Oublieuse de stratégie, la rationalisation à outrance devenue fin en soi n’est pas sans conséquences. L’obsession des résultats immédiats rend difficiles la prise de recul, la remise en cause. L’esprit tactique s’impose et la technique finit par dominer. Le technocrate, pourtant de plus en plus anachronique, fournit les indiscutables solutions qui ont « fait leurs preuves ». Il faut répondre, riposter plus que construire pour demain. Le réflexe l’emporte sur la réflexion et le décideur, qui doit pourtant mettre de l’avenir dans chacune de ces décisions, oublie que la stratégie – fidèle à Socrate – est l’art du questionnement.