Vincent Palacio est né avec la mort du punk. Elevé dans une famille de la haute bourgeoisie plus putréfiée que dans une nouvelle d’Edgar Poe, il se prend d’affection très tôt pour le poète maudit, et commence à écrire ses premières historiettes. Sa vocation est née : il sera bizarre ou ne sera pas. C’est le premier de la classe en rédac…
Il passe son adolescence à essayer de draguer les filles en se gravant au rasoir des principes bouddhistes sur les avant-bras. En désespoir de cause, il se fait musicien.
Au crépuscule de son acné, il s’installe dans une chambre de matelot, au cinquième étage d’un phare marseillais, bien décidé à devenir un Artiste. Il se lance dans la rédaction du roman de sa vie, découvre Kerouac, Burroughs, Wordsworth, Celine, La Bruyere, Gainsbourg, Joyce, Edogawa Ranpo, Bashō, Gogol…
Quelques années plus tard, complètement aliéné, l’ego annihilé, il se suicide la veille du réveillon, en se pendant à une poutre apparente. Diagnostic du légiste : schizophrénie paranoïaque galopante de type stalinien. On place sa dépouille dans un hôpital psychiatrique. Il joue au ping-pong.
A partir de là, Vincent s’ingénie à faire ce que font tous les bizarros du monde : essayer d’être normal. Appartenir. Il parcourt le monde à la recherche d’un trou où s’enterrer.
Aujourd’hui en état de décomposition avancée, abrasif, désaxé et asocial, Vincent continue de regarder le monde de ses ingénus yeux vitreux, bien décidé à contempler la fin de la civilisation moderne (et y contribuer si possible).
Une interview filée de Vincent Palacio, auteur des "Contes du 5ème Etage", disponible le 9 Novembre chez votre libraire de quartier numérique préféré ! part 2
Pastiches littéraires
"L'hiver, la Glavoise est un torrent boueux dont les flots tumultueux charrient des arbres morts, des rochers noirs et des sangliers surgelés. Pourtant, sitôt passées les dernières neiges de mai, elle se métamorphose en une rivière paisible qu'on traverse à pied sec au lieudit du Gué-de-la-Corde. C'est là que le voyageur qui arrive à Courtonac par la route de Saint-Hilaire franchit la Glavoise, au Roc-de-la-Châtre. Un peu en aval, la route en pierre traverse le moulin abandonné du père Plasson. Devant le triste spectacle des ronces qui dévorent les meulines à foulon et les flaterets à courroie, on a bien du mal à croire que, jadis, les ânes, les boeufs et les femmes de Courtonac déchargeaient là leurs ballots de bressac frais pour qu'on les y moulût. Solide comme un linteau, son éternelle bamborgne à la bouche, le père Plasson transformait ici les précieuses gousses en une fécule à cataplasme, délicate comme de la peau d'oreille et fraîche comme un cul de pouliche." "Les engoulevents de la Grange-aux-Loups" est un pastiche des romans signés:
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