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Critiques de Wendy Delorme (166)
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Viendra le temps du feu

Roman remarquable, inventif et éminemment politique, Viendra le temps du feu (ré)active, par le biais de somptueuses voix qui heurtent autant qu’elles passionnent, la puissance de la communauté, de la sororité contre l’autorité et la tyrannie. Une dystopie vraisemblable, consciente mais qui jamais ne perd espoir.

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Aux mots défendants, ceux qui se réclament d’un passé inavoué, dissimulé, le·a lecteur·rice suit la lutte nécessaire de six personnages, des indésirables qui provoquent des glissements à partir d’un territoire refoulé : leur corps, séquestrés dans une vie inhibée. L’exigence du roman chorale promet alors un rythme haletant et une réflexion fluide sur l’état oppressif, la violence policière mais aussi les amours marginales et l’amnésie des souvenirs douloureux. L’occasion pour l’autrice de nous inviter à poursuivre la lutte, survivre face au contrôle des frontières humaines et géographiques, au fond, plus fragiles qu’on nous le persuade.

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Ces récits sont des cris poignants, l’éclairante échappée que provoque la littérature dont le caractère éternel concentre un héritage et insuffle une énergie frénétique : le langage comme résistance toujours fidèle, une révérence. Wendy Delorme -dont j’acclamais déjà les précédents romans- offre ici une oeuvre puissante, étourdissante qui décrit aussi bien qu’elle conteste la chute implicite vers une société autoritaire, surveillée. Entremêlé d’intimité et de solidarité, Viendra le temps du feu révèle une sombre beauté, une image fine et éclairante de nos esprits indomptables. Indispensable.
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Viendra le temps du feu

Ce que j’ai ressenti:



Cette lettre, FEU, doit rester encore un peu secrète. Parce que quand tu viendras, -et c’est certain que Viendra le temps du feu-, je le sais, tu feras tout disparaître. Tu emporteras, tout avec toi: l’heure, l’utopie, le printemps, les mots, la chronique…Voilà, pourquoi, j’aimerai attendre un peu, même si il ne reste guère de temps…



Je me rappelle ta chaleur. Je me rappelle ces femmes qui venaient auprès de toi, FEU. Il y avait Eve, Louise, Rosa, Grâce, l’enfant…Raphaël, également. Il y avait leurs mots, leurs espérances, leurs pleurs, qui flottaient, tels des fantômes autour de moi, de Toi, de nous. Chaque matin qui passe, me rappelle que l’avenir est plus compromis que la veille, plus difficile aussi. Dans ce monde ou dans l’autre…Et pourtant, j’aimerai m’arrêter pour un hommage sincère à cette communauté de femmes. Elles ont travaillé d’arrache-pied à édifier un espoir de sororité qui mérite lumière et reconnaissance. Qui mériterait que celui-ci traverse les frontières, les murs, les mémoires, l’indicible. Il faudrait que leurs douleurs arrivent jusqu’aux Autres, jusqu’à vous autres, jusqu’à laisser une trace indélébile. Que cet espoir soit chaleur, résistance, puissance, comme toi, FEU.



Tout comme Elles, j’ai le désir. Le désir d’écrire, de lire, d’aimer. Le désir de transmettre amour, tendresse, valeurs, à mes Sœurs. Je sais que tu es là, feu, sous la chair, dévorant, réconfortant, fertile, résistant. J’ai lu à travers leurs écrits, le refus de se soumettre, de procréer, d’agir contre leurs volontés. C’était fort, incandescent, puissant. Ce régime totalitaire qui les restreint, est une horreur. Il est si intemporel, si contemporain, si archaïque, qu’il peut se glisser, partout à l’insu ou à la vue de touxtes, c’est pour cela que certain.e.s prient, écrivent, luttent, résistent, pour que quand Viendra le temps, iel.les soi.ent prêt.es…Et alors, cette lettre pourra s’enflammer, avec…Là, je serai Joie…



C’est le matin. J’espère juste que ce ne sera pas le dernier. Pour que vienne un autre monde possible, il faut des poètes et des visionnaires comme Wendy. Des personnes capables d’écrire des histoires aussi, percutantes, embrasées, furieuses, sublimes. Des pages d’amour, de combats, d’émancipations, de libertés. Des vibrations qui restent, qui résistent au temps, qui enflamment nos corps et nos esprits. Des instants précieux de souvenirs revisités, de souffrances partagées, de résiliences solidaires. J’aimerai que tout s’embrase, quand Viendra le temps du feu, comme en effet-miroir, à mon coup de cœur super-mega-giga-extra-exponentiel, que j’ai pu ressentir avec cette lecture!



Cette lettre, ne pourra pas être gravée, dans la pierre, mais pourvu, qu’elle égratigne la montagne! Cette lettre, c’est une déclaration enflammée, sincère, et potentiellement FEUx de joies, qui, j’espère arrivera jusqu’à vous. Maintenant, j’attends. Je rassemble les morceaux de mon être, l’air et les mots doux, la pluie et les caresses, la poésie et les nuits d’écriture. J’attends que tu viennes, FEU, car c’est certain, Viendra le temps du feu, et enfin, la liberté, je le sais, prendra son envol, nous mènera vers des terres plus accueillantes…



Bien à toi,



Stelphique.
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Insurrections ! En territoire sexuel

Mais quel livre, quelle force, j'en reste sur le cul!

C'est le mix parfait en terme de féminisme sexe positif (ou pro-sexe, ça dépend comment on l'appelle mais c'est la même chose) et de nouvelles érotiques.

La couverture est on ne peut plus glamour, l'auteure Wendy Delorme allongée façon Marilyn dans la série de clichés "In bed with Marilyn Monroe" avec une pomme, fruit défendu par excellence. On connait tous l'histoire: Eve fut tenté par le serpent qui lui dit qu’ils ne pourraient pas mourir pour le simple fait de manger le fruit, qu'ils seraient comme Dieu, ils connaîtraient le bien et le mal. Eve mangea alors le fruit, puis le donna à Adam. Tout à coup les deux se retrouvèrent nus, et ils tentèrent alors de se cacher de Dieu. Ce dernier compris qu’ils avaient mangé le fruit défendu, il maudit alors le serpent, Adam et Eve et les renvoya du jardin d’Eden.



Tout commence ici, la faute de la femme, la tentation.



Revenons au livre qui s'articule principalement de nouvelles classées en 5 parties:

- Sexe est politique

- Je-ux

-Amours

- La haine

- Les mots et le monde



Des nouvelles parfaitement bien décrites qui abordent de façon érotisée le safisme, la bisexualité. La place de la femme, une femme qui ne se laisse pas faire et qui ose reprendre sa place, ses droits jusque dans une radicalité pornographique, qui ose dire "je suis une salope, mais pas la tienne!" mais qui a la haine contre le patriarcat mielleux celui qui infantilise. Toutes ces nouvelles se concluent par une genèse, celle de la pomme et aborde également les textes, que se soit sous forme de sextos ou encore de littératures féminines. Bienvenue au monde!
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Le corps est une chimère

Résidant à Lyon depuis 3 ans, Wendy Delorme est notamment connue pour ses différentes casquettes, celle de romancière, de militante lesbienne, de performeuse queer néoburlesque, ou de professeur à l'université en science de l'éducation ( sa thèse a porté sur la construction de stéréotypes des minorités sexuelles dans la publicité).



Plus de cinq ans après son dernier roman La Mère, la Sainte et la Putain (2012), Wendy Delorme revient à la fiction littéraire avec Le corps est une chimère, un roman choral où la parole est majoritairement donnée aux femmes, souvent lesbiennes, mais où les autres identités sexuelles ont aussi droit de cité dans un roman qui s'assume comme étant grand public qui embrasse une multitudes de thèmes et d'archétypes sociétaux .



Sept personnages principaux se succèdent au fil des chapitres, dont les destins vont se croiser et se décroiser au fil des courts chapitres, abordant différentes thématiques particulièrement d'actualité comme l’homoparentalité, la violence faite aux femmes, l’identité de genre, la filiation, le statut des travailleuses du sexe, la PMA, les relations familiales, l'identité sexuelle et de genre.



Comme le titre l'indique, c'est bien le corps qui sert de fil conducteur à l'ensemble de ces récits croisés, plus précisemment le rapport que chaque identité entretient avec lui et son pouvoir qui peut même influer sur le cerveau et sur l'âme.



Ce Corps est une chimère, sous une apparence a priori légère, traite de manière frontale et souvent grave des sujets qui résonnent fortement avec l'actualité du moment et s'interroge notamment sur le rapport complexe que l'on entretien avec cette enveloppe corporelle que l'on reçoit souvent comme un fardeau.



Avec ce roman grinçant et percutant, rempli d'amertume et de désillusion ( même si l'auteur croit à la solidité du lien familial et humain et sa pré domination sur les institutions), Wendy Delorme nous livre un témoignage précieux,et un miroir assez juste de notre époque



.On a eu la chance de rencontrer récemment son auteur, et on vous livre très rapidement le fruit de ce passionnant entretien.
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Hot Dog : Chroniques dystopiques du grand d..

Merci à babelio pour l'envoi de ce petit bouquin sympathique. Nique les invincibles !

Une intro très incisive et courte de Rokhaya Diallo ouvre le bal des dystopies totalitaires sur le thème à la mode du grand remplacement.

Pas de celui des retraités heureux par des vieux travailleurs paupérisés, ça, c'est plié, notre monarque s'en est félicité, et ses commanditaires aussi.

Non, le classique, celui dont on parle beaucoup tous les cinq ans lorsqu'on doit reconduire un émissaire des commanditaires cités plus haut aux plus hautes fonctions : celles de décider en notre nom quelle recul social devra être qualifié de réforme dans leur novlangue.

Des petits textes souvent drôles, quelquefois amers, toujours un peu (trop?) moralisateurs nous plongent dans des dystopies faisant penser à la série "Black Mirror".

Comme toujours dans cet exercice multi-auteurs, l'ensemble est inégal et chacun trouvera que tel apport est meilleur que tel autre...

Le petit remplacement d'Alice Zeniter a suscité mon intérêt le plus net, peut être parce que plus ironique, moins démonstratif (Et parce que j'ai un faible pour elle mais chuuut...) . Le moins bon? Celui qui se moque de l'invention du terme "grand remplacement" en utilisant un de ses petits frères apparu dans le même espace politique sans même s'en rendre compte, ce qui est impardonnable pour moi...

Un Code QR en fin d'ouvrage permet de retrouver certains textes en audio, c'est très agréable.

Un petit bouquin à refiler aux membres de votre famille après un repas arrosé ayant tourné au vinaigre au moment de parler politique. Histoire de couper définitivement les ponts.
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Devenir lionne



🌕Chronique🌕



A la faveur de la lune, j’invoque Sekhmet. J’invoque la femme et la lionne. J’invoque la déesse et l’animale. J’invoque la férocité et la puissance de vie. Je voudrais que la lionne prenne corps avec la femme, en une union parfaite. Ce soir, je voudrais Devenir Lionne selon le programme empouvoirisant de Wendy Delorme. Que les astres s’en mêlent, que les zodiaques communiquent, mais pourvu que la magie fonctionne! Ce soir, je veux murmurer, m’imprégner de la sagesse du chant des lionnes…

Devenir Lionne, c’est un chant d’espoir, une invitation sororale, une reconnection au pouvoir féminin, une projection imaginaire. C’est aussi une lecture intense sur le désir, l’animalité, la passion. C’est également une réflexion politique et intime sur l’emprise. Wendy Delorme parle de bestiaire, de trouble et de sexualité. Elle décide, ainsi, de se faire lionne pour contrer les dires, les cages et les ascendants. Elle analyse au travers d’un récit intime et bouleversant, la symbolique de l’animale qui l’habite et la sauvagerie du patriarcat qui asservit les assignées-femme(lles). Devenir Lionne n’est plus simplement une métaphore mais tout une reconstruction mentale et politique, pour échapper aux contrôles dévorants.

À la faveur de la lune, j’invoque Sekhmet parce que je crois en la sororité, je crois au pouvoir féminin, je crois en la puissance de la liberté. Il m’insupporte de voir mes Sœurs tomber, dépendre, mourir. Il m’insupporte de les savoir captives, domestiquées, soumises. Si je devais Devenir lionne, j’aimerai que toutes le soient aussi. Je les veux à côté de moi, pour former le clan qui nous émancipera toutes. Je les veux à côté de moi, pour les voir pleinement accomplies dans leurs magnificences. Je les veux à côté de moi pour dire un grand merci à Wendy Delorme, de créer la voie, vers notre potentiel rugissant. Devenir lionne me parait le meilleur programme de l’année, et évidemment, mon nouveau leitmotiv! Aujourd’hui, la pleine lune est en lion, et j’y vois là, un signe. Je décide de ce fait, d’envoyer mon coup de cœur sur les ondes. Puissiez-vous entendre l’énergie de métamorphose qui accompagne ces quelques mots fauves…
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L'évaporée

Jenny et Ève s'aiment passionnément. Alors pourquoi Ève s'en va en pleine nuit sans un mot, sans une explication, et ne répond plus à Jenny?

Pendant que Jenny, au désespoir, entreprend un véritable travail de deuil - car c'est d'un deuil dont il s'agit, plus que d'une rupture - et une reconstruction difficile, Ève fait un véritable travail d'introspection, seule chez elle, en remontant aux origines de sa fragilité, de ses doutes, de ses peurs, de ses douleurs et commence seulement à pouvoir les affronter. Peut être a-t-elle aussi besoin de se reconstruire pour avancer.

Les deux autrices, Ganny Chiarello et Wendy Delorme se sont rencontrées et sont tombées en amitié lors d'une rencontre littéraire, se promettant de se retrouver: bien des années plus tard, ce sera chose faite avec ce roman à quatre mains et à deux voix, l'une prenant celle de Jenny et l'autre celle d'Ève. L'exercice est parfaitement réussi: les personnages sont formidables dans leur beauté, leur fragilité, leur découverte de l'amour et du déchirement. J'ai acheté ce livre parce que j'avais beaucoup aimé Viendra le temps du feu de Wendy Delorme, et cet opus confirme son talent, tout en me faisant découvrir Fanny Chiarello, qui a parfaitement su décrire les déchirements du corps et du coeur, tous ces moments durs par lesquels on passe quand on subit une rupture amoureuse, et qui semblent ne jamais prendre fin. Les interrogations, les doutes, les crises, les échecs et les retours, tout y est, mais jamais de sensiblerie maladroite ou de pleurnicheries: le texte est toujours juste, beau et poignant, à plusieurs reprises il est même poétique.

Une vraie découverte que je conseille à tous.
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Quatrième génération

Essayer de classer quatrième génération dans un genre serait trop compliqué et c'est sans compter sur Wendy Delorme qui déteste les cases. J'ai d'abord cru que le livre parlait de 4 générations de femmes d'une même famille mais il n'en est rien. Il s'agit en fait d'une autofiction queer, crue, trash qui laisse apercevoir un essai sur le saphisme et sa sexualité. vaste programme surtout pour un premier essai qui ne sera pas un one-shot la concernant.

Manon nous fait découvrir à travers son histoire sa sexualité fem, son univers exacerbé, mêlé de plaisirs de la chair sans sentiments. Manon ou Wendy, on s'y perd tellement le roman parait autobiographique. Vivre aujourd'hui avec une sexualité "différente" de la "norme" tout en cultivant le pluriamour avec des anglicismes tout droit venu de San Francisco berceau de la libération homosexuelle, les abréviations aussi sont américaines, les auteures citées aussi mais l'histoire se déroule belle et bien en France à Paris. Ce roman est une ode au choix de sa sexualité. Comme dirait Wendy Delorme en conclusion "Il y a celles qui sont restées bien debout pour gueuler je ne suis pas mal baiser je suis féministe, fachos, cathos, machos, vous nous casser l'clito (...)pour claquer le pavé en bottes de combat ou en talons aiguilles, pour vivre avec rage, force et joie et pour s'envoyer en l'air parce que chacun de nos orgasmes c'est un défi lancé à la face du monde".
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Viendra le temps du feu

Dans une dystopie caniculaire, nataliste et anti-culturelle, enclose dans des frontières punitives et excluantes, chacun et chacune doit contribuer par son travail et sa progéniture. Plusieurs personnes prennent la parole pour parler d’avant, quand le Pacte national n’avait pas été voté. « Personne ne devrait, selon la loi des autres, vivre une vie emmurée. » (p. 57) Rosa, Grâce, Raphaël, Ève et Louise se souviennent soit de cette ancienne communauté indépendante composée de sœurs, soit du temps où l’on pouvait lire ce que l’on voulait, soit de leurs sexualités désormais condamnables. « Mon récit commence comme s’achève mon histoire. C’est celle d’un grand massacre. D’une foule prisonnière, cerclée par la police. » (p. 61) Toutefois, comme dans toute société dysfonctionnelle, la résistance est inévitable : l’humanité n’accepte pas indéfiniment d’être étouffée. « Une main qui se pose sur la peau nue d’un bras, une page que l’on lit, pour soi ou à voix haute, sont les seuls remèdes à notre aliénation. » (p. 168)

Je découvre Wendy Delorme avec ce roman qui ne cache pas les hommages qu’il rend à des monuments de la littérature : La servante écarlate, Fahrenheit 451, Les guérillères et bien d’autres cités en fin d’ouvrage. C’est une lecture forte et militante qui écrit avec intelligence et délicatesse sur l’homosexualité et les identités sexuelles. Je retiens une phrase que je trouve lourde de sens : « Pour se protéger du monde, il faut devenir invisible, transparente. Qui n’a pas de contours ne devient jamais cible. » (p. 27)

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Viendra le temps du feu

Immense coup de cœur pour ce roman de Wendy Delorme !

Si contemporain, à en frémir, si proche, à en sourire. Bouleversant.

Ce roman doit être une rencontre, un croisement, une bifurcation, une reconnaissance, une source, un ressourcement, un refuge, une fugue. Un Roman signal.

Peut-être verrez vous, apprendrez vous, vous souviendrez-vous.

Peut être, comme moi, dans les rues, dans les supermarchés, sur des quais de gare, peut être chercherez vous des visages reconnus. Eve, Louise,Paul, Rosa, Raphaël, Louis, Paul, ou bien Grâce...

L’écriture de Wendy Delorme a cette force incroyable : elle donne vie.

Je ne doute pas qu’ielles existent, parmi les Autres. Je crois en la survie d’une force vitale qui échappe, et échappera toujours à la férocité d’un « monde » qui nous condamne.

C’est un espoir, une richesse pour notre humanité. Prenons soin de nous. Gardons espoir.

Il s’agit de mémoire. De qui nous étions, qui nous deviendrons, qui nous sommes toujours.

En chacun.e.s d’entre nous. L’écriture est là. Les voix, les corps, les souffles de Vie, les révoltes, les colères, les silences, les résistances, les choix, les renoncements. L’amour, et l’espoir.

La survivance, une danse de lucioles, gardiennes du Feu.

L’écriture, la langue, les livres, le partage, le soin, la bienveillance. Ce commun, ce commun fragile et sauvage, hors du champs de la barbarie, du fascisme, hors du champs de la destruction.

Roman incroyable, ensemencé d’âmes venues de passé, de toutes les graines futures que nous portons en nous, malgré tout, quelque soit la noirceur des nuages qui obscurcie les cieux.

Je garde ce livre en mémoire. Une chanson douce, un poème partagé, un regard échangé.

Merci à Wendy Delorme pour ce livre. Pour les rives de ce fleuve, pour le Feu qui nous réchauffe, nous éclaire.

Merco à Paul B. Préciado, à Monique Wittig, à Rilke, à tant d’autres, à toutes celle.ux ( connu.es, inconnu.es, oubli.és, résistant.es, combattant.es…. ) qui depuis toujours prennent soin de notre Feu.



Astrid Shriqui Garain

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Devenir lionne

J’ai lu l’essai « Insoumises » de Wendy Delorme en lecture commune avec Aurélia de « Ma lecturoteque ». Ce livre m’a fait réfléchir sur la femme, son statut et le féminisme. Se renseigner sur le féminisme est une façon de se faire son propre avis et peut-être adhérer à certaines idées. Le récit de l’auteure s’inscrit dans une quête d’introspection et d’analyse de sa vie de couple, de sa vie par rapport à l’homme, et de la place des femmes dans la société. Elle aborde le déséquilibre et la comparaison fréquente de la femme à des animaux avec des connotations négatives, sauf lorsqu’elle est comparée à une lionne. L’auteure est honnête, car elle est consciente de son passé et de ses propres contradictions. Elle ne s’embarrasse pas de tabous et se livre sans concessions. Son parcours m’a aidé à construire ma réflexion autour du féminisme. Ce roman se lit vite, mais je recommande de le lire avec attention, de faire des pauses pour laisser la réflexion mûrir. L’auteure utilise les ellipses dans son récit, alternant des chapitres de vie et de réflexion. C’est une lecture intéressante, instructive et pédagogique.

Mon avis détaillé :


Lien : https://lesparaversdemillina..
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Viendra le temps du feu

Futur (proche) post-apocalyptique

Les actions humaines - autant que l’inaction politique - a entrainé un changement climatique rapide et dramatique, ce qu’il reste de la planète est soit désertique soit empoisonné. Les nations survivantes n’ont pas résisté à la tentation du repli totalitaire, enfermant les populations dans des cités murées, liberticides et acculturées.

Tournant le dos à la résignation et malgré les risques mortels qu’ils et elles courent, des résistances naissent et se développent: une sororité hors les murs survit dans la nature et accueille les migrants, des femmes déterminées à ne pas faire d’enfant pour ne pas nourrir le système, des hommes fuyant ou des gens organisant l’extinction de la cité… parce que nécessairement viendra le temps du feu…

Roman dystopique qui reprend les thèmes de 1984, Farenheit est la servante écarlate, en ajoutant beaucoup de références contemporaines (Paul Preciado, notamment), on ne peut cependant le réduire à un amalgame d’influences. Par la narration chorale, l’autrice (que je ne connais pas mais que je viens de noter dans ma liste des autrices à suivre) donne à ses personnages une dimension humaine incroyablement vivante et réelle, tout en restant poétique.

Parce que la Révolution peut également passer par là.

Un roman incontournable aujourd’hui.
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Quatrième génération

Cash plutôt que trash. Et en conclusion à sa lecture : jamais violent.

On pourrait lui adjoindre les adjectifs : urgent, disjoncté, dense, agité, brûlant, rageur, déjanté fulgurant, abyssal, et même brutal.

Mais par rapport à quoi ? À qui ? À quelles valeurs ?

Un roman ça ne se soupèse pas, les mots ça vous touchent ou pas.

On pèse les lentilles pas les vies. On trie les lentilles, pas les gens.

Et le roman de Wendy Delorme m’a beaucoup touché. Parce que cela raconte nos vies. A toutes. Intergénérationnellement .

La folie qu’on se trimbale depuis la nuit des temps. Ce trauma viral et virulent qui est le nid de ronces de toutes nos sociétés.

Il y a quinze ans que ce roman a été écrit par Wendy Delorme et le voilà toujours d’actualité.

Même si il retrace l’histoire des années 2000 d’une société queer entre Paris et Sans Francisco, - cette quatrième génération si bien expliquée par l’autrice de ce roman- et bien oui, ce roman est toujours d’actualité.

Roman, récit fictionnel, témoignage, manifeste,... 

«  C’est un livre écrit comme on parle, un flux de narration de soi, romancé ».

«  Une impudeur totale des choses du sexe et une pudeur totale sur les douleurs de l’âme ».

Et c’est cette pudeur qui laisse entendre des cris silencieux, ces cris silencieux qui assignent des générations de femmes au rang de « folles ».

Mais pourquoi folles ? Et qui réellement les disent folles ?

« Dans la famille toutes les femmes sont folles, de génération en génération. Lisa et moi ont a respectivement hérité de maman les tendances suicidaires et la nymphomanie. Mais c’est pas génétique, c’est à cause des mensonges qu’on nous raconte depuis qu’on est toutes petites ».

L’humour, la dérision sont présents. Mais ils sont boucliers, ni l’un ni l’autre ne sont là pour travestir la réalité. Et ça cela s’appelle avoir du talent. La capacité aussi de prendre de la distance par rapport au sujet, c’est également du talent. Car jamais Wendy Delorme ne verse dans le pathétique, le drame. Il y a l’ivresse, la défonce, les joies, les effondrements, les amours, les amitiés, les dangers, la solidarité , tout un univers alternatif que Wendy Delorme offre à notre regard, à notre écoute. Toujours cash , jamais trash.

Oui c’est dans les moments de fracture que j’ai surtout aimé le récit de Wendy Delorme. Ces images qu’elle dresse , ces absences qu’elle décrit, et le chemin d’écriture qui peu à peu fait apparaître la violence d’un monde qui pousse les femmes vers ce que le monde des hommes appelle « folie ».

La lobotomie de l’arrière grand-mère enfermée à vie en hôpital psychiatrique, la défenestration de la jeune sœur, les hurlements de la mère, la quête débridée et effrénée de Marion, la narratrice de ce récit, les exils familiaux, les superstitions, les fugues, les non-dits que cachent tous les cris, le détournement des regards.

En lisant ce roman vous comprendrez la source de ces traumatismes, de nos traumatismes. Et le talent c’est d’avoir pu à travers l’écriture partager l’histoire qui nous relie toutes et tous, c’est en soi une performance.

La violence de ce monde normatif, répressif, moraliste, intolérant, haineux, provient d’une construction mentale d’un groupe d’humains qui a hiérarchisé, et théorisé toutes les structures mentales de la société dans le seul but de dominer le reste, c’est à dire la majorité du restant de l’humanité . Un fascisme institutionnalisé, une fiction létale.

Les femmes qui écrivent ne sont pas dangereuses , elles sont précieuses.

Non le récit de Wendy Delorme n’est jamais violent. Ou plus exactement, la violence apparaît uniquement lorsque les violences sexistes, qui parsèment l’histoire familiale, sont révélées.

Quinze ans. Quinze ans depuis sa première parution. Preuve est faite que cela fait des années que les femmes parlent. Quelles ont pour quelques unes, décidé de prendre la parole, de quitter « leur cuisine » , où elles parlaient entre elles depuis la nuit des temps.

Fallait il encore qu’ont les écoute, et que l’on comprenne que cela nous concernent tous.

Roman sociologique, politique, intergénérationnel.

Merci aux Editions Points et à Babelio pour cet envoi.

Opération Masse critique octobre 2022.



Astrid Shriqui Garain





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Devenir lionne

Un essai féministe mêlant enquête animalière, réflexions sociologiques et récit intime, dans lequel l'autrice s'inspire de la lionne et s'identifie à cette animale qu'elle juge noble, autonome et capable de ruse et de sororité.



C'est un texte hybride, une sorte d'objet littéraire non identifié quelque part entre le documentaire et le témoignage.



Le début m'a un peu désarçonnée. On ne sait pas vraiment où l'on va, les notes de bas de page sur l'éthologie de la lionne sont denses et indigestes... Puis l'autrice nous ramène à son histoire et le texte prend de la saveur et du corps. L'histoire se situe à Berlin il y a 20 ans, la jeune femme qu'elle était se soumet au désir du dompteur, qui travaille au zoo la journée, dans un bar la nuit. Une relation toxique et d'enfermement mental débute avec cet homme.



A la même époque, elle passe secrètement beaucoup de temps à observer une lionne du zoo, séquestrée elle aussi et qui se mutile jusqu'au sang. Le parallèle est intéressant.



Trouvera-t-elle le courage de se libérer, au nom de toutes les lionnes, au nom de toutes les femmes ?



Un texte singulier, honnête et très sensible, dans lequel on en apprend plus sur le mode de vie de ces félins et qui aborde intelligemment le rapport entre l'animal et l'humain.
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Hot Dog : Chroniques dystopiques du grand d..

Et si pour éviter le grand remplacement dont on entend tant parler, on instaurait l'apartheid en France. On pourrait aussi décider que les personnes non racialement pures soient parquées derrière de grands murs ou dans des zoos...

Non, ce n'est pas le nouveau programme d'un parti politique, ce sont des sujets présents dans ce recueil de nouvelles.

Les textes courts sont très bien écrit et c'est un vrai plaisir que de se plonger dans ce petit opus.

En tournant les pages, on est pris par le texte, on rit, mais surtout on réfléchit à l'absurdité de ces idées nauséabondes qui se répandent parfois dans les médias et dans la société.



Un grand merci à mon libraire de L'invité à lire (10e, Paris), d'avoir mis ce livre sur son comptoir.

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L'évaporée

Que peut-on créer à partir du deuil de la rupture ?



Honnêtement, une fois lu ce qui a motivé les deux autrices de L’Évaporée à écrire ce roman à quatre mains, j’ai cru que j’allais me prendre des coups que je redoutais, revivre des situations restées trop longtemps sous silence.



Mais certaines histoires, mêmes différentes de la vôtre peuvent à la fois vous permettre de comprendre les pourquois d’une rupture sans raison - sans excuser pour autant - et vous permettre de vous sentir moins seul.e dans votre souffrance.



C’est l’universalité, tout en étant différent.e et, rien que pour ça je trouve l’exercice de Fanny Chiarello et Wendy Delorme très intéressant.



Chaque chapitre alterne l’histoire et les pensées des deux parties du couple détruit, dont personne n’est ni bourreau ni victime finalement. Ça parait idiot ou simple, mais ça permet de redescendre de sa croix de le voir écrit.



Alors oui on compare, on transfert, on vit les choses par procuration, un peu comme elles auraient pu/dû êtres vécues.



Elles légitiment la colère, les sanglots, la peur, les moments d’accalmie, et putain oui ça fait du bien, d’arriver à la dernière page, d’avoir cette sensation d’avoir vécu des situations similaires et d’y trouver d’autres personnes que vous pour les vivre.



Ça m’a aussi fait bizarre de voir cet aspect « romance » chez Wendy Delorme ; j’aime le feu de sa plume. Et je n’ai jamais lu Fanny Chiarello avant celui-ci. J’ai été surpris, j’ai senti venir le pire, mais non.



Et j’ai beaucoup aimé, me sentir plus léger.



Merci 🔥
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Viendra le temps du feu

En renouvelant les divers scenarios des romans dystopiques, Wendy Delorme s'inscrit dans la lignée des meilleurs auteurs.

Le contexte de la dystopie est ici écologique : il semblerait que la vie soit quasi impossible au-delà des frontières et les réfugiés climatiques sont refoulés sans ménagement. Un régime totalitaire qui détruit les livres et considère les femmes comme de simples reproductrices : ces injonctions sont classiques dans cette littérature de genre. La poche de résistance qui se met en place... Là aussi, le scénario reste classique.



Mais là où l'auteure invente un nouveau combat éminemment politique, c'est dans cet hymne a la sororite éminemment poétique.

La sensualité de l'écriture de Wendy Delorme inscrit les femmes à la fois dans un univers de guerrières et dans l'humanité des corps. Car elles ont été capables d'inventer une communauté inclusive, en marge d'une société ostracisante.

Certes le paradis est perdu et les guerrières sont à terre, mais l'espoir demeure tant que les minorités sont capables de solidarité.
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Viendra le temps du feu

Le climat va mal, la terre va mal, la population souffre de la négligence des gouvernements face aux question liées à l'environnement. Maintenant, il est trop tard. Il faut essayer de survivre. Alors les frontières se ferment. La population est parquée. Tu ne peux en sortir si tu es une femme. Tu peux sortir mais tu ne pourras jamais revenir pour ta famille si tu es un homme. De toute façon, on dit qu'on ne survit pas à l'extérieur. Qu'il n'y a plus rien. Mais jamais personne n'est revenu pour en attester. Faut-il en conclure que c'est la vérité? Ou juste que la sécurité intérieure tire à vue?



Louise et Raphaël sont nés à l'intérieur. Ils approchent des 25 ans et n'ont toujours pas procréé. Enfin, on dit "contribuer" aujourd'hui car il faut repeupler le monde afin que notre espèce ne s'éteignent pas. Bien qu'ils s'aiment d'un amour inconditionnel, ils ne veulent ni l'un ni l'autre avoir d'enfant. Car leurs parents ont connu le monde d'avant. Celui où les jeunes se battaient pour le climat et où tout a dérapé. Ils rêvent tous deux d'un monde à nouveau libre. D'un monde où on ne détruirait pas les minorité et où on ne serait pas obligé de se conformer pour survivre, où on ne serait entravé par des chaînes militaires pour notre "sécurité" à coup de couvre feu, de suivi médicaux, de destruction des livres du monde d'avant pour n'avoir que des romans qui correspondent au monde d'après et de frontières sous haute sécurité.



Comment se faire entendre quand on fait partie d'une minorité?



Eve, Rosa et Grâce sont sœurs. Des sœurs de cœur qui se sont trouvées après avoir fui le monde de la dictature. Elles ont habité dans la forêt, en vivant de ce que la nature avait à offrir. Grâce à vu ce que l'ont a fait aux jeunes qui se battaient pour la climat, elle y était. Rosa a vu son village se faire envahir et changer avec l'arrivée des colons des villes. Eve a refusé la domination du patriarcat. Toutes se sont trouvées et ont vécu plus ou moins longtemps ensemble jusqu'à ce qu'on ne les tolère plus. Jusqu'à ce que le gouvernement décide qu'il voulait leur terre. Alors elles ont fui de nouveau. Chacune fera part de son vécu.



Comment exister quand on appartient à une minorité?



La route de chacun sera amené à se croiser. Ils auront le choix de fuir ou de se rencontrer. De se battre ou de s'abandonner. De se lever ou de se terrer. Leur existence, leurs choix.



Comment se trouver quand on appartient à une minorité?



Wendy Delorme a réuni plusieurs questions dans un roman chorale qui donne de la voix aux minorités, à celleux qui ont peur de ne plus exister par un trop plein de contrôle, à celleux qui refusent de perdre leur identité et leurs convictions, à l'humain dans toute sa complexité. Le monde n'est ni blanc ni noir, il doit être composé d'une infinité de couleurs pour survivre, être capable de se remettre en question pour avancer, se confronter aux contraintes pour rester humble.



Un roman coup de cœur qui n'est pas sans rappeler la servante écarlate par certains aspects, 1984 paraît-il (que je n'ai pas lu), Fahrenheit 451 avec toute la question de la culture et du contrôle des esprits. Le tout lié à des événements d'actualité. Et des références, vous en trouverez beaucoup.
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Désirer

Excellent ! C'est acté, les femmes enterrent définitivement l'érotisme à la papa.



Suite à une brève préface signée Charlotte Pudlowski, suivent six nouvelles autour du désir, celui des femmes.



Et c'est Emma Becker qui ouvre les feux avec un quiproquo magnifique, une embrouille délicieuse.



Elle est suivie par la très drôle (si, si) Marina Rollman dans un France-Suisse au score tendu.



Joy Majdalani nous parle d'une passion interdite pour Arthur (le pauvre, en plus, il est moche).



Wendy Delorme nous parle du désir au féminin, hélas impossible… le temps de laisser monter le désir.



Emmanuelle Richard raconte le sexe au temps du Covid.



Et Laurine Thizy termine avec un classique, mais très réussi : le moniteur de ski.



Quel excellent recueil de nouvelles autour du désir et ses multiples facettes (aussi colorées que la couv') qui se conclu par une petite (et bienvenue) présentation des autrices.

Pour conclure, (hélas, c'est trop tôt), oui, on en veut encore !
Lien : https://www.noid.ch/desirer/
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Viendra le temps du feu

« […] écrire c'est aussi traduire l'expérience de nos corps en ce monde, quand les chairs sont muettes, que la conscience n'est plus. Remanier le langage, réinventer les mots, les rendre caressants, les faire se reproduire, et puis donner naissance à d'autres mondes possibles. Notre histoire nous survit, pourvu qu'elle soit écrit, pourvu qu'on puisse la lire. »

Les mots incandescents et poétiques de Wendy Delorme ont cette puissance : celle de donner à voir ce que notre monde pourrait devenir. Elle fait un petit (si petit) pas de côté et surgit devant nos yeux effarés une société autoritaire, née de la répression du soulèvement de la jeunesse face au dérèglement climatique (la Grande disparition), qui se construit autour d'un « Pacte national » qui régule, empêche, interdit et contraint. Les corps, les cœurs, les livres.

Mais des femmes, des hommes tentent malgré tout de dire, de lutter, d'exister et de se libérer. De l'autre côté du fleuve, à la marge du cauchemar, il y a cette communauté de femmes, Eve, Grâce, Rosa et les autres. Si on massacre celles qui osent l'amour et la sororité, que reste-t-il ?

Le feu, voilà ce qu'il reste. Le feu, les mots, la tendresse. Oui, Wendy Delorme enflamme les désirs, réveille les consciences, donne corps à notre récit. Elle tisse avec une intelligence implacable les textes qui comptent ("Les guerrières" de Monique Wittig, Sarah Waters, Paul Preciado et bien d'autres), les références à Atwood ou Bradbury, avec l'urgence de notre présent, et c'est explosif, plein d'espoir.



Une dystopie éco-féministe oui, mais surtout le roman d'une voix unique ❤️
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