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4.26/5 (sur 80 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Addis-Abeba, Éthiopie , 1910
Mort(e) le : 24/08/2003
Biographie :

Wilfred Thesiger était le dernier grand aventurier de la génération des Théodore Monod.

L'Abyssinie, la péninsule arabique, le fameux "Quart vide", le Kenya constituaient autant de pays d'adoption dont il avait prodigieusement aimé le mode de vie traditionnel et pour lesquels il regrettait un passage à notre modernité qu'il abhorrait. Reste ses ouvrages comme autant de témoignages d'une passion pour l'aventure désormais quasiment interdite.

Wilfred Thesiger s'intéresse moins aux paysages qu'aux tribus qui ont conservé leurs mœurs et pratiques originelles. Ni ethnologue, ni sociologue professionnel, il se contente souvent seulement d'observer et de rapporter, mais surtout savoure le plaisir d'être un des premiers et peut-être un des derniers à côtoyer un univers millénaire mais qu'il sait menacé.

Il accompagne ses écrits de nombreuses cartes et de nombreuses photos en noir et blanc, lesquelles constituent autant de témoignages uniques et exceptionnels, tels les voyageurs Kirghizes à dos de yack, les villageois du Nouristan ou les bergers Tadjiks sur les sentiers d'Asie centrale.

Il est aussi « le » témoin du désert, l'auteur d'un chef-d’œuvre, Le Désert des déserts, récit poétique publié à Londres en 1959, qu'il a écrit après avoir passé six ans à rôder dans le Rub al-Khâli, « le coin vide », aux confins de l'Arabie Saoudite et de l'Oman.

Il revint s'installer en Angleterre dans les années 1990 et fut élevé à la dignité de Chevalier en 1995. Il a légué sa vaste collection de 25 000 négatifs au Pitt Rivers Museum d'Oxford.
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Bibliographie de Wilfred Thesiger   (7)Voir plus

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Non, ce n'est pas le but qui importe, mais le chemin qu'on accomplit pour l'atteindre, et, plus le parcours est difficile, plus le voyage a de prix. Qui oserait prétendre qu'il est moins exaltant d'escalader une montagne que d'arriver au sommet par le funiculaire ? Mon hostilité à l'égard des inventions modernes tient peut-être précisément à ce qu'elles rendent les choses trop faciles.
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Nous étions dans le vrai désert, là où les différences de race et de couleur, de richesse et de prestige social, sont dénuées de toute signification – ou presque ; là où les masques de l’affectation tombent, et où seules apparaissent les vertus fondamentales. Là où les hommes se rapprochent les uns des autres.
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Seuls les Bédouins sont capables de vivre dans les déserts qui couvrent la majeure partie de l’Arabie. Les autres Arabes se sont installés dans les rares endroits où il est possible de vivre de la culture de la terre. A l’exception de quelques serfs et de la populace de certaines grandes villes, tous ces Arabes sont membres de tribus. La plupart d’entre eux vivent au Yémen, cette fertile région d’Arabie que les Romains appelaient Arabia Felix, et qui est, peut-être, le berceau de la race sémitique. Les Arabes eux-mêmes font une distinction entre les « Arab al Araba », ou Arabes purs, qui prétendent descendre de Qahtan, ou Joktan, et sont originaires du Yémen, et les « Arab al Mustaraba », ou Arabes d’adoption, qui descendent d’Adnan, lui-même descendant d’Ismaël, et sont originaires du Nord. Les spécialistes européens ont confirmé l’existence de deux races en Arabie, les Arabes du Sud, à la tête ronde, et les Arabes du Nord, à la tête allongée ; mais toutes deux vivent en Arabie depuis les premiers âges. Coupés du monde extérieur par le désert et par la mer, les habitants de l’Arabie ont conservé la pureté de leur race. Les pays avoisinants, l’Égypte, la Syrie, et l’Iraq, ont été de grandes voies d’invasion, mais on ne trouve pas trace de pénétration dans la péninsule Arabique. Certes, les Éthiopiens, les Perses, les Égyptiens et les Turcs ont périodiquement essayé d’imposer leur loi au Yémen, à Oman, au Hedjaz et même au Nedjd. Ils ont occupé les grandes villes et se sont lancés, souvent sans succès, dans des guerres intermittentes contre les tribus. Certes, leurs mercenaires ont laissé des descendants dans les villes de garnison, mais jamais ils n’ont mêlé leur sang à celui des membres des tribus. Aucune race au monde ne fait aussi grand cas de son lignage et aucune n’a su garder son sang aussi pur. Bien sûr, dans les villes, en particulier dans les ports, d’autres sangs se sont mêlés au sang arabe, mais cela ne représente guère qu’un peu d’écume sur les rives du désert.

Tout en cheminant, je songeais qu’il n’existait une telle continuité nulle part ailleurs que dans le désert d’Arabie. Ici, des nomades de race sémitique, ressemblant à mes compagnons, avaient dû garder leurs troupeaux bien avant que les Pyramides ne fussent construites ou que le déluge n’effaçât toute trace humaine dans la vallée de l’Euphrate. Sur tout le pourtour du désert, les civilisations qui se succédèrent connurent la grandeur, puis la décadence : les Minéens, les Sabéens et les Himyarites au sud de l’Arabie ; l’Égypte des Pharaons ; Sumer, Babylone et l’Assyrie ; les Hébreux et les Phéniciens ; les Grecs et les Romains ; les Perses ; l’Empire musulman des Arabes, et enfin, les Turcs. Ces civilisations durèrent quelques siècles, ou plusieurs milliers d’années, puis elles s’effondrèrent ; de nouvelles races apparurent, puis disparurent ; des religions surgirent, puis tombèrent en désuétude ; les hommes, tentant de s’adapter à un monde changeant, se transformèrent ; mais dans le désert, les tribus nomades continuèrent à vivre selon un mode et un rythme de vie quasiment inchangés, au cours de ces millénaires.
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Nous étions quatre à avancer depuis un mois avec des ressources très modestes - peu d'eau et encore moins de nourriture. L'un de nous a eu la chance de tuer un lièvre. Nous discutâmes longtemps de la manière dont il fallait l'accommoder. Finalement, nous avons trouvé un puits et nous l'avons préparé. Ce fut long et mon impatience allait croissant. Soudain, au moment de s'attaquer au lièvre, nous avons vu surgir quatre Bédouins. Nous les avons accueillis, nous leur avons offert du café et des dattes. Et comme ils n'avaient pas mangé de viande depuis plusieurs mois, le lièvre leur fut donné. Nous n'en avons pas mangé un seul morceau. Pour mes compagnons, c'était normal puisque les nouveaux arrivants étaient nos hôtes.
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Vivant une vie impitoyablement rude, ils sont eux-mêmes sans indulgence pour qui manque de patience, de bonne humeur, de générosité, de loyauté ou de courage. Ils n’accordent aucune circonstance atténuante aux étrangers. Celui qui prétend partager leur vie doit respecter leurs conventions et se conformer à leurs normes. Il faut en avoir fait l’expérience pour se faire une idée réelle des épreuves physiques auxquelles ils sont soumis sans trêve.
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Ce que je cherchais, à travers les épreuves qu'impose l'exploration des déserts et au contact des peuples qui les habitent, c'est la paix de l'âme. Certes, j'avais assigné un but à chacun de ces voyages, mais il n'avait en soi que fort peu d'importance. (…) Non, ce n'est pas le but qui importe, mais le chemin qu'on accomplit pour l'atteindre, et, plus le parcours est difficile, plus le voyage a de prix. (…) Mon hostilité à l'égard des inventions modernes tient peut-être précisément à ce qu'elles rendent les choses trop faciles. (…) Pour ma part, je n'aurais guère aimé traverser le Désert des déserts en automobile. Heureusement, cela était impossible à l'époque où j'entrepris mes voyages, car franchir les Sables à dos de chameau, alors que cela pouvait se faire en voiture, aurait réduit l'aventure à un simple exploit sportif. ».
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Les Nouer appartiennent au groupe des Nilotiques et sont apparentés aux Dinkas et aux Chillouks. Ils habitent dans les marécages ou Sudd, qui longe le Nil blanc au sud de Malakal. Eleveurs, ils possèdent d'importants troupeaux de bovins. C'est une race virile de haute taille aux beaux visages fiers, aux longs cheveux dorés décolorés avec de l'urine de vache; ils vivent complètement nus. (...) La lutte avait été chaude pour obtenir la soumission des Nouer, mais ils avaient toujours exercé une grande séduction sur la plupart des Anglais qui les avaient rencontrés.
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Dans le désert, j’avais fait l’expérience d’une liberté impossible dans le onde civilisé, d’une vie allégée de tout bien personnel et appris qu’en fait ce qui n’est pas de première nécessité encombre.
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J’avais ressenti et apprécié la satisfaction qu’on retire des épreuves endurées, le plaisir qui naît de l’abstinence ; le contentement de la faim apaisée ; la saveur de la viande ; le goût d’une eau pure ; l’extase de l’abandon au sommeil quand le besoin en est devenu torture ; la chaleur d’un feu dans le froid piquant de l’aube.
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véritable bible,présent sur mon chevet,que je consulte souvent avant de m'endormir,car il appelle à la méditation spirituelle,au voyage,à la réverie...
excellent somnifère pour des nuits riches.
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