Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents... Tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent. Ils font avancer l'humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent. [...] Think different.
L'une des premières altercations eut lieu à cause des numéros des badges pour le personnel. Scott attribua le numéro 1 à Wozniak et le numéro 2 à Jobs. Évidemment, Jobs exigea d'avoir le numéro 1. « Je n'ai pas cédé, parce que ç'eût été flatter son égo. » Le jeune homme entra dans une colère noire, en pleura même de rage. Finalement, il proposa une solution. Il aurait le badge numéro 0. Scott accepta, du moins pour la numérotation des badges, mais le système informatique pour le versement des salaires ne pouvait admettre que des nombres positifs. Jobs resta donc, pour la comptabilité, le numéro 2 d'Apple.
Oui c'était un inventif endiablé, un curieux passioné et un créatif transdisciplinaire. C'était un génie. Mais le terme invite à la prudence. En affublant Léonard de ce titre, on donne l'impression qu'il aurait été touché par la grâce et on en oublie son travail
Le jour où il a montré au monde le Macintosh, un journaliste du Popular Science lui demanda s'il avait fait une étude de marché. Et le père du Mac a répondu : "Vous pensez que Graham Bell a fait une étude de marché quand il a inventé le téléphone ?"
La scène se passait dans la salle de réunion; Gates était entouré par dix employés d'Apple venus assister à la curée. "Je regardais, fasciné, Steve qui hurlait sur Bill" raconte Herzfeld. Sur ce point, Jobs ne déçut pas ses troupes.
-C'est un coup en traître! On t'a fait confiance et maintenant tu nous fais les poches!
Gates soutint le regard de Jobs, puis se mit à crier aussi, de sa voix de fausset:
-Il y a une autre façon de voir les choses, Steve! Xerox était notre riche voisin à tous les deux, et quand je suis entré chez lui pour lui voler sa télévision, j'ai découvert que tu l'avais déjà emportée!
Une réplique que devint culte.
Pour se faire l’œil, il conseille également un jeu auquel il s’adonne avec ses amis. Une personne trace une ligne sur un mur ; les autres, installées à une certaine distance du mur, doivent couper un brin de paille de la même longueur que la ligne. « Celui qui s’approche au plus de la mesure du dessin l’emporte. »
Parce qu’ils « pensent différemment », les génies créatifs sont parfois marginalisés. Ces mots ont été repris par Steve Jobs dans une publicité pour Apple. « Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. »
La simplicité est la sophistication suprême
Une fois le projet iPod lancé, Jobs intervint quotidiennement. Sa principale exigence était : « Simplifiez ! » Il allait sur chaque écran de l’interface utilisateur et lui faisait passer un test drastique : n’importe quelle chanson ou fonction devait être obtenue en trois clics. Et ces mouvements devaient être intuitifs. S’il ne comprenait pas comment naviguer dans telle ou telle application ou qu’il lui fallait plus de trois clics, il se montrait implacable. « Parfois, se rappelle Fadell, on se triturait le cerveau sur un problème d’interface pendant des heures, on pensait avoir envisagé toutes les options, puis il arrivait et nous demandait : « Vous avez pensé à cela? » Et alors on se disait tous : « Bon sang ! Bien sûr ! » Il avait redéfini le problème selon une perspective inédite et la solution était apparue d’elle-même."
« Qui pense peu se trompe beaucoup » .