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Citation de Ziliz


A poil et à genoux il a rampé jusqu'à ses pieds et s'est mis à lui sucer le bout des pompes, à lui laper le bout des pompes avec gourmandise.
Elle le regardait faire. Ce bonhomme si respectable, la putain d'élite. Le reste du temps, le genre de type qui rigole pas. Et au travail, avec ses subordonnées, comment il devait se comporter. Et si elle l'avait croisé dans la rue et demandé une clope, est-ce qu'il la lui aurait donnée. Et quand elle repartirait, après qu'il se serait assouvi, défoulé, il se rhabillerait et alors quel genre d'homme redeviendrait-il.
Il s'était couché sur le dos, elle lui donnait son talon à sucer. Il se tortillait comme un gros ver. Il était en érection. Une toute petite bite rose, on aurait dit une bite de caniche. Elle laissait faire, parce que ça lui laissait du temps. Et cherchait avec affolement quelque chose à initier ensuite. Mais rien ne venait, seulement d'autres pensées.
Elle pensait à son amant à elle, à qui elle ne dirait rien. Elle pensait à toutes ces semaines qu'ils venaient de passer ensemble et comme l'argent les obsédait. Mille francs, pour se faire lécher les pompes. Elle pensait à son amant à elle, comme c'était humiliant pour lui. Comme c'était humiliant pour elle. Comme c'était humiliant d'être pauvre. Et il y avait dans cette ville plein de trépanés de ce genre, pour qui mille francs relevaient de l'anecdote. Et ils ne les donnaient pas. Sauf si on se laissait lécher les pompes, sauf si on voulait bien rentrer dans leur jeu. Dans leurs sales jeux, leurs jeux grotesques d'hommes de pouvoir qui ne bandent que s'ils se livrent à des pitreries.
(p. 31)
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