, comme si l'origine sociale ne déterminait plus la place de chacun dans la société. Dans un monde fasciné par la réussite individuelle, la performance et l'excellence, les tensions sont vives entre les images idéales (ce qu'il faut devenir pour être "bien") et la réalité de ce que l'on vit. - 18 -
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La loyauté familiale se fonderait donc sur la consanguinité mais également sur une transmission des dettes et des injustices qui se sont accumulées dans les générations précédentes parce qu'elles n'ont pas été "réglées".
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C'est en rivalisant de dons que les hommes créent des liens entre eux. Le don assure la réciprocité, la possibilité d'une confrontation à l'altérité, la perspective de construire une société de sujets, alors que l'économie marchande transforme l'individu en consommateur, l'acteur en producteur et le citoyen en client.
Lorsque la contribution de chacun à la société se traduit en termes monétaires, le citoyen oublie le goût de la gratuité, le sens du bien commun.
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La capacité à prendre la parole et une place dans le groupe est étroitement liée à la place que l'on occupe, que ce soit dans la famille ou dans la société.
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La honte réactive (…) indique au sujet qu’il lui faut réagir face à une situation qui « le prend en défaut ». Lorsque le regard d’autrui le met en flagrant délit d’indignité, il se mobilise pour restaurer son image, pour prouver à autrui qu’il n’est pas indigne et méprisable. L’humiliation est vécue comme une agression que le sujet va chercher à extérioriser sous forme de rage, de haine, de colère, de revanche ou d’ambition. p 71
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Les chemins pour remonter aux "sources de la honte" sont semés d'obstacles, de doutes et de souffrances. Dans la mesure où le sujet n'est pas uniquement concerné personnellement, il doit comprendre en quoi il est également "habité" par la honte de ceux qui lui sont proches, de ceux qu'il a besoin d'aimer, de ceux dont il attend l'amour. Il prend le risque, en voulant échapper à sa propre honte, de leur faire honte à son tour. Le dégagement est un travail délicat. Il consiste à partir à la reconquête de la vérité dans l'histoire familiale, à démêler le vrai du faux dans ses relations à soi-même et autres autres.
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5. « Dans la vie courante, l'expression manifeste et consciente de ces effets de l'Histoire est plutôt rare. On parle de sympathie ou d'antipathie, on se sent attiré ou agressif, on ressent du mépris ou de la honte, de l'attrait ou de l'envie, sans toujours bien comprendre la source de ces sentiments "spontanés". Certains peuvent avoir confusément l'impression qu'il existe un lien entre ces sentiments éprouvés et la situation sociale de l'autre, mais le lien direct est rarement établi, sauf par ceux dont la conscience de classe est particulièrement vivace.
Le travail sur le rapport aux origines sociales met les participants en tension entre l'appartenance au groupe, qui conduit à renforcer des liens positifs, et le travail sur l'histoire familiale, qui met en évidence les différences sociales entre eux, réanimant les sentiments de haine, de honte ou d'envie liés à ces différences et violences humiliantes subies dans l'enfance.
Cette tension est la manifestation dans le groupe des rapports de domination qui traversent l'ensemble de la société. » (p. 259)
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Le dégagement de la honte passe donc par une remise en question de l'intériorisation des normes stigmatisantes et par une contestation du regard des dominants. C'est dans cette capacité à refuser une identité prescrite que s'amorce la possibilité d'en produire de nouvelles. Il y a là un mécanisme de dégagement central du sentiment de honte, lorsque l'acteur refuse l'intériorisation négative qui lui est renvoyée et se projette dans un devenir qui lui permet d'échapper à l'identité négative qui lui est attribuée.
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... les actionnaires délèguent le pouvoir d'organisation, pas uniquement aux salariés, mais à des référentiels, des normes de qualité, des outils de contrôle, des indicateurs de mesures, des systèmes informatisés, des objectifs financiers auxquels les salariés, tout comme les managers et les dirigeants de site, doivent se soumettre. Si l'organisation hiérarchique subsiste, chaque échelon semble désormais traversé par de multiples exigences incompatibles. Plus la responsabilité est élevée, plus la pression est intense. C'est ainsi que la direction -elle-même soumise à son lot d'exigences parfois intenables -peut "décliner toute responsabilité", y compris celle de la pression qu'elle relaie ou excite auprès de ses "collaborateurs".
Dans cette configuration, le pouvoir est omniprésent et pourtant insaisissable, systématique et invisible. Chaque échelon a le sentiment que "ceux d'au-dessus" ont le pouvoir, qu' "ils" exigent une chose et son contraire, qu' "ils" le font pour mettre sous pression leurs collaborateurs et mieux contrôler leurs subordonnés.
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regressif ou evolutif?
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Comment penser que l'on puisse résoudre ces problèmes alors que la guerre économique fait rage et que le désespoir de ceux qui ne sont pas nantis les amène à chercher dans le nationalisme, l'intégrisme et l' intolérance, un exutoire et des compensations illusoires?
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Le premier exercice consiste à se présenter en répondant, d'abord par écrit sur des grandes feuilles de papier, puis par oral à trois questions : qui suis-je ? Qui j'aime ? Qu'est-ce que j'ai envie de comprendre à propos de mes histoires d'amour ?
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L'émotion est nécessaire au raisonnement. Le cœur a des raisons dont la raison a grand besoin, au risque de devenir déraisonnable !
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La richesse du travail en groupe oblige à se confronter, à regarder en face les choses, à mettre des mots...
... C'est un travail d'acceptation. Il consiste à sortir de la dénégation.
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L'individu est le produit d'une histoire dont il cherche à devenir le sujet.
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2. « [Selon Lacan] Le signifiant devient alors le déterminant moteur des destinées individuelles et le fondement de la constitution du sujet. Loin de maîtriser le langage et la parole, le sujet en est le dépositaire. C'est le signifiant qui est la clé des songes, des lapsus et des actes manqués, donc la clé de l'inconscient. […]
Il y a une correspondance entre ce que dit Lacan quant au rapport du sujet au langage et ce que l'on peut constater du rapport du sujet à son histoire. Le sujet est dépositaire d'une histoire familiale. Dans les récits, on entend fréquemment le discours d'un autre, c'est-à-dire la reprise par le sujet de ce qui lui a été transmis de l'histoire familiale par tel ou tel ascendant. Ces récits, il les reprend à son compte, persuadé qu'ils sont vrais, comme s'ils évoquaient des situations vécues par lui-même. Mais en même temps, ces récits sont autant de clés pour comprendre l'histoire. À condition de les décrypter pour ce qu'ils sont : non pas la réalité mais un reflet de celle-ci qui rend compte des aspirations, des réussites, des échecs, des projections, des craintes, des angoisses, des désirs des générations précédentes, des difficultés qu'elles ont rencontrées, des différentes manières de faire face à la mort, à la maladie, à la folie, à l'amour et à la vie. » (pp. 90-91)
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1. « Dans l'exploration du projet parental ou de la généalogie, dans l'analyse du roman amoureux et des scénarios affectifs, ou encore dans l'analyse des processus d'idéalisation, le sujet est conduit à s'interroger sur ce qui a été agissant en lui. Les enjeux œdipiens et narcissiques se révèlent, non dans une activité fantasmatique favorisée par la technique de l'association libre, mais dans une situation de recentrage sur soi en référence à la réalité extérieure.
Le récit n'est donc pas entendu pour lui-même, il est contextualisé. Les conflits évoqués conduisent le sujet à s'intéresser simultanément à son histoire, à la façon dont le désir et l'angoisse sont à l’œuvre en lui et à ce qu'il ressent dans l'ici et maintenant. Le dispositif le conduit à explorer en quoi les choix et les ruptures de son existence ont pu être déterminés par quelque chose qui lui échappe et comment il a mis en place des comportements réactifs et défensifs face à des enjeux inconscients. L'exploration de ces enjeux reste limitée si on la compare au travail effectué sur le divan du psychanalyste ou sur le fauteuil du psychothérapeute. Il s'agit simplement d'ouvrir la perception des manifestations inconscientes en montrant que les conflits qui traversent l'histoire personnelle et familiale sont articulés sur des enjeux psychiques plus ou moins refoulés. » (p. 87)
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Que signifie aujourd'hui "être convenable", "être bien élevé", être "comme il faut" ? La multiplicité des cultures et des idéologies produit une diversité des "convenances" et des normes. Les raisons d'avoir honte ou d'être fier deviennent flexibles et aléatoires. La tendance à les garder pour soi s'affirme. Cette évolution est sans aucun doute le signe d'une plus grande liberté individuelle. Mais elle contribue à fragiliser les individus. L'assouplissement des normes sociales et la remise en question des conformismes divers obligent le sujet à se fixer lui-même ses propres principes et ses propres limites. Le développement de "pathologies des frontières" (borderline, personnalités limites) est le symptôme de cette évolution.
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5. « L'imaginaire managérial à l’œuvre dans les entreprises hypermodernes se veut l'élément moteur du projet de globalisation économique. Sous couvert de rationalité économique, d'objectivité scientifique et de pragmatisme gestionnaire, cet imaginaire légitime la logique exclusive de profit comme moteur du système économique, l'enrichissement individuel comme moteur d'un projet de vie et l'utilitarisme comme moteur du lien social.
Sous couvert de rationalité, le management est en définitive une idéologie qui tend à occulter la conception du pouvoir qui le fonde. Cette idéologie légitime une vision marchande de l'humain comme ressource pour naturaliser sa mise à disposition de l'entreprise comme facteur de production. Elle applique au travail les principes de gestion conçus pour gérer la production de biens. Elle développe une approche objectivante des organisations humaines qui est l'une des principales sources de mal-être au travail. Elle transforme l'individu en capital qu'il doit rentabiliser sur le marché de l'emploi, elle réduit le travail à sa valeur productive selon les étalons de mesure imposés par la logique financière, elle objective le "facteur humain", ce qui entraîne un processus de désubjectivation systématique sur les plans affectif, émotionnel et réflexif. » (p. 297)
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Créature de la nuit, je suce le sang de mes victimes pour me nourrir. Je peux me métamorphoser en chauve-souris, en loup, en chat ou en chien quand je ne me dissipe pas en une traînée de brouillard. Les miroirs ne reflètent pas mon image et je ne projette aucune ombre. Je crains la lumière du jour et le meilleur moyen de m'anéantir est de m'enfoncer un pieux dans le cœur ou de me décapiter. Un de mes représentants le plus célèbre est le Comte Dracula.

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