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Critiques de Vincent Gravé (65)
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Requiem pour un champion

San Francisco, novembre 1967. Des gants de boxe accrochés au mur. Un billet dont le portrait semble le narguer. Seul, allongé sur le lit de cette chambre miteuse, Jack Ranieri, songeur, se remémore les circonstances qui l'ont amené ici.... Des combats de boxe dont il sortait vainqueur, lui, le champion de Broooklyn. Le regard envoûtant de la voluptueuse Lisa. Des palaces aux soirées de luxe en passant par les robes de Paris. L'argent qui coule à flot jusqu'à se réduire comme peau de chagrin. Pour reconquérir celle qu'il a perdu, Jack a encore un round à jouer. Au volant de sa Mustang, armé de son pistolet, il va tenter le tout pour le tout...





Après la belle vie aux côtés de la splendide Lisa, après bien des victoires sur le ring, c'est seul et ayant raccroché les gants que se retrouve Jack Ranieri, l'homme en qui tout le monde voyait un grand champion. Il aurait pu en être un si seulement les coups de la vie n'étaient pas si durs. Bertrand Boulbar nous plonge dans un album purement noir et américain. La voix off, sombre et omniprésente, décrit les sentiments et sensations de ce boxeur déchu en passe de commettre l'irréparable. L'ambiance, oppressante et sombre, est parfaitement retranscrite. Le scénario, sans être original, aurait mérité d'être approfondi. Graphiquement, le trait au fusain, imprécis, est particulièrement sombre. Certaines planches sortent du lot : psychédéliques, au trait arrondi et en pleine page, elles rappellent les affiches de années 60.
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Il est mort le poète

Vive le poète ! Vive le poète président ! On l'acclame de partout, cet Antoine Simiac, ce futur candidat aux élections présidentielles! Malheureusement, il n'aura pas la chance d'aller jusqu'aux urnes puisqu'on s'est chargé de lui régler son compte. Trois balles de gros calibre à bout portant, il n'avait aucune chance de s'en sortir... Evidemment, ses opposants, dont le sénateur et son jeune poulain Dutertre, sans aller jusqu'à se réjouir de ce meurtre, comptent bien se servir de cette tragédie pour se hisser au sommet et emmener avec eux le peuple indigné.

Dix-sept ans plus tard, Marcado sort de prison. Il a payé pour ce qu'il a fait et veut profiter maintenant. Mais, une jeune femme l'accoste dans la rue dès sa sortie. Elle dit être sa fille, Zoé, et vouloir passer du temps avec lui. D'abord réticent, l'homme accepte finalement...



Cet album éponyme du roman de Marcus Malte, paru en 2011, nous emmène dans les couloirs politiques. Divisé en sept chapitres, chacun commençant par un croquis du théâtre de Guignol, ce récit à la fois sombre et inquiétant recèle quelques mystères. Qui a vraiment tué Simiac ? A qui cela profite-t-il ? Qui est cette Zoé ? Que veut-elle obtenir vraiment de Marcado ?

Le dessin tout en noir et blanc de Vincent Gravé colle parfaitement à cette ambiance mystérieuse et machiavélique. Il nous offre de très belles planches finement travaillées malgré quelques cases plus grossières.



Il est mort le poète... Vive le poète !
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Camille Claudel

On connaît l’histoire de cette artiste, éprise de son art et de Rodin… On connaît sa fin, bien malheureuse, dans un asile, et toutes les polémiques à ce sujet. Cet album retrace, à travers le récit de son frère, l’écrivain Paul Claudel, cette vie passionnée et dissolue qui la fera se tenir à l’écart de tous.

Je tire mon chapeau à Eric Liberge et Vincent Gravé pour avoir rendu un si bel hommage à cette femme haute en couleur, au mérite incomparable. On plonge dans la fin du XIXe siècle, on suit les tourments des guerres et, avec elles, ceux de Camille. J’ai aimé les dessins. Quant au scénario, il est riche et bien documenté.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Il est mort le poète

Antoine Simiac est une machine de guerre politique, un tribun.

Son surnom, le poète.

Une côte de popularité stratosphérique qui le rend éminemment dangereux, au regard de ses adversaires, dans la course à la présidence.

La solution, éliminer ce vainqueur prédestiné, ce qui sera fait lors d'un meeting mémorable.

Vingt cinq ans ont passé. Mastrado a payé sa dette à la société.

Aujourd'hui, il sort de prison.

Seul, paumé, repentant.

Accosté par une jeune inconnue, il ne se doute pas un instant que sa vie vient de prendre un nouveau tournant.



Un trait bicolore intéressant qui vous explose à la gueule et qui se prête parfaitement à cette fiction politique sans doute pas si fantasmée que ça. Rien à redire sur le côté graphique.

Non, ce qui m'a rapidement gêné, c'est un final pressenti à des kilomètres à la ronde, avec un rhume carabiné et une propension à anticiper les évènements habituellement proche du zéro absolu, c'est dire l'énormité de la ficelle, voire de la corde à nœud.

Un scénario vraiment pas au niveau de l'esthétique très travaillé et c'est sans l'ombre d'une surprise que l'on referme un récit que l'on aurait souhaité plus manipulateur.

Dommage...
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Camille Claudel

Voilà une BD que je souhaitais lire depuis un petit moment...



Hélas quelle déception ! ...Quand on pense à la beauté de Camille Claudel, à l'esthétisme exceptionnel de ses oeuvres ! Cette superbe femme artiste, libre, un génie de la sculpture !.. je feuillette cet album constitué de personnages aux traits brouillons et grossiers, qui rendent les personnages grotesques..de textes "style manuscrits" illisibles ...quel hommage affligeant !



Le parti pris des auteurs est de camper un journaliste qui interroge Paul Claudel sur sa soeur...soit...quand on connait les rapports familiaux de cette famille, l'admiration de Paul Claudel qu'il lui portait pour son talent certes mais cette jalousie plus tard qu'il l'animait tellement! Camille avait une passion pour son frère "son petit Paul"...Cette relation fusionnelle " frère et soeur" et leurs influences sur leur travail réciproque a fait couler beaucoup d'encre...



On peut s'interroger toute fois sur le détachement qu'il affiche envers elle, sur la situation tragique de Camille lors de son internement le 10 mars 1913 signée par leur mère.

(Il ne viendra la voir que douze fois en trente ans d'enfermement...)... Au regard de sa situation d'écrivain et de diplomate, il ne viendra que rarement en France. ainsi sa soeur "fait tache".. les amours illicites de Camille, sa vie de bohème,.. et il était bien plus simple de la laisser dans l'ombre...et le sort des femmes d'autant plus artiste de surcroît, à cette époque importait peu.



Voilà comme vous le remarquerez ce destin incroyable de cette femme sublime artiste bâillonnée me passionne ..alors passez votre chemin pour cet album !



Au lendemain de la mort de Camille, dans une lettre à son beau-frère, Paul Claudel écrira : "Camille a terminé sa longue vie de déceptions et de souffrances. le poids du génie est lourd à porter pour une femme !... Ma consolation est que ces trente ans de souffrance lui ont certainement valu l'accès d'un séjour meilleur. L'aumônier m'a dit qu'elle communiait souvent dans des sentiments de grande piété."

Une "longue vie de déceptions et de souffrances".

La phrase est exacte.



Sur mon profil, Je vous invite à consulter la liste d'ouvrages que j'ai créer concernant cette chère Camille Claudel.





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Requiem pour un champion

Je suis Jack Ranieri, feu Iron Jack, boxeur déchu.

L'on dit que l'amour rend aveugle, possible.

Je vais vous prouver qu'il peut également rendre incroyablement con.

Lisa, j'en étais raide dingue de la môme. Piqué d'être avec une aussi belle poupée à mener grand train du temps de ma splendeur.

Seulement le train a déraillé. Ne restent que les souvenirs.

T'inquiète Lisa. Ce qui est mort peut renaître.

Le temps de charger mon flingue, d'faire un braco et à nous la belle vie, encore.





C'est noir, intense, à l'aune d'un méchant café qui n'aurait aucun mal à faire tenir votre délicate petite cuiller argentée en position verticale.

Deux trois cases max pour accentuer la force et la nervosité du récit.

Un dessin au lavis collant parfaitement avec le funeste karma de ce lucky loser.

De superbes planches psychédéliques pour évoquer sa belle et une relation aujourd'hui évaporée.



Requiem pour un champion, sans révolutionner le genre, est un magistral exercice de style qui vous filera certainement le bourdon. Youpiiie. Avec Jack, vous serez deux.
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Camille Claudel

"Que tremblent les familles chez qui se déclare cet affreux malheur qu'est la vocation artistique...et surtout dans la sculpture"



Affirmation choc attribué à Paul Claudel concernant sa soeur Camille, dans la Bande Dessinée d'Eric Liberge et Vincent Gravé.



En utilisant la voix et les souvenirs du dramaturge et poète, cette biographie retrace la vie créatrice et tourmentée de l'artiste, élève de Gustave Rodin avec qui elle vivra une passion tumultueuse. Les rapports difficiles avec la famille Claudel sont aussi au coeur du récit, la rivalité artistique avec un frère à la fois attentif et exaspéré par un tempérament immaîtrisable jusqu'à la folie et l'internement.



Eric Liberge en fait donc un récit vivant et énergique, à défaut d'être nouveau. Il replace aussi l'artiste dans son époque, dans le Paris de l'exposition universelle de 1889, des salons artistiques dominés par la gente masculine, de la mentalité du tournant du 20ème siècle encore si peu favorable à l'émancipation des femmes.

J'ai été moins conquise par les planches de dessin de Vincent Gravé, proches de la caricature. Elles sont en revanche très travaillées, fourmillent de détails, vibrent de couleurs. Elles s'adaptent en cela parfaitement au propos.
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Il est mort le poète

Il est mort le poète, quand on l'a tué, il est mort flingué (Nicole & Ta ou presque).

En fait de poète, Simiac était le leader charismatique de l'opposition. Sûrement ni plus sincère ni plus honnête que ses concurrents, mais beau parleur et démago, donc fédérateur. Une sérieuse menace à la veille des Présidentielles avec 38% d'intentions de vote.



Histoire d'un complot politique, pas si éloignée d'une affaire récente autour de personnalités pressenties pour l'Elysée. Histoire qui rappelle également l'exécution d'un proche d'un candidat fantaisiste, il y a une trentaine d'années.



Au milieu de cette affaire sordide, une belle rencontre entre un homme et une jeune femme. Cet homme découvre avec bonheur l'amour paternel, prend goût à la vie. Cette jeune femme est pleine de rage, de plus en plus nerveuse et partagée.



Marcus Malte est doué pour les portraits et pour décrire avec finesse des relations parent-enfant émouvantes (cf. L'échelle de Glasgow).

Cet auteur est tout aussi doué pour les intrigues tarabiscotées. D'ailleurs je m'y perds parfois et renonce à comprendre (Garden of Love). Tout s'éclaire ici, à la fin. En relisant soigneusement l'album, on trouve pas mal d'indices. Le support s'y prête : petits détails dans les dessins qu'on avait occultés ou mal interprétés. Le texte donne également des pistes, mais elles baladent finalement plus le lecteur qu'elles ne le font avancer.



Je n'avais jamais été emballée par les polars-BD que j'ai lus. Suite à ces expériences, il me semblait que les intrigues ne pouvaient qu'être faiblardes : creuses, faciles et approximatives, avec un dénouement brutal et artificiel.

Je change d'avis avec cet album : intrigue solide, propos intéressant, protagonistes convaincants, certains très attachants, superbe graphisme en noir et blanc, et parallèles judicieux avec Guignol sur différents aspects.
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L'affaire Zola

Passé un temps d’adaptation au dessin à grand traits stylé bandes dessinées début XX éme, avec un côté Pieds Nickelés, signé Vincent Gravé (story-board) et Christophe Girard (story-board, dessin et couleurs), cette biographie romancée en BD d’Emile Zola et de l’affaire Dreyfus s’avère très intéressante.



Les choix graphiques trouvent leur raison d’être dès les premières pages, qui expliquent les liens entre Zola et beaucoup d’artistes de son époque, dont des peintres comme Cézanne ou Pisarro. Une case reprend même le déjeuner sur l’herbe de Monet. Avec ses premiers succès, comme Thérèse Raquin, Zola fréquente des écrivains comme Guy de Maupassant et Alphonse Daudet. Il va développer une œuvre littéraire en rupture avec le conformiste ambiant, en montrant les injustices sociales.



L’homme aime les femmes, aura quasi-ouvertement ses maîtresses, aime la vie, voyage et vivra vite dans un certain confort. Il est à Rome quand éclate l’affaire Dreyfus. La condamnation du capitaine sur fond d’antisémitisme ne l’affecte pas dans un premier temps.



L’officier subit la déportation en Guyane, le bagne et des brimades toutes particulières. Ses conditions de vie sont déplorables. Ce n’est qu’à l’automne 1897 (l’affaire a éclaté en janvier 1895) que Zola informé du dossier (et de l’identification par le commandant Picquart d’Esterhazy comme étant le vrai traître) va s’engager pour défendre l’officier juif. Une position courageuse face à une opinion majoritairement hostile. Sa lettre au président de la République, titrée J’accuse, publiée par l’Aurore le journal l’Aurore de Clémenceau, après que le Figaro ait refusé de continuer à publier ses articles, reste son fait d’arme principal. Les débats et procès ont duré et Zola a même été condamné, mais il n’a pas cédé.



Cette BD est une belle vision romancée de la vie d’un écrivain majeur du XIX éme siècle, un témoin de son temps, plus soucieux de défendre l’injustice que d’apparaître en héros d’une cause.
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Il est mort le poète

Un homme politique est assassiné.

Des années plus tard, un homme sort de prison et découvre sa fille dont il ignorait l’existence.

Une pièce de théâtre courte mais percutante.

L’histoire est bien amenée et la fin est une réelle surprise.

Je ne connaissais pas la plume de Marcus Malte sous forme de théâtre.

Et bien il excelle là aussi.

Personnages tous plausibles, intrigue intéressante.

Je découvre que ce texte existe sous forme de BD, j’aimerais beaucoup voir ça.

Encore une fois, je ne suis pas déçue par l’auteur.

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Les Grands Peintres - Monet : Les Nymphéas

Intéressant comme thème de produire des bandes dessinées les "Les Grands Peintres", une bonne idée de faire connaître ces peintres d'une façon accessible pour tous les âges . Voici l'album sur Monet avec un scénario de Frank Secka et les dessins et la couleurs de Vincent Gravé. Un bon dessin et belle couleur aquarelle, bonne composition. mais au début les pages on trop de case, trop de texte ou il prend trop de place dans certaine cases, mais cela s'améliore dans la deuxième partie de l'album. L'histoire intéressante qui passe par une jeune fille et et jeune anglais qui gravitent autour de Monet qui semble vivre une histoire d'amour, et à travers l'intérêt de chacun d'une façon différente vis à vis le peintre. Avec quelques élément vrai de la vie du peintre, cela peu donner le goût d'aller plus loin et je crois que c'est le but de cette collection.
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Camille Claudel

"Comment n'exister que pour son art dans un monde d'hommes, quand on était une femme au caractère difficile et au talent si effrayant?" C'est l'enjeu que se sont donné Eric Liberge et Vincent Gravé dans cette BD sur la vie de Camille Claudel, dont le génie a dû se débattre, aux prises avec un autre génie et non des moindres : Rodin. Son défaut aura-t-il été d'égaler le maître ?

Le scénario est intéressant, puisque qu'il propose de partir d'une interview du frère de Camille, Paul Claudel, qui retrace les débuts prometteurs d'une soeur au caractère tranché, puis sa liaison houleuse avec Rodin, pour finir par évoquer comment Camille a peu à peu sombré dans la paranoïa, internée et oubliée.

Les dessins sont plutôt sombres, inspirent une certaine violence par le jeu des traits. Certaines vignettes particulièrement réussies occupent une demie page, expriment les angoisses de Camille, telle cette vague qui s'apprête à ensevelir Camille, seule et toute petite, référence implicite à la vague d'Hokusaï.

Il y a de la recherche donc, mais l'ensemble n'emporte pas une adhésion enthousiaste, sans doute parce que la part obscure du personnage occupe un peu trop de place.
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L'affaire Zola

Dans cette bande dessinée les auteurs nous raconte la vie d'Emile Zola et son rôle dans l'affaire Dreyfus. Jai trouvé cette biographie romancée intéressante. On y découvre sa jeunesse pas toujours heureuse puis sa réussite en tant qu'écrivain. Emile Zola est aussi connu pour son combat contre l'injustice. Il va tout faire pour faire libérer Dreyfus condamné pour trahison.

Je trouve que cette bd est une belle façon d'en apprendre plus sur ce grand auteur.
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L'affaire Zola

Roman graphique complet mêlant la vie de Zola et son combat pour Dreyfus. Ni totalement une biographie, ni un album sur une affaire qui aura divisé la France sous la IIIème républiques, mais de façon claire le récit du combat de 2 hommes engagés, prêts à tout perdre au nom de la justice et de l'honneur.

Le dessin est agréable, coloré, et nous plonge dans l'époque.
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Fausse route

C'est une histoire d'évasion, de poursuite, en noir et blanc, traîtée tout en lavis (encre diluée à l'eau pour obtenir des nuances de gris), essentiellement au pinceau. C'est vif, agressif, le dessin est vigoureux, sans concession, comme la nature humaine qu'il nous décrit, gris, sombre.

Un détail (économique sans doute) m'a cependant gêné, le choix du papier couché ne rend pas service au traitement du dessin en lavis, trop lisse, et qui s'use vite, on voit dans l'exemplaire que j'ai emprunté à la médiathèque quelques reflets dûs à l'usure, et qui donne un côté “cheap” au livre. Je suis persuadé que l'histoire elle-même y aurait gagné en intensité imprimée sur un papier de plus belle tenue.
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L'affaire Zola



On va avoir droit à la biographie d'Emile Zola qui a été l'un des plus grands écrivains du XIXème siècle. Il était également un journaliste reconnu qui a lutté contre les injustices sociales de son époque.



La dernière partie de sa vie a été marqué par l'affaire Dreyfus et c'est tout l'objet de cette BD. On se souvient de sa publication en janvier 1898 dans la journal « L'aurore » avec le fameux titre: J'accuse. Cela lui a d'ailleurs valu un procès pour diffamation et un exil à Londres. Il a subi une véritable vindicte populaire, chose que l'on ignorait.



L'auteur de la BD va très loin en nous montrant qu'il a été victime d'un assassinat par un acte malveillant au niveau de la cheminée de son appartement et qui provenait des anti-dreyfusard. Il est mort asphyxié en 1902 avec un classement sans suite de cette affaire afin d'éviter une soi-disant guerre civile en France. Il faut dire que cette affaire avait cristallisé les passions ainsi que la haine du juif dans des proportions incommensurables.



On critique souvent l'Allemagne qui est tombé dans les bras de l'antisémitisme. Je me rends compte que la France aurait pu également succombé à ces sirènes malsaines tant la haine de cette catégorie de gens était forte. L'auteur et sa famille vont subir en effet les pires désagréments suite à la parution de son article polémique mais ô combien juste et courageux.



Et puis, il y a surtout l'appareil d'état comme la justice, l'armée ou la présidence qui ne reconnaît pas son erreur et qui s'enfonce en accablant deux hommes serviteurs de la république. Fort heureusement, le Président de la République Félix Faure, anti-dreyfusard notoire, cassera sa pipe au bras d'une prostituée. La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera plus.



Le dessin n'est absolument pas un problème car il est sans esbroufe et il correspond parfaitement à son sujet.



C'est en tout cas une belle biographie de Zola car nous avons là un grand défenseur des valeurs de tolérance, de justice et de vérité. Je me rends compte que je ne connaissais rien sur sa jeunesse, sa famille, son épouse et sa maîtresse et surtout sur l'affaire Dreyfus. Bref, c'est l'occasion de s'instruire de cette manière assez ludique. Cela pousse également à une certaine réflexion sur les manipulations du pouvoir et l'instrumentalisation de la justice.
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L'affaire Zola

Gros coup de cœur cette semaine pour un roman graphique très original. Elle retrace une partie de la vie d’Emilie Zola, en particulier l’affaire Dreyfus qui plongea la France dans une véritable guerre civile.

Les auteurs nous proposent d’entrer dans l’univers du grand homme au travers des yeux de son épouse Alexandrine qui lui sera fidèle jusqu’au bout malgré la double vie de Zola. Cela permet d’avoir un point de vue extérieur mais également crédible notamment en ce qui concerne l’hypothèse de la mort de Zola.

Les dessins sont soignés et les expressions des personnages sont très frappantes. Un gros travail sur les couleurs est également à souligné.

Un roman graphique que je recommande sans hésiter.


Lien : https://nessou3.wixsite.com/..
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L'affaire Zola

Après la mort de son père, Émile Zola vit seul avec sa mère acculée par les dette de son mari. Zola fera la connaissance de Paul Cézanne grâce à qui il rencontrera Gabrielle. Elle est la muse de plusieurs grands peintres de l'époque mais se rangera auprès d’Émile en l'épousant en 1870. Devenue Alexandrine, elle soutiendra Émile dans son écriture, le poussant au travail et à la découverte du vrai peuple parisien.

C'est ainsi que débute l'écriture et la publication des premiers tomes de la série Les Rougon-Macquart, fortune et célébrité sont au rendez-vous. Les époux déménage à Medan où ils emploieront une certaine Jeanne qui deviendra la maîtresse d’Émile Zola. L'écrivain deviendra père de deux enfants grâce à cette dernière.

Double vie mais équilibre parfait pour l'écrivain qui s'engage bientôt dans la défense d'un juif alsacien, Dreyfus.

Emile Zola publira dans le journal l’Aurore la célèbre lettre à Félix Faure, président de la troisième république, J’accuse. L'écrivain est l'objet d'une haine et sera obligé de s'exiler.



Contrairement à l'album Les Zola de Méliane Marcaggi et Alice Chemama où il est question du couple, L'affaire Zola est centré sur l'implication de l'écrivain à l'affaire Dreyfus, son combat pour faire innocenter cette homme lui vaudra les foudres du peuple. Ce scandale politique est un fait délicat dans un contexte social difficile du à la précédente guerre avec l'Allemagne notamment avec annexion de L'Alsace dont est originaire Dreyfus. En accordant son soutien Emile voit ses livres brûlés en place publique et sa famille menacée. Les dessins montrent le calvaire de Dreyfus au bagne de Cayenne et la colère d'un peuple qui dépasse l'entendement.

La lecture est très agréable.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Les Grands Peintres - Monet : Les Nymphéas

La collection BD "Les grands peintres" propose une série d'albums où chacun présente un grand peintre (Monet, Renoir, van Gog, Léonard de Vinci ...). L'occasion de découvrir une oeuvre, une époque, un contexte historique et personnel.



Pour débuter cette série, je me suis intéressée à Claude Monet. Dans ce tome, Frank Sécka et Vincent Gravé évoquent la période des célèbres Nymphéas de Claude Monet (1886). Je n'ai pas été séduite par le coup de crayon et je suis restée en marge de l'histoire: une histoire d'amour entre Emilie, jeune protégée du peintre, et Francis Hawkins, fils d'un galeriste de New York. Un amour qui traverse les 4 saisons du jardin des Nymphéas.



Je reste malgré tout intéressée par le projet. Je consulterai d'autres portraits, peut-être celui de Renoir, à suivre ...
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Un grand jardin

Ce livre est un très grand format, et c'est tant mieux !

Les grandes pages sont un terrain fertile aux belles planches d'illustration. Chaque mois est illustré par un jardin qui fourmille de détails : des herbes, des fleurs, des racines, de petits lacs, des grottes, des habitations... C'est un vrai régal de fouiller chaque image du regard à la recherche des petits jardiniers qui arrosent, poussent une brouette, se prélassent au soleil, scient une racine, portent un chapeau haut de forme, escaladent un œuf, roulent une pelote, un gland, un fruit... Chaque planche, chaque saison a sa couleur dominante : le marron d'octobre, le bleu froid de janvier, le mauve de février, l'orange de la fleur d'avril... L’œil est constamment sollicité, arrêté, étonné et ravi par chaque détail, chaque petit être, chaque plante.

Côté texte, on oscille entre le documentaire et le poétique : "une ombellifère (aujourd'hui apiacée) est une plante dont le système floral se développe comme une ombelle, autant dire un parapluie, tels la carotte ou le fenouil" / "les arbres et les herbes dorment. Les bois sont transparents, la lumière traverse les forêts. Les perspectives ont changé, on voit plus loin. Rien n'arrête le regard si ce n'est le bois de sapins, les houx persistants, les murets de pierres". Attiré par les images, il serait dommage que le lecteur passe à côté de ce texte, surprenant, qui fait voir le jardin autrement, le jardinier comme un poète qui s'ignore.

Chaque planche est un véritable tableau. Chaque texte est une petite pépite. Un livre pour enfants ? Non, un livre pour tous les curieux, jardiniers (ou pas) un peu rêveur.
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