Le cyborg contempla l'image que lui renvoyait le miroir piqueté.
Les sourcils avaient disparu, complètement grillés. Sa chevelure avait pris un aspect de balai brosse roussi. Son oeil gauche n'était plus qu'une masse pulpeuse et sanguinolente anarchiquement rattachée à des lambeaux de chair. Des fragments de verre s'y étaient incrustés. Il dénombra sept blessures par balles sur ses épaules, sa poitrine et ses bras,cratères visqueux engorgés de sang coagulé et de chevrotine de calibre 12. Les affichages de son visuel interne indiquaient que les dégâts subis par son squelette blindé étaient superficiels.
- Ce n'est pas un homme, coupa Reese. C'est une machine. Un Terminator. Créature cybernétique. Modèle 001 de la série 800.
- Une machine, répéta une Sarah médusée. Comme un robot?
- Pas un robot. Un cyborg.
- "Le Terminator te recherche. Il est programmé pour ça. Il ne connaît ni la pitié, ni les remords, ni la peur. Tu n'as aucun espoir de pouvoir le raisonner ou l'acheter. [...] Et rien au monde ne l'arrêtera. Tant qu'il n'aura pas eu ta peau."
- [...] "En quoi ma mort aurait-elle eu la moindre importance ?"
- "Tu as toujours réussi à payer ta part de loyer avec la plus grande ponctualité, ce qui mérite déjà de passer à la postérité."
- "Un fait divers de plus débité sur le petit écran, un nom sans impact, ne signifiant rien pour personne, oublié bien avant l'affichage des résultats sportifs."
- "Lorsqu'un cliché se consume, il se racornit, se ratatine et se tord, mais l'image, tout en subissant cette ultime mutation, reste visible un instant encore."
- "Il choisit pour sa dernière réplique les deux mots : "Oh, merde !". Statistiquement les paroles les plus fréquemment prononcées lors d'une mort violente."
- "L'ennui, avec la drogue, c'était qu'il n'y avait jamais moyen de se rendre compte si la situation n'était pas en train de prendre une tournure bizarre."
- "Les êtres sanguinolents, exsudant la peur par tous les pores de leur peau, se perdirent dans la nuit, certains dans la bonne direction."
- "Une enflure de poivrot vivant valait toujours mieux qu'un macchabée."