Au premier pas vous auriez su qu'ici le jour n'existait pas. Peut-être parce que le soleil ne pouvait atteindre l'écrin secret de la Sylve, ou parce que le voile enchanté des feuillages ne laissait passer des rayons du jour que ce qu'ils avaient de lunaire au plus profond de leur clarté. Au premier pas vous auriez distingué, dans l'impénétrable silence qui perçait le chœur murmurant des branches, un autre chœur, celui des existences inconnues qui se nichaient dans les bosquets et les grottes, dans les clairières et les cataractes.