Une seconde lionne pénétra dans la clairière, suivie de deux lionceaux plus grands. Elle était de couleur beaucoup plus foncée, d'un noir presque bleu le long de l'épine dorsale ; son cuir était couturé de balafres, héritage de toute une vie de chasse, marques laissées par des sabots, des cornes et des griffes. La moitié d'une oreille était arrachée. Elle était âgée ; les deux lionceaux étaient sans doute la dernière portée qu'elle aurait. L'année prochaine, quand ceux-ci seraient partis et qu'elle serait trop faible pour suivre la harde, elle deviendrait la proie d'une hyène. Mais, pour le moment, son capital d'expérience et de ruse la maintenait en vie.