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Citations de Walt Whitman (232)


(à propos des écrivains et poètes des temps passés)

Tous, tous autant qu'ils furent, je les échangerais sans chagrin, ô mer,
Contre une seule de tes vagues ondulantes, consentisses-tu à m'en échanger le secret,
À prêter à mes vers le souffle d'un de tes souffles,
À y attarder ton parfum
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Puis voici que la Terre me terrorise par son calme sa patience
Tant elle fait naître de choses douces de matières corrompues,
Tant elle tourne innocemment sur son axe immaculé dans le défilé inexorable de ses cadavres infectieux,
Tant elle distille de vents exquis à partir d'infusions de puanteur fétide,
Tant elle renouvelle dans une totale indifférence la somptuaire prodigalité de ses moissons annuelles,
Tant elle offre de matières divines aux humains en échange de tant de déchets qu'elle reçoit d'eux en retour.
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Walt Whitman
Tout avance et grandit, rien ne s'effondre.
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Sous forme d'essence invisible d'odeur de surface et d'herbe, dans les siècles des siècles,
Sous forme de bouffées d'air soufflant des champs, mes chéris, mes héros immortels me seront rendus,
Exhalés par vous exhalant leur souffle leur haleine, dans les siècles des siècles, sans qu'un seul atome soit perdu,

Ô les années les tombes! ô l'air le sol! ô mes morts, leur doux arôme!
Exhale-les, mort pérennement douce, dans les années, les siècles futurs.
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Je crois bien que je pourrais m'en retourner vivre chez les animaux, si placides, si autonomes,
Eux que je resterais des heures et des heures à regarder,
sans bouger.
Jamais ils ne s'échinent ni ne se lamentent sur leur état,
Jamais ne passent la nuit à pleurer sur leurs péchés,
Jamais n'ont de ces discussions nauséeuses sur leurs obligations envers Dieu,
Jamais ne sont insatisfaits, ni saisis de la folie furieuse de posséder les choses,
Jamais ne s'agenouillent devant un autre, ou des ancêtres ayant vécu plusieurs milliers d'années plus tôt,
Jamais ne se prétendent respectables ni malheureux sur terre.
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Le seul vrai gouvernement est celui qui tient minutes des individus,
Toute la théorie entière de l'univers est infailliblement
orientée en fonction d'un individu unique qui a nom: Toi.

(Ma mère! dans la subtilité de ta sévérité je t'ai vue,
glaive nu à la main,
T'ai vue finalement refuser de traiter avec personne
d'autre que les individus.)
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Mon sein à toison d'herbe parfumée,
Je te cueille des pages où j'écris, qui seront lues plus tard, avec plus de noblesse,
Feuilles tombales, pages corporelles me dépassant en hauteur, dépassant la mort,
Racines pérennes, feuilles élancées, feuilles délicates
que l'hiver, ah certes non! ne brûlera pas,
Année après année vous fleurirez, laissant vos souterrains pour de nouveau paraître au jour;
Bien sûr je ne sais si, passant près de vous, les foules
vous verront, inhaleront votre parfum discret, mais quelques-uns, oui je le crois ;
Mes feuilles, mes pages graciles ! Vous les fleurs de mon sang! Je vous autorise à dire, à votre guise, le cœur qui bat en vous,
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Mais là où la législation est légère aux hommes comme aux femmes,
Mais là où l'esclave ni l'esclavagiste n'ont plus cours,
Mais là où la populace spontanément se soulèvera contre
l'inépuisable impudence des élus,
Mais là où jaillit la fierté en vagues pareilles aux longues vagues ondulantes de la mer sous le sifilet de la mort,
Mais là où l'autorité extérieure toujours cédera prééminence à l'autorité interne,
Mais là où le citoyen constitue le modèle idéal tandis que président, maire ou gouvernement ne sont que des fonctionnaires salariés,
Mais là où les enfants reçoivent dans l'enseignement la légitimité comme la légalité de leur autonomie,
Mais là où l'équanimité s'illustre concrètement dans la vie des affaires,
Mais là où sont encouragées les spéculations sur l'âme,
Mais là où les femmes participent aux processions à côté des hommes dans la rue,
Mais là où elles entrent comme eux dans les assemblées publiques, prenant place à côté d'eux,
Mais là où prévaut la fidélité en amitié,
Mais là où règne la limpidité entre les sexes,
Mais là où les pères ont la santé la meilleure,
Mais là où les mères ont la beauté physique en elles,
Là, oui, est la grande cité.
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A un Etranger:

Etranger qui passes ! tu ignores mon désir tandis que je te contemple,
Tu dois être celui que je cherchais ou celle que je cherchais (cela me vient comme d'un rêve),
J'ai surement vécu quelque part avec toi une vie de joie,
Tout ressuscite tandis que nous nous frôlons, fluides, affectueux, chastes, mûris,
Ensemble nous avons grandi, tu as été petit garçon, petite fille de mon âge,
J'ai mangé avec toi et dormi avec toi, ton corps n'est plus à toi seul, ni n'a laissé le mien être à moi seul,
Tu m'offres au passage le plaisir de tes yeux, de ton visage, de ta chair et celui de ma barbe, de ma poitrine, de mes mains, tu le prends en retour,
Il ne faut point que je te parle, mais je pense à toi lorsque je suis assis tout seul ou que je m'éveille solitaire, la nuit,
Il me faut attendre, nul doute que je ne te rencontre à nouveau,
Il me faut m'assurer de ne point te perdre.
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All beauty comes from beautiful blood and a beautiful brain.
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Walt Whitman
Le parfum subsiste toujours au creux de la main qui offre la rose.
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La mort dans le ciel me chuchote

ASSURANCES
Pas besoin d'assurances, je suis un homme préoccupé par son âme;
J'ai certitude que sous les pieds à côté des mains des visages dont j'ai la fréquentation, regardent à la minute même d'autres visages dont je n'ai pas
la familiarité, des visages calmes bien réels,
J'ai certitude que la beauté majestueuse de l'univers est cachée dans le plus infime atome d'univers,
J'ai certitude que je n'ai pas de limites que les univers n'ont pas de limites peine perdue d'essayer de calculer leurs illimites,
J'ai certitude que les orbes le système orbital mènent leurs ébats rapides dans les airs suivant un plan, que j'aurai un jour prochain élection de faire autant qu'eux, davantage qu'eux,
J'ai certitude que les affaires temporaires ont des millions d'années de course continue,
J'ai certitude qu'il y a un dedans aux dedans, un dehors aux dehors, qu'il y a une autre vue à la vue, une autre ouïe à l'ouïe, une autre voix à la voix,
J'ai certitude que les morts passionnément pleurées des jeunes gens ont un sens que les morts des jeunes femmes des tout petits enfants ont une raison
(J'espère que vous ne pensiez pas que la Vie avait son assurance mais que la Mort, dessein final de toute la vie, n'en avait pas !),
J'ai certitude que les naufrages en mer si horribles soient-ils, si proche la disparition d'épouse enfant mari père amant ont leur raison jusqu'au dernier détail,
J'ai certitude que tous les événements capables de se produire n'importe où ont un sens providentiel dans le fond inhérent aux choses,
Je ne crois pas que la Vie ait prévoyance providence pour tous et pour le Temps l'Espace, je crois en revanche que c'est la Mort Céleste qui l'a.
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Comme à travers moi-même le monde entier coulent les ruisseaux
Tendus, happés qu'ils sont par l'océan mystique

Ils sont courants à démarrer un continent nouveau
Sont ouvertures faites au solide par le liquide.
Sont fusion d'océan de sol ferme, tendres vagues réflexives
(Pas toujours fiables ni pacifiques, mais en colère parfois dangereusement,
Vagues abyssales que la tempête excite sur quels fonds.
quelqu'un sait-il ?
Et qui font rage sur l'océan, partout bris d'épars ou déchirures de voiles).

C'est l'océan du Temps peut-être où j'ai cueilli mes vastes moissons
Brassées-andains d'algues et de nacre.
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Je fais ma visite au verger des astres, vais contempler ses fruits,
Soupèse ses quintillions mûrs, soupèse ses quintillions verts.
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Je crois que je pourrais aller vivre avec les animaux, ils sont si placides et si réservés, je reste des heures et des heures à les regarder.
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Je suis le poète de la femme tout autant que de l'homme,
Et je proclame qu'il est tout aussi noble d'être une femme qu'un homme,
Et je proclame qu'il n'est rien de plus noble que la mère des hommes.
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En anglais :
Captain! my Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather’d every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring:
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.


O Captain! my Captain! rise up and hear the bells;
Rise up—for you the flag is flung—for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon’d wreaths—for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning;
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You’ve fallen cold and dead.

My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse nor will;
The ship is anchor’d safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip, the victor ship, comes in with object won;
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I, with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

En français :
O Capitaine! mon Capitaine! fini notre effrayant voyage,
Le bateau a tous écueils franchis, le prix que nous quêtions est gagné,
Proche est le port, j'entends les cloches, tout le monde qui exulte,
En suivant des yeux la ferme carène, l'audacieux et farouche navire ;
Mais ô cœur! Cœur! Cœur!
Oh ! Les gouttes rouges qui lentement tombent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Etendu mort et glacé.

O Capitaine! mon Capitaine! lève-toi et entends les cloches!
Lève-toi - c'est pour toi le drapeau hissé - pour toi le clairon vibrant,
Pour toi bouquets et couronnes enrubannés - pour toi les rives noires de monde,
Toi qu'appelle leur masse mouvante aux faces ardentes tournées vers toi;
Tiens, Capitaine! père chéri!
Je passe mon bras sous ta tête!
C'est quelque rêve que sur le pont,
Tu es étendu mort et glacé.

Mon Capitaine ne répond pas, pâles et immobiles sont ses lèvres,
Mon père ne sent pas mon bras, il n'a ni pulsation ni vouloir,
Le bateau sain et sauf est à l'ancre, sa traversée conclue et finie,
De l'effrayant voyage le bateau rentre vainqueur, but gagné;
O rives, Exultez, et sonnez, ô cloches !
Mais moi d'un pas accablé,
Je foule le pont où gît mon Capitaine,
Etendu mort et glacé.
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Cette minute même qui m'arrive portée par des dizaines et des dizaines de milliards d'années passées,
Rien ne la vaut, rien ne vaut ce maintenant.
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Seul dans la nuit fraîche et mystérieuse,
et de temps à autre,
Dans un silence total, j'ai levé les yeux en direction des étoiles.
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Bras, mains d'amour, lèvres d'amour, gros doigt phallique d'amour, seins d'amour, ventres pressés ensemble par la colle d'amour,
Terre du chaste amour, vie qui n'est qu'une vie d'après l'amour,
Le corps de mon amour, le corps de la femme qui est mon amour, le corps de l'homme, le corps de la terre,
Tendres souffles d'avant-midi qui viennent du sud-ouest,
L'abeille sauvage velue qui murmure d'avidité sur sa tige, agrippe la fleur-femme épanouie, la courbe ferme de ses pattes amoureuses, en fait son plaisir, et se tient toute frémissante et tendue jusqu'à l'assouvissement.
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