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Critiques de Virginie Symaniec (9)
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Barnum

Et si je vous dis coup de coeur ?



Virginie Symaniec est éditrice indépendante. Elle a créé le « Ver à soie » en 2013 après avoir postulé pendant 13 ans pour une place de chercheuse en université, spécialiste de l'histoire du théâtre en Russie et en Biélorussie, place qu'elle avait tout à fait le droit de remplir ! Elle a travaillé comme directrice de collection chez un grand éditeur on peut donc dire qu'elle est tombée tout naturellement dans le chaudron de l'édition en auto-entreprise !



Dans Barnum ; un barnum est une toile de tente pliable avec ou sans paroi ; elle raconte les premières années de cette aventure sous forme de journal de bord avec des anecdotes qui boostent le moral et d'autres d'une bêtise et d'une méchanceté de haut niveau ! N'est pas son propre patron qui veut, encore moins quand on est une femme !



Après moult démarches pour arriver à créer sa maison d'édition qui ne doit rien à personne, il faut vendre ! Les livres de littératures française et étrangère, en particulier biélorusse, qu'elle choisit de publier le sont sur des papiers de création, ce qui veut dire prix plus élevés, public plus sélectif… plus de difficultés !



Le travail ne lui fait pas peur et elle part faire la saison d'été sur les marchés dans le sud-ouest, elle va à la rencontre des gens, lecteurs ou non lecteurs d'ailleurs. Entourée de vendeurs de mangeaille, de « culotte qui ne roule pas », d'articles ménagers « dont personne ne peut se passer », elle est au contact, dans les rapports humains.



Sur ces marchés elle va rencontrer d'autres camelots, de profession pour certains mais aussi des hommes et des femmes comme elle, hautement diplômés qui ne trouvent pas d'embauche à leur niveau. Même raconté avec humour ça reste un problème quasi insoluble de notre société actuelle où des personnes compétentes ne trouvent pas « preneur » de leurs compétences et doivent se réinventer pour exister ! Comme si le savoir était un danger, une nuisance.



Virginie Symaniec a une bonne humeur communicative, une facilité à se lier et un pouvoir d'adaptation qui force l'admiration ! Des difficultés qu'elle rencontre dans ce milieu de travail hors normes elle choisit de nous les transmettre avec beaucoup d'humour, de positivité et d'espoir. Des rencontres pleinement humaines qu'elle nourrit de son amour des livres, de la littérature et de l'être humain en général.



J'ai adoré ce livre, cette femme et son parcours ! J'ai ri, j'ai eu de la peine, il m'a semblé parfois être à ses côtés, bref un super moment de lecture !



J'ai failli oublier de remercier Babelio et les éditions Signes et Balises, petite maison d'édition indépendante, pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique non fiction de février 2020. Encore merci pour cette belle découverte !



CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020

MASSE CRITIQUE FEVRIER 2020

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Barnum

Un ensemble de chroniques vives, teintées de mélancolie, de colère et d'humour.

Pour vendre ses livres Virginie fait les marchés: entre saucisses et culottes, elle installe ses livres d'abord sous un parasol puis sous un barnum (à Lille, Dimitri Vazemsky proposait ses livres dans une caisse à bretelles au fameux marché de Wazemmes!) Vendre est difficile, les livres très soignés sont chers mais le pire c'est la chaîne du livre qui déraille: pas de solidarité et des arnaques.

Auto-entrepreneur n'est pas facile et c'est pire si on est une femme.

Auto diffusion et distribution via la création du Mûrier blanc.

Respect devant cette combattante (archi diplômée, sans travail) qui réussit à faire marcher sa petite maison d'édition en ne lâchant rien!

J'aimerais bien acquérir "un livre à planter" j'ai un peu de mal à imaginer.

Ligne éditoriale: les exils, les pays de l'est (en particulier la Biélorussie)

Bonne chance à cette dame si dynamique qui ne travaille pas pour l'argent (il en faut cependant) mais par passion.
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Barnum

Je me suis rendue compte, en cours de lecture, et en farfouillant sur le net, que j’aurais été amenée à rencontrer Virginie Symaniec au festival rue des livres de Rennes, si il avait eu lieu cette année… Virginie Symaniec raconte en effet dans ce livre l’épopée bien intéressante de son aventure éditoriale. Ne trouvant pas de travail malgré son niveau d’étude en histoire, spécialiste de l’histoire du théâtre en Russie et en Biélorussie, Virginie Symaniec fonde en 2013 sa propre maison d’édition, Le Ver à soie. Elle met un point d’honneur a proposer des ouvrages de qualité, superbement illustrés, imprimés sur du papier minutieusement choisi. Mais comment se faire connaître et surtout vendre sa production, quand le système de diffusion et de distribution est si désavantageux pour les petits éditeurs ? Virginie Symaniec accepte alors l’opportunité d’aller vendre sur des marchés des places des villes et des villages, et notamment à Léon, dans les Landes. D’abord abritée sous un parasol rouge, elle investira au bout de quelques temps dans un barnum, signe qu’elle devient une véritable professionnelle des marchés. Tenu comme un journal, Barnum nous dévoile toutes les difficultés rencontrées par Virginie Symaniec pour monter son entreprise, ses erreurs de débutante, les aides reçues, mais surtout les obstacles franchis avec courage, détermination et bonne humeur ! Elle nous permet une immersion étonnante dans le monde des marchands et des forains, dont j’ignorais les règles et les codes. Difficile de vendre des livres quand on est en face d’un stand de culottes qui ne roulent pas ou installé sur le parking (la plus mauvaise place), et que l’on ne vend pas de nourriture, ou de produit de première nécessité. Mais Virginie Symaniec ne perd jamais la foi, fait des rencontres fabuleuses ou déconcertantes, et vend, contre vents et marées, ou plutôt contre bourrasques et intempéries. Un livre au courage joyeux et communicatif.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Barnum

Je viens de finir de lire Barnum de Virginie Symaniec.

C'est d'abord une rencontre, lors d'un week-end au domaine de Malagar où nous exposions l'une et l'autre qui m'a permis d'acquérir ce roman.

Comme cela est si bien raconté "la dame des livres" sait parler de chacun de ses/ces livres présents sur son étal... et c'est naturellement que j'ai été tentée par cette petite bombe à la couverture rouge.

J'avais envie de savoir ce que nous partagions dans notre quotidien (d'auto-éditrice pour Virginie et de créatrice pour moi).

J'ai été embarquée dans son récit, emballée dans ses cartons, portée dans ses bras et son coeur de femme, chargée et déchargée au gré des jours et de l'humeur des placiers, conquise enfin par les émotions simples et grandioses qui font le quotidien de l'éditrice du Ver à soie.

Ce livre n'est pas un conte de fée, ni une fable mais le journal de bord d'une éditrice aux belles valeurs humanistes qui mérite d'avoir sa place "royale" dans le monde.

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Barnum

L’auteure de ce livre de chroniques (en forme de journal de bord) est également éditrice de la maison Le Ver à Soie. C’est en quelque sorte de là que tout est parti. Enfin, pas vraiment, plutôt un peu avant, après la mort de la mère de Virginie SYMANIEC. Bref, le Ver à Soie est né en 2013 et se veut farouchement indépendant, loin des grands distributeurs, loin des gros tirages. Une petite maison à taille humaine dont le but est de rencontrer son lectorat. Mieux : de l’inventer.



Virginie SYMANIEC est une passionnée curieuse, alors elle veut partager, aller au contact des gens, pas spécialement des lecteurs potentiels d’ailleurs. Lecture pour tous, c’est ce que l’on a envie de crier en lisant ce livre. Quant à Virginie, elle se déplace avec sa Twingo pourrie sur les marchés, elle tient des stands, elle expose et sa bonne humeur et ses réalisations, pour adultes et jeunesse. Elle en est fière, on la comprend.



Virginie est de ces tronches de biais, de celles qui ont souffert, entre les morts survenues un peu tôt, les galères, le chômage et la précarité (13 ans dans cette situation), elle a opté pour la liberté dans la dèche : se faire éditrice, toute seule, sortir des livres qu’elle veut faire connaître, tout ça sans délimitation de l’espace : « Drôle de chose que de construire sa maison d’édition sans murs, sans capital et seule dans son appartement ». Elle ne compte pas les heures supplémentaires. Ni les autres d’ailleurs, puisqu’elle ne gagne en réalité pas grand-chose. Là nous parlons purement d’argent, de thunes, de fric, de fraîche, car pour le reste elle gagne tellement, en liberté, épanouissement, rencontres, sentiment d’utilité, passerelle culturelle.



Ne croyons pas que le monde de la littérature est exempt de sexisme (d’ailleurs concernant notre blog, nous en aurions de fort tordantes à vous raconter, mais nous choisirons l’indifférence, le meilleur des mépris), que nenni ! Que l’on veuille survivre et boustifailler par la culture et de plus en étant une femme, pourquoi non plus ne pas vouloir tout faire seule tant qu’on y est ? C’est pourtant ce que fait la patronne du Ver à Soie. « Que n’ai-je donc choisi de faire ˝un vrai métier de femme˝ ? Secrétaire, institutrice, infirmière, caissière ? Il se trouve que derrière toute femme m’ayant harcelée ou cassé la figure, il y a toujours eu un homme qui pensait devoir me faire obstacle parce que je ne faisais pas ce qu’il fallait pour le faire prospérer, lui ».



Dans ces 220 pages de chroniques croquées çà et là entre 2013 et 2017 (2019 pour la toute dernière), l’auteure se raconte. Avec délicatesse, humour, sans prétention, elle revient sur son parcours : la mort du grand-père en 1977 (elle a alors 9 ans) qui va en partie décider de la suite, le choix de créer une maison d’édition, les difficultés (surtout pour une femme) administratives (parfois on croit rêver devant les demandes quelques peu inattendues de nos tendres bureaucrates). Puis la concrétisation, Amazon qui vient mettre le nez, l’auteure qui nous apprend comment contourner la dictatoriale entreprise multinationale, puis qui fait part de ses poisses, multiples (« Quelqu’un sait-il si la peste et le choléra viennent avant ou après la nuée de sauterelles ? »), de ses coups de mou, mais jamais cette vilaine envie de raccrocher les gants (les moufles serait un terme plus adéquat, voir l’anecdote sur la calculatrice). La drôlerie, toujours : « J’aime beaucoup cet homme : il est fin, intelligent et pauvre, ce qui l’oblige à avoir beaucoup d’humour ».



Les anecdotes de marchés sont légion, elles donnent du piment, de la couleur, toujours cette légèreté apparente derrière la gravité de la situation (les caprices de la météo, les concurrents déloyaux, etc.), d’autant que l’éditrice possède un bout de Biélorussie en elle, ce qui provoque parfois des situations singulières. Ces chroniques savent se faire dosément politiques, notamment avec l’évocation de LOUKACHENKO, le dictateur biélorussien. V. SYMANIEC semble avoir toujours eu un pied en Europe de l’est, même indirectement, elle travailla en effet notamment à la Maison d’Europe et d’Orient (l’occasion pour moi de saluer ici amicalement Dominique DOLMIEU) et devint spécialiste du théâtre russe et biélorusse.



Sa librairie éphémère et itinérante, elle la dorlote, elle la gâte. En 2016 c’est le grand luxe avec l’investissement d’un barnum, un petit, rouge, qui tient dans la Twingo. Et gaffe aux bonimenteurs (il n’en manque pas dans la culture et sur les marchés). « Un diffuseur m’a approchée. Il se propose de faire la tournée des librairies pour y présenter les livres du Ver à soie, en me disant que mes livres sont beaux et qu’on va faire beaucoup d’argent ». L’esprit Amazon semble hanter la culture. L’auteure rappelle à toute fin utile la loi sur le prix unique du livre. On ne sait jamais. Gaffe aussi aux auteurs, ceux qui ont chié le monde tous les matins. « Nous, les éditeurs, sommes des producteurs qui n’avons aucune obligation d’assouvir avec notre propre argent le désir d’autrui d’être publié. Car c’est bien cela qu’on nous demande lorsqu’on nous envoie un texte : de financer sa fabrication sous forme de livre et d’en assurer l’exploitation moyennant contrepartie financière sur la vente de chaque exemplaire ».



À défaut d’avaler des couleuvres, l’auteure éditrice va conséquemment avaler les kilomètres de bitume pour faire connaître son travail, sur les marchés (chaque été dans le sud-ouest) ou dans les foires aux livres. Quant à nous, nous le ferons par le biais de ce blog, d’autant que des titres du catalogue sonnent diablement russes, l’occasion semble propice, voici le lien :



https://www.leverasoie.com/



Les marchés, les projets, les réalisations rythmés par l’actualité : « Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont au second tour de l’élection présidentielle. Une fée de mes connaissances a prononcé par hasard les mots justes : mes valeurs, dit-elle, sont incompatibles avec celles du monde dans lequel je vis ».



Ce livre est quant à lui tout à fait compatible avec notre curiosité sur les micro éditions, il vient de sortir aux éditions Signes et Balises, c’est même le dixième titre édité (champagne !), il est beau et particulièrement soigné dans sa présentation. Un immense merci à Anne-Laure BRISAC pour sa passion communicative et sa confiance.



https://deslivresrances.blogspot.fr/


Lien : https://deslivresrances.blog..
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Barnum

Lumineux, grandiose, « Barnum » est un envol d'oies sauvages en plein ciel. Libre, immensément libre. Virginie Symaniec est une belle personne. « Barnum » est un symbole. L'invisible d'un chapiteau. Celui de toutes les batailles. Un pas de côté salvateur et la force des engagements. Virginie Symaniec est éditrice indépendante de « le Ver à soie ». « Je fais partie de la drôle d'espèce des éditeurs indépendants. Il paraît que nous serions plus de cinq mille en France, mais paradoxalement on ne nous voit pas. Vous ne nous trouvez presque pas dans les médias et encore moins en tête de gondole. » Virginie Symaniec est une battante. Elle installe une grande table, un Barnum et expose ses parutions, romans, récits, poésies sachets de graines enlacés dans les rimes, livres pour la jeunesse. En rythme pavlovien l'été dans Les Landes, l'entre-saison en région parisienne ou autre. « Barnum » est un livre blanc fabuleux. La rencontre formidable avec une érudite, une aventurière empreinte d'humilité. « On me demande souvent pourquoi je me suis installée sur un marché avec les livres du Ver à soie, mon doctorat, ma chaise, mon parasol rouge et mon habilitation à diriger des recherches en chocolat. » On est au coeur d'une sociologie intuitive, mère des Sciences-Humaines, si habile qu'elle donne l'élan premier pour affronter le Rocher de Sisyphe. « Barnum » est l'idiosyncrasie d'un monde atypique. La cour des miracles, des entendements et de la force spéculative. On aime les richesses des rencontres. Entrelacs avec les passants, les lecteurs, les voisins : marchands altiers. Que la pluie frappe diluvienne et fasse trembler les pages des livres de froid, que le soleil soit chape de plomb, Virginie Symaniec est de tous les fronts, les jours, les sourires et les regards perlés, parfois pas. « Moi ? j'ai une tête de Russe ? -Oui, madame ! -Vous parlez très bien le français, me dit-elle. -Mais vous aussi, lui dis-je. -Sauf que je suis française réplique-t-elle. -Sauf que moi aussi, madame. » Et que vivent les moments doux… La solidarité est une alliée. Tous, installés dans un lieu des possibilités, des espérances, des découragements parfois. Ils sont le palpitant d'un habitus réglé au millimètre. On aime plus que tout, la profonde humanité qui règne dans « Barnum ». Cette symbiose où s'enlacent les philosophies existentielles. Tenir son but avec des ailes d'un Diogène. Fuir les courants des diktats éditoriaux. Apprenez par coeur la 4ème de couverture, la page 136 du livre. La fraternité est vivifiante. On rit, on pleure, on est en transmutation sous un barnum. « Et qu'avons-nous compris ? Qu'il faut être proche des gens, aller à leur encontre, parce que cela nous apporte, à nous aussi, de la joie. » Les forains, les marchands, Virginie Symaniec sont des exemples d'altruisme, de générosité, de ténacité. « Barnum » est un outil. Son modèle est à reproduire. On apprécie cette route aux destinées valeureuses, non conventionnelles. Et que ça fait du bien de voir des livres sur un marché. Enrichir les passants d'une littérature raffinée, distinguée parce que rare, sceau d'une Edition Indépendante « le Ver à soie » au plus juste de son nom. Publié par les Editions Signes et Balises, « Barnum » est un lice pour le Prix Hors Concours 2020 et c'est une grande chance.
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Barnum

Barnum, publié chez Signes et Balises, m’a été adressé par l’opération Masse Critique de février 2020 et j’en remercie les organisateurs. C’était un des ouvrages qui m’attirait le plus et sa lecture m’a passionné.



Il me faut tout de même avouer avoir été un peu décontenancée par la quatrième de couverture et le « pitch » du livre. Je m’attendais plus à la rencontre du monde des forains, camelots et vendeurs ambulants. À rentrer dans les détails du rapport que chacun entretient avec les livres, à plus de discussions pour découvrir cet univers si particulier. Bref, j’espérais entendre leur(s) histoire(s). Alors oui, nous les rencontrons mais pas autant que je ne l’aurais cru. Le sujet du livre n’est pas là.



Ceci étant dit, cet ouvrage nous plonge dans l’aventure de Virginie, qui après des années de recherche universitaire, et d’emplois dans l’édition, décide de franchir le cap et de devenir sa propre patronne. On découvre le parcours (du combattant) d'une femme qui fonde sa maison d'édition, le Ver à soie. Et c'est là tout l'intérêt de ce témoignage. Il faut dire qu'elle cumule les « handicaps » : femme, d'origine étrangère, entrepreneuse... Virginie Symaniec nous raconte comment sa détermination, ses idéaux et son intégrité se heurtent à la réalité d'un monde où le masculin domine. De coups de cœur en coups de gueule, promené.e.s entre préparation à domicile et marchés saisonniers, on suit l'évolution de son travail, de sa collection, porté.e.s par l'énergie (qui semble inépuisable) de l'éditrice. Et comme je l'ai dit plus haut, c'est passionnant. On referme le livre avec l'envie d'aller voir à quoi ressemblent ces livres pour lesquels elle se bat tant.
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Barnum

C'était le titre qui m'intéressait le plus dans cette dernière sélection Masse Critique. En tant qu'auteur indépendant, certaines de mes orientations se rapprochent de celles de Virginie Symaniec : créer de beaux ouvrages avec des papiers création, travailler avec des imprimeurs locaux, et diffuser et distribuer moi-même en me plaçant au plus près des lecteurs. J'étais donc très curieux de lire ce témoignage d'une petite éditrice au parcours atypique, passionnée par les livres qu'elle publie.

J'ai tout lu avec le sourire aux lèvres. Les anecdotes s'enchaînent, certaines émeuvent, agacent, dépitent, font réfléchir, amusent, et toutes informent sur le difficile quotidien d'un petit acteur dans le monde démesuré du commerce, et en particulier du commerce de livres. Sur ce point-là, Barnum est donc une belle réussite : on ne peut que s'attaches à l'immense humanité de l'auteure, et s'émerveiller de la force dont elle fait preuve pour continuer d'avancer face à tous les obstacles qui se présentent sur son chemin.

Mais bon, certains points m'ont quand même un peu moins plu - oui, j'ai souvent l'esprit un peu trop critique, et peu de livres échappent à recevoir au moins quelques regrets ou reproches de ma part.

Le premier, c'est le fait de voir se croiser trois "histoires" en une : la principale (les déboires d'une petite éditrice pour exister et vendre sur les marchés), et deux autres plus personnelles liées aux racines biélorussiennes de Virginie et à ses convictions sociales et politiques. Je comprends le besoin de ne jamais taire sa révolte face à l'injustice et la connerie humaine, je sais l'importance qu'ont pu avoir de tels messages pour libérer les peuples de l'Est de certaines dictatures, mais là, même en étant d'accord avec la majorité des propos, j'ai trouvé que certains étaient de trop, ou alors livrés de façon trop brute, et tombaient à côté du sujet que je pensais trouver dans cet ouvrage.

Le second reproche n'en est qu'à moitié un : c'est la sensation de rester sur ma faim en refermant le livre, et de me demander ce qui se passe après. C'est peut-être pas plus mal, car ça donne envie de rester connecté à l'actualité du Ver à Soie, la maison d'édition de Virginie Symaniec, pour voir ce qu'il devient...
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Barnum

Si ces chroniques sont si vibrantes, c’est parce qu’elles nous font découvrir une éditrice qui elle-même vibre pour son métier. Débarquée dans la profession après avoir été essorée par le monde universitaire, Virginie Symaniec mène son projet éditorial avec un coeur et une énergie peu communs. Nous l’accompagnons au fil des joies et des désillusions qui émaillent son quotidien. Les désillusions, elles proviennent du fonctionnement même d’une chaîne du livre qui déraille bien souvent. Les joies, elles découlent de la solution alternative trouvée par Virginie Symaniec pour aller trouver des lecteurs là où on ne l’attend pas : sur les marchés.



C’est brut, c’est vif, c’est plein d’humour - il en faut quand on nage à contre-courant. À mettre entre les mains de tous les étudiants en métiers du livre, pour leur rappeler de quel métal sont faits ceux qui donnent leurs lettres de noblesse au métier d’éditeur !
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