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4.26/5 (sur 74 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Créteil , le 26/8/1981
Biographie :

Né en France de parents d’origine algérienne, ce jeune quarantenaire a grandi dans la banlieue parisienne. Diplômé d’informatique et d’une école de commerce, il a parcouru le monde, exerçant sa profession de consultant, d’enseignant ou de journaliste. Ses errances l'ont conduit des États-Unis au Portugal où il vit désormais, en passant par le Brésil, le Mexique et l'Argentine. Mordu de la littérature, il participe depuis une quinzaine d'années à des revues et à des ateliers d'écriture.

Il est le cofondateur et directeur de publication de Frictions, le média en ligne bilingue (français/anglais) qui raconte en textes et en podcasts l’intime de nos sociétés mondialisées.
En 2022, "Qu’est-ce que j’irais faire au paradis ?" son premier roman a été finaliste du Goncourt du premier roman, du Prix Orange du livre et du Prix Senghor du premier roman.
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VLEEL 255 Rencontre littéraire avec Walid Hajar Rachedi, Nos destins sont liés, Emmanuelle Collas


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Mais comment notre pays peut-il être uni ou oeuvrer à un avenir meilleur pour les générations futures s’il est le jouet de puissances pour lesquelles nos vies n’ont aucune valeur, dépossédé de son destin, ébranlé jusque dans son âme ?
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Je n'ai jamais compris à quoi pourraient servir Thalès, Pythagore et leurs foutus théorèmes, mais j'entends le mot « contraposée » qui résonne dans ma tête. Un raisonnement par l'absurde qui dit que, si je ne fais pas partie de cet ensemble, c'est que je dois faire partie de l'autre.
Contraposé. Posé contre, vraiment tout contre.
Au milieu de cette place, à Oran, j'ai leur visage, un million de fois leur visage, mais je ne partage rien de leurs desseins, de leurs destins. Dans ma vie, j'ai eu des galères. Ceux qui ont mon âge ont connu la guerre civile. De celles qui ébranlent jusqu'à l'âme, tachent de noir votre enfance, confisquent votre adolescence. La paix reste une idée fragile, une réalité plus fragile encore. En témoignent ces barbelés qui éclipsent les petites merveilles d'architecture mauresque, ces regards inquisiteurs quand je m'exprime dans un arabe hésitant, ces malheurs qu'on veut me raconter. J'écoute, gêné. Je ne sais pas quoi dire. J'ai tout à coup envie de leur parler d'ailleurs.
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Bizarre comme c'est toujours les mêmes qui doivent revoir leurs ambitions à la baisse. Et se faire à l'idée que la vie les baise.
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Au lycée, j’avais bien réussi à transformer ma quarantaine au CDI en un incroyable voyage immobile. Intrigué par les yeux des lecteurs qui s’illuminaient, leurs mains fébriles sur les pages des livres, j’ai voulu me faire ma propre idée. Malgré les présentoirs ostentatoires et les bandeaux rouges arrogants, j’ai fini par en feuilleter quelques-uns. Surpris de la surprise de ceux qui me voyaient lire, j’ai eu la sensation de goûter à l’eau d’une fontaine à laquelle je n’étais pas censé m’abreuver. Comme une transgression. Au fil des semaines, la curiosité a viré à la boulimie, je dévorais tout ce qui me tombait sous la main. Je suis parti aussi loin que pouvait me porter mon imagination. J’ai vécu mille vies, visité mille lieux. Le plus troublant était que je ne reconnaissais pas des endroits censés m’être familiers.
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Incipit :
Gamin, j’avais côtoyé Ali pendant ces quelques étés algériens. Loin de ma cité des peupliers. Loin des Stains.
1991, le dernier été avant la décennie noire. J’avais sept ans, lui quinze.
Dans mon souvenir, on aurait dit un adulte avec une espièglerie d’enfant. Là-bas, l’adolescence n’existait pas vraiment. Il y avait une route qui séparait la vie en deux. Devant la maison, un terrain de jeu, le chahut et les fous rires ravageurs. En face, un minuscule café devant lequel se tenaient des hommes. Du jour au lendemain, on basculait de l’autre côté comme si, pendant la nuit, quelqu’un était venu vous souffler à l’oreille le rôle que vous deviez désormais tenir. Très vite, au bout des doigts, s’imprimaient les mêmes taches jaunes des clopes trop goudronnées. Sur les tables bancales mordant sur la route s’éternisaient les mêmes kawas serrés. A chaque nouvelle gorgée, les yeux se plissaient davantage, les pupilles devenaient mornes comme abreuvées d’un élixir de lucidité.
Mais Ali était différent. Il avait traversé la route, tiré sur ses premières cigarettes, trempé ses lèvres dans le liquide noir mais, dans ses yeux à lui, subsistait quelque chose de brillant.
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Ça ne t’empêchera pas dans l’escalier d’espérer deux bonnes secondes que la porte s’ouvre derrière toi.
Dans un espoir vain.
Dans l’escalier, t’en feras tomber ton masque – la vieille dame, alertée par le bruit, verra par le judas ton visage ruisselant de larmes. T’en feras tomber ton bagage – quoi de plus normal quand tu sais que, de l’amour ; il a gardé les poignées. Tu t’agripperas violemment à la rambarde, le degré d’inclination de ton corps, une réponse directe à l’inclinaison de ton cœur, qui imprimera sur tes lèvres les mots douloureux d’Alicia : I keep on falling in and out.
L’amour, une chute qui éparpillera tes affaires sur plusieurs étages.
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J'ai moins peur de nos ennemis que de l'influence de nos mauvais amis. [...] Au siège de votre organisation, on doit considérer qu'après tout, la situation actuelle est un moindre mal. Quitte à faire quelques entorses à ses principes pour que l'ONG puisse continuer ses activités, il est plus simple de négocier avec les militaires américains qu'avec les talibans. [...] C'est sous l'influence de ces "mauvais amis" que nous, Afghans, n'avons eu pratiquement aucun mot à dire sur les décisions qui ont affecté notre pays, notre peuple depuis plus de vingt ans : avons-nous demandé aux Russes d'envahir notre pays ? Avons-nous demandé aux Américains de financer et d'armer les plus extrémistes des moudjahidines ? Avons-nous demandé aux services secrets pakistanais et saoudiens, à la CIA de soutenir l'émergence des talibans ? Avons-nous demandé que notre pays devienne le terrain d'entraînement des combattants d'Al-Qaida ? Monsieur Jeffrey, vous m'avez dit, une fois, que vous rêviez d'unité et d'un avenir meilleur pour l'Afghanistan et pour ses enfants. C'est un rêve que je partage du plus profond de mon âme. Mais comment notre pays peut-il être uni ou œuvrer à un avenir meilleur pour les générations futures s'il est le jouet de puissances pour lesquelles nos vies n'ont aucune valeur, dépossédé de son destin, ébranlé jusque dans son âme ?
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Pourquoi le mot bleu m’évoque-t-il toujours les ecchymoses laissées sur nos corps et nos âmes par ceux qui ignorent que, si on nous désigne « quartier sensible », c’est parce que les gens y ont du cœur ? Pourquoi le mot bleu ne pourrait-il pas seulement décrire la couleur du ciel d’un jour parfait, d’un de ces jours d’été où rôles et places ne servent qu’à former les équipes de nos parties de foot improvisées ? Dans une autre vie, sans toute cette furie, toute cette folie, ces destins qui nous plaquent contre le mur manu militari, j’aurais peut-être rêvé d’être pianiste ou littéraire, Nina Simone ou Aimé Césaire. Mais nique sa mère, code 93240, Stains, Les Peupliers. C’est ça, ma vie. La poésie ne m’a jamais saisi.
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Pourquoi le mot bleu m’évoque-t-il toujours les ecchymoses laissées sur nos corps et nos âmes par ceux qui ignorent que si on nous désigne « quartier sensible », c’est parce que les gens y ont du cœur? Pourquoi le mot bleu ne pourrait-il pas seulement décrire la couleur du ciel d’un jour parfait, d’un de ces jours d’été où rôles et places ne servent qu’à former les équipes de nos parties de foot improvisées?
Dans une autre vie, sans toute cette furie, toute cette folie, ces destins qui nous plaquent contre le mur manu militari, j’aurais peut-être rêvé d’être pianiste ou littéraire, Nina Simone ou Aimé Césaire .
Mais nique sa mère, code 93240, Stains, Les Peupliers, c’est ça ma vie, la poésie ne m’a pas saisi.
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- Et si c'était justement ça, la foi : faire quelque chose sans en être complètement certain, sacrifier sa liberté à quelque chose de plus grand que soi, que cette vie (...)
- Ce que tu appelles la foi, j'appelle ça l'amour
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