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Citation de KostasEmilie


P.60
Ce fut à l’écoute de ses longs silences que je sus qu’elle
m’appelait de Tunis. J’entendais au travers du combiné la
mer, le vent siffler, remonter de la falaise et couvrir la voix
de Marie. Elle s’arrêtait au milieu de ses phrases, la respiration
coupée, comme asphyxiée par les milliards de particules
de la nuit. J’ai regardé l’heure. Quatre heures trente-trois.
Vingt-deux heures trente-trois en Tunisie. La conversation était confuse. Marie butait sur les mots et rarement je l’avais entendue bégayer ainsi, rejeter de sa gorge autant de désordre, serrant les poings sur chacune de ses phrases, sa
mâchoire tendue, raide, tremblotante, je la sentais vaciller,
ne sachant plus quoi faire d’elle-même, seule sur la promenade
de La Marsa, seule face à la masse sombre de la mer,
ses hanches appuyées au garde-corps de la corniche, le dos
courbé.
— Pourquoi es-tu à Tunis, Marie ?
— Je reviens. Je reviens.
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