Citations de Virginie Grimaldi (4064)
On reconnaît la belle-mère à sa fourrure luxuriante, ses dents acérées et son cri reconnaissable, le « Mon chéri, c’est ta mère ». (…) Ses victimes sont de plus en plus nombreuses, au dernier recensement 99% des personnes interrogées avaient déjà subi une attaque de belle-mère (le 1% restant étant représenté par des prêtres). La belle-mère est une espèce protégée en voie de multiplication. Sa chasse est interdite, nous sommes donc condamnées à vivre avec elle.
Camille ne veut pas d'enfants. Ces petits machins qui braillent, chient et foutent en l'air la grasse mat' du dimanche, très peu pour elle. Ceux des autres, à l'extrême limite, elle peut les tolérer quelques minutes. Mais en avoir un à soi, pour toute la vie en plus, non merci. Elle a du mal à garder une plante vivante, alors, un bébé... Ou bien il faudrait qu'elle puisse accoucher d'un enfant déjà grand. Qu'il sache se faire à manger, s'habiller tout seul et débarrasser le lave-vaisselle.
Finalement, l’endroit où on se voit le plus vieillir, c’est sur le corps des autres.
Il m'encourage , mais au bout de trente pompes mes bras me disent adieu, merci pour tout, c'était sympa mais on préfére continuer sans toi. J'ai la condition physique d'un Solex.
Rose et Jack sont à la proue, le soleil se couche. C'est leur premier baiser. Les larmes me piquent les yeux.
- Emma ?
- Quoi.
- Jack et Rose sont dans un bateau. Jack tombe à l'eau, qu'est-ce qui reste?
- Agathe, arrête.
Les critiques ont enseveli les compliments. Le problème étant que je croyais davantage aux premières qu'aux seconds.
Chaque attaque était suivie d'une consolation. Ce n'était pas méchant, c'était pour mon bien, il était désolé que ça me blesse, ce n'était pas le but. En réparant ce qu'il avait cassé, il devenait indispensable. Il était mon bourreau et mon sauveur. Le couteau et le pansement. Il n'a pas fallu longtemps pour que je croie plus en lui qu'en moi. Pour me persuader que, sans lui, je n'étais capable de rien. Que lui seul pouvait me comprendre. M’aimer. En trois ans, il a réussi à briser ce que j'avais mis trente ans à construire.
Mon endroit préféré, c'est le sommeil. Lorsque je m'y trouve, je n'ai plus d'âge. Je n'ai plus mal. La peur n'existe plus.
"Guidée par mon estomac, j'entre dans la boulangerie de Théo. Une jeune femme est en train de servir un client, puis mon tour arrive.
_Bonjour, je voudrais une chocolatine s'il vous plaît.
_On ne fait pas ça ici, répond-elle avec un petit sourire. Mais je vous conseille le pain au chocolat, c'est bien meilleur.
Saisissant son humour, j'entre dans son jeu :
_Un pain au chocolat ? C'est un pain avec du chocolat dedans ? Non, vraiment, je préfère une chocolatine, vous en avez de très belles ici.
_Sinon, je peux vous propose un raisintine, réplique-t-elle en me montrant un pain aux raisins."
J'ai rapidement compris que les mots détenaient le pouvoir suprême : celui de faire vivre d'autres vies que la sienne et de provoquer des émotions intenses, rien qu'en étant posés les uns à la suite des autres.
Elle m'a remerciée, puis elle est sortie. Mon regard s'est posé sur vous, ton père et toi, l'un contre l'autre, torse contre torse, et, pour changer, j'ai pleuré.
On m'avait dit que la Scandinavie était dépaysante, je n'imaginais pas à quel point. L'architecture, la végétation, les reliefs, l'alphabet, le climat, les routes, la nourriture, la culture, tout est différent, le plus étonnant étant ce soleil qui luit 24h en été et qui s'efface complètement en hiver pour laisser place à la pénombre. Ici, c'est rude, c'est entier, c'est sans demi-mesures.
Mais, alors, ça veut dire qu'il faut rester mal-
heureux ?
Pas du tout ! Ça signifie que, quelle que soit la
situation, le positif est là pour ceux qui savent le voir.
Une fois qu'on le sait, tout a plus de saveur.
« Il ne faut pas contourner les obstacles, il faut leur sauter dessus à pieds joints, et en profiter pour s’envoler. »
Je ne connais rien de plus apaisant que le fer brûlant qui glisse sur le tissu et le transforme en un clin d'oeil. De froissé et rêche, il devient lisse et doux. Pourvu qu'un jour on invente un fer à repasser sa vie.
On devrait savoir à l'avance que les fois sont les dernières. On les vivrait plus intensément.
On regarde les choses différemment quand on sait qu'on ne les verra bientôt plus.
Chère mamie,
Je t’écris juste pour te dire merci.
Merci pour tes histoires, tes tricots, tes chocolats chauds, tes gaufres, tes câlins, tes appels, tes raviolis, tes confidences, tes poèmes, ta chaleur, ta voix douce, tes roses, tes chansons, tes campanari, tes réveillons, ton fauteuil au soleil, ta terrasse, ta porte toujours ouverte, ton sourire, ta sensibilité, tes ballerines, ton petit carré, ta générosité, ton amour, ta présence, ta chaleur, ton regard, ton empathie.
Merci d’avoir été mon plus beau cadeau de naissance.
Je t’aime.
Ginie
Chaque soir, en me couchant, j’effectue le même rituel depuis soixante ans : je prends mon épouse dans mes bras et je la serre en remerciant le Ciel de nous avoir mis sur le même chemin. On se souhaite une bonne nuit. Elle se blottit, je sens son odeur et mon cœur se met à bondir comme au premier jour. On ne prend jamais l’habitude d’aimer. J’ai compté, on a partagé ce moment vingt et un mille huit cent soixante-quinze fois. Ce n’est pas rien… Hier soir, mes bras étaient bien vides, et mon cœur encore plus.
(…),Louise s'extasiait comme si elle n'avait jamais rien vu, et les parents ont fait tellement de selfies que leur téléphone a préféré se suicider.
si un jour je crois m etre lassé de toi, il faudra que tu fasses tout pour me ramener a la raison,parce que je me tromperai.
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