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Citation de StCyr



Abu Djafar demanda timidement :
– Que signifie tout ceci, maître ?
– Tu verras. Je te le dis : ouvre bien les yeux, car ce qui va se produire maintenant ne s’est encore jamais produit dans l’histoire de l’humanité.
Ensuite il se leva cérémonieusement et dit d’une voix profonde :
– Yusuf ! Zoleykha t’attend au paradis. Vois cette tour. Monte et jette-toi de là-haut. Tu tomberas dans ses bras.
Le visage de Yusuf rougit de bonheur. Dès qu’il eut avalé la boulette, la paix s’installa en lui. Une paix merveilleuse, bienheureuse. La même que lorsqu’il s’était préparé à aller au paradis avec ses deux camarades. Aussitôt qu’il eut compris l’ordre de Hassan, il pivota sur ses talons et se dirigea vers la tour aux pigeonniers.
Au milieu d’un silence de mort, Hassan se tourna alors vers Suleyman.
– As-tu ton poignard, Suleyman ?
– Il est là, Seïduna.
Machinalement, les trois émissaires portèrent la main à leur sabre. Mais Hassan secoua la tête en souriant.
– Prends le bracelet ! Plante ton poignard dans ton cœur et dans un instant tu pourras rejoindre ta maîtresse.
Furieusement heureux, Suleyman saisit le bracelet, le serra contre sa poitrine en même temps que, de l’autre main, il enfonçait d’un coup puissant le poignard dans son cœur. Toujours plus rayonnant de bonheur, il s’écroula sur le sol devant l’escalier en soupirant de soulagement.
Les trois émissaires et presque tous ceux qui étaient à proximité se figèrent de terreur. Hassan, très pâle, un sourire las sur les lèvres, montra le corps.
– Avancez et regardez, dit-il aux émissaires.
Après un moment d’hésitation, ils obtempérèrent. Le poignard était enfoncé jusqu’à la garde dans la poitrine du jeune homme. Un filet de sang courait sur son habit blanc. Même dans la mort, son visage souriait de bonheur.Abu Djafar se passa la main sur les yeux.
– Oh, miséricordieux Allah ! gémit-il.
Hassan fit signe aux eunuques de couvrir le corps d’un manteau. Ensuite, il tourna les yeux vers la tour et la montra.
– Regardez là-bas !
Yusuf, tout essoufflé, venait juste d’arriver sur la terrasse. Son cœur cognait dans sa poitrine. Les gardes s’arrêtèrent, sidérés. Lui, se précipita vers le parapet. À ses pieds, il aperçut une mer de palais, de tours et de coupoles resplendissant dans les couleurs les plus vives.
– Je suis un aigle ! Je suis redevenu un aigle ! murmura-t-il.
Il agita les bras, il avait l’impression qu’il avait maintenant des ailes. Il prit son élan et se précipita dans le vide.
Son corps s’abattit sur le sol dans un bruit sourd.
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