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Citations de Virginie Despentes (3392)


Les personnages publics, nous sommes comme des poteaux sur un trottoir. Les gens viennent accrocher quelque chose sur toi, ou te pisser dessus, ou s’adosser, se recueillir ou vomir. Ils font ce qu’ils veulent. L’important, c’est que ton poteau soit dans une rue passante.
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La peur. Il ne la connaissait pas encore. Elle venait de s'accrocher aux viscères et ne bougerait plus. La peur qu'il arrive quelque chose à cette petite créature. Et il avait suffi d'une seconde à ce "quelque chose" pour se déployer entièrement : maladie, blessure, agression, accident, contagion, violence, torture, faim, abus, attouchements, pénétration, kidnapping, enfermement, incendie, attentat, obus, guerre, épidémie, tsunami, typhon, étouffement... "La prunelle de mes yeux". L'expression peine à rendre ce qui lie le parent à son nouveau-né.
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Le problème de la rédemption, c'est que c'est comme passer du crack à la camomille: on se doute que ça a des vertus, mais sur le coup, c'est surtout vachement moins ludique.
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Beaucoup de gens disent qu'ils s'assagissent avec l'âge. En vérité, ils se tassent, ils ralentissent. Ils perdent leurs saillances. Ils s'enlisent dans un sable mou et s'enfoncent en toute confiance. C'est ce qu'on appelle mûrir.
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Manu : Plus tu baises, moins tu cogites et mieux tu dors.
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Elle ne supportait pas qu'une autre soit aussi jolie qu'elle. A part des actrices très célèbres, et si possible mortes.
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L’amitié, elle, ne supporte aucun arrangement. Elle réclame l’entière sincérité des deux parties. Prendre une bière et faire trois blagues, on est toujours sûr d’y arriver. Mais rencontrer un interlocuteur avec qui on puisse vraiment discuter est quelque chose de rare.
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C'est le problème, quand les meufs s'enferment dans un dialogue privé avec d'autres meufs, elles arrivent à des conclusions qui échappent à tout bon sens, et qu'on aille pas prétendre qu'il n'y a pas là, au fond, une profonde hostilité envers la libido masculine.
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A la télévision Patrick Bruel, Garou et Raphaël se rejoignent, sur une reprise de Brel. A la fin du morceau, Johnny arrive, de dos - Patrice et Vernon éclatent de rire au même moment. La voix du chef, les jambes du chef, sa silhouette d'animal préhistorique, sa démarche de gonzesse burnée. Sa voix de stentor s'élève, il est décidé à faire passer tous ses collègues pour l'assemblée des chuchoteuses anonymes. Ils rient de bon coeur, saluant celui que rien n'a tué, ni les drogues à haute dose ni le ridicule ni le succès. L'animal. (p. 295)
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" Elle l'aime à bout portant et s'en prend plein la gueule."
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«  L’âge se lit dans les yeux des autres, même quand soi - même on n’y pense plus » .
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Plutôt crever que faire du yoga.
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« Je crois aux intestins, moi, un jour tu verras on comprendra que la psychologie, on s’en fout, c’est les intestins qui font tout »
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Mais quand il avait mis les Bee Gees, elle avait abdiqué et s'était mise à chanter, dans la voiture. C'est compliqué de faire la gueule en écoutant Stayin' Alive.
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Internet est l'instrument de la délation anonyme, de la fumée sans feu et du bruit qui court sans qu'on comprenne d'où il vient.
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Elle allume la radio. Ils parlent du chalutier qui a fait naufrage sur les côtes libyennes dans la nuit du 18 au 19 avril. Ils disent huit cents morts. Vingt-huit rescapés. Ils disent Syrie Erythrée Somalie Libye. Une cartographie de la terreur. Au centre dans lequel elle travaille, il y a parfois des réfugiés. Ils se font choper avec du crack. La voix des experts qui évoquent ce naufrage ne tremble pas. On s'habitue. Elle a eu, dans son bureau, un gamin d'à peine vingt ans il y a peu de temps. Il avait appris à parler français dans le centre de rétention, en arrivant. Il lui a raconté le massacre de ses parents. L'argent pour la traversée. Elle était désemparée. Ça la déconcertait qu'il ait appris à parler le français aussi facilement. Ce qui l'intéresse, lui, c'est les papiers. Pas la désintox. Elle ne peut rien faire pour lui. On s'habitue, certes. Mais on se souvient, quand même, d'une époque où on prétendait que la vie humaine avait un peu de valeur.
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Reste branché sur ta télé, camarade, tu n'as pas tout vu : deux jours plus tard, c'est monsieur le comte qui vient nous raconter la vie. Il s'est penché sur le code du travail. Un homme qui n'a jamais bossé pour un Smic. Il a un message, pour le peuple : la loi El Khomri, c'est aux petits oignons, l'ouvrier honnête sera content. Le gouvernement leur a préparé une série de mesures qui ont déjà été appliquées dans des dizaines d'autres pays, qui n'ont jamais relevé aucune économie, qui n'ont jamais aidé aucun peuple à mieux manger, qui ne servent qu'à faciliter la concentration des richesses et à exaspérer tout le monde mais chez nous, chez nous ça va marcher... Ils ont tous sous le bras cette histoire de peuple endetté, et s'appuyant là-dessus, ils te disent "l'heure est venue de rembourser. Et de fermer ta gueule, comme font les putes à qui on fait rembourser une vie entière ce qu'elles ont coûté à leur maquereau." Est-ce qu'ils remboursent, au Palais, quand ils se font prendre la main dans le sac ? Est-ce qu'ils payent leurs impôts ? Eux, ils se servent. Toi, tu trimes.
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La vie se joue souvent en deux manches: dans un premier temps, elle t'endort en te faisait croire que tu gères, et sur la deuxième partie, quand elle te voit détendu et désarmé, elle repasse les plats et te défonce.
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Et puis il arrive un âge où l'on a peur. Peur de tout, d'une liaison, d'une entrave, d'un dérangement; on a tout à la fois soif et épouvante du bonheur.
Gustave Flaubert, préface de la première partie du livre
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Elle l'ignorait encore, mais il faut aux événement cruciaux un peu de temps pour s'épanouir, comme une plante dans l'âme, porter leurs fruits et se déclarer dans la réalité. Produire du symptôme, comme ils auraient dit à l'hosto. Gloria, quant à elle appellerait ça "le temps que ça prend pour ramasser".
Plus jamais rien comme avant. Et, en bruit de font, toujours se demander : "qui aurais-je été si ça ne m'était pas arrivé".
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Virginie Despentes

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à l'anagramme du nom de son chanteur préféré
au quartier des pentes de la Croix-Rousse à Lyon

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