Citations de Willard Van Orman Quine (24)
En science, tout est provisoire.
Le caractère de la réalité, c'est l'affaire de l'homme de science, au sens le plus large du terme, de la conjecturer laborieusement.
Si, par le moyen de quelque oracle, le physicien pouvait identifier d’emblée toutes les vérités qui peuvent être dites avec les termes de sens commun renvoyant à des choses ordinaires, la distinction qu’il fait entre les phrases vraies et fausses concernant les molécules resterait cependant fort mal tracées. Nous pouvons imaginer qu’il tracera cette ligne de démarcation en appliquant ce qu’on appelle de façon vague la méthode scientifique : en considérant la simplicité de la théorie englobant les molécules et les choses ordinaires […] Et c’est tant mieux, naturellement, pour les molécules
Plusieurs individus élevés dans le même milieu linguistique se ressemblent entre eux comme ces arbustes qu'on taille en forme d'éléphants.
This book has been mainly a factual account of external things and events as they have impinged on me and I in my faltering way on them.
Nos souvenirs actuels sont, le plus souvent, non des trace de sensations passées, mais des traces de conceptualisations ou de verbalisations passées.
Dans la philosophie mentaliste, il y a le problème familier des mondes privés.
La méthode des hypothèses analytiques est une façon de se catapulter soi-même dans le langage de la jungle par la vitesse acquise du langage domestique. C’est une manière de se greffer des greffons exotiques sur le vieux buissons familier jusqu’à ce que seuls les greffons exotiques frappent la vue.
Nous pouvons explorer le monde et l'homme à partir du monde.
Il serait bon de chercher à clarifier rapidement ce point.
Dans la mesure où on n'a pas déterminé à quelle distance on peut être du sommet du mont Rainier sans cesser pour autant de compter encore comme individu traversant le mont Rainier, l'expression "Mont Rainier" est vague.
Dans la mesure où l'on n'a pas déterminé à quel endroit il faut retirer les mots "eau boueuse" au profit des mots "boue humide", les mots "eau" et "boue" sont imprécis.
Dans la mesure où on ne précise pas à droite du jaune et à gauche du bleu peut se trouver une chose sans cesser de compter pour une chose verte, le mot "vert" est vague.
Les objets "crépusculaires" d'un terme vague sont ces objets dont la ressemblance avec ceux pour lesquels la réponse verbale a été approuvée est relativement faible.
En moyenne, la clarté est plus utile que la confusion, même si les fruits de l'une ni ceux de l'autre ne doivent être méprisés.
Des artifices conçus dans l'erreur se sont révélés pourvus d'une valeur de survie, et ils doivent être appréciés d'après leur utilité présente.
A ce stade, il est déjà possible d’apprendre un terme général, comme « licorne », par la présentation de dessins et on peut être parfaitement préparé à admettre qu’il ne renvoie à rien.
Le principe de raison suffisante peut, cependant, être subsumé de façon plausible sous l’exigence de simplicité, grâce au caractère plutôt vague de cette dernière notion.
Nous tendons à négliger le fait que nous apprenons la plupart des choses, la plupart des traits présomptifs du prétendu monde, par l'intermédiaire du langage ; que nous croyons en leur existence à travers une projection depuis le langage. C'est ainsi que certaines personnes qui manquent de sens critique en arrivent à une théorie du langage-copie ; elles tiennent les élements du langage pour des noms des éléments de la réalité, et le discours vrai pour une carte de la réalité. Elles projettent sans discrimination les caprices du langage sur le monde et truffent l'univers de ets et de ous, de définis et d'indéfinis, de faits et d'états de choses, pour la simple raison que des éléments et des distinctions parallèles existent du côté linguistique.
Certaines personnes sont dans une position telle qu'elles ont accès aux stimuli qui sont les plus pertinents pour l'expression "le doigt coupé de Quine".