Citations de Vincent Villeminot (639)
Hier ton frère m'a demandé si on allait s'en sortir. Toi, tu me demandes comment. Ça fait une sacré différence.
Ça sent le retour à l'âge des cavernes…
J'espère qu'il y aura des truites laineuses, alors. Pour la chasse. Parce que les mammouths ne savent sûrement pas nager.
La sagesse bouddhiste disait: " Ne fais aucun mal, fais le bien avec obéissance, vide ton esprit de toi-même, voilà l'enseignement de Bouddha."
Il emmerdait désormais à tout jamais la sagesse bouddhiste.
"A la limite, tant mieux. Parce que si ton père avait vraiment le pouvoir d'affréter un hélico pour venir te chercher il aurait dû le faire depuis un moment déjà..."
L'étrange cocktail de finesse et de franchise brutale qui compose le cerveau de Marco Gallehaut me déroute.
Il se souvenait comme elle l'avait regardé. Comme elle était belle, dans la nuit, et cette nuisette si blanche, si courte, qui voilait mystérieusement et dévoilait merveilleusement.
Depuis l'Odyssée, on sait bien que le héros n'a rien de fantastique... Il n'est ni plus courageux, ni plus malin ni plus beau que les autres, sinon j'en serais un...
Il a juste un destin, et il affronte ce destin-là.
_ Je nageais donc deux fois par jour dans ce qu'il est convenu d'appeler le trou des chiottes. Et fort heureusement, j'étais déjà suffisamment shaolin pour remonter hors des toilettes pile avant mon retour corporel parmi l'espèce humaine. Sinon, je me serais noyé, et j'aurais durablement bouché toute la plomberie de la clinique psychiatrique de Saint-Brieuc.
Je n’avais plus de parents. Pas d’attaches. Une amarre, seulement. Un anneau au port. Un bateau, une barque, un banc de nage.
Tu as décidé de démolir le mur à coups de crâne. Bon, c'est le mur qui a gagné.
Les militaires m'avaient proposé un marché : ma vie pour la tienne, ma vie contre la tienne. Et demain ? Ce sera, enfin et simplement, ma vie avec la tienne ?
Il ne faut pas toujours être gentil, si les choses comptent ; il faut parfois devenir chiant et méchant comme la pluie. C’est important, parfois…
– Elle appartenait à des soldats ? demanda-t-il.
– Oui. Ils allaient nous capturer. Nous avons dû les tuer.
L’homme s’interrompit dans son geste, regarda Malcolm. Le ragondin se mit à noircir.
– Tourne le rat.
Jeem reprit le tournebroche, mais il continuait de dévisager Malcolm. Celui-ci réalisa alors, alors seulement, la faiblesse de son argument : après tout, les deux soldats faisaient leur travail, et on leur avait ôté la vie. Comme ça. C’étaient peut-être des hommes qui avaient des familles, des fils de son âge…
– Nous ne sommes pas le camp du bien, reprit-il, la voix un peu tremblante. On fait comme tout le monde, on survit.
– On va se mettre à l’abri. Nous quatre. Dès cette nuit. Avant le bordel…
C’était très très rare que Papa dise des gros mots devant nous.
On n’osa donc rien ajouter.
« Bordel », dans sa bouche, ça signifiait des perspectives graves, terribles, une sorte de fin de civilisation, un retour à la barbarie, la loi de la jungle.
Un truc cool.
Justine m'a dit que la majorité des responsables de R-Points voulaient refuser d'accueillir ces réfugiés, sous prétexte que cela allait compliquer l'organisation interne. Putain, tu imagines ? Il y a trois semaines, on était soulagés de trouver un abri ici ! Et maintenant, on refuse ce droit à d'autres gens, de nos âges, sous prétexte qu'on est bien entre nous !
La mort rend nain. Personne ne nous prévient de ça. Elle ramène à de justes proportions quelqu'un qu'on pensait éternel et immense.
Notre monde est le vôtre : nous ne pouvons nous en retrancher, mais nous choisirons des lieux, des déserts, des silences, des bibliothèques, des jardins où nous pourrons vivre ; dans les marges ; nous laissant transformer, lentement, durablement par cette vie commune, politique. Et notre seule communauté politique sera désormais l'amitié.
Daniel songe aux loups. Les loups sont une meute qui tue, mange, dont les membres se protègent mutuellement, mais qui abandonne les plus faibles, les vieux et les débiles, sacrifie les femelles aux mâles, les dominés aux dominants, les jeunes aux adultes. Les loups ostracisent certains des leurs, parfois, s'entredévorent quand le gros gibier manque, pour limiter la population de la meute.
La forêt est ce monde où la mort fait partie de la vie.
Les loups sont une meute qui tue, mange, dont les membres se protègent mutuellement, mais qui abandonnent les plus faibles, les vieux et les débiles, sacrifie les femelles aux mâles, les jeunes aux adultes. Qui a retenu les leçons de la forêt ?
Les "cannibales"? Leur famille? Les êtres humains?
Maintenant, nous regardons la forêt, côte à côte, debout à la fenêtre de l’abri. Nos bras se frôlent, il est grand, plus que moi. Il se tait. J’essaie de communier avec la beauté et la paix du monde, moi aussi, de me mettre à son école.– Regarde !Un renard vient de surgir d’un fourré, s’aventure à l’orée de la forêt, aperçoit nos compagnons dehors – et disparaît…Yannis lance en souriant :– C’était mon baptême de renard.Je ris de sa formule, sans arrière-pensée, sans retenue. Il me regarde avec reconnaissance, comme s’il me devait ce miracle, cette apparition. Exorciste, et thaumaturge…