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4.2/5 (sur 42 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Priyatnaïa Dolina , le 14/02/1855
Mort(e) à : Saint Pétersbourg , le 05/04/1888
Biographie :

Vsevolod Mikhaïlovitch Garchine était un nouvelliste russe.

Vsevolod Garchine naît à Priyatnaïa Dolina, dans la province de Ekaterinoslav Ses parents divorcent et sa mère l'emmène en 1863 à Saint-Pétersbourg, où il fréquente le lycée de 1864 à 1874. Il s'inscrit ensuite à l'École des Mines, mais ne parvient pas à obtenir le diplôme d'ingénieur.

Durant la Guerre russo-turque de 1877-1878, le pacifiste Garchine se porte volontaire comme simple soldat dans l'infanterie. Il est apprécié dans son unité, aussi bien de ses camarades que des officiers. Il est blessé dans une bataille en Bulgarie et restera durablement marqué psychologiquement par la guerre.

Ses expériences militaires lui fournissent la base de ses premières nouvelles, dont la toute première, Quatre jours, œuvre forte inspirée d'un incident réel. Le récit se présente comme le monologue intérieur d'un soldat blessé et laissé pour mort sur le champ de bataille pendant quatre jours, face à face avec le cadavre d'un soldat turc qu'il vient de tuer.

Garchine épouse une femme médecin, Nadejda Mikhaïlovna, et trouve une place de secrétaire à l'Administration des Chemins de fer ; ses publications ne lui suffisent en effet pas pour vivre.

En dépit de succès littéraires précoces, Garchine est tourmenté périodiquement par des accès de maladie mentale. Le 31 mars 1888, à l'âge de 33 ans, en état de profonde dépression, il se suicide en sautant dans l'escalier de l'immeuble pétersbourgeois, où il habitait au cinquième étage.

Il laisse une œuvre relativement mince composée d'une vingtaine de nouvelles dans lesquelles s'expriment une sensibilité mélancolique teintée d'angoisse et d'absurde. Une œuvre brève mais importante tant l'écriture de Garchine peut rappeler celle d'Anton Tchékhov.
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Bibliographie de Vsevolod Garchine   (11)Voir plus

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Cette fleur d’un rouge éclatant contenait tout le mal qui existe dans le monde. Elle avait absorbé tout le sang innocent versé (d’où sa couleur), toutes les larmes et tout le fiel de l’humanité. Elle était l’être mystérieux et effroyable opposé à Dieu ; elle était Ahriman, ayant revêtu une forme discrète et innocente. Il fallait l’arracher et la détruire ; mais ce n’était pas tout ; il fallait empêcher qu’en expirant elle ne répandit le mal sur le monde. C’est pourquoi il l’avait cachée dans son sein.
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La serre était belle, surtout quand le soleil se couchait et l’éclairait de sa lumière rouge. Alors, elle s’embrasait tout entière ; des reflets rougeâtres se jouaient et se transfusaient, comme dans une grande pierre précieuse finement taillée.
On apercevait, à travers les gros carreaux transparents, les plantes enfermées dans la serre. Mais, malgré la grandeur de celle-ci, elles y étaient à l’étroit. Les racines se confondaient et s’enlevaient l’une à l’autre l’humidité et la nourriture…
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— Encore !... Tu meurs, tu te tues, et tu ne peux pas même faire cela sans phrases ! À propos de quoi, devant qui poses-tu ? Devant toi-même.
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-Je t'avalerai, continuait-il sans quitter la fleur des yeux, et la pauvre rose vit avec effroi ses pattes gluantes se cramponner à sa tige. Le crapaud montait avec peine ; après chaque effort il regardait la fleur qui se balançait la-haut, et la fleur se sentait mourir.
-Mon dieu, soupirait-elle, si je pouvais au moins mourir d'une autre mort.
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Et seulement à présent, au milieu de cette nuit, pendant que tout dort dans cette grande ville et dans cette grande maison, alors que tout bruit s’est éteint, excepté le battement de mon cœur et celui de ma montre, à présent seulement je m’aperçois que ces chagrins, ces joies, ces enthousiasmes, tous les événements de ma vie, enfin, étaient de vaines chimères. Les unes, je les poursuivais sans savoir pourquoi ; sans savoir davantage pourquoi, je fuyais les autres. Je ne savais pas alors que dans la vie une seule chose existe réellement : le temps ; le temps, avec sa régularité inexorable, qui ne se ralentit pas là où le pauvre être humain, vivant dans la minute présente, voudrait s’arrêter un moment, et qui ne s’accélère pas d’une seconde, même quand la réalité est si dure qu’on voudrait la changer en un rêve déjà passé ; le temps, qui ne sait qu’une seule chanson, celle qu’en ce moment j’entends avec une netteté douloureuse.
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Oh ! oui, c’est bien assez de ce petit morceau de plomb pour que tout disparaisse, et pour toujours ! Le monde entier disparaîtra : il n’y aura plus ni condoléances, ni amour-propre blessé, ni reproches envers soi-même ; plus de ces gens qui vous détestent et qui font semblant d’être bons et simples, de ces gens que l’on perce d’outre en outre, que l’on méprise et en présence desquels pourtant on cherche à paraître bienveillant et affectueux ! Il n’y aura plus de tromperie envers soi-même, ni envers les autres ! Il n’y aura que la vérité, l’éternelle vérité du néant !
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Ce que je n’atteignais autrefois que par la longue route du syllogisme et de l’hypothèse, je le sais maintenant par l’instinct. J’ai complété ce que la philosophie n’avait fait qu’élaborer. Je sens et j’éprouve que le temps et l’espace ne sont que des fictions ! Je vis dans tous les siècles. Je vis en dehors de l’espace, partout ou nulle part, comme il vous plaira. C’est pour cela qu’il m’est absolument indifférent que vous me teniez renfermé ici ou que vous me lâchiez.
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Lorsqu'on fit entrer le dément dans cette affreuse chambre pour lui faire prendre un bain et, selon la méthode du médecin-chef de l'hôpital, lui appliquer un vésicatoire sur la nuque, il fut pris d'épouvante et de fureur. Des pensées absurdes, plus monstrueuses les unes que les autres, tourbillonnaient dans sa tête. Qu'était-ce ? L'Inquisition ? Un lieu de supplice secret où ses ennemis avaient résolu d'en finir avec lui ? Peut-être l'enfer même ?
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Il se porte un grand coup de son coutelas au bras gauche, un peu au-dessus du coude. Le sang jaillit rouge et tiède... Il en imbibe fiévreusement son mouchoir, l’étale largement, le fixe à l’extrémité de sa petite flûte et présente, selon toutes les règles de l’aiguillage, son petit drapeau rouge improvisé...
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— Oui, voisin, j’ai beaucoup souffert depuis que je suis au monde. Il y a des gens qui ont de la chance, qui vivent heureux, sans soucis. Eh bien, moi, qui n’ai jamais fait de mal à personne, rien ne me réussit...
Basile ne répondit rien : il secoua la cendre de sa pipe contre le rebord du rail, se leva et dit avec un soupir :
— Ce n’est pas la chance, voisin, qui est contre nous, mais les hommes. Il n’y a pas au monde de bête plus féroce, plus malfaisante que l’homme. Les loups ne se mangent pas entre eux... un homme mangerait volontiers un de ses semblables, et tout vivant encore...
— Hum... Les loups ne se gênent pas tant que tu crois...
— Possible... Tout de même je le répète, que si l’homme n’était pas si cruel, si avide, il y aurait du bonheur sur terre !...
Ivanoff resta pensif...
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