« Malgré le froid qui s’accroche à la nuit, Antoine adopte le rythme d’Aurélie et ralentit le pas, écoutant son regard, respirant ses paroles. Quel chemin auraient-ils suivi sans l’arrivée de Christine dans sa vie ? Un peu de culpabilité vibre encore, d’avoir soudain fermé une porte pour se laisser emporter par le train d’un ange aux cheveux noirs. Christine avait su le cueillir comme un fruit mûr et le croquer de ses dents blanches, quand Aurélie attendait que la pomme tombe de l’arbre. Car Aurélie n’est pas une femme d’action, plutôt une femme d’attente. Elle ne fait jamais le geste qui envoie un signal de départ, qui lance un dé ou fait tourner la roue. Elle attend. Que ce qui brûle en elle soit touché par la mèche qu’elle espère. Alors seulement, elle s’embrase et souvent, elle se consume aussi. »
La faiblesse d'un coeur qui refuse de s'ouvrir au bonheur, quel poids à porter.